Eugenio Maria Giuseppe Giovanni Pacelli
né le 2 mars 1876 à Rome (Italie)
mort le 9 octobre 1958 à Castel Gandolfo (Italie)
Devise de Pie XII :
"Opus Justitiae Pax"
"Le fruit de la Justice sera la Paix"
Une propagande éhontée et partiale s’est ingéniée, depuis des décennies, à calomnier feu notre Saint Père Pie XII, en le qualifiant de « Pape de Hitler », aux motifs qu’il aurait été volontairement complaisant avec le régime nazi concernant le sort réservé aux Juifs, et même qu’il y a aurait eu collusion entre le Vatican et Hitler pour régler la « question juive ».
Pie XII connaissait bien, non seulement la terre allemande, Benoît XV l’ayant nommé le 20 avril 1917 Nonce Apostolique en Bavière (Munich était alors l'unique représentation pontificale dans l'Empire allemand) ; mais aussi la guerre mondiale : cet homme de paix avait notamment apporté un message de paix à l'Empereur Guillaume II en 1917, en pleine guerre de 14-18.
Ces accusations diffamatoires et scandaleuses contre Pie XII ont été dès le départ, Dieu merci, dénoncées et contredites de façon détaillée, documentée et historique, par de nombreux « anges providentiels », qui ont plaidé la cause du Pape Pie XII, afin de réhabiliter sa probité et ses vertus héroïques, arc-boutées sur sa Foi catholique indéfectible et sa Charité naturelle et zélée.
Son destin est pour le moins éloquent, car lié à une ère de tragédies humaines au niveau planétaire, exacerbées par les nationalismes belliqueux, les idéologies communistes anticléricales, et la folie barbare et sanguinaire de l’homme.
En effet, il est élu Pape le 2 mars 1939, et couronné le 12 mars 1939. Le 15 mars 1939, l'Allemagne occupe la Tchécoslovaquie et instaure le Protectorat de Bohême-Moravie. Les troupes allemandes envahissent la Pologne sur tous les fronts le 1er septembre 1939. Le 3 septembre 1939, le Royaume-Uni, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et la France déclarent la guerre à l'Allemagne, après le rejet de l’ultimatum par Hitler, qui avait déjà multiplié les provocations en annexant l’Autriche par "l’Anschluss" ("Anschluß"), le 12 mars 1938, et les provinces des Sudètes (en Tchécoslovaquie), du 29 au 30 septembre 1938.
Pie XII a même exorcisé Hitler à distance.
Aussi, je veux illustrer mon plaidoyer pour Sa Sainteté le Pape Pie XII par deux personnages, qui ont la particularité d’être tous les deux d'origine juive et convertis au Catholicisme, et qui ont rétorqué aux accusateurs de Pie XII avec force arguments dans leurs écrits : Israel Zolli et Judith Cabaud.
Le Pape Pie XII a été déclaré Vénérable le 19 décembre 2009, et son procès en béatification est en cours, même s’il a été mis entre parenthèses récemment, non seulement parce que la consultation des Archives prendra du temps ; parce qu’un miracle doit avoir lieu par l’intercession de Pie XII, mais aussi parce que des Juifs, scandalisés par cette procédure de béatification, ont publiquement protesté, notamment auprès du Vatican (par exemple, le 30 octobre 2008, à l'initiative du Rabbin américain David Rosen, président du Comité juif international pour les relations interreligieuses. Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a fait partie du voyage).
Puisse le Seigneur nous immerger dans Son Esprit de Vérité !
Patrick, l’auteur de ce blog, le 23 octobre 2012
Prière pour la béatification du Pape Pie XII
Couronnement du Pape Pie XII le 12 mars 1939
Israel Zolli (Israel Anton Zoller), grand rabbin de la ville de Rome en 1940, s'est converti au catholicisme en 1945. Selon sa biographe Judith Cabaud, alors que le Rabbin Zolli conduisait le service de Yom Kippour, il a eu une vision mystique de Jésus-Christ. Il a pris pour prénom de baptême « Eugenio Pio », en hommage au Pape Pie XII, né Eugenio Pacelli, en raison de l'action de Pie XII (Pius en latin - Pio en italien) pour les Juifs de Rome pendant la Seconde Guerre mondiale.
