L'HORAIRE D'HIVER
1 Pendant l'hiver, du 1er novembre jusqu'à Pâques, les frères se lèvent entre 2 heures et 3 heures du matin. C'est une décision raisonnable. 2 En effet, les frères se reposent un peu plus de la moitié de la nuit. Ainsi, quand ils se lèvent, la digestion est terminée. 3 Après les Vigiles, il reste du temps. Les frères qui ont besoin d'apprendre les psaumes et les lectures le font à ce moment-là.
L'HORAIRE D'ÉTÉ
4 A partir de Pâques jusqu'au 1er novembre, on laisse un petit moment libre entre l'office des Vigiles et celui de Laudes. Pendant ce temps, les frères peuvent sortir pour les besoins du corps. Et tout de suite après, c'est l'office de Laudes. On le chante au lever du jour.
9. COMBIEN DE PSAUMES DIRE A L'OFFICE DE NUIT
LE DÉBUT DE L'OFFICE : LE PREMIER NOCTURNE
1 Pendant l'hiver, du 1er novembre jusqu'à Pâques, on dit d'abord trois fois le verset : « Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange » (Psaume 50, 17). 2 On ajoute le psaume 3 et le « Gloire au Père ». 3 Ensuite on chante le psaume 94 avec antienne, ou bien sans antienne, d'un bout à l'autre sans s'arrêter. 4 Après cela, il y a l'hymne et six psaumes avec antiennes. 5 Quand les psaumes sont finis, on dit le verset, et l'abbé donne la bénédiction. Tous les frères s'assoient sur leur siège et on fait trois lectures. Les frères lisent l'un après l'autre dans un livre posé sur le pupitre. Entre chaque lecture, on chante un répons. 6 On dit les deux premiers répons sans « Gloire au Père ». Mais, après la troisième lecture, celui qui chante dit le « Gloire au Père ». 7 Dès que le frère commence à chanter le « Gloire au Père », tous se lèvent de leur siège pour honorer et respecter la Sainte Trinité. 8 A l'office des Vigiles, on lit la Parole de Dieu dans l'Ancien et le Nouveau Testament. On lit aussi les explications que les Pères catholiques ont données de ces lectures. On prend les Pères connus pour leur enseignement juste, et que l'Église du monde entier accepte comme maîtres.
LE DEUXIÈME NOCTURNE
9 Après les trois lectures et les trois répons, on chante les six autres psaumes avec « Alleluia ». 10 Après ces psaumes, il y a un passage de l'apôtre Paul. On le récite par coeur. Puis on dit un verset et la supplication de la litanie, c'est-à-dire : « Seigneur, prends pitié. » 11 Voilà comment les Vigiles se terminent.
10. COMMENT LOUER DIEU LA NUIT, PENDANT L'ÉTÉ
1 A partir de Pâques jusqu'au 1er novembre, on chante pour les Vigiles le nombre de psaumes indiqué plus haut (ch. 9). 2 Mais il n'y a pas les trois lectures dans le livre, parce que les nuits sont courtes. On les remplace par une seule lecture de l'Ancien Testament qu'un frère récite par coeur. Ensuite, on dit un répons court. 3 Pour tout le reste, on fait comme on l'a indiqué plus haut (chap. 9), c'est-à-dire que, pendant les Vigiles, on ne dit jamais moins de douze psaumes. Dans ce nombre, on ne compte pas les psaumes 3 et 94.
11. COMMENT CÉLÉBRER LES VIGILES, LE DIMANCHE
1 Le dimanche, les frères se lèvent un peu plus tôt pour les Vigiles. 2 Voici l'ordre à suivre pour ces Vigiles :
LE DÉBUT DE L'OFFICE DE NUIT :
LE PREMIER NOCTURNE
Quand on a chanté six psaumes et le verset, comme nous l'avons indiqué plus haut (chap. 9), tous les frères s'assoient sur leurs sièges en ordre et à leur rang. Puis on fait quatre lectures dans le livre. Chaque lecture est suivie d'un répons, comme nous l'avons dit plus haut (chap. 9). 3 Le frère qui chante le répons dit le « Gloire au Père » seulement au quatrième répons. Quand il commence le « Gloire au Père », tous se lèvent avec respect.
LE DEUXIÈME NOCTURNE
4 Après ces lectures, les frères disent six autres psaumes à la suite, avec les antiennes, comme avant, puis le verset. 5 Ensuite, on fait encore quatre lectures suivies chacune d'un répons, de la façon indiquée plus haut.
