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  • : In hoc signo vinces. Parousie by ROBLES Patrick
  • : Blog Parousie de Patrick ROBLES (Montbéliard, Franche-Comté, France)
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  • Dominus pascit me, et nihil mihi deerit. Le Seigneur est mon berger : je ne manquerai de rien. The Lord is my shepherd; I shall not want. El Señor es mi pastor, nada me falta. L'Eterno è il mio pastore, nulla mi mancherà. O Senhor é o meu pastor; de nada terei falta. Der Herr ist mein Hirte; mir wird nichts mangeln. Господь - Пастырь мой; я ни в чем не буду нуждаться. اللهُ راعِيَّ، فلَنْ يَنقُصَنِي شَيءٌ (Ps 23,1)
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29 juillet 2008 2 29 /07 /juillet /2008 10:01
Saint-François d'Assise, José de Ribera

Saint François d'Assise

les "Fioretti"

Au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ crucifié et de sa Mère la Vierge Marie. Il y a dans ce livre certaines petites fleurs, miracles et pieux exemples du glorieux petit Pauvre du Christ Messire Saint-François et de quelques-uns de ses saints compagnons.

A la louange de Jésus-Christ. Amen.

Chapitre Premier

Des Douze premiers compagnons de Saint-François

D'abord, il faut considérer que le glorieux Messire Saint-François dans tous les actes de sa vie, fut conforme au Christ béni : car, comme le Christ, au début de sa prédication appela douze apôtres à mépriser tout ce qui est du monde et à la suivre en pauvreté et dans les autres vertus, ainsi saint François, au début de la fondation de son Ordre, choisit douze compagnons qui embrassèrent la très haute pauvreté.

Et comme un des douze apôtres du Christ, réprouvé de Dieu, finalement se pendit par la gorge, ainsi un des douze compagnons de saint François, du nom de frère Jean de la Chapelle, apostasia et finalement se pendit lui-même par la gorge. Et ceci est pour les élus un grand exemple et un motif d'humilité et de crainte, lorsqu'ils considèrent que nul n'est assuré de devoir persévérer jusqu'à la fin dans la grâce de Dieu.

Et comme ces saints apôtres furent pour le monde entier admirables de sainteté et remplis de l'Esprit saint, ainsi ces très saints compagnons de saint François furent des hommes de telle sainteté que, depuis le temps des apôtres, le monde n'eut pas d'hommes aussi admirable et aussi saints : car l'un d'eux fut ravi jusqu'à troisième ciel comme saint Paul, et celui-là fut Gilles ; un autre, frère Philippe le Long, fut touché aux lèvres par l'ange d'un charbon ardent, comme le prophète Isaïe ; un autre, frère Sylvestre, parlait à Dieu, comme un ami à son ami, à la manière de Moïse ; un autre volait par la subtilité de son intelligence jusqu'à la lumière de la divine Sagesse, comme l'aigle, c'est-à-dire comme Jean l'Évangéliste, et celui-là fut le très humble frère Bernard qui expliquait avec une très grande profondeur la sainte Écriture ; un autre fut sanctifié par Dieu et canonisé dans le ciel alors qu'il vivait encore sur la terre, et celui-là fut frère Rufin, gentilhomme d'Assise.

Et ainsi ils reçurent tous le privilège de signes singuliers de sainteté, comme il se verra par la suite.

Chapitre 2

De Frère Bernard de Quintavalle, premier compagnon de saint François

Le premier compagnon de saint François fut frère Bernard d'Assise, qui se convertit en cette manière.

Saint François portait encore l'habit séculier, bien qu'il se fût déjà détourné du monde, et il allait tout méprisable et mortifié par la pénitence, au point que beaucoup le tenaient pour insensé et qu'il était berné et pourchassé comme un fou, sous les pierres et la boue, par ses parents et les étrangers, et il passait parmi toutes ces injures et moqueries aussi patient que s'il eût été sourd et muet ; Messire Bernard d'Assise, qui était des plus nobles, riches et sages de la ville, commença à considérer avec sagesse en saint François son mépris si excessif du monde, sa grande patience sous les injures, et que depuis déjà deux ans, ainsi abominé et méprisé de tous, il paraissait toujours plus constant et plus patient ; il commença à penser et à se dire en lui-même : « En aucune façon il ne se peut qu ce François n'ait un grande grâce de Dieu. » et ainsi il l'invita le soir à souper et à loger ; saint François accepta, et soupa le soir et logea chez lui.

Alors Messire Bernard se mit dans l'esprit d'examiner sa sainteté ; pour cela il lui fit préparer un lit dans sa propre chambre, dans laquelle une lampe brûlait toujours pendant la nuit. Et saint François, pour cacher sa sainteté, aussitôt qu'il fut entré dans la chambre, se jeta sur le lit et fit semblant de dormir ; et Messire Bernard, après quelque temps, se coucha de même et commença à ronfler vigoureusementcomme s'il dormait très profondément. Alors saint François, croyant vraiment que Messire Bernard dormait, se leva du lit sur le premier sommeil et se mit en prière, les yeux et les mains levés au ciel, et il disait avec très grande dévotion et ferveur : « Mon Dieu ! Mon Dieu ! ». Et il demeura jusqu'à Matines parlant ainsi et pleurant abondamment, répétant toujours : « Mon Dieu ! Mon Dieu ! » et rien d'autre. Et saint François disait cela en contemplant et admirant l'excellence de la divine Majesté, qui daignait s'abaisser sur le monde en perdition, et se préparait à remédier, par son petit Pauvre François, au salut de son âme à lui et de celle des autres ; et pour cela, illuminé d'esprit de prophétie, prévoyant les merveilles que Dieu devait accomplir par lui et son Ordre, et considérant son insuffisance et son peu de vertu, il invoquait et priait Dieu pour que, par sa pitié et sa toute puissance, sans laquelle ne peut rien la faiblesse humaine, il suppléât, aidât et accomplît ce qu-il ne pouvait par lui-même. Messire Bernard voyant, à la lumière de la lampe, les actes très pieux de saint François, et considérant attentivement les paroles qu'il prononçait, fut touché et inspiré par le Saint-Esprit à changer sa vie.

Aussi dès le matin, il appela saint François et lui parla ainsi : « J'ai complètement décidé dans mon coeur d'abandonner le monde et de te suivre en ce que tu m'ordonneras. » A ces mots, saint François se réjouit en esprit et parla ainsi : « Messire Bernard, ce que vous dites est chose si grave et difficile qu'il nous faut demander là-dessus le conseil de Notre Seigneur Jésus Christ et le prier qu'il lui plaise de nous montrer sur ce point sa volonté et nous enseigner comment nous pouvons l'exécuter. Allons pour cela ensemble à l'évêché où il y a un bon prêtre, et nous y ferons dire la messe ; puis nous resterons en oraison jusqu'à Tierce, priant Dieu qu'au moyen de trois ouvertures du missel il nous montre la voie qu'il lui plaît que nous choisissions. » Messire Bernard répondit que cela lui plaisait beaucoup ; ce pourquoi ils se mirent alors en route et se rendirent à l'évêché.

Après qu'ils eurent entendu la messe et qu'ils furent restés en oraison jusqu'à Tierce, le prêtre, à la prière de saint François,prit l missel, et ayant fait le signe de la croix, l'ouvrit trois fois au nom de Notre Seigneur Jésus Christ. A la première ouverture, se présenta cette parole que dit le Christ dans l'Évangile au jeune homme qui l'interrogea sur la voie de la perfection : « Si tu veux être parfait, va vends ce que tu as et donne-le aux pauvres, puis viens et suis-moi. ». A la seconde ouverture, se présenta cette parole que le Christ dit aux apôtres quand il les envoya prêcher : « Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni besace, ni chaussures, ni argent », voulant leur enseigner par là qu'ils doivent s'en remettre à Dieu de tout leur espoir d'avoir de quoi subsister, et n'avoir d'autre volonté que de prêcher le saint Évangile. A la troisième ouverture du missel, se présenta cette parole que dit le Christ : « Qui veut venir après moi, qu'il renonce à soi-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive. » Alors saint François dit à Messire Bernard : « Voilà le conseil que le Christ nous donne ; va donc et fais jusqu'au bout ce qu tu as entendu ; et que béni soit Notre Seigneur Jésus Christ qui a daigné nous montrer sa voie évangélique. » A ces mots, Messire Bernard s'en alla et vendit ce qu'il avait, car il était fort riche, et en grande allégresse il distribua le tout aux pauvres, aux veuves, aux orphelins, aux pèlerins, aux monastères et aux hôpitaux ; et saint François l'aidait en tout cela avec fidélité et sollicitude.