« La rayonnante charité du Pape, penché sur toutes les misères engendrées par la guerre, sa bonté pour mes coreligionnaires traqués, furent pour moi l'ouragan qui balaya mes scrupules à me faire catholique. »
Israel Zolli, dans "Monde et Vie" n° 152, le 18 mai 1995
"Le Saint-Père envoya une lettre remise en mains propres aux évêques, leur ordonnant de lever la clôture dans les couvents et monastères, pour que ces lieux deviennent un refuge pour les Juifs."
"Au cours de l'histoire, aucun héros n'a commandé une telle armée, aucune force militaire n'a été plus combattante ainsi que combattue, aucune n'a été plus héroïque que celle menée par Pie XII au nom de la charité chrétienne.
"Eugenio Zolli - Avant l'aube, Autobiographie spirituelle", éditions François-Xavier de Guibert, traduit de l'édition américaine par Judith Cabaud (2002).
"Je connais un couvent où les religieuses dormaient dans la cave, afin de céder leurs lits aux réfugiés juifs. Admirable exemple de charité qui a su adoucir le destin tragique de tant de gens persécutés".
"Eugenio Zolli - Avant l'aube...", éditions François-Xavier de Guibert (2002)
Prière du Vénérable Pape Pie XII pour la France
L'ambassadeur d'Israël au Vatican, Mordechay Lewy, a créé la polémique, le jeudi 23 juin 2011, en rendant hommage à Pie XII. Souvent critiqué pour son attitude jugé trop réservée durant la Shoah, celui-ci aurait en réalité aidé à sauver de nombreux juifs.
"Son témoignage est bouleversant par le portrait sobre et lumineux qu'il trace d'un pasteur épris de charité, de prière et d'humilité. Il l'est également par l'inventaire éclatant qu'il établit des démarches entreprises par le Saint-Père pour sauver les fils de la première Alliance. Il l'est enfin par le récit de sa propre conversion catholique, à l'aune d'une étude jamais interrompue des Saintes Ecritures, et d'un attrait tout évangélique pour la figure du Christ crucifié. Ce chemin de Damas aboutit au baptême, au choix délibéré du prénom d'Eugenio par gratitude naturelle et surnaturelle vis-à-vis du pasteur angélique"
Benoît Mancheron, "L'ex-grand rabbin de Rome parle", Fideliter, juillet-août 2002, n° 148, p. 71.
"... Le pape était comme quelqu’un contraint à agir seul parmi les fous d’un hôpital psychiatrique. Il a fait ce qu’il pouvait. Il faut comprendre son silence dans le cadre d’un tel contexte, non comme une lâcheté, mais comme un acte de prudence."
Myriam, la fille du rabbin Zolli, d'après le livre de Judith Cabaud « Eugenio Zolli et le pape Pie XII », Kephas, novembre 2006.
"Depuis la fameuse pièce « le Vicaire », des attaques calomnieuses sont sans cesse réitérées contre Pie XII comme s’il avait abandonné les juifs persécutés sous Hitler.
Des études, renouvelées, manifestent au contraire que la défense des juifs fut son souci dominant, et que ses diverses actions, par son corps diplomatique et de manière risquée, sauvèrent environ 800 000 vies juives."
Note de Patrick : Nous pouvons ajouter, entre autres "oeuvres" artistiques innommables, le film tendancieux de Costa-Gavras "Amen" en 2002.
Lire la suite de l'article "Pie XII, défenseur des juifs" de Mgr René Laurentin
"Eugenio Zolli et le pape Pie XII"
par Judith Cabaud
"Depuis que l'Eglise Catholique prépare le procès de béatification du pape Pie XII, Souverain pontife pendant la dernière guerre, la controverse née au cours des années soixante avec la pièce de théâtre Le Vicaire, accusant le Saint-Père de son « silence » à propos des atrocités commises contre les Juifs, a repris en vigueur, surtout chez des hommes et des femmes qui n'ont pas connu ni vécu les persécutions nazies.