LE TROISIÈME NOCTURNE
6 Après cela, on dit trois cantiques pris dans les livres des Prophètes. C'est l'abbé qui les choisit. et les frères les chantent avec « Alleluia ». 7 On dit aussi un verset. Puis l'abbé donne la bénédiction, et on fait encore quatre lectures du Nouveau Testament, de la façon indiquée plus haut. 8 Après le quatrième répons, l'abbé commence l'hymne : « A toi, Dieu, notre louange ». 9 Quand cette hymne est finie, l'abbé fait la lecture de l'Évangile. Tous se tiennent debout avec grand respect pour honorer Dieu. 10 Quand la lecture de l'Évangile est finie, tous répondent : « Amen. » Puis l'abbé commence tout de suite l'hymne : « A toi la louange ». Il donne la bénédiction, puis les frères commencent les Laudes. 11 Pour les Vigiles du dimanche, on garde cet ordre en toute saison. 12 Si les frères se lèvent trop tard - espérons que non ! -, on diminue un peu les lectures ou les répons.
13 Faisons bien attention que cela n'arrive pas ! Si cela arrive, le frère qui en est responsable par sa négligence doit offrir à Dieu dans l'oratoire la réparation qui convient.
12. COMMENT CÉLÉBRER L'OFFICE DE LAUDES
1 Le dimanche à Laudes, on dit d'abord le psaume 66 sans antienne d'un bout à l'autre. 2 Puis on dit le psaume 50 avec « Alleluia », 3 ensuite les psaumes 117 et 62, 4 puis le cantique des trois enfants (Daniel 3, 57-88), les psaumes de louange (Psaumes 148, 149 et 150), une lecture de l'Apocalypse par coeur avec le répons, l'hymne, le verset, le cantique de l'Évangile (Luc 1, 68-79), la litanie , et l'office est terminé.
13. COMMENT CÉLÉBRER LAUDES, LES JOURS ORDINAIRES
1 Les jours ordinaires, voici comment on célèbre l'office de Laudes.
LE DÉBUT DES LAUDES
2 On dit le psaume 66 sans antienne, en traînant un peu, comme le dimanche. Alors tous les frères ont le temps d'arriver pour le psaume 50 qu'on dit avec antienne.
LES PSAUMES ET LES CANTIQUES
QUI CHANGENT CHAQUE JOUR
3 Ensuite on dit deux autres psaumes, selon la coutume, c'est-à-dire :
4 le lundi : les psaumes 5 et 35,
5 le mardi : les psaumes 42 et 56,
6 le mercredi : les psaumes 63 et 64,
7 le jeudi : les psaumes 87 et 89,
8 le vendredi : les psaumes 75 et 91
9 et le samedi : le psaume 142 avec le cantique du Deutéronome. On divise ce cantique en deux parties, et après chaque partie on dit le « Gloire au Père ».
10 Du lundi au vendredi, on dit un cantique des Prophètes, comme l'Église de Rome les chante. Il y a un cantique différent pour chaque jour.
LA FIN DES LAUDES
11 Puis il y a les psaumes de louange (Psaumes 148, 149 et 150), une lecture de l'apôtre Paul qu'on récite par coeur, le répons, l'hymne, le verset, le cantique de l'Évangile (Luc 1, 68-79), la litanie, et l'office est terminé.
LE SUPÉRIEUR CHANTE LE « NOTRE PÈRE »
12 En tout cas, on ne termine jamais l'office de Laudes et de Vêpres sans dire le « Notre Père » à la fin de l'office. C'est le supérieur qui le dit en entier à haute voix, pour que tous les frères l'entendent. Et cela, à cause des petites blessures qui viennent des disputes habituelles dans une vie commune. 13 Dans cette prière, les frères s'engagent ensemble par cette promesse : « Pardonne-nous, comme nous pardonnons, nous aussi. » Par là, ils se purifieront de ces fautes. 14 Aux autres offices, on dit tout haut seulement la dernière partie de cette prière, pour que tous répondent : « Mais délivre-nous du mal. »
14. COMMENT CÉLÉBRER LES VIGILES AUX FÊTES DES SAINTS
1 Aux fêtes des saints et à toutes les fêtes, on fait comme le dimanche. 2 Mais on prend les psaumes, les antiennes et les lectures de la fête. Pour le nombre, on garde ce qu'on a indiqué plus haut.