Or un homme qui s'appelait Messire Sylvestre, voyant que saint François donnait et faisait donner tant d'argent aux pauvres, mordu par l'avarice, dit à saint François : « Tu ne m'as pas entièrement payé de ces pierres que tu m'as achetées pour réparer les églises ; aussi, maintenant que tu as de l'argent, paie-moi. » Alors saint François, surpris de son avarice et ne voulant pas contester avec lui, en véritable observateur de l'Évangile, mit les mains dans le giron de Messire Bernard, et pleines d'argent les mit dans le giron de Messire Sylvestre, disant que s'il voulait davantage il lui en donnerait davantage. Messire Sylvestre, satisfait de ce qu'il avait eu, les quitta et retourna chez lui.

Le soir repensant à ce qu'il avait fait le jour, il se reprocha son avarice et considéra la ferveur de Messire Bernard et la sainteté de saint François ; la nuit suivante et les deux autres, il eut de Dieu cette vision : de la bouche de saint François sortait une croix d'or dont le sommet touchait le ciel et dont les bras s'étendaient de l'orient jusqu'à l'occident. A l'appel de cette vision, il donna pour Dieu ce qu'il avait et se fit frère Mineur ; et il eut dans l'Ordre tant de sainteté et de grâce qu'il parlait à Dieu comme à un ami, ainsi que saint François le constata plusieurs fois et qu'il se verra plus loin.

Messire Bernard, pareillement, eut de Dieu tant de grâce que souvent il était ravi dans la contemplation de Dieu ; et saint François disait de lui qu'il était digne de tout respect et qu'il avait fondé l'Ordre, car il était le premier à avoir abandonné le monde sans rien se réserver, mais en donnant tout aux pauvres du Christ, et il avait inauguré la pauvreté évangélique, en s'offrant tout nu aux bras du Crucifié, lequel soit béni de nous dans les siècles des siècles.

Amen.

Chapitre 3

Comment, pour une mauvais pensée que saint François eut contre Frère Bernard, il ordonna audit frère Bernard de lui marcher trois fois sur la gorge et sur la bouche.

Le très pieux serviteur du Christ, Messire saint François, par la rigueur de sa pénitence et ses larmes continuelles, était devenu presque aveugle et voyait à la peine la lumière.

Une fois entre autres, il quitta la couvent où il était et se rendit à un couvent où était frère Bernard, pour s'entretenir avec lui des choses divines ; et il découvrit,en arrivant dans ce couvent, qu'il était en prière dans le bois, tout élevé vers Dieu et uni à Lui. Alors saint François alla dans le bois et l'appela : « Viens, dit-il, et parle à cet aveugle. » Et frère Bernard ne lui répondit rien, car, étant homme de grande contemplation, il avait l'esprit ravi en Dieu et élevé vers Lui. Et parce qu'il avait une grâce singulière en parlant de Dieu, comme l'avait plusieurs fois éprouvé saint François, qui pour cela désirait s'entretenir avec lui, il l'appela. Après quelque intervalle, en la même manière, une seconde puis une troisième fois ; et aucune fois frère Bernard ne l'entendit ; ce pourquoi il ne lui répondit pas et n'alla point vers lui. De quoi saint François s'en alla un peu affligé, et il s'étonnait et se désolait en lui-même que frère Bernard trois fois appelé, ne fût pas venu vers lui.

Parti avec cette pensée, saint François, quand il fut un peu éloigné, dit à son compagnon : « Attends-moi ici » ; et il se rendit près de là dans un lieu solitaire, où il se jeta en oraison, priant Dieu de lui révéler pourquoi frère Bernard ne lui avait pas répondu. Comme il se tenait ainsi, une voix lui vint de Dieu qui lui dit ces paroles : « O pauvre misérable petit homme, de quoi te troubles-tu ? L'homme doit-il quitter Dieu pour la créature ? Frère Bernard, quand tu l'appelais, était uni à moi : il ne pouvait pour cela ni venir vers toi ni te répondre ; ne t'étonne donc pas s'il n'a pu te parler, car il était à ce point hors de soi qu'il n'entendait rien de tes paroles. » Saint François, ayant reçu cette réponse de Dieu, retourna aussitôt en grande hâte vers frère Bernard, pour s'accuser humblement à lui de la pensée qu'il avait eue à son égard.

Le voyant venir vers lui, frère Bernard alla à sa rencontre et se jeta à ses pieds ; alors saint François le fit se relever et lui raconta avec grande humilité la pensée et le trouble qu'il avait eus à son égard, et comment Dieu l'en avait repris ; puis il conclut ainsi : « Je te commande, au nom de la sainte obéissance, de faire ce que je t'ordonnerai. » Frère Bernard, craignant que saint François ne lui commandât quelque chose d'excessif, comme il en avait coutume, voulut esquiver loyalement cette obéissance ; ce pourquoi il lui répondit ainsi : « Je suis prêt à vous obéir, si vous me promettez de faire ce que je vous ordonnerai. » Sur la promesse de saint François, frère Bernard dit : « Dites, père, ce que vous voulez que je fasse. » Alors saint François dit  : « je te commande, au nom de la sainte obéissance, que, pour punir ma présomption et l'audace de mon coeur, dès que je me jetterai à terre sur le dos, tu me poses un pied sur la gorge et l'autre sur la bouche, et que tu passes ainsi trois fois sur moi d'un côté à l'autre, en me faisant honte et en m'injuriant ; et dis-moi en particulier : "Reste étendu, rustre, fils de Pierre Bernadone ; d'où te vient tant de superbe, ò toi qui es la plus vile des créatures ?" » Ce qu'entendant, frère Bernard, bien qu'il lui fût très dur de faire cela, en raison cependant de la sainte obéissance, exécuta, le plus courtoisement qu'il le put, ce que saint François lui avait commandé. Cela fait, saint François lui dit : « Maintenant, commande-moi ce que tu veux que je fasse, puisque je t'ai promis obéissance. » Frère Bernard dit : « Je te commande, au nom de la sainte obéissance, que chaque fois que nous serons ensemble tu me reprennes et me corriges durement de mes défauts. » de quoi saint François s'étonna beaucoup, parce que frère Bernard était d'un telle sainteté qu'il le tenait en grand respect te ne le trouvait répréhensible en rien. Aussi depuis ce jour, saint François évitait de rester longtemps avec lui, qu'il savait être d'une telle sainteté ; mais quand il avait désir de le voir ou de l'entendre parler de Dieu, il se séparait de lui le plus tôt possible et s'en allait. Et c'était un sujet de très grande édification de voir avec quelle charité, quel respect et quelle humilité le saint père François en usait et parlait avec frère Bernard son fils premier-né.

A la louange du Christ. Amen.


Chapitre 4

Comment l'ange de Dieu proposa une question à frère Élie, gardien d'un couvent du val de Spolète ; et, parce que frère Élie lui répondit avec superbe, comment il partit et s'en alla sur le chemin de Saint-Jacques, où il trouva frère Bernard et lui raconta cette histoire.

Au commencement et à l'origine de l'Ordre, quand il y avait pu de frères et qu'il n'y avait pas encore de couvents établis, saint François, pour sa dévotion, alla à Saint-Jacques de Galice, et emmena avec lui quelques frères dont l'un était frère Bernard. Comme ils allaient ainsi ensemble par le chemin il trouvèrent dans un certain pays un pauvre malade ; saint François, ayant pitié de lui, dit à frère Bernard : « Mon fils je veux que tu restes ici pour servir ce malade. » Et frère Bernard, s'agenouillant humblement et inclinant la tête, reçu l'ordre du père saint et resta en ce lieu ; et saint François avec ses autre compagnons alla à Saint-Jacques.

Arrivés là, comme saint François était une nuit en prière dans l'église de Saint-Jacques, il lui fut révélé par Dieu qu'il devait établir beaucoup de couvents par le monde, parce que son Ordre devait s'étendre et croître en comptant une grande multitude de frères. Et à cause de cette révélation, saint François commença à établir des couvents en ces contrées. Et saint François, revenant par le même chemin, retrouva frère Bernard et le malade avec qu'il l'avait laissé et qui était parfaitement guéri ; ce pourquoi saint François permit l'année suivante à frère Bernard d'aller à Saint-Jacques.

Et saint François s'en retourna ainsi dans le val de Spolète, et il demeurait dans un lieu désert, lui, frère Massée, frère Élie et quelques autre ; tous ils se gardaient beaucoup d'importuner saint François ou de le distraire de l'oraison ; il agissaient ainsi par le grand respect qu'ils lui portaient et parce qu'ils savaient qu Dieu lui révélait de grandes choses pendant ses prières.