Tout de suite après la guerre, de nombreuses autorités juives se sont succédé devant le tribunal de l'Histoire pour témoigner de l'aide, des bienfaits et du soutien de l'Eglise auprès des victimes de la Shoah. Tous les historiens sérieux s'accordent maintenant à dire que ce « silence » apparent du Vatican agit la plupart du temps comme une couverture efficace pour sauver des vies. Il permit aussi d'entreprendre des négociations diplomatiques pour minimiser les persécutions de juifs, de catholiques, de polonais et d'autres nationalités dans les pays occupés par le Reich.
Le film récent, Amen, de Costa-Gavras, qui met en scène des hommes tourmentés entre le Bien et le Mal, doutant de leurs institutions respectives, l'Eglise catholique et le régime nazi, projette les fantasmes de ses réalisateurs qui n'ont pas pris part, eux non plus, à ce conflit, et qui se permettent de juger, voire de condamner les vrais protagonistes. Pie XII, le « pasteur angélique », fut acclamé par une foule en liesse à la libération de Rome. C'est l'Eglise tout entière qui se prépare aujourd'hui à en faire de même pour sa béatification prochaine. Dans le ballet de ceux qui joutent pour ou contre l'évidence, un autre témoin doit aujourd'hui être mieux connu, qui arrive sur la scène comme une divine surprise, un deus ex machina, à la fin du procès, pour attester de la vérité incontournable. Il s'agit d'Eugenio Zolli, le grand rabbin de Rome qui se convertit en 1945 pour l'amour de Dieu et de son Eglise, en prenant comme prénom chrétien celui du pape Pie XII. Nulle figure ne fut plus proche des réalités quotidiennes au cœur de l'Italie et de la chrétienté de son époque que cet homme dont les racines étaient pourtant ailleurs.
Israël Zoller, dont le nom fut italianisé sous les lois antisémites de Mussolini, est né en 1881, en Galicie, aux confins de l'empire austro-hongrois, là où tant de juifs vivaient déjà depuis des lustres. Il est le cadet de cinq enfants, dans une famille qui connut des revers de fortune. Encore adolescent, Israël doit donner des leçons pour payer ses études. Sa mère, qui descend d'une longue lignée de rabbins, rêve pour lui du rabbinat et consent à mille sacrifices pour lui permettre d'y accéder. Il entreprend des études supérieures à Vienne, puis à Florence, où il assiste aux cours de l'Université ainsi qu'à ceux du collège rabbinique de la ville. Nommé grand rabbin de Trieste en 1918, il opte pour la nationalité italienne à l'issue de la Première Guerre Mondiale et obtient la chaire de langue et littérature hébraïques à l'Université de Padoue. Il vivra ainsi à Trieste pendant vingt ans, accumulant les lectures bibliques et grandissant dans une profonde vie spirituelle. Très jeune, il possède déjà cette véritable ouverture d'esprit, si rare chez un homme. Tout en étudiant la Torah et en parcourant les sinuosités du Talmud avec ses commentaires, Zolli se met aussi à lire le Nouveau Testament. Il se souvient, encore enfant, d'avoir aperçu une croix chez un petit camarade chrétien, et songe alors à suivre le fil invisible des écrits prophétiques sur le Messie, quand il se heurte au livre d'Isaïe et au récit du « Serviteur souffrant ». La vision de la croix s'impose à lui et il décide de connaître l'homme au gibet.
A Trieste, tout en s'occupant de ses fidèles et de ses étudiants, Zolli écrit encore en allemand pour des revues viennoises. Il entreprend par ailleurs des études exégétiques sur le Nouveau Testament et publie en 1938 Le Nazaréen, ouvrage audacieux pour un rabbin. En 1939, il est nommé grand rabbin de Rome. Les lois raciales de 1938 avaient pourtant fait fermer les collèges rabbiniques et se disperser les étudiants. Zolli arrive dans la Ville éternelle à un moment où de graves dissensions divisent la communauté israélite entre nationalistes de type sioniste, favorables à la constitution d'un état d'Israël, et collaborationnistes avec le régime fasciste. Pour ceux-ci, depuis l'Empire Romain, les juifs avaient connu d'autres régimes qui apparaissaient et disparaissaient au gré de l'histoire. Dès son arrivée à Rome, Zolli les prévient des intentions des nazis qui déferlent maintenant sur la péninsule italienne, mais ne trouve que peu d'écho auprès des autorités juives. Il est traité comme un étranger, lui qui est né en Europe de l'Est et ne connaît pas le judaïsme romain, fort de plus de deux mille ans d'histoire !