15. QUAND DIT-ON ALLELUIA ?
1 A partir de la sainte Pâque jusqu'à la Pentecôte, on dit toujours « Alleluia » avec les psaumes et les répons.
2 Depuis la Pentecôte jusqu'au début du Carême, toutes les nuits, on dit « Alleluia » avec les six derniers psaumes de l'office seulement. 3 Tous les dimanches, sauf pendant le Carême, on dit « Alleluia » avec les cantiques des Vigiles, et aussi à Laudes, Prime, Tierce, Sexte et None. Mais on dit les Vêpres avec antiennes. 4 On ne dit jamais « Alleluia » avec les répons, sauf de Pâques à la Pentecôte.
16. COMMENT CÉLÉBRER LE SERVICE DE DIEU PENDANT LE JOUR
1 Le Prophète dit : « Sept fois par jour, j'ai dit ta louange » (Psaume 118, 164). 2 Ce nombre sacré de sept, voici comment nous le garderons : en accomplissant les devoirs de notre service à Laudes, Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres et Complies. 3 En effet, le Prophète parle de ces heures de la journée quand il dit : « Sept fois par jour, j'ai dit ta louange. » 4 Pour les Vigiles de la nuit, le même Prophète dit : « Au milieu de la nuit, je me lève pour te louer » (Psaume 118, 62). 5 C'est pourquoi offrons nos louanges à notre Créateur « pour ses décisions justes » (Psaume 118, 164) à ces moments-là, c'est-à-dire à Laudes, Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres et Complies. Et la nuit, levons-nous pour le louer.
17. COMBIEN DE PSAUMES DIRE PENDANT LE JOUR
1 Nous avons déjà donné l'ordre du chant des psaumes pour les Vigiles et les Laudes. Voyons maintenant les offices suivants.
A PRIME
2 A l'office de Prime, on dit trois psaumes séparément avec « Gloire au Père » après chaque psaume. 3 Avant de commencer les psaumes, on dit le verset : « Dieu, viens à mon aide », puis l'hymne de Prime. 4 Quand les trois psaumes sont finis, on récite : une lecture, le verset, « Seigneur, prends pitié », et les paroles de renvoi.
A TIERCE , SEXTE ET NONE
5 A Tierce, Sexte et None, on célèbre la prière de la même façon, c'est-à-dire : le verset : « Dieu, viens à mon aide », puis l'hymne de ces offices, trois psaumes, la lecture, le verset, « Seigneur, prends pitié », et les paroles de renvoi. 6 Si la communauté est assez nombreuse, on chante les psaumes avec antiennes. Si elle est peu nombreuse, on chante les psaumes sans antienne, d'un bout à l'autre.
A VÊPRES
7 L'office des Vêpres se compose de quatre psaumes avec antiennes. 8 Après ces psaumes, on récite : une lecture, le répons, l'hymne, le verset, le cantique de l'Évangile (Luc 1, 46-55), la litanie, et la prière du Seigneur termine l'office.
A COMPLIES
9 Les Complies se composent de trois psaumes. On chante ces psaumes sans antienne, d'un bout à l'autre. 10 Puis l'hymne de Complies, une lecture, le verset, « Seigneur, prends pitié », et la bénédiction termine l'office.
18. DANS QUEL ORDRE DIRE LES PSAUMES
DÉBUT DE L'OFFICE
1 On dit d'abord le verset : « Dieu, viens à mon aide. Seigneur, vite à mon secours ! » (Psaume 69, 2) et le « Gloire au Père ». Puis l'hymne de chaque office.
LES PSAUMES DE PRIME
2 Ensuite, à Prime, le dimanche, on dit quatre parties du psaume 118. 3 A chacun des autres offices, c'est-à-dire à Tierce, Sexte et None, on dit trois autres parties du psaume 118. 4 A Prime, le lundi, on dit trois psaumes : les psaumes 1, 2 et 6. 5 On fait la même chose tous les jours à Prime jusqu'au dimanche. Chaque jour, on dit trois psaumes à la suite dans le psautier, jusqu'au psaume 19. Mais on divise en deux parties les psaumes 9 et 17.
6 Et ainsi, aux Vigiles du dimanche, on commence toujours par le psaume 20.
LES PSAUMES DE TIERCE , SEXTE ET NONE
7 Le lundi, à Tierce, Sexte et None, on dit les neuf parties qui restent du psaume 118 : trois parties à chaque office.
8 Ainsi, on finit le psaume 118 en deux jours, c'est-à-dire le dimanche et le lundi. 9 Le mardi, à Tierce, Sexte et None, on chante trois psaumes depuis le 119 jusqu'au 127, ce qui fait neuf psaumes. 10 On répète toujours ces mêmes psaumes aux mêmes offices, jusqu'au dimanche. Tous les jours, on garde le même ordre pour les hymnes, les lectures et les versets. 11 Et ainsi, le dimanche, on commence toujours par le psaume 118.