Il advint un jour que, Saint François étant en oraison dans le bois, un beau jeune homme, en habit de voyage, vint à la porte du couvent et frappa avec une telle précipitation, et si fort, et si longtemps, que les frères s'étonnèrent beaucoup d'une aussi étrange manière de frapper. Frère Massée alla à la porte, l'ouvrit et dit à ce jeune homme : « D'où viens-tu, mon fils, car il ne semble pas que tu sois jamais venu ici, tellement tu as frappé d'étrange façon ? » Le jeune homme répondit : « Et comment faut-il frapper ? » Frère Massée dit : « Frappe trois fois l'une après l'autre, lentement, puis attends assez pour que le frère ait le temps de dire le Pater noster et de venir à toi ; et si dans cet intervalle il ne vient pas, frappe un autre fois. » Le jeune homme répondit : « J'ai grande hâte, c'est pourquoi je frappe aussi fort ; car j'ai à faire un long voyage et je suis venu ici pour parler à frère François ; mais il est maintenant dans le bois en contemplation, et pour cela je ne veux pas le distraire ; mais va et envoie-moi frère Élie, car je veux lui poser une question parce que je sais qu'il est très sage. » Frère Massée va et dit à frère Élie d'aller trouver ce jeune homme. Mais frère Élie se fâche et ne veut y aller, en sorte que frère Massée ne sait que faire ni qu répondre au visiteur ; car s'il disait : « Frère Élie ne peut venir », il mentait, et s'il disait qu'il était en colère et ne voulait venir, il avait à craindre de lui donner un mauvais exemple. Et pendant que frère Massée hésitait pour cela à retourner, le jeune homme frappa de nouveau comme la premier fois ; peu après frère Massée retourna à la prte et dit au jeune homme : « Tu n'as pas tenu compte de ma leçon sur la manière de frapper. » Le jeune homme répondit : « Frère Élie ne veut pas venir à moi ; mais va et dis à frère François que je suis venu pour m'entretenir avec lui, mais parce que je ne veux pas interrompe son oraison, dis-lui de m'envoyer frère Élie. »

Alors frère Massée s'en alla vers saint François qui priait dans le bois, la face levée vers le ciel, et lui rapporta tout le message du jeune homme et la réponse de frère Élie. Et ce jeune homme était l'ange de Dieu sous forme humaine. Alors saint François, sans changer de place ni baisser le visage, dit à frère Massée : « Va et dis à frère Elie d'aller immédiatement au nom de la sainte obéissance, trouver ce jeune homme. »

Frère Elie, ayant reçu l'ordre de saint François, alla, fort en colère, à la porte, l'ouvrit avec grande impétuosité et fracas, et dit au jeune homme : « Que veux-tu ? » Le jeune homme répondit : « Prends garde, frère Élie, de n'être point en colère, comme tu le parais, car la colère trouble l'esprit et ne laisse pas discerner la vérité. » Frère Élie dit : « Dis-moi ce que tu veux de moi. » Le jeune homme répondit : « Je te demande s'il est permis aux observateurs du saint Évangile de manger de ce qui leur est servi, comme le Christ l'a dit à ses disciples. Et je te demande encore s'il est permis à qui que ce soit d'établir rien de contraire à la liberté évangélique. » Frère Élie répondit avec superbe : « Je le sais bien, mais je ne veux pas répondre ; va à tes affaires. » Le jeune homme dit : « Je saurais mieux répondre à cette question que toi. » Alors frère Élie, en colère, ferma la porte avec violence et s'en alla. Puis il commença à réfléchir à cette question et à hésiter en lui-même ; et il ne savait pas la résoudre. Car il était Vicaire de l'ordre, et il avait ordonnée et prescrit par une constitution, au delà de l'Évangile et de la Règle de saint François, qu'aucun frère de l'Ordre ne mangeât de la viande, de sort que la dite question était expressement dirigée contre lui. Ne sachant s'en éclaircir lui-même, et considérant la modestie du jeune homme et qu'il avait dit qu'il saurait répondre à cette question mieux que lui, il retourna à la porte et l'ouvrit pour demander au jeune homme la réponse à ladite question ; mais il était déjà parti, car la superbe de frère Élie n'était pas digne d'un entretien avec un ange,

Cela fait, saint François, à qui tout avait été révélé par Dieu, revint du bois, et reprit âprement frère lie à haute voix en disant : « Vous agissez mal, orgueilleux frère Élie, vous qui chassez loin de nous les saints anges qui viennent nous instruire. Je te déclare que je crains fort que ta superbe ne te fasse finir hors de cet Ordre. » Et ainsi lui advint dans la suite, comme saint François le lui prédit, car il mourut hors de l'ordre.

Le même jour et à la même heure où cet ange s'en était allé, il apparut sous cette même forme à frère Bernard qui revenait de Saint-Jacques et qui se trouvait sur la rive d'un grand fleuve ; et il le salua dans sa langue en disant : « Que Dieu te donne la paix, ô bon frère ! » Frère Bernard fut fort étonné, et considérant la beauté du jeune homme, et le salut de paix qu'il lui donnait dans la langue de sa patrie et avec un visage joyeux, il lui demanda : « D'où viens-tu, bon jeune homme ? »  L'ange répondit : « Je viens de tel couvent où demeure saint François, et l'allais pour lui parler, et je ne l'ai pu, car il était dans le bois à contempler les choses divines, et je n'ai pas voulu le distraire. Dans ce couvent demeurent frère Massée, frère Gilles et frère Élie ; et frère Massée m'appris à frapper à la porte à la manière des frères. Quant à frère Élie, il n'a pas voulu répondre à la question qu je lui ai posée, et il s'en est ensuite repenti ; il a voulu m'entendre et me voir et il ne l'a pas
pu. » Après ces paroles, l'ange dit à frère Bernard : « Pourquoi ne passes-tu pas sur l'autre rive ? » Frère Bernard répondit : « Parce que je crains le danger, à cause de la profondeur de l'eau que je vois. » Et il lui prit la main et en un clin d'oeil il le déposa de l'autre côté du fleuve. Alors frère Bernard connut que c'était l'ange de Dieu, et avec grand respect et grande joie il dit à haute voix : « O ange béni de Dieu, dis-moi quel est ton nom ? » L'ange répondit : « Pourquoi demandes-tu mon nom, qui est merveilleux ? »

Cela dit, l'ange disparut et laissa frère Bernard si rempli de consolation qu'il fit tout le reste du chemin dans l'allégresse. Et il nota le jour et l'heure où l'ange lui était apparu ; et arrivé au couvent où était saint François avec ses susdits compagnons, il leur raconta tout cela en détail. Et ils connurent avec certitude que ce même ange, le même jour, et à la même heure, était apparu à eux et à lui. Et ils rendirent grâce à Dieu.

Amen

Chapitre 5

Comment le saint frère Bernard d'Assise fut envoyé à Bologne par Saint François et y établit un couvent

Parce que saint François et ses compagnons étaient appelés et élus par Dieu pour porter la croix du Christ dans leurs coeurs et leurs oeuvres et pour la prêcher dans leurs discours, il paraissaient et il étaient des hommes crucifiés par leur habit et par leur vie austère, par leurs actes et leurs oeuvres ; aussi désiraient-ils plus supporter les hontes et les opprobres pour l'amour du Christ qu'obtenir les honneurs du monde ou le respect ou de vaines louanges ; ils se réjouissaient même des injures et s'attristaient des honneurs. Et ainsi il s'allaient par le monde comme des pèlerins et des étrangers, n'emportant avec eux rien d'autre que le Christ crucifié ; et parce qu'ils étaient de vrais rameaux de la vrai vigne, c'est-à-dire du Christ, il produisaient de grands et bons fruit dans les âmes qu'ils gagnaient à Dieu.

Il advint, au commencement de l'Ordre, que saint François envoya frère Bernard à Bologne, afin que là, selon la grâce que Dieu lui avait donnée, il produisît des fruits pour Dieu ; et frère Bernard, ayant fait le signe de la croix au nom de la sainte obéissance, s'en alla et arriva à Bologne. Et les enfants, le voyant en habit étrange et misérable, l'abreuvaient de moqueries et d'injures comme l'on fait à un fou ; et frère Bernard supportait tout cela avec patience et allégresse pour l'amour du Christ. Bien plus, afin d'être mieux bafoué, il vint se mettre tout exprès sur la place de la ville ; et donc, comme il était assis là, beaucoup d'enfants et d'hommes se rassemblèrent autour de lui, et qui lui tirait le capuchon par derrière et qui par devant, qui lui jetait de la poussière et qui des pierres, qui le poussait deçà et qui delà ; et frère Bernard, toujours de la même manière et avec la même patience, le visage joyeux, ne se plaignait pas et ne se troublait pas. Et plusieurs jours durant il retourna en ce même lieu, pour supporter semblable traitement.

