" Nous vous louerons aussi, tout indignes que nous en sommes, immortel Ambroise ! Nous exalterons les dons magnifiques que le Seigneur a placés en vous. Vous êtes la Lumière de l'Eglise, le Sel de la terre, par votre doctrine céleste ; vous êtes le Pasteur vigilant, le Père tendre, le Pontife invincible : mais combien votre cœur aima le Seigneur Jésus que nous attendons ! Avec quel indomptable courage vous sûtes, au péril de vos jours, vous opposer à ceux qui blasphémaient ce Verbe Divin !
Par là, vous avez mérité d'être choisi pour initier, chaque année, le peuple fidèle à la connaissance de Celui qui est son Sauveur et son Chef. Faites donc pénétrer jusqu'à notre œil le rayon de la vérité qui vous éclairait ici-bas ; faites goûter à notre bouche la saveur emmiellée de votre parole ; touchez notre cœur d'un véritable amour pour Jésus qui s'approche d'heure en heure. Obtenez qu'à votre exemple, nous prenions avec force Sa cause en main, contre les ennemis de la Foi, contre les esprits de ténèbres, contre nous-mêmes.
Que tout cède, que tout s'anéantisse, que tout genou ploie, que tout cœur s'avoue vaincu, en présence de Jésus-Christ, Verbe éternel du Père, Fils de Dieu et Fils de Marie, notre Rédempteur, notre Juge, notre Souverain bien.
Glorieux Ambroise, abaissez-nous comme vous avez abaissé Théodose ; relevez-nous contrits et changés, comme vous le relevâtes dans votre pastorale charité. Priez aussi pour le Sacerdoce catholique, dont vous serez à jamais l'une des plus nobles gloires. Demandez à Dieu, pour les Prêtres et les Pontifes de l'Eglise, cette humble et inflexible vigueur avec laquelle ils doivent résister aux Puissances du siècle, quand elles abusent de l'autorité que Dieu a déposée entre leurs mains. Que leur front, suivant la Parole du Seigneur, soit dur comme le diamant ; qu'ils sachent s'opposer comme un mur pour la maison d'Israël ; qu'ils estiment comme un souverain honneur, comme le plus heureux sort, de pouvoir exposer leurs biens, leur repos, leur vie, pour la liberté de l'Epouse du Christ.
Vaillant champion de la vérité, armez-vous de ce fouet vengeur que l'Eglise vous a donné pour attribut ; et chassez loin du troupeau de Jésus-Christ ces restes impurs de l'Arianisme (1) qui, sous divers noms, se montrent encore jusqu'en nos temps. Que nos oreilles ne soient plus attristées par les blasphèmes de ces hommes vains qui osent mesurer à leur taille, juger, absoudre et condamner comme leur semblable le Dieu redoutable qui les a créés, et qui, par un pur motif de dévouement à sa créature, a daigné descendre et se rapprocher de l'homme, au risque d'en être méconnu.
Bannissez de nos esprits, Ô Ambroise, ces timides et imprudentes théories qui font oublier à des chrétiens que Jésus est le Roi de ce monde, et les entraînent à penser qu'une loi humaine qui reconnaît des droits égaux à l'erreur et à la vérité, pourrait bien être le plus haut perfectionnement des sociétés. Obtenez qu'ils comprennent, à votre exemple, que si les droits du Fils de Dieu et de son Eglise peuvent être foulés aux pieds, ils n'en existent pas moins ; que la promiscuité de toutes les religions sous une protection égale est le plus sanglant outrage envers Celui "à qui toute puissance a été donnée au Ciel et sur la terre" ; que les désastres périodiques de la société sont la réponse qu'il fait du haut du Ciel aux contempteurs du Droit chrétien, de ce Droit qu'Il a acquis en mourant sur la Croix pour les hommes ; qu'enfin, s'il ne dépend pas de nous de relever ce Droit sacré chez les nations qui ont eu le malheur de l'abjurer, notre devoir est de le confesser courageusement, sous peine d'être complices de ceux qui n'ont plus voulu que Jésus régnât sur eux.