LES PSAUMES DE VÊPRES
12 A Vêpres, tous les jours, on chante quatre psaumes. 13 On commence par le psaume 109, et on va jusqu'au psaume 147. 14 Mais on ne chante pas les psaumes 117 à 127, ni les psaumes 133 et 142. On les garde pour d'autres offices. 15 Tous les autres psaumes, on les dira à Vêpres. 16 Comme il manque trois psaumes, on divise en deux parties ceux qui sont plus longs, c'est-à-dire les psaumes 138, 143 et 144. 17 Le psaume 116 est court, c'est pourquoi on le dit avec le psaume 115. 18 Voilà l'ordre des psaumes pour Vêpres. Le reste, c'est-à-dire la lecture, le répons, l'hymne, le verset et le cantique, on le dira comme nous l'avons réglé plus haut.
LES PSAUMES DE COMPLIES
19 A Complies, chaque jour, on répète les mêmes psaumes, c'est-à-dire les psaumes 4, 90 et 133.
19. NOTRE ATTITUDE PENDANT LE CHANT DES PSAUMES
1 Nous croyons ceci : Dieu est présent partout, et « partout les yeux du Seigneur regardent les bons et les
méchants » (Proverbes 15, 3). 2 Mais nous devons le croire surtout et en être bien plus certains encore quand nous participons au Service de Dieu. 3 C'est pourquoi rappelons-nous toujours les paroles du Prophète : « Servez le Seigneur avec un respect confiant » (Psaume 2, 11). 4 Et encore : « Chantez les psaumes avec sagesse » (Psaume 46, 8). 5 Et : « Je chanterai pour toi en présence des anges » (Psaume 137, 1). 6 Alors faisons bien attention à notre attitude en présence de Dieu et de ses anges. 7 Et quand nous chantons les psaumes, tenons-nous de telle sorte que notre esprit soit d'accord avec notre voix.
AUX VIGILES , ON RÉCITE
TOUS LES AUTRES PSAUMES
20 Voilà l'ordre des psaumes pour la journée. Tous les autres psaumes qui restent, on les distribue de façon égale entre les Vigiles des sept nuits de la semaine. 21 Les psaumes qui sont plus longs, on les partage en deux. Ainsi, on dit douze psaumes ou parties de psaumes chaque nuit.
LES VRAIS MOINES CHANTENT AU MOINS
LES 150 PSAUMES CHAQUE SEMAINE
22 Avant tout, nous insistons sur ce point : si l'ordre des psaumes donné ici ne plaît pas à quelqu'un, il peut choisir un autre ordre qu'il juge meilleur. 23 En tout cas, il faut absolument que, chaque semaine, les frères chantent les 150 psaumes en entier. Et, aux Vigiles du dimanche, on les recommence toujours dans le même ordre. 24 Si, pendant la semaine, les moines ne chantent pas les 150 psaumes avec les cantiques habituels, ils montrent vraiment trop de paresse dans le service qu'ils ont promis. 25 En effet, nous lisons que nos saints Pères ont fait cela courageusement en un seul jour ! Et nous, qui n'avons pas la même ardeur, hélas, nous devons chanter au moins tous les psaumes en une semaine.
20. PRIER AVEC GRAND RESPECT
1 Quand nous voulons demander quelque chose à des gens puisssants, nous n'osons le faire qu'avec humilité et grand respect. 2 Alors, quand nous supplions le Seigneur, le Dieu du monde entier, nous devons le faire avec plus d'humilité encore, avec un coeur pur et tout donné à Dieu. 3 Et nous le savons : Dieu nous exaucera, si nous prions non pas avec beaucoup de paroles, mais avec un coeur pur, peiné jusqu'aux larmes d'avoir offensé Dieu. 4 C'est pourquoi la prière doit être courte et pure, sauf si Dieu, dans sa bonté, nous touche et nous inspire de prier plus longtemps. 5 Mais, en communauté, la prière sera très courte. Et, dès que le supérieur donnera le signal, les frères se lèveront tous ensemble.