Et parce que la patience est oeuvre parfaite et preuve de vertu, un savant docteur ès lois, voyant et considérant que la constance et la vertu du frère Bernard étaient telles que, depuis tant de jours, elles n'avaient pu être troublées ni par aucun outrage, ni par aucun injure, se dit en lui-même : « Il est impossible que celui-ci ne soit pas un saint homme. » Et s'approchant de lui, il lui demanda : « Qui es-tu, et pourquoi es-tu venu ici ? » Et frère Bernard, pour toute réponse, mit la main dans son sein, en tira la Règle de saint François et la lui donna pour qu'il la lût. Et l'autre, après l'avoir lue, considérant son très haut degré de perfection, se tourna avec un très grand étonnement et une très grande admiration, vers ses compagnons et dit :
« Vraiment, voici l'état religieux l plus sublime dont j'aie jamais entendu parler, et par suit celui-ci et ses compagnons sont des plus saintes gens de ce monde, et qui lui fait injure commet un très grand péché, lui qu'il faudrait honorer à l'extrême, parce qu'il est un grand ami de Dieu. » Puis il dit à frère Bernard : « Si vous voulez établir un couvent dans lequel vous puissiez convenablement servir Dieu, je vous donnerai volontiers pour le salut de mon âme. » Frère Bernard répondit : « Seigneur, je crois que ceci c'est Notre-Seigneur Jésus-Christ qui vous l'a inspiré ; aussi votre offre je l'accepte volontiers pour l'amour du Christ. » Alors ledit juge, avec grande allégresse et charité, mena frère Bernard chez lui ; puis il lui donna le local promis, et l'arrangea complètement et le mit en état à ses frais ; et depuis lors il devint le père et le défenseur spécial de frère Bernard et de ses compagnons.

Frère Bernard, par la sainteté de sa vie, commença à être très honoré du peuple, au point que se tenait pour heureux quiconque pouvait le toucher ou le voir. Mais lui, en vrai et humble disciple du Christ et de l'humble François, craignant que l'honneur du monde ne nuisît à la paix et au salut de son âme, s'en alla de ce lieu, retourna près de saint François et lui dit : « Père, le couvent est établi dans la ville de Bologne ; envoyez-y des frères qui le gardent et y restent, car moi je n'y faisais plus de profit ; et même, par le trop grand honneur qui m'était fait, je crains d'y avoir perdu plus que je n'y ai gagné. »

Alors saint François, entendant dans leur ordre toutes les choses que Dieu avait accomplies par frère Bernard, remercia Dieu qui commençait à répandre les pauvres petits disciples de la croix ; et alors il envoya de ses compagnons à Bologne et en Lombardie, qui établirent beaucoup de couvents en divers lieux.

A la louange et à la révérence du bon Jésus. Amen.

Chapitre 6

Comment Saint François, quand il vint a passer de cette vie, bénit le saint frère Bernard et le laissa son vicaire.

Frère Bernard était d'une si grande sainteté que saint François lui portait grand respect et le louait souvent. Un jour que saint François était dévotement en prière, il lui fut révélé par Dieu, que frère Bernard devait, avec la permission divine, soutenir contre les démons de nombreuses et poignantes batailles ; aussi saint François, ayant grande compassion dudit frère Bernard, qu'il aimait comme un fils, pria plusieurs jours dans les larmes, suppliant Dieu pour lui et le recommandant à Jésus-Christ pour qu'il lui donnât la victoire sur le démon. Comme saint François priait ainsi dévotement, Die lui répondit un jour : « François, n'aie crainte, car toutes les tentations dont frère Bernard doit être assailli sont permises par Dieu, en exercice de vertu et en couronne de mérite ; et finalement, il remportera la victoire sur tous ses ennemis, car il est un des commensaux du royaume de Dieu. » De cette réponse saint François éprouva une très grande allégresse et il en rendit grâce à Dieu. Et depuis lors il porta toujours à frère Bernard plus grand amour et plus grand respect.

Et il le lui montra bien, non seulement pendant sa vie, mais encore à sa mort. Car saint François, à l'approche de la mort, tel le saint patriarche Jacob, comme ses dévots fils l'entouraient, affligés et éplorés du départ d'un père si aimable, demanda : « Où est mon premier-né ? Viens à moi, mon fils, pour que mon âme te bénisse avant que je meure. » Alors frère Bernard dit en secret à frère Élie, qui était Vicaire de l'Ordre : Père, va à la main droite du Saint pour qu'il te bénisse. » Et frère Élie s'étant placé à sa droite, saint François, qui avait perdu la vue pour avoir trop pleuré, posa la main sur la tête de frère Élie : « Ce n'est pas la tête de mon premier-né Bernard. » Alors frère Bernard alla près de lui à main gauche, et saint François alors fit comme un treillis de ses bras en croix, et posa la main droite sur la tête de frère Bernard, et la gauche sur la tête dudit frère Élie, et il dit à frère Bernard : « Que le Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ te bénisse de toute bénédiction spirituelle et céleste dans le Christ, comme tu es le premier élu en cet Ordre saint pour donner l'exemple évangélique, pour suivre le Christ dans la pauvreté évangélique : car non seulement tu as donné tes biens et tu les as distribués entièrement et généreusement aux pauvres pour l'amour du Christ, mais encore tu t'es offert toi-même à Dieu dans cet Ordre en un doux sacrifice. Béni sois-tu donc par Notre-Seigneur Jésus-Christ, et par moi son pauvre petit serviteur, de bénédictions éternelles, en marche et en repos, dans les veilles et dans le sommeil, dans la vie et dans la mort. Qui te bénira sera comblé de bénédictions, et qui te maudirait ne resterait pas sans punition. Sois le maître de tous les frères, et que tous le frères obéissent à ton commandement ; aie licence de recevoir dans cet Ordre et d'en chasser qui tu voudras ; qu'aucun frère n'ait autorité sur toi, et qu'il te soit permis d'aller et de demeurer où il te plaira. »

Après la mort de saint François, les frères aimaient et révéraient frère Bernard comme un père vénérable. Et comme il approchait de la mort, beaucoup de frères vinrent à lui de diverses parties du monde ; parmi eux vint ce séraphique et divin frère Gilles, qui voyant frère Bernard, dit en grande allégresse : « Haut les coeurs, frère Bernard, haut les coeurs ! » Et le saint frère Bernard dit en secret à un frère de préparer à frère Gilles un lieu propre à la contemplation, et ainsi fut fait.

Et quand frère Bernard fut à l'heure suprême de la mort, il se fit redresser et parla aux frères qui l'entouraient, disant : « Mes frères bien-aimés, je ne veux point vous dire beaucoup de paroles ; mais vous devez considérer que l'état religieux où j'ai vécu, vous y vivez, et que l'état où je suis maintenant, vous y serez aussi. Et je découvre ceci dans mon âme que, pour mille mondes égaux à celui-ci, je ne voudrais pas ne pas avoir servi Notre-Seigneur Jésus-Christ et à vous. Je vous supplie, mes frères bien-aimés, de vous aimer les uns les autres. » Et après ces paroles et d'autres bons enseignements, il se recoucha sur son lit ; son visage devint extraordinairement resplendissant et joyeux, ce dont tous les frères s'émerveillèrent fort ; et au milieu de cette joie son âme très sainte, couronnée de gloire, passa de la vie présente à la vie bienheureuse des anges.

À la louange et à la gloire du Christ. Amen.

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29 juillet 2008 2 29 /07 /juillet /2008 08:37
1647-1718

Prière pour la béatification
de Benoîte RENCUREL

Seigneur, plein de tendresse et de Miséricorde,
Ton Fils nous a donné Marie pour Mère.
Par elle, Tu as choisi le Laus comme refuge des pécheurs,
Grâce au témoignage de Ta servante, Benoîte Rencurel,
Dont nous espérons ardemment la prochaine béatification.
Nous Te prions à cette intention.
Fais qu'à la suite de cette missionnaire laïque,
Et par l'intercession de Marie,
Demeure de l'Esprit Saint,
Nous nous laissions transformer pour vivre aujourd'hui
La fidélité à l'Evangile,
Dans l'Eglise et dans le monde.
Amen.



Les personnes qui penseraient avoir obtenu des grâces après avoir demandé au Seigneur la béatification de Benoîte Rencurel sont invitées à en faire part à Monsieur le Recteur de Notre-Dame du Laus.


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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 09:30

Notre-Dame de Banneux (Belgique)


Histoire
Du 15 janvier au 2 mars 1933, Notre Dame, qui se présente comme la Vierge des Pauvres, apparaît à huit reprises à Mariette BECO.

L'actuelle chapelle des Apparitions a été construite et inaugurée dès l'été 1933.

La réalité des Apparitions et du Message a été reconnue par Mgr. KERKHOFS, évêque de Liège, le 22 août 1949.