Ses premiers contacts avec Pie XII ont lieu en septembre 1943 lors de l'occupation nazie de Rome. Le Commandant Kappler pose tout de suite ses conditions à la communauté israélite : livrer cinquante kilogrammes d'or ou trois cents otages dans les quarante huit heures. Les juifs du Ghetto parviennent à réunir trente-cinq kilogrammes. Zolli, dont la tête avait été mise à prix par la Gestapo, demande aux membres de la communauté de mettre son nom en premier sur la liste des otages, cependant qu'il s'introduit incognito au Vatican pour demander à l'Eglise catholique de les aider à compléter la rançon exigée. Retardé par la visite au Saint-Père du commandant Nogara, Zolli est prié de revenir à treize heures. Entre temps, la communauté avait réussi à récolter l'or en provenance des paroisses catholiques de la ville; ainsi le don généreux du pape ne fut plus nécessaire.
Dans les mois suivants, le grand rabbin vit dans la clandestinité afin de continuer à aider ses ouailles à fuir, et reste préoccupé par le fichier d'adresses des membres de la communauté qu'il faut détruire. Il vit grâce aux familles romaines qui le cachent au péril de leur vie, alors que tant d'autres notables ont trouvé le chemin de l'exil. Il raconte comment le Saint-Père fit ouvrir la clôture des monastères et des couvents de la ville et des environs, pour abriter des familles entières d'israélites, jusqu'à cette institution où les religieuses dormaient à la cave, après avoir laissé leurs lits aux familles réfugiées.
La vie quotidienne du rabbin est faite de souffrances, de froid, de faim et d'angoisse. Il fait tout son possible pour disperser les fidèles de la Synagogue et change lui-même souvent d'adresse, semant la Gestapo à travers les ruelles du Ghetto. C'est un homme traqué, mais détaché de tout.
Avec l'arrivée des Américains en juin 1944, sa fonction de grand rabbin lui est restituée. Mais, maintenant épuisé de tant de privations et de luttes, il sent irrésistiblement l'appel de sa vie intérieure. Cette année-là, le jour de Yom Kippour, se déroule un événement décisif : pendant qu'il préside la cérémonie dans la synagogue, sur les bords du Tibre, il voit la figure du Christ, et s'entend dire : Tu es ici pour la dernière fois; désormais tu me suivras. Rentré chez lui le soir, il découvre que sa femme a eu la même vision et que sa fille, Miriam, a fait ce songe. Il démissionne alors de sa charge de grand rabbin et cherche à se faire instruire par un prêtre catholique en vue de recevoir le baptême, ce qui lui vaut une campagne de dénigrement de la part de la communauté juive : il est rejeté et calomnié par tous ses coreligionnaires. Avec sa petite famille, il se trouve bientôt totalement démuni. C'est alors que le pape Pie XII lui offre les moyens de vivre en lui confiant une chaire d'enseignement à l'Université grégorienne et la possibilité de continuer ses travaux d'exégèse à l'Institut biblique.