21. LES DOYENS DU MONASTÈRE
1 Si la communauté est nombreuse, on choisira parmi les moines des frères que les autres reconnaissent comme bons et qui vivent selon Dieu. 2 On en fera des doyens. Pour toutes choses, ils prendront soin de leur groupe de dix frères, en obéissant aux commandements de Dieu et aux ordres de leur abbé. 3 On choisira comme doyens des frères sur lesquels l'abbé peut compter pour partager avec eux le poids de sa charge. 4 On ne les choisira pas selon la date de leur entrée au monastère, mais selon le mérite de leur vie et la sagesse de leur enseignement. 5 Si, par hasard, l'un de ces doyens se gonfle d'orgueil et mérite des reproches, on l'avertira une fois, deux fois, trois fois. S'il ne veut pas se corriger, on lui enlèvera la responsabilité qu'il a, 6 et on mettra à sa place un frère qui a les qualités nécessaires. 7 Pour le second du monastère, nous décidons la même chose.
22. COMMENT DORMENT LES MOINES
UN LIT POUR CHACUN, UN DORTOIR POUR TOUS
1 Chacun a un lit pour dormir. 2 On donne aux frères ce qu'il faut pour la nuit, selon leur genre de vie et comme l'abbé l'a décidé. 3 Autant que possible, tous dorment dans un même lieu. Quand ils sont trop nombreux, ils dorment par groupes de 10 ou 20, avec les anciens qui prennent soin d'eux. 4 Dans ce dortoir, une lampe brûle toute la nuit jusqu'au matin. 5 Les frères dorment habillés, avec une ceinture ou une corde autour des reins. Quand ils sont couchés, ils n'auront pas de couteau à leur côté, pour ne pas se blesser en dormant.
AU SIGNAL, TOUS SE LÈVENT SANS RETARD
6 Ainsi, les moines sont toujours prêts (Luc 12, 35-40), et quand on donne le signal, ils se lèvent sans retard. Et chacun se dépêche pour arriver le premier au Service de Dieu, mais tout de même avec sérieux et avec calme.
7 Les jeunes frères n'ont pas leur lit les uns près des autres, mais ils dorment au milieu des anciens. 8 Quand les moines se lèvent pour le Service de Dieu, ils s'encouragent doucement les uns les autres et ainsi ils enlèvent toute excuse aux dormeurs.
23. MISE A L'ÉCART DE LA COMMUNAUTÉ A CAUSE DES FAUTES
1 Un frère résiste ou il refuse d'obéir, il est orgueilleux ou il murmure, il fait quelque chose contre la sainte Règle ou contre les ordres de ses anciens, et il leur montre du mépris. 2 Dans ce cas, ses anciens doivent l'avertir en particulier une fois, puis deux fois, comme notre Seigneur le demande (Mt 18, 15). 3 S'il ne change pas, on lui fait des remarques en public, devant tous les frères. 4 Quand, malgré cela, il ne se corrige pas, on le met à l'écart de la communauté, s'il comprend le sens de cette punition. 5 Mais s'il a la tête trop dure, on le punit dans son corps.
24. COMMENT METTRE UN FRÈRE A L'ÉCART DE LA COMMUNAUTÉ
1 La mise à l'écart et la punition dépendent de l'importance de la faute. 2 C'est l'abbé qui juge l'importance des fautes. 3 Quand un frère a fait une faute légère, il ne prend pas son repas avec les autres. 4 Voici comment on traite celui qui est privé des repas en commun : à l'oratoire, il ne dit plus seul les psaumes ou les antiennes, il ne fait plus de lecture, avant d'avoir réparé sa faute. 5 Il mange seul, après le repas des frères. 6 Par exemple, quand les frères mangent à midi, ce frère mange à trois heures de l'après-midi. Quand les frères mangent à trois heures de l'après midi, lui, il mange le soir. 7 Et cela dure jusqu'au moment où il a réparé sa faute comme il faut, et où il obtient son pardon.
25. LES FAUTES GRAVES
1 Le frère qui est coupable d'une faute grave sera privé à la fois du réfectoire et de l'oratoire. 2 Aucun frère n'ira le trouver pour lui tenir compagnie ou lui parler. 3 Il sera seul pour faire le travail qu'on lui a commandé et il restera dans la tristesse que lui cause son repentir. En effet, il connaît la phrase terrible de l'apôtre Paul : 4 « Cet homme-là, on fait mourir son corps pour que son esprit soit sauvé le jour où le Seigneur viendra » (1 Corinthiens 5, 5). 5 Ce frère mangera seul. Pour la quantité de nourriture et l'heure du repas, c'est l'abbé qui jugera ce qui est bon pour lui. 6 En passant près de lui, personne ne le bénira, ni lui, ni la nourriture qu'on lui donne.
26. CEUX QUI, SANS PERMISSION, VONT TROUVER LES FRÈRES MIS A L'ÉCART
1 Quand un moine, sans un ordre de l'abbé, se permet d'aller trouver, d'une façon ou d'une autre, un frère mis à l'écart de la communauté, ou bien de lui parler ou de lui envoyer un message, 2 on le punira en le mettant à l'écart de la communauté, comme l'autre frère.