LES APPARITIONS EN 1933
Mariette BECO est née le 25 mars 1921. Elle est l'aînée d'une famille de sept enfants. La famille connaît des conditions de vie difficiles et habite une modeste maison ouvrière isolée, située en retrait de la route, à l'écart du village de Banneux, en face d'un grand bois de sapins. Le soir du dimanche 15 janvier 1933, Notre-Dame apparaît pour la première fois dans le jardin de la petite maison. Elle appelle Mariette par une signe de la main, mais la maman de Mariette lui défend de sortir.
Le mercredi 18 janvier à 19h, Mariette est dans le jardin et prie à genoux. Tout à coup, Mariette quitte le jardin et s'engage sur la route où l'appelle la Dame.
A deux reprises sur le chemin, elle tombe à genoux. Une troisième fois, elle se met à genoux près du fossé, devant une " flaque " d'eau provenant d'une source.
La Dame lui parle : " Poussez vos mains dans l'eau ." Mariette le fait et répète ce que la Dame lui dit : " Cette source est réservée pour moi. Bonsoir, au revoir."

Jeudi 19 janvier, le temps est très mauvais. Mariette est à genoux dans le sentier. La Dame apparaît. Mariette lui demande : " Qui êtes-vous, belle Dame ? " " Je suis la Vierge des Pauvres. " La Vierge conduit l'enfant par le chemin jusqu'à la source. Mariette interroge encore : " Belle Dame, vous m'avez dit hier : cette source est réservée pour moi. Pourquoi pour moi ? " Mariette se désigne, croyant que la source est pour elle. Avec un sourire, la Vierge répond : " Cette source est réservée pour toutes les Nations ... pour soulager les malades. " " Merci, merci " dit Mariette. La Vierge ajoute : " Je prierai pour toi. Au revoir."

Le vendredi 20 janvier, Mariette reste au lit toute la journée : elle a mal dormi. A 18H45, elle se réveille, s'habille et sort. Quand la Vierge apparaît, Mariette s'écrie : " Oh, la voici." Puis elle demande : " Que désirez-vous ma belle Dame ? " Souriante, la Vierge répond : " Je désirerais une petite chapelle."
La Vierge étend ses mains et de la main droite bénit l'enfant.
Suivent trois semaines de grand calme. La Vierge interrompt ses visites. Mariette, cependant, reste fidèle : chaque jour à 19H, elle prie dans le jardin.
Samedi 11 février, de nouveau, Mariette est entraînée sur la route. L'enfant s'agenouille deux fois, trempe ses mains dans l'eau à la source et fait un signe de croix. Elle se lève brusquement, court vers la maison et pleure. Elle ne comprend pas ce que la Vierge lui a dit : " Je viens soulager la souffrance." Elle ne comprend pas le mot " soulager ." Mais elle sait que c'est quelque chose de bon, puisque la Vierge a souri.
Trois jours se passent. Le soir du mercredi 15 février, la Vierge apparaît pour la sixième fois. Mariette transmet la demande de l'abbé Jamin : " Sainte Vierge, Monsieur le Chapelain m'a dit de vous demander un signe." La Vierge répond : " Croyez en moi, je croirai en vous." Elle ajoute pour Mariette : " Priez beaucoup. Au revoir." La Vierge confie un secret à l'enfant.
Le 20 février, Mariette est à nouveau à genoux dans la neige, bravant le froid. Soudain, elle prie plus haut et plus vite. Elle quitte le jardin, s'agenouille deux fois sur la route puis à la source où elle prie et pleure " parce que Marie s'en va trop vite." La Vierge souriante comme à l'ordinaire, lui dit : "Ma chère enfant, priez beaucoup." Après quoi, elle cesse de sourire et ajoute, avant de partir et d'une voix plus grave : "au revoir."
Mariette attend dix jours avant de revoir la Vierge une dernière fois. Elle apparaît le jeudi 2 mars. Il pleut à torrent depuis 15h. Elle sort à 19h. Elle en est au troisième chapelet quand il cesse subitement de pleuvoir. Elle se tait, étend les bras, se lève, fait un pas, s'agenouille. Dans la maison, après bien des pleurs, Mariette livre le message confié par Marie : " Je suis la Mère du Sauveur Mère de Dieu. Priez beaucoup."Avant de la quitter, la Vierge lui a imposé les mains en disant :
" Adieu."


PRIERES A LA VIERGE DES PAUVRES


Vierge des Pauvres, conduis-nous à Jésus, Source de la Grâce

Vierge des Pauvres, sauve les Nations

Vierge des Pauvres, soulage les malades

Vierge des Pauvres, soulage la souffrance

Vierge des Pauvres, prie pour chacun de nous

Vierge des Pauvres, nous croyons en toi

Vierge des Pauvres, crois en nous

Vierge des Pauvres, nous prierons beaucoup

Vierge des Pauvres, bénis-nous +

Vierge des Pauvres, Mère du Sauveur, Mère de Dieu, merci.

 

 

Prière de l'Union Internationale de Prière


Marie, Vierge des Pauvres,

Tu nous conduis à Jésus, source de la grâce, et tu viens soulager

notre souffrance.

Nous t'implorons avec confiance : Aide-nous à suivre ton Fils avec générosité, et à lui appartenir sans réserve.

Aide-nous à accueillir l'Esprit Saint qui nous guide et nous sanctifie.

Obtiens-nous la grâce de ressembler chaque jour davantage à Jésus,
si bien que notre vie rende gloire au Père
et contribue au salut de nos frères.

 


P
rière de Monseigneur Louis-Joseph KERKHOFS,
évêque de Liège au moment des apparitions.


Vierge des Pauvres, sois bénie !
Et béni Celui qui daigna t'envoyer vers nous !
Ce que tu n'as cessé d'être pour nous,
tu l'as été et tu le seras pour tous ceux qui,
comme nous et mieux que nous, t'ont donné
ou te donneront leur foi et leur prière.
Tu seras pour nous tous ce que tu t'es révélée à Banneux :
la Médiatrice de toutes les grâces,
l'Associée du Dieu-Sauveur,
la Mère compatissante et puissante
qui aime les pauvres et tous les hommes,
qui réconforte les malades, qui soulage la souffrance,
qui sauve les individus et les sociétés ;
la Reine et la Mère de toutes les Nations
venue pour conduire ceux qui se laissent guider vers Jésus,
vraie et unique source de vie éternelle.
Vierge des Pauvres, nous croyons en toi ; crois en nous.

Amen.


Prière à la Vierge des Pauvres
A l'occasion du 50ème anniversaire de Banneux


Vierge des pauvres,
tu es venue il y a bien longtemps,
en ce coin sauvage et solitaire,
et depuis lors tu n'as cessé de venir,
tu fais signe à chacun de nous,
tu nous appelles sur le chemin.
Tu nous souris, tu ne dis rien,
tu marches devant nous.
Tu nous conduis dans les bois,
ou siffle le vent,
ou souffle l'Esprit,
ou l'eau jaillit des lacs cachés.
Vierge des Pauvres, nous de disons merci
d'être venue et de venir encore
pour soulager notre solitude
et nous remettre sur le chemin,
pour dissiper nos doutes et nos angoisses,
et nous ouvrir aux béatitudes.
Vierge des Pauvres,
apprends-nous à prier davantage,
à croire sans réserve,
à crier au fond de notre fange,
pauvres et pêcheurs que nous sommes,
prisonniers de notre confort,
pour que nous ouvrions notre porte,
que nous ouvrions nos frontières,
que nous ouvrions notre cœur
aux appels de notre Père
et aux détresses de nos frères.

Léon Wuillaume s.j

 

 

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23 juillet 2008 3 23 /07 /juillet /2008 18:03

Olive Danzé, Soeur Marie du Christ-Roi,

peu avant sa mort (Plogoff, 1906-1968)


"Pax Vobis"

« ... Digne Epouse de mon Cœur,
En ce jour, vers toi, s'incline ton Seigneur,
Par ta charité, ta foi, ta confiance, tu sais me consoler,
Près de toi, en ce lieu, Je viens me reposer.

... Noble Courtisane, Je t'ai choisie en vérité
Pour faire connaître ma Divine Royauté !
... Le Temple de Paix jette sa silhouette mystique !...
... Mon trône d'Amour ?... c'est ton âme pacifique !