Après avoir plusieurs fois rencontré le Saint-Père, Zolli prédit à sa fille Miriam l'hostilité actuelle : « Tu verras, on fera de Pie XII le bouc émissaire pour le silence du monde entier devant les crimes nazis. » Dans une interview récente, Miriam déplore la controverse survenue à propos de la Shoah qui est, selon elle, « chargée d'émotion et détachée des faits ». Les personnages historiques doivent être situés dans le contexte de leur époque : « Pacelli et mon père étaient des figures tragiques dans un monde où toute référence morale avait disparu. Le gouffre du mal s'était ouvert, mais personne ne le croyait, et les grands de ce monde — Roosevelt, Staline, de Gaulle — étaient silencieux. Pie XII avait compris que Hitler n'honorerait de pactes avec personne, que sa folie pouvait se diriger dans la direction des catholiques allemands ou du bombardement de Rome, et il agit en connaissance de cause. Le pape était comme quelqu'un contraint à agir seul parmi les fous d'un hôpital psychiatrique. Il a fait ce qu'il pouvait. Il faut comprendre son silence dans le cadre d'un tel contexte, non comme une lâcheté, mais comme un acte de prudence. »
Devenu chrétien après avoir choisi le prénom de baptême d'Eugenio en hommage au pape, Zolli réfute l'argument selon lequel il se serait converti par gratitude envers le Souverain Pontife. Sa pauvreté réelle contredit ses détracteurs : « Aucun motif intéressé ne m'a amené à faire cela; lorsque ma femme et moi embrassâmes l'Eglise, nous perdîmes tout ce que nous avions au monde. Nous devons maintenant nous procurer du travail; Dieu nous aidera. »
Sur l'action du Saint Père en faveur des juifs, il déclare : « Au cours de l'histoire, aucun héros n'a commandé une telle armée, aucune force militaire n'a été plus combattante ainsi que combattue, aucune n'a été plus héroïque que celle menée par Pie XII au nom de la charité chrétienne. »
Pendant les dernières années de sa vie, Zolli travaille à améliorer les rapports entre l'Eglise catholique et la Synagogue. Quelque temps après son baptême, reçu en audience privée par Pie XII, il lui expose une requête concernant la liturgie du Vendredi Saint où, dans la huitième des grandes oraisons, la prière universelle de l'Eglise qualifie les juifs de perfidis judaeis. L'expression, qui signifie « Juifs incrédules » — ceux qui sont passés à travers la foi, per fidem, sans le savoir, fut trop longtemps mal traduite par « Juifs perfides ». La réforme est entreprise : l'adjectif, qui ne favorisait guère le rapprochement entre juifs et chrétiens, avait déjà disparu du Missel en 1961, à la veille du Concile Vatican II.
La fin de la vie de Zolli se déroule toujours à Rome, partagée entre sa charge de professeur et son travail d'écrivain. Il donne une série de conférences aux Etats-Unis, à l'Université Notre Dame dans l'Indiana en 1953; c'est à cette occasion que des prêtres américains recueillent ses souvenirs qui seront réunis sous une forme autobiographique et publiés en anglais sous le titre Before the dawn.1
Eugenio Zolli meurt le 2 mars 1956. Des dignitaires de l'Eglise le saluèrent comme une âme d'élite; son assistante, Sofia Cavaletti écrivit : « La principale fonction de sa vie était d'enseigner que de l'Ancien au Nouveau Testament, il y a un lent cheminement de l'esprit vers les fins les plus élevées. »
La portée de cette existence va bien au-delà du simple récit des événements. Le lien intime de Zolli avec Dieu le place entre la terre et le ciel : il voit l'histoire des hommes à la fois à l'horizontale et à la verticale. Parmi ses derniers écrits, il constate que « le seul moyen de résister aux forces de destruction et d'entreprendre la reconstruction de l'Europe sera la diffusion du catholicisme, c'est-à-dire de l'idée de Dieu et de la fraternité humaine telle qu'elle fut prêchée par le Christ, et non pas d'une fraternité basée sur la race des surhommes. » De nos jours, on pourrait ajouter celle qui est fondée sur les soi-disant droits de l'homme. « "Il n'y a plus ni juifs ni grecs, écrit Zolli en citant l'Apôtre Paul, ni esclaves ni hommes libres"; nous sommes tous un dans le Christ Jésus. »
Plus qu'un simple témoignage en faveur de Pie XII et de l'Eglise, le message d'Eugenio Zolli fait appel à un renforcement du lien qui unit spirituellement les juifs et les chrétiens depuis toujours. Il dénonce à son époque l'ignorance qui règne aujourd'hui chez les uns et chez les autres, ignorance d'autant plus néfaste qu'elle conduit, par de bons sentiments, des chrétiens à endosser une culpabilité qui appartient plutôt aux païens, et chez les juifs à penser que s'il en est ainsi, c'est parce que ce sont les chrétiens qui ont persécuté les juifs.