Enfin, au milieu de ces ombres qui s'appesantissent sur le monde, consolez, Ô Ambroise, la Sainte Eglise qui n'est plus qu'une étrangère, une pèlerine à travers les nations dont elle fut la mère et qui l'ont reniée ; qu'elle cueille encore sur sa route, parmi ses fidèles, les fleurs de la virginité ; qu'elle soit l'aimant des âmes élevées qui comprennent la dignité d'Epouse du Christ. S'il en fut ainsi aux glorieux temps des persécutions qui signalèrent le commencement de son ministère, à notre époque d'humiliations et de défections, qu'il lui soit donné encore de consacrer à son Epoux une élite nombreuse de cœurs purs et généreux, afin que sa fécondité la venge de ceux qui l'ont repoussée comme une mère stérile, et qui sentiront un jour cruellement son absence.
(1) L'arianisme est un courant de pensée des débuts du christianisme, dû au théologien Arius, prêtre, théologien et ascète chrétien libyen Berbère d'Alexandrie (256-336), dont le point central est la nature de la trinité chrétienne et des positions respectives des concepts de « Dieu le père et de son fils Jésus ». L'arianisme défend la position que la divinité du Très-Haut est supérieure à celle de son fils fait homme (Wikipedia).
Si tu brûles de fièvre,
Il est la Source qui rafraîchit ;
si tu es oppressé par tes fautes,
Il est la Délivrance ;
si tu as besoin d'aide,
Il est la Force ;
si tu as peur de la mort,
Il est la Vie ;
si tu désires le Ciel ,
Il est la Voie ;
si tu fuis les ténèbres,
Il est la Lumière ;
Si tu as besoin de nourriture,
Il est l'Aliment.
Prière 2
Ta lumière a chassé la nuit
Comme le soleil est une joie
pour ceux qui aspirent à sa lumière,
ainsi le Seigneur est ma joie,
car Il est mon soleil :
Ses rayons m'ont éveillé,
et Sa Lumière a chassé de moi la nuit.
Il m'a donné des yeux,
et j'ai pu voir le jour de Sa Gloire.
Il m'a donné des oreilles,
et j'ai pu recevoir Sa Vérité.
Il m'a donné l'intelligence,
Et je me suis épris de Lui.
Ce qui meurt
ne compte plus devant mes yeux.
Sa parole a ôté sa puissance à l'enfer.
Et la vie éternelle a fleuri
dans le pays du Seigneur,
elle a été annoncée à Ses fidèles,
et donnée sans partage
à ceux qui se confient en Lui.
Apparition de Saint-Ambroise à la bataille de Milan
Maître de La Pala Sforzesca
XVème siècle
Prière 3
Je suis la brebis perdue
Viens, Seigneur Jésus,
cherche ton serviteur,
cherche ta brebis épuisée.
Viens Pasteur !
Laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres
et viens chercher la seule qui est perdue.
Cherche-moi parce que je Te cherche.
Cherche- moi, trouve- moi,
accueille- moi, porte- moi.
Daigne accueillir celui que Tu trouves.
Place sur Tes épaules celui que Tu as accueilli.
Une juste charge n'est pas pour Toi un fardeau.
Viens donc Seigneur,
viens donc, Seigneur,
cherche Ta brebis,
viens Toi- même !
Viens et il y aura le salut sur la terre
Et de la joie au Ciel.
Viens, salut des errants,
repos des fatigués,
Vie de ceux qui meurent.
Saint-Ambroise interdisant l'entrée de l'église
à l'empereur Théodose
Antoine Van Dyck
XVIIème siècle
" Toi qui, par une double vertu, fut l'honneur du trône sur lequel tu siégeais en Préfet, l'inspiration divine te plaça bientôt, fidèle ministre, sur le trône de la Hiérarchie ; c'est pourquoi, intègre administrateur de la puissance, tu as mérité dans ces deux emplois une double couronne.
Tu as purifié ton corps et ton âme par la continence , les travaux, les veilles et les prières continuelles ; Ô très prudent Pontife, vase d'élection de notre Dieu, semblable aux Apôtres, tu as reçu comme eux les dons de l'Esprit-Saint.