Voici que Je viens au milieu de vous,
A l'heure où la tempête se déchaîne sur le monde entier,
Où un cruel bourreau exerce son courroux,
Faisant jaillir les flammes qui semblent tout consumer.
L'ennemi infernal dans sa soudaineté
Est venu surprendre les Nations en gaieté,
Le dragon monstrueux, sur les innocents s'est jeté,
Sans pitié ! sans égard ! les a martyrisés.
La prison s'est ouverte, l'épée a frappé !
Le sang innocent crie vers mon Père : « Pitié ! »
Pour les âmes enchaînées et captives,
Et pour celles qui viennent à la lumière, tardives.
Réveille-toi ! Ô France tant aimée !
Voici que ton jardin va être lapidé,
Tes roses, tes lys, tes fruits... ton bien ... piétinés
Tes chers petits oiseaux, égorgés !

... La France endormie, j'ai réveillé doucement.
En vérité, elle a demeuré longtemps
Au milieu de l'erreur, près de l'antique serpent,
Sur son sol béni, sans cesse rampant.
Le lion rugissant sur la rive du monde,
Vient envahir l'univers par sa besogne trompeuse,
De son esprit impur, de sa science immonde,
Arracher les âmes à la félicité bienheureuse.
... J'ai permis cette épreuve, afin que tu te réveilles
Et que viennent à la vérité, à la lumière,
Tes soeurs les Nations en sommeil
Avant que l'obscurité ne les surprenne toutes entières.

Mais le Roi, de son trône se lèvera.
Il enverra ses Anges, lier l'attentat
Il ordonnera de le jeter dans l'obscurité
Où il demeurera enchaîné sans pitié !...
... A moins qu'une voix candide s'élève de la terre
Vienne frapper l'ouïe divine de mon Père
Demandant grâce pour le bourreau,
Afin qu'une seule brebis ne soit égarée de son troupeau !

Oh ! France ! sois-Moi fidèle toujours !
Porte en triomphe ma divine croix !
Prouve-Moi ton pur amour,
Car, c'est par elle que j'ai pitié de toi.
Ne renvoie pas de ta porte le mendiant !
Dépouille-toi de tes propres vêtements !
Ne t'ai-je pas donner l'exemple... ma tunique tirée au sort ?
Cache l'orphelin ! mes petits ! sous ton manteau d'or.
... France ! tu boiras le calice plein d'amertume !
Tu pleureras les héros tes frères.
Pour te sauver de la mort, le désir les consume,
Des ruses démoniaques et de ses chimères.
Mais à l'aurore le soleil de justice se lèvera en Orient
Et jettera ses rayons jusqu'à l'Occident.
Je briserai l'armure empourprée qui frappe l'innocence !
Je te rendrai victorieuse, toi, la noble France !
Je suis Roi, Prince de la Paix, Maître des Nations !
Devant ma Royauté... toutes s'inclineront.
Mon règne retentira sur les montagnes et les vallons,
Et l'hymne d'Amour s'élèvera de Sion ;
Je vous dis ces choses, afin que vous ne dormiez,
Car voici que Je vous confie les Nations.
Pendant qu'il est temps encore : « Marchez !
Obtenez de mon Père leur conversion ! »
Beaucoup disent m'aimer !...
Plus nombreuses encore, croient m'adorer !
Dans leur profonde erreur,
Elles ne font qu'attrister mon cœur !
... Pour hâter mon règne parfait
Il faut que toutes, vous soyez charité,
Vivant dans l'union de la Paix
Cueillant sur vos pas, la fleur de l'humilité.

Demeurez fortes, droites comme le cèdre,
Rien ne peut l'ébranler, pas même la tempête...
Ni à l'orage ! ni à la furie il ne cède !
A son Créateur seul ! il obéit et se prête.
Où sera l'union, la véritable charité
Sinon en cette demeure privilégiée ?
Après tant de grâces ! de lumières accordées !
Et ma protection perpétuelle envers sa pauvreté ?
Venez à Moi, vous qui êtes pauvres ! Je vous enrichirai.
Je suis le Roi Tout-Puissant, le Prince de la Paix !
Rien ! chères épouses, ne vous manquerait,
Si, en toute vérité, Je vous suffisais !
Je suis Roi ! Je suis le pain de la Vie
Que Je vous ai laissé dans l'Eucharistie,
Mangez-en toutes, avec avidité...
Car Je veux nourrir les âmes affamées !

La Paix est semblable à l'étoile qui scintille,
Eclairant la route sombre, dans la nuit elle brille.
Sur le chemin rempli de dangers, elle conduit l'âme à son Roi !
La Paix vivante ? c'est la lumière dans la Foi !

La Paix est encore la force dans la souffrance.
Le trouble... plonge l'être tout entier dans la désespérance
Jetant l'âme dans l'abîme, d'où elle ne peut se retirer !
Ou contre le roc mortel, pour être brisée !

Mon épouse que ton âme demeure dans la Paix !
Ne crains rien, Je ne te délaisserai jamais.
Sur ce pauvre Cénacle, Je veille sans cesse,
Il ne connaîtra point la véritable détresse.

Mais dans les temps sans doute lointains
Sur les cœurs sceptiques, en ce jour serein,
Se déchaînera la tempête en toute violence
Ces âmes connaîtront en vérité la rude souffrance.

Douce Reine, reçois mon sceptre... Je te le donne !
Gouverne longtemps tes sujets, Je te l'ordonne.
Que toutes, à ton autorité, soient soumises !
C'est l'écho et l'ordre de mon Eglise.


Paroles de Notre-Seigneur inspirées à Sœur Olive »

Source : « La messagère du Christ-Roi, Sœur Olive », pages 256 à 259
(éditions Résiac, mars 1997)

 




















Notre-Dames des naufragés, Pointe du Raz

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23 juillet 2008 3 23 /07 /juillet /2008 17:47
Olive Danzé (Plogoff, 1906-1968) en famille, à droite


« France si aimée de mon Cœur


Il ne te reste plus qu'à méditer
Pour suivre avec amour ton Seigneur,
Qui veut, en vérité, te couronner.
Dépose ta main douce et blanche,
Dans celle de ton Aimé Sauveur,
Il la baise, et vers toi, se penche,
De son regard plein de candeur.
Ne sens-tu pas, Ô France tendrement aimée
Mes lèvres brûlantes et desséchées ?
Vois, mon Amour pour toi prodigué,
Hâte-toi, le tien de me prouver.
J'ai soif de toi, Ô France, veux-tu me désaltérer ?
France, en vérité, tu as tout égaré,
Richesse, bonheur, tu es dépouillée ;
Je peux, Ô France, tout te donner,
Si tu veux, vraiment et fidèlement m'aimer,
Donne ta confiance à Celui qui compte tes pas.
Ouvre ton cœur à Celui qui te tend les bras,
Ta tête meurtrie par grande douleur,
Incline-la sur la poitrine de ton Seigneur.
Sa parole si douce saura te fortifier,
Et ton cœur blessé sera pansé.
Par ton union, Ô France, tu seras glorifiée,
Ton âme troublée sera apaisée.
Que de fois, Ô France,
J'ai vu couler de tes larmes,
Les gouttelettes argentées
Voyant tomber les héros et l'effondrement de tes âmes.
Ce sont, à cette heure, des diamants précieux,
Mérités par ta belle et pure souffrance,
Elles sont toutes comptées.
Reçois ce doux baiser Ô France
Et souris à l'innocence présente à tes yeux,
Contemple l'adolescence
Qui vient vers toi de par les Cieux.
France, il ne faut plus Me quitter,
Sois fidèle à Mon Amour,
Car tu ne peux t'en aller,
Ni la nuit, ni le jour.
Et si tu voulais ta liberté,
France, de nouveau, tu seras éprouvée,
Et en vérité, il te faut un Maître, un soutien,
Un Seigneur, tout Amour te tenant par la main.
Ô France, ne Me quitte plus désormais,
Ton chemin Je veux embaumer,
Et si tu désires, ton visage pâle Je baiserai,
Près de Moi toujours, tu pourras régner.
Tendre France, douce reine,
Garde ton âme simple et sereine,
Comme la colombe, sois le symbole,
Vers ton Aimé Seigneur, prends ton vol.