Son principe de recherche de la vérité objective peut nous permettre d'ajuster ces jugements lapidaires qui masquent en fait le fond du problème. Si l'Eglise catholique a toujours vu la continuité qui relie l'Ancien et le Nouveau Testament, la Synagogue a considéré le christianisme comme une rupture avec les Ecritures. Les juifs voient donc ces deux Eglises comme consécutives, mais discontinues, et estiment détenir ainsi tout naturellement le privilège de l'ancienneté.
La vie d'Eugenio Zolli nous apprend aussi par son expérience mystique cet élément capital : on ne peut pas rester juif et chrétien à la fois. Après avoir longtemps entretenu une amitié mystique avec le Christ, Celui-ci lui demande un jour, de franchir le pas et de revêtir l'Homme nouveau dont parle saint Paul. Chez certains juifs, on admire Jésus-Christ, homme et prophète; chez certains chrétiens, on désire retrouver les gestes authentiques de ses ancêtres sémites. Mais Dieu est Dieu et Jésus tranche nettement : « Qui n'est pas avec Moi est contre Moi. »
Enfin, cette vie unique rappelle au monde moderne la réalité de l'Eglise : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. » Le bon rabbin fait la démonstration de l'immuabilité de l'Eglise catholique en traduisant le substantif « pierre » par « roche ». Ainsi bâtie sur la roche, l'Eglise ne peut pas s'écrouler.
Prophète de notre temps, Eugenio Zolli nous annonce l'avènement d'un monde nouveau qui est l'aboutissement de sa quête de Dieu. Cette « Jérusalem céleste » renferme toutes les richesses temporelles et spirituelles de notre histoire chez tous ceux qui regardent librement vers le Haut. C'est à la fois une méditation et un plan de bataille. Le seul mot d'ordre stratégique qu'il nous laisse, combattre l'ignorance, est tout un programme d'avenir."
Judith Cabaud est née à Brooklyn, aux États-Unis, d'une famille Israélite d'ascendance polonaise et russe, diplômée de l'Université de New-York, mariée à un Français et mère de famille nombreuse. Auteur de nombreux articles et ouvrages, notamment sur la musique, et du livre Eugenio Zolli, prophète d'un monde nouveau. Editions F-X. de Guibert, 2000.
Traduit en français sous le titre "Avant l'aube", F.-X. de Guibert, mars 2002, traduction par Judith Cabaud.
Actes et documents du Saint-Siège
relatifs à la période de la Seconde Guerre Mondiale
Pie XII et la Seconde Guerre mondiale, d'après les archives du Vatican,
par le Père Pierre Blet s.j. (1997)
Biographie, homélies et encycliques
du Pape Pie XII sur le site du Vatican
Prière de Pie XII à Marie,
la Bien-Aimée de Dieu
Ô Marie, Mère Immaculée de Jésus et notre Mère, saisis par la splendeur de votre céleste beauté et pressés par les angoisses de ce temps, nous nous jetons entre vos bras, certains de trouver dans votre coeur très aimant la satisfaction de nos ferventes aspirations et le refuge assuré dans les tempêtes qui de toutes parts nous assaillent.
Nous sommes accablés par nos fautes et succombons sous le poids d'infinies misères et pourtant, nous admirons et chantons l'incomparable richesse des dons sublimes dont Dieu vous a comblée au-dessus de toute autre créature, depuis le premier instant de votre conception jusqu'au jour où, élevée au Ciel, il vous a couronnée Reine de l'univers.
Ô limpide source de foi ! Abreuvez nos esprits des vérités éternelles.
Ô lys odorant de toute sainteté ! Imprégnez nos coeurs de votre céleste parfum.
Ô triomphatrice du mal et de la mort ! Inspirez-nous une profonde horreur pour le péché, qui rend l'âme abominable à Dieu et esclave de l'enfer.
Écoutez, Ô Bien-Aimée de Dieu, le cri fervent qui s'élève de chaque coeur fidèle.
