Jean Vanier (en photo avec la Bienheureuse Mère Teresa)
né le 10 septembre 1928 à Genève (Suisse)
Fondateur de la Communauté de l'Arche en 1964,
de l'Association Foi et Partage en 1968
Cofondateur avec Marie-Hélène Mathieu de
l'Association Foi et Lumière en 1971
« La personne est le sanctuaire de Dieu. »
Prières de Jean Vanier
Ô Marie, donne-nous des cœurs attentifs,
humbles et doux,
pour accueillir avec tendresse et compassion
tous les pauvres que Tu envoies vers nous.
Donne-nous des cœurs pleins de miséricorde
pour les aimer, les servir,
éteindre toute discorde,
et voir en nos frères souffrants et brisés
la présence de Jésus vivant.
Seigneur, bénis-nous de la main de Tes pauvres.
Seigneur, souris-nous
dans le regard de Tes pauvres.
Seigneur, reçois-nous un jour
dans l'heureuse compagnie de Tes pauvres.
Amen !
La Beauté humaine,
c'est de s'accepter enfin tel qu'on est.
Ne plus vivre dans les rêves ou les illusions,
dans la colère ou la tristesse,
ne plus rien avoir à prouver,
ne plus avoir besoin de fuir ;
avoir le droit d'être soi-même.
C'est alors qu'on se découvre aimés de Dieu,
précieux à Ses yeux.
Peut-être n'est-on pas appelés
à faire de grandes choses de sa vie,
à briller comme un soleil,
mais on est appelés à aimer et à s'aimer.
Chacun, où on en est, comme on est,
avec ses fragilités, ses handicaps,
on est appelés à accueillir et aimer,
et à communiquer ainsi la vie.
Paroles de Jean Vanier,
la voix des "sans-voix"
Je crois profondément que Dieu se cache aujourd'hui dans le coeur du plus petit, du plus faible et que, si l'on s'engage à son égard, on s'ouvre à un monde nouveau.
« Dans la mesure où nous nous livrons et donnons à Jésus, il y aura des moments d'aridité et de ténèbres.
Un jour, que Jésus semblait se faire proche à nouveau, dans la prière de Sainte Thérèse d'Avila qui, depuis de nombreuses années, était incapable de prier et était torturée par l'angoisse dans la prière, elle se plaignit à Lui : "Comment cela se fait-il que vous m'ayez laissée si longtemps ?" Et Jésus dit : "C'est ainsi que je traite mes amis". Thérèse répondit : "C'est pour cela que vous en avez si peu !"
Nous devons être prêts à attendre ; nous devons être prêts à entrer dans le monde de l'angoisse, quelque fois même de l'agonie. Mais ce ne sera qu'une préparation à une nouvelle rencontre plus profonde avec Jésus.
Ayant découvert qu'Il m'aime comme je suis, je peux vraiment me montrer tel que je suis : je n'ai pas à m'inquiéter de ce que les gens pensent de moi.
Je peux très bien comprendre que d'autres personnes ne m'aiment pas, parce que je sais combien je suis pauvre et faible. Je n'ai pas peur de reconnaître et partager avec d'autres mes faiblesses, mes incapacités, mes ignorances. [...]
En acceptant notre pauvreté, nous trouvons notre vrai lien avec Jésus et découvrons sa vraie nature. Nous pouvons alors découvrir vraiment notre frère, parce qu'il est, lui aussi, souffrant et faible ; et si je lui montre combien je suis pauvre, il ne sera pas gêné de me montrer combien il est pauvre. Ensemble, nous rendrons grâce à Jésus pour tout ce qu'Il nous a donné parce qu'Il a regardé notre pauvreté. [...]
Et tous ensemble, convaincus de notre faiblesse, nous pourrons dire avec Marie :
"Mon âme magnifie le Seigneur".
Nous pourrons nous réjouir ensemble. C'est magnifique ! Mon esprit peut se réjouir en Dieu mon Sauveur. [...]
Il s'est donné Lui-même à nous, les affamés. Nous venons seulement de découvrir que nous avions faim, que nous avions soif. Seuls ceux qui ont soif peuvent boire à Jésus. »
Jean Vanier, "Disciple de Jésus", Fleurus, Paris, 1977.
La question n’est pas seulement de croire en Dieu, mais de croire en l’homme, croire en nous, croire en nous-mêmes comme enfants de Dieu appelés à voir des gens comme Dieu les voit, pas comme nous voudrions qu’elles soient.
The question is not just believing in God, but believing in human people, believing in ourselves, believing in ourselves as children of God called to see people as God sees them, not as we would like them to be.
La générosité doit venir dans une rencontre, une réunion. Mais cette réunion doit aller encore plus loin. Il est plus que juste de dire son histoire. Elle doit devenir une amitié et l’amitié qui doit à son tour se transformer en un engagement, car vous êtes mon frère ou ma sœur.
Generosity must flow into an encounter, a meeting. But this meeting must go even further. It is more than just about telling one’s story. It must grow into a friendship and the friendship must in turn grow into a commitment because you are my brother or my sister.
Parfois, les gens d’aujourd’hui ont de la difficulté avec les phrases « les pauvres » et « le faible ». Les mots « pauvres » et « faibles » vont à l’encontre de certaines normes culturelles qui veulent que tout le monde soit fort et puissant. La faiblesse est souvent considérée comme un défaut. Cependant, peu d’enfants sont faibles, ils ne peuvent pas se débrouiller seuls. Les personnes ayant une déficience intellectuelle rupture sont faibles, ils ne peuvent pas faire face tout seul. Cela ne signifie pas qu’ils n’ont pas de valeur. Nous avons tous nos limites et de handicaps. Nous avons tous besoin les uns des autres. Mais certaines personnes reconnaissent leur pauvreté, d’autres ne le font pas.
Sometimes today people have difficulty with the phrases “the poor” and “the weak”. The words “poor” and “weak” go against certain cultural norms that want everyone to be strong and powerful. Weakness is frequently considered a defect. However, little children are weak; they cannot fend for themselves. People with sever intellectual disability are weak; they cannot cope all alone. This does not mean that they have no value. We all have our limits and handicaps. We all need each other. But some people recognize their poverty; others do not.
Nous devenons plus humain avec les deux réalités. Un, que nous découvrons que nous sommes en mesure d’amour et de voir la valeur des personnes considérées comme n’ayant pas de valeur. Deuxièmement, comme nous découvrons que nous sommes nous aussi brisé, que nous disposons de nos handicaps. Et nos handicaps sont souvent seulent à propos du sentiment que la valeur est simplement d’avoir le pouvoir.
We become more human with two realities. One, as we discover that we are able to love and see the value of people seen as having no value. Second, as we discover that we too are broken, that we have our handicaps. And our handicaps are often about the feeling that value is just to have power.
La langue évolue selon les cultures, les pays et les époques. Derrière l’évolution de la langue est le désir d’affirmer qu’une personne ayant une déficience intellectuelle est d’abord et avant tout une personne qui doit être respectée et avoir la possibilité d’exercer ses dons particuliers. La chose importante dans la langue est de signifier la différence, tout en respectant les personnes.
Language evolves according to cultures, countries and times. Behind the changes in language is the desire to affirm that a person with an intellectual disability is first and foremost a person who should be respected and given the opportunity to exercise his or her particular gifts. The important thing in language is to signify difference while respecting persons.