Paroles de Notre-Seigneur inspirées à Sœur Olive »


Source : « La messagère du Christ-Roi, Sœur Olive », pages 255-256
(éditions Résiac, mars 1997)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sanctuaire au Christ-Roi à Paris, 16 rue Tournefort

Sanctuaire démoli le 2 février 1977

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23 juillet 2008 3 23 /07 /juillet /2008 10:58
Plogoff, 1906-1968

« Paroles d'espoir pour la France »
Message à la France


« Ô douce France, reviens vers ton Seigneur,
Il souffre de ton absence, viens calmer sa douleur.
Pourquoi te troubler, ton bonheur tu peux retrouver.
Elève ton regard d'azur et fixe le soleil,
Dans le ciel très pur, tu verras cette merveille,
Rêve, tendre France, que tu mèneras ton pont dans l'Océan Pacifique,
Et que ce doux rêve est la réalité, veux-tu que Je te l'explique ?
Oui, Je connais ta souffrance, écoute la Vérité,
Pourquoi restes-tu sceptique et crains-tu la critique ?
Je lis dans ton cœur tremblant, Je veux te dire que Je suis Aimant.
N'oublie pas que Je suis ton fidèle Seigneur,
Ton absence cause, en vérité, ma douleur.
Consume le souvenir de ton passé,
Ne pense plus qu'à ton Seigneur Aimé.
Il te porte dans ses bras tout-puissants,
Et te conduira vers les bonheurs triomphants.
Ô France, ma douce France,
Je te sens lasse et affaiblie...
Tu te vois par l'épreuve, défraîchie,
Non, non, ma souveraine, tu n'es que fatiguée,
Je sais que tu ne veux point être prisonnière,
Aujourd'hui, tu vas être délivrée.
Relève ta tête noble et fière,
Ce n'est pas par un diadème de laurier,
Que ta tête va être couronnée,
Le riche diadème impérial
Ceindra ton front virginal.
Ne rougis point devant cette faveur,
Car tu as trouvé grâce devant ton Seigneur.
Pourquoi ne souris-tu pas Ô France ?
Ton regard reste, vers Moi, fixé,
Crains-tu que ce n'est que condescendance ?
Douce Reine, oui, Je t'ai aimée,
Ma voix te parvient d'un pays lointain,
Sois heureuse d'avoir retrouvé ton chemin,
Et ton véritable et stable bonheur,
Tu le trouveras, sans cesse, dans mon Cœur.
Ô douce souveraine trésorière,
J'aime ton âme droite et fière,
En toi, J'aime la douceur et la grâce,
Accueille avec amour ton Souverain qui passe,
Il t'emportera loin du regard humain,
Afin que tu ne sois jalousée et perde ton destin.

En vain, tu as espéré le bonheur,
En ce jour, tu cherches sa valeur,
Un seul regret, ton esprit agité,
Il faut que cette pensée te quitte,
« Ce Seigneur est le mien, pourquoi ? »
Ô France, il faut que tu aies la foi.
Reste dans mon cœur l'arche bénie,
Là, ne crains plus rien, tu es à l'abri.
Ta volière, Ô France n'est point limitée,
Mon Cœur est plus vaste que l'espace, en vérité.
Tu ne seras que prisonnière de mon Amour,
Celui qui ne cesse de se donner nuit et jour.
Elève tes yeux vers la beauté suprême,
Vers la réalité, le bonheur extrême,
Laisse à la terre le fruit gâté,
Cueille sur ton fruitier le fruit nouveau,
Celui qui dans l'ombre, jusqu'à cette heure, (est ?) caché
Et qui triomphe de son bourreau.
France, paix à ton âme,
Joie à ton cœur,
Je viens allumer la flamme
Et faire jaillir ton bonheur.

Paroles de Notre-Seigneur inspirées à Sœur Olive »

Source : « La messagère du Christ-Roi, Sœur Olive », pages 253-254 (éditions Résiac, mars 1997)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prise d'habit le 12 juin 1929 et audience avec le Saint-Père, le pape Pie XII, en 1953 
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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 14:53
Neuvaine pour obtenir une grâce par l'intercession
du petit Guy de Fontgalland

Ô cher petit Guy de Fontgalland, qui avez été si sensible à la misère,
 et que nul miséreux jamais ne rebuta : soyez mon intercesseur avec votre « Maman du Ciel »
auprès de votre « Petit Jésus » adoré,
et un de mes puissants protecteurs durant ma vie terrestre.
Daignez, je vous prie, écouter favorablement cette prière
que je confie à votre puissante intercession :
Insufflez-moi votre amour simple et ardent pour la Sainte Eucharistie et pour l'Eglise,
donnez-moi d'être capable de dire, comme vous un « oui » inconditionnel à Dieu,
et de refuser de faire le moindre mensonge.
Priez pour que j'aie toujours la grâce de suivre les inspirations de mon Ange gardien,
et de marcher de jour en jour sur le chemin de la perfection.
Instillez en moi la force de faire, à votre exemple, des petits sacrifices quotidiens
à offrir comme preuves d'amour pour Jésus.
Obtenez-moi aussi, Ô cher petit Guy de Fontgalland,
cette grâce temporelle que je désire tant (énoncez ce que vous souhaitez).

Si il Vous plaît, Seigneur Jésus, de m'exaucer grâce à l'intercession de Votre petit serviteur,
Guy de Fontgalland, à qui Vous avez révélé : « Je ferai de toi Mon Ange », je fais la
promesse de lui rendre les hommages qui lui sont dus en témoignant autour de moi des
miracles obtenus par sa puissante intercession et en faisant célébrer une Messe d'action de

grâces à son nom, dans les délais les plus brefs.


Amen.



Vidéo du petit ange Guy

 


Adresser le récit des faveurs obtenues après invocation dans la prière du petit Guy de Fontgalland à l'association « Les Amis de Guy de Fontgalland », 3 passage de la fontaine 94800 Villejuif (France) ou à l'adresse email : amisdeguy-defontgalland@neuf.fr ; neuvaine et prière pour demander la béatification de Guy disponibles gratuitement sur demandes à cette même adresse email.

 


Neuvaine pour le 95ème anniversaire de sa naissance



Prière pour la  béatification du petit ange Guy de Fontgalland

 


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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 12:18

Neuvaine à Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse
(du 19 au 27 novembre)


1er jour de la neuvaine : La première apparition

Dans la nuit du 18 au 19 juillet 1830, la Sainte Vierge apparaît pour la première fois à Sainte Catherine Labouré que son Ange gardien réveille et conduit du dortoir jusqu'à la chapelle. « J'entends comme un bruit, comme le frou-frou d'une robe de soie, qui venait du côté de la tribune, auprès du tableau de Saint Joseph, qui venait se poser sur les marches de l'autel, du côté de l'Évangile, dans un fauteuil pareil à celui de Sainte Anne. (...) Alors, regardant la Sainte Vierge, je n'ai fait qu'un saut auprès d'Elle, à genoux sur les marches de l'autel, les mains appuyées sur les genoux de la Sainte Vierge. Là, il s'est passé le moment le plus doux de ma vie. »

 

Ô Très Sainte Vierge, ô ma Mère, regardez mon âme avec miséricorde, obtenez-moi un esprit d'oraison qui me fasse toujours recourir à vous ; obtenez-moi les grâces que je vous demande et inspirez-moi surtout de vous demander les grâces que vous voulez le plus me donner.

 

Notre Père + Je vous salue Marie + Gloire au Père + « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».

 

2ème jour : Protection de Marie dans les temps de malheur

« Les temps sont très mauvais, des malheurs vont fondre sur la France, le trône sera renversé par des malheurs de toutes sortes (la Sainte Vierge avait l'air très peinée en disant cela). Mais venez au pied de cet autel, là, les grâces seront répandues sur toutes les personnes qui les demanderont avec confiance et ferveur, elles seront répandues sur les grands et les petits (...). Le moment viendra où le danger sera grand. On croira tout perdu. Là, je serai avec vous ! »

 

Ô Très Sainte Vierge, ô ma Mère, dans les désolations actuelles du monde et de l'Église, obtenez-moi les grâces que je vous demande et inspirez-moi surtout de vous demander les grâces que vous voulez le plus me donner.

 

Notre Père + Je vous salue Marie + Gloire au Père + « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».
 

3ème jour : « La Croix sera méprisée ... »

« Mon enfant, la Croix sera méprisée, on la mettra par terre, le sang coulera dans les rues, on ouvrira de nouveau le côté de Notre Seigneur. Monseigneur l'archevêque sera dépouillé de ses vêtements (ici la Sainte Vierge ne pouvait plus parler, la peine était peinte sur son visage). Mon enfant, me dit-elle, le monde entier sera dans la tristesse ».

 

Ô Très Sainte Vierge, ô ma Mère, obtenez-moi la grâce de vivre en union avec Vous, avec votre divin Fils et avec l'Église, en ce moment crucial de l'histoire où une humanité entière est en train de se déclarer pour le Christ ou contre le Christ, en cette période qui est tragique comme l'a été la Passion ! Obtenez-moi les grâces que je vous demande et inspirez-moi surtout de vous demander les grâces que vous voulez le plus me donner.

 

Notre Père + Je vous salue Marie + Gloire au Père + « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».
 

4ème jour : Marie écrase la tête du serpent

Le 27 novembre 1830, à cinq heures et demie du soir, alors que Sainte Catherine est en oraison dans la chapelle, la Sainte Vierge lui apparaît pour la deuxième fois, debout, à la hauteur du tableau de Saint Joseph qui se trouve à droite du maître-autel, « la figure si belle qu'il me serait impossible de dire sa beauté, elle avait une robe de soie blanche aurore (...) la tête couverte d'un voile blanc qui lui descendait de chaque côté jusqu'aux pieds. » Les pieds appuyés sur une demi sphère, Elle écrase du talon la tête d'un serpent.