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27. L'ABBÉ DOIT PRENDRE GRAND SOIN DES FRÈRES MIS A L'ÉCART
1 L'abbé prendra un très grand soin des frères qui ont fait des fautes. En effet, « ce ne sont pas ceux qui sont en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades » (Matthieu 9,12).
L'ABBÉ AGIRA COMME UN SAGE MÉDECIN
2 C'est pourquoi l'abbé doit se servir de tous les moyens comme un sage médecin. Il envoie auprès de ce moine des frères anciens et sages. 3 Comme en secret, ils consolent ce frère peu solide. Ils lui conseillent de réparer sa faute avec un coeur humble. Ils « le consolent pour qu'il ne tombe pas dans une tristesse trop grande » (2 Cor. 2, 7)
4 Et, comme l'apôtre Paul le dit encore : il faut « aimer ce frère davantage » (2 Corinthiens 2, 8), et tous prieront pour lui.
L'ABBÉ AGIRA COMME LE BON BERGER
5 L'abbé doit faire tout ce qu'il faut et très vite, pour ne pas perdre une seule brebis du troupeau que Dieu lui a confié. Pour cela, il se sert de toute son intelligence et de toute son habileté. 6 En effet, il le sait : il a reçu la charge de conduire des personnes malades et non pas de faire peser un pouvoir exagéré sur des personnes en bonne santé.
7 Il aura peur de la menace que Dieu a faite par la bouche du prophète Ézékiel : « Les brebis que vous trouviez grasses, vous les avez prises. Mais les faibles, vous les avez chassées » (Ézékiel 34, 3-4). 8 L'abbé imitera la tendresse du bon berger (Jean 10, 11) qui laisse ses 99 brebis sur les montagnes pour aller chercher une seule brebis perdue. 9 Il a tellement pitié de la faiblesse de cette brebis qu'il va jusqu'à la mettre sur ses épaules saintes et il la ramène ainsi vers le troupeau (Matthieu 18, 12 ; Luc 15, 4-5).
28. CEUX QUI NE VEULENT PAS CHANGER MALGRÉ DE NOMBREUX REPROCHES
L'ABBÉ AGIRA COMME UN MÉDECIN
AVEC CEUX QUI NE SE CORRIGENT PAS
1 Un frère reçoit souvent des reproches pour une faute. Il a même été mis à l'écart de la communauté. S'il ne change pas, on le punira plus durement, c'est-à-dire on le frappera. 2 Malgré cela, il ne se corrige pas. De plus, emporté par l'orgueil - espérons que non ! -, il veut prouver que sa conduite est juste. Dans ce cas, l'abbé agira comme un sage médecin. 3 Il applique d'abord un médicament doux, c'est-à-dire des conseils qui calment la douleur et qui encouragent. Puis il présente au frère la Parole de Dieu pour le guérir. Enfin, il brûle sa plaie en le mettant à l'écart et il lui donne des coups de bâton. 4 Si l'abbé voit que tout ce qu'il fait ne sert à rien, alors il emploie un remède meilleur que les autres. 5 Il va prier et tous les frères vont prier aussi pour ce frère malade, afin que le Seigneur qui peut tout lui rende la santé.
SI LE FRÈRE NE GUÉRIT PAS, L'ABBÉ LE CHASSERA DU MONASTÈRE
6 Pourtant ce frère ne guérit pas, même avec ce remède. Alors l'abbé le coupera de la communauté. Il suivra la parole de l'apôtre Paul : « Enlevez l'homme mauvais du milieu de vous » (1 Corinthiens 5, 13). 7 L'apôtre dit encore : « Quand celui qui n'est pas fidèle veut partir, qu'il parte ! » (1 Corinthiens 7, 15). 8 Sinon, une seule brebis malade va donner la maladie à tout le troupeau.
29. DOIT-ON RECEVOIR DE NOUVEAU LES FRÈRES QUI ONT QUITTÉ LE MONASTÈRE ?
1 Un frère est sorti du monastère par sa faute. Il veut revenir. Alors il promettra d'abord de se corriger tout à fait de la faute qui a causé son départ. 2 Ensuite, on le reçoit au dernier rang. Cela permet de voir si son coeur est vraiment humble. 3 S'il quitte encore le monastère, on le recevra de cette façon jusqu'à trois fois. Mais, après cela, il saura qu'il ne pourra plus jamais revenir.