Comme Nathan reprit autrefois David, tu repris le pieux Empereur après son péché ; tu le soumis avec sagesse à l'excommunication ; et, l'ayant exhorté à une pénitence digne de Dieu, tu le rappelas parmi ton troupeau.
Ô Père très saint, Ô divin Ambroise, lyre résonnante, mélodie salutaire des vrais enseignements, tu attires au Seigneur les âmes des Fidèles. Harpe harmonieuse du Divin Paraclet, grand instrument de Dieu, trompette célèbre de l'Eglise, source très limpide, fleuve qui purifie nos âmes de toute passion ; prie, supplie le Christ de donner à l'Eglise une Paix unanime et une grande Miséricorde.
Imitant le prophète Elie et Jean-Baptiste, tu as repris avec courage les Princes qui se livraient à l'iniquité ; tu as orné le trône hiérarchique auquel tu fus divinement appelé, et tu as enrichi le monde de la multitude de tes miracles ; tu as corroboré les fidèles et converti les infidèles par l'aliment des Saintes Ecritures. Ambroise ! Ô Saint Pontife ! Prie Dieu de nous accorder la rémission de nos péchés, à nous qui fêtons avec amour ta sainte mémoire.
Tu as préservé ton troupeau de tout dommage de la part des ennemis, Ô Bienheureux ! Et tu as dissipé l'erreur d'Arius par la splendeur de tes paroles.
L'assemblée des Pontifes se réjouit en ta douce mémoire ; les chœurs des Fidèles, mêlés aux Esprits célestes, tressaillent d'allégresse ; et l'Eglise se nourrit spirituellement en ce jour de ta parole, Ô Ambroise, auguste Père !
Tu es le laboureur habile, qui traces les sillons dans le champ ouvert à tous de la foi et de la doctrine ; tu y sèmes, Ô très sage, tes divines leçons ; et l'épi s'étant multiplié par tes soins, tu distribues à l'Eglise le céleste pain de l'Esprit-Saint.
Rome célèbre tes glorieuses œuvres ; car, ainsi qu'un astre radieux, tu répands partout les clartés de tes prodiges, Ô grand Pontife vraiment admirable !
T'approchant du Christ dès l'aurore, tu sortais d'auprès de Lui richement irradié de Ses splendeurs ; c'est pourquoi, ayant puisé à la source de la Divine Lumière, tu illumines ceux qui, avec foi, t'honorent en tous lieux.
Tu as consacré à Dieu ton corps et ton âme ; et ton cœur, Ô Père, capable des célestes dons, tu l'as attaché au doux Amour, t'y fixant avec ardeur.
Ayant reçu, Ô très prudent, le talent de la parole, ainsi qu'un serviteur fidèle, tu l'as fait valoir et multiplié ; et tu l'as apporté avec l'intérêt à ton Seigneur, Ô divin Ambroise !
Tu as illustré la tunique sacrée par tes grands travaux, et tu fus, Ô très prudent, le pasteur d'un troupeau raisonnable, que tu guidais devant toi aux pâturages de la doctrine."
Source : Menées des Grecs.
Apparitions de Saint-Gervais et de Saint-Protais
à Saint-Ambroise
Philippe de Champaigne
XVIIème siècle
Saint-Ambroise parlant de
Saint-Gervais et de Saint-Protais
(frères jumeaux)
« Voici ceux qui, envolés sous le drapeau du Ciel, ont pris les armes victorieuses dont parle l'apôtre : dégagés des liens qui les attachaient au monde, ils vainquirent l'infernal ennemi avec ses vices, pour suivre libres et tranquilles le Seigneur Jésus-Christ. Oh ! les heureux frères, qui en s'attachant à la pratique des paroles sacrées, ne purent être souillés par aucune contagion ! Oh ! le glorieux motif pour lequel ils combattirent, ceux que le même sein maternel a mis au monde, reçoivent tous les deux une couronne semblable. »
Préface de l'office dédié à Saint-Gervais et Saint-Protais (Saint-Ambroise) .