Penchez-vous sur nos plaies douloureuses. Changez le coeur des méchants.
Séchez les larmes des affligés et des opprimés.
Réconfortez les pauvres et les petits, éteignez les haines, adoucissez la dureté des moeurs,
gardez chez les jeunes la fleur de la pureté,
protégez l'Église sainte, faites que les hommes ressentent tout l'attrait de la bonté chrétienne ;
en votre nom, dont l'écho retentit harmonieusement dans les Cieux, que les hommes se reconnaissent frères et les nations membres d'une seule famille, sur laquelle resplendisse le soleil d'une paix sincère et universelle.
Accueillez, Ô mère très douce, nos humbles prières et obtenez-nous, par-dessus tout, de pouvoir un jour répéter devant votre trône, jouissant avec vous du bonheur éternel, l'hymne qui monte aujourd'hui sur la terre autour de vous autels :
vous êtes toute belle, Ô Marie ! Vous êtes la gloire, la joie, l'honneur de notre peuple. Ainsi soit-il !
Invocation :
Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous !
Neuvaine à Marie Reine
du Pape Pie XII
Fête de Marie Reine le 22 août
Prions : Du fond de cette terre de larmes, où l’humanité souffrante se traîne péniblement, dans les remous d’une mer sans cesse agitée par le vent des passions, nous levons les yeux vers vous, ô Marie, Mère très aimée, pour puiser du réconfort dans la contemplation de votre gloire et pour vous saluer Reine et Maîtresse des cieux et de la terre, Notre Reine et Notre Dame.
Votre Royauté, nous voulons l’exalter avec une légitime fierté de fils et la reconnaître comme due à la suprême excellence de tout votre être, ô très douce et vraie Mère de Celui qui est Roi par droit propre, par héritage, par conquête.
Régnez, ô Notre Reine et Notre Dame, nous montrant le chemin de la sainteté, nous dirigeant et nous assistant, afin que nous ne nous en éloignions jamais.
Au plus haut des cieux, vous exercez votre Royauté sur les chœurs des anges qui vous acclament comme leur Souveraine, sur les légions des saints qui se réjouissent dans la contemplation de votre éclatante beauté ; régnez donc aussi sur le genre humain tout entier, surtout en ouvrant le chemin de la foi à ceux qui ne connaissent pas encore votre divin Fils.
Régnez sur l’Église qui professe et fête votre suave domination et qui recourt à vous comme à un sûr refuge au milieu des calamités de notre temps. Mais régnez spécialement sur cette portion de l’Église qui est persécutée et opprimée, lui donnant la force pour supporter les adversités, la constance pour ne pas plier sous les injustes pressions, la lumière pour ne pas tomber dans les embûches de l’ennemi, la fermeté pour résister aux attaques ouvertes, et, à chaque instant, une inébranlable fidélité à votre royaume.
Régnez sur les intelligences, afin qu’elles ne recherchent que la vérité ; sur les volontés, afin qu’elles ne suivent que le bien ; sur les coeurs, afin qu’ils aiment uniquement ce que vous aimez vous-même.
Régnez sur les individus et sur les familles, comme sur les sociétés et les nations ; sur les assemblées des puissants, sur les conseils des sages, comme sur les aspirations des humbles.
Régnez sur les routes et sur les places publiques, dans les cités et les villages, dans les vallées et les montagnes, dans les airs, sur terre et sur mer ; et accueillez la prière de ceux qui savent que votre royaume est un royaume de miséricorde, où toute supplication est entendue, toute douleur réconfortée, toute infortune soulagée, toute infirmité guérie et où, comme sur un signe de vos très douces mains, la vie renaît souriante de la mort elle-même.
Accordez-nous que ceux qui maintenant, dans toutes les parties du monde, vous acclament et vous reconnaissent Reine et Maîtresse puissent jouir un jour au ciel de la plénitude de votre royaume, dans la vision de votre divin Fils, qui vit et règne, avec le Père et le Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il !
500 jours d’indulgence, le 15 mars 1955.
Prière du Pape Pie XII, concluant l’allocution de l’audience du 1er novembre 1954. Il s'est mis à genoux pour réciter cette prière.