30. COMMENT CORRIGER LES JEUNES ENFANTS
1 Il faut traiter chacun selon son âge et selon son jugement. 2 C'est pourquoi voici comment on punira les enfants, les adolescents ou les adultes qui ne peuvent pas comprendre la gravité de la mise à l'écart de la communauté. 3 Quand ils font des fautes, on les fait beaucoup jeûner ou bien on les frappe très fort pour les guérir.
31. LES QUALITÉS QUE LE CELLÉRIER DU MONASTÈRE DOIT AVOIR
1 Comme cellérier du monastère, on choisira dans la communauté un frère sage et de caractère mûr, sobre dans le boire et le manger. Il n'est pas orgueilleux, ni agité, ni injuste, ni lent, ni dépensier, 2 mais animé d'un respect confiant envers Dieu. Pour toute la communauté il sera comme un père.
COMMENT AGIT-IL AVEC SES FRÈRES ?
3 Il prendra soin de tous. 4 Il ne fera rien sans ordre de l'abbé. 5 Il obéira avec soin aux ordres qu'il reçoit. 6 Il ne fera pas de peine à ses frères. 7 Si un frère lui demande quelque chose qui n'est pas raisonnable, le cellérier ne le rendra pas triste en lui montrant du mépris. Mais, humblement, il refusera avec raison à celui qui a fait une mauvaise demande. 8 Le cellérier veillera sur lui-même et il se rappellera toujours cette parole de l'apôtre Paul : « Celui qui fait bien son service se prépare une place d'honneur » (1 Timothée 3, 13). 9 Il prendra le plus grand soin des malades, des enfants, des hôtes et des pauvres. Il sera tout à fait sûr qu'au jour du jugement il rendra compte à Dieu de sa façon d'agir avec eux tous.
LE CELLÉRIER RESPECTE LES BIENS DU MONASTÈRE
10 Tous les objets du monastère et tous ses biens, il les regarde comme les vases sacrés de l'autel. 11 Pour le cellérier, rien ne sera sans importance. 12 Il ne sera pas avare. Il ne sera pas non plus dépensier et il ne gaspillera pas les biens du monastère. Mais il fera tout avec mesure, en suivant les ordres de l'abbé.
IL EST UN SERVITEUR AIMABLE
13 Avant tout, il sera humble. Et quand il ne peut pas satisfaire quelqu'un, il lui répondra aimablement. 14 En effet, la Bible dit : « Une parole aimable vaut mieux que tous les cadeaux » (Siracide 18, 17). 15 Tout ce que l'abbé lui confie, le cellérier s'en chargera avec soin. Ce que l'abbé lui interdit, il ne se permettra pas de s'en occuper.
16 Il servira aux frères la part qui leur revient. Il le fera sans orgueil et sans retard, pour ne pas les faire tomber dans le péché. Il se rappellera la parole du Christ, et la punition méritée par celui qui « fait tomber dans le péché un seul de ces petits » (Mt 18, 6).
LES AIDES DU CELLÉRIER
17 Quand la communauté est nombreuse, on donnera des aides au cellérier. Alors, avec eux, lui aussi pourra faire le travail qu'on lui a confié en gardant la paix.
PERSONNE NE SERA INQUIET OU TRISTE DANS LA MAISON DE DIEU
18 Au moment qui convient, on donnera ce qu'il faut donner et on demandera ce qu'il faut demander. Alors personne ne sera troublé ou triste dans la maison de Dieu.
32. LES OUTILS ET LES OBJETS DU MONASTÈRE
1 Pour s'occuper des biens du monastère : outils, vêtements et tous les autres objets, l'abbé choisit des frères en qui il a confiance. C'est leur bonne conduite et leur façon de faire qui guident son choix. 2 L'abbé leur donne la responsabilité de ces différents objets, comme il le juge bon. Alors les frères en prennent soin et ils les rangent.
3 L'abbé aura la liste de ces choses. Ainsi, quand les frères se succèdent dans un service, l'abbé sait ce qu'il donne et ce qu'il reçoit. 4 Si quelqu'un traite les objets du monastère sans propreté ou avec négligence, on lui fera des reproches. 5 Si ce frère ne se corrige pas, on le punira selon la Règle.
33. LES MOINES PEUVENT - ILS AVOIR QUELQUE CHOSE A EUX ?
1 Posséder égoïstement est un penchant mauvais. Avant tout, il faut l'arracher du monastère avec ses racines !
2 Personne ne se permettra de donner ou de recevoir quelque chose sans ordre de l'abbé. 3 Et personne n'aura quelque chose à soi, rien, absolument rien : ni livre, ni cahier, ni crayon, rien du tout. 4 En effet, les moines n'ont pas même le droit d'être propriétaires de leur corps et de leur volonté !