 

Ô Très Sainte Vierge, ô ma Mère, soyez ma protection contre les attaques de l'ennemi infernal, obtenez-moi les grâces que je vous demande et inspirez-moi surtout de vous demander les grâces que vous voulez le plus me donner.

 

Notre Père + Je vous salue Marie + Gloire au Père + « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».
 

5ème jour : La Vierge au globe

La Sainte Vierge tient dans ses mains un globe qui représente le monde entier, particulièrement la France et chaque personne en particulier, qu'Elle offre à Dieu en implorant Sa miséricorde. À ses doigts, des anneaux enchâssant des pierreries d'où jaillissent des rayons plus beaux les uns que les autres, qui symbolisent les grâces que la Sainte Vierge répand sur les personnes qui les demandent.

 

Ô Très Sainte Vierge, ô ma Mère, obtenez-moi les grâces que je vous demande et inspirez-moi surtout de vous demander les grâces que vous voulez le plus me donner.

 

Notre Père + Je vous salue Marie + Gloire au Père + « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».
 

6ème jour : L'invocation de la médaille

Au cours de la deuxième apparition, la Sainte Vierge fait comprendre à Sainte Catherine Labouré « combien il était agréable de prier la Sainte Vierge et combien Elle était généreuse envers les personnes qui la prient ; que de grâces Elle accordait aux personnes qui les lui demandent ; quelle joie Elle éprouve en les accordant ». Puis, il se forme « un tableau autour de la Sainte Vierge , un peu ovale, où il y avait en haut ces paroles écrites en lettres d'or : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». »

 

Ô Très Sainte Vierge, ô ma Mère, obtenez-moi les grâces que je vous demande et inspirez-moi surtout de vous demander les grâces que vous voulez le plus me donner.

 

Notre Père + Je vous salue Marie + Gloire au Père + « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».
 

7ème jour : Révélation de la médaille

« Alors une voix se fit entendre qui me dit : Faites, faites frapper une médaille sur ce modèle, toutes les personnes qui la porteront recevront de grandes grâces en la portant au cou. Les grâces seront abondantes pour les personnes qui la porteront avec confiance ».

 

Ô Très Sainte Vierge, ô ma Mère, obtenez-moi les grâces que je vous demande et inspirez-moi surtout de vous demander les grâces que vous voulez le plus me donner.

 

Notre Père + Je vous salue Marie + Gloire au Père + « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».
 

8ème jour : Les Cœurs de Jésus et de Marie

Après avoir contemplé le tableau de la médaille, Sainte Catherine le voit qui se retourne pour présenter le revers : Un « M », monogramme de Marie, surmonté d'une petite croix et au bas les deux Cœurs de Jésus et de Marie, le premier entouré d'épines et le second traversé d'un glaive ; tout autour, est ensuite placée une couronne de douze étoiles.

 

Ô Cœur immaculé de Marie, rendez mon cœur semblable au Vôtre, obtenez-moi les grâces que je vous demande et inspirez-moi surtout de vous demander les grâces que vous voulez le plus me donner.

 

Notre Père + Je vous salue Marie + Gloire au Père + « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».
 

9ème jour : Marie sera proclamée Reine de l'Univers

Sainte Catherine, confirmant en cela les prédictions de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, affirme que la Très Sainte Vierge sera proclamée Reine de l'Univers : « Oh qu'il sera beau d'entendre dire : Marie est la reine de l'Univers, particulièrement de la France. Et les enfants s'écrieront : Et de chaque personne en particulier ! Avec joie et transport. Ce sera un temps de paix, de joie et de bonheur qui sera long. Elle sera portée en bannière et elle fera le tour du monde ».

 

Ô Très Sainte Vierge, ô ma Mère, obtenez-moi les grâces que je vous demande et inspirez-moi surtout de vous demander les grâces que vous voulez le plus me donner.

 

Notre Père + Je vous salue Marie + Gloire au Père + « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». 

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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 09:57














Sainte-Catherine Labouré (1806-1876)

La Vierge y est apparue en 1830 à soeur Catherine Labouré, jeune novice des Filles de la Charité, et a offert au monde la Médaille Miraculeuse, que l'on peut se procurer gratuitement.
Si vous désirez pour vous-mêmes une médaille miraculeuse, bénie et donnée gratuitement, adressez une lettre, dans laquelle vous joindrez tout simplement une enveloppe timbrée, avec votre adresse pour la réponse à :

Association de la Médaille Miraculeuse
93 rue de Sèvres
75006 Paris

Saint-Vincent de Paul

« Venez au pied de cet autel. Là, les grâces seront répandues sur toutes les personnes qui les demanderont avec confiance et ferveur.»
« Faites frapper une médaille sur ce modèle. Les personnes qui la porteront avec confiance recevront de grandes grâces ». (La Sainte-Vierge)

Prière :

« Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».

Sainte-Louise de Marillac

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

  



































































Catherine mourut 46 ans après les apparitions sans jamais avoir
révélé son secret à d'autres qu'à son directeur.

Exhumée en 1933, son corps fut retrouvé parfaitement conservé
et gît maintenant dans une châsse de verre, dans la Chapelle
de la Médaille Miraculeuse au :

140, rue du Bac 75007 Paris.


Site officiel

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19 juillet 2008 6 19 /07 /juillet /2008 14:59
CHAPITRE III

Des grands effets de cette oraison. L'attention et la réflexion sont nécessaires, car elle diffère des états précédents d'une manière admirable.

1 Nous disions donc que ce petit papillon est mort dans l'immense allégresse d'avoir trouvé le repos, et que le Christ vit en lui. Voyons comment il vit, ou comment cette vie diffère de celle qu'il a connue quand il était vivant ; ce sont les effets produits dans l'âme par cette oraison qui nous montreront si ce qui fut dit est vrai. A ce que je puis entendre, ces effets sont les suivants.

2 Le premier, un tel oubli d'elle-même que l'âme semble vraiment n'être plus, comme je l'ai dit ; elle est dans un état où elle ne se connaît plus, elle ne se souvient plus qu'il doive y avoir pour elle ni ciel, ni vie, ni honneur, tout entière occupée de l'honneur de Dieu ; les paroles de Sa Majesté semblent avoir eu force d'acte lorsqu'elle lui a dit de s'inquiéter de Ses affaires, et qu'Elle s'inquiéterait des siennes. Ainsi, l'âme ne se soucie pas de ce qui peut advenir, elle est dans un étrange oubli de toute chose, car, comme je l'ai dit, elle semble n'être plus, et elle voudrait n'être rien en rien, si ce n'est lorsqu'elle comprend qu'elle peut contribuer à accroître d'un point la gloire et l'honneur de Dieu ; elle exposerait alors sa vie de très bon coeur.

3 N'entendez pas par là, mes filles, qu'elle cesse de tenir compte de manger et de dormir, car ce n'est pas le moindre de ses tourments, ainsi que d'accomplir toutes les obligations de son devoir d'état ; nous parlons des choses intérieures, car il n'y a que peu à dire des actions extérieures ; sa peine est plutôt de voir que ses propres forces sont désormais néant. Elle ne renoncerait pour rien au monde à faire tout son possible lorsqu'elle comprend qu'il s'agit du service de Notre- Seigneur.

4 Le second de ces effets est un grand désir de souffrir, mais il n'est plus capable de l'inquiéter, comme naguère ; son désir de voir la volonté de Dieu s'accomplir en elle est si absolu que tout ce que fait Sa Majesté lui semble bon ; s'il veut qu'elle souffre, à la bonne heure ; si non, ce refus ne la tue point, comme avant.

5 Ces âmes éprouvent aussi une grande joie intérieure dans la persécution, et une paix croissante, sans aucune inimitié envers ceux qui leur nuisent ou cherchent à le faire ; elles s'éprennent plutôt pour eux d'un amour particulier, s'affligent tendrement si elles les voient en peine, et endureraient bien des choses pour les en libérer ; elles les recommandent à Dieu de bien bon coeur, et se réjouiraient de perdre les grâces que leur accorde Sa Majesté pour qu'Elle les reverse sur eux, afin qu'ils n'offensent plus Notre-Seigneur.

6 Et voilà surtout ce qui m'ébahit, quand on a vu les peines et afflictions que leur causait leur désir de mourir pour jouir de Notre-Seigneur : elles ont maintenant un si grand désir de le servir, d'obtenir qu'il soit loué, et, si possible, d'aider quelques âmes, que non seulement elles ne désirent plus mourir, mais