L'ABBÉ DONNE AUX MOINES CE QUI EST NÉCESSAIRE
5 Mais tout ce qui est nécessaire, on le demande au père du monastère. Et on n'a pas le droit d'avoir quelque chose, quand l'abbé ne l'a pas donné ou permis.
TOUT EST COMMUN A TOUS
6 « Tout sera commun à tous », comme c'est écrit dans la Bible (Actes 4, 32). Personne ne dira : « Cet objet est à moi », et on n'osera pas le prendre pour soi. 7 Si l'on s'aperçoit qu'un frère cultive avec plaisir ce penchant vraiment mauvais, on l'avertira une fois, deux fois. 8 S'il ne se corrige pas, on le punira.
34. TOUS DOIVENT-ILS RECEVOIR LES CHOSES NÉCESSAIRES DE FAÇON ÉGALE ?
1 On fera comme c'est écrit dans les Actes des Apôtres : « On donnait à chacun selon ses besoins » (Actes 4, 35).2 Nous ne voulons pas dire qu'il faut faire des différences entre les moines. Surtout pas ! Mais on fera attention à ceux qui sont faibles.
3 Quand un moine a besoin de moins de choses, il remerciera Dieu et il ne sera pas triste.
4 Quand un autre a besoin de plus de choses, il se jugera petit parce qu'il est faible. Il ne se croira pas grand parce qu'on est bienveillant envers lui. 5 Ainsi tous les membres seront dans la paix. 6 Avant tout, les moines ne laisseront jamais apparaître le mal du murmure, sous aucun prétexte, ni en paroles, ni en gestes. 7 Si on voit quelqu'un murmurer, on le punira très sévèrement.
35. LES CUISINIERS DE LA SEMAINE
QUI FAIT LE SERVICE DE LA CUISINE ?
1 Les frères se serviront les uns les autres. Donc personne ne sera dispensé du service de la cuisine, sauf si un frère est malade, ou s'il s'occupe de choses plus importantes. 2 En effet, ce service augmente la récompense et fait grandir l'amour. 3 Ceux qui n'ont pas beaucoup de force, on leur donne des aides pour qu'ils ne travaillent pas avec tristesse. 4 D'ailleurs, tous auront des aides, selon l'importance de la communauté et la situation du monastère. 5 Quand la communauté est nombreuse, le cellérier ne fait pas la cuisine. Ceux qui s'occupent de choses plus importantes ne la font pas non plus, comme on l'a déjà dit. 6 Mais tous les autres frères se serviront mutuellement avec amour.
COMMENT BIEN FAIRE LE SERVICE DE LA CUISINE
7 Celui qui a fini son travail de semaine nettoie tout, le samedi. 8 On lave les linges avec lesquels les frères s'essuient les mains et les pieds. 9 Le cuisinier qui a fini la semaine et le frère qui va la commencer lavent aussi les pieds de tous. 10 Le cuisinier rend au cellérier les ustensiles de son service. Ils seront propres et en bon état. 11 Puis le cellérier les donne au cuisinier qui commence la semaine. Ainsi il sait ce qu'il donne et ce qu'il reçoit. 12 Quand on ne mange qu'une fois dans la journée, les cuisiniers de la semaine reçoivent chacun avant le repas de la boisson et du pain, en plus de leur part habituelle. 13 Ainsi, au moment du repas, ils peuvent servir leurs frères sans murmurer et sans trop de fatigue. 14 Mais les jours de fête, ils attendront jusqu'aux prières de la fin du repas.
LA PRIÈRE AVANT ET APRÈS LA SEMAINE DE SERVICE
15 Le dimanche, tout de suite après Laudes, les cuisiniers qui vont commencer leur semaine de service et ceux qui l'ont finie se mettent à genoux devant tous, à l'oratoire, et ils demandent aux frères de prier pour eux. 16 Le cuisinier qui a fini la semaine dit ce verset : « Tu es béni, Seigneur mon Dieu, tu m'as aidé et consolé ! » (Psaume 85, 17).
17 Il dit ce verset trois fois et il reçoit une bénédiction. Celui qui commence la semaine vient ensuite et il dit : « Dieu, viens à mon aide. Seigneur, vite à mon secours ! » (Psaume 69, 2). 18 Et tous répètent ce même verset trois fois. Le nouveau cuisinier reçoit une bénédiction, puis il commence la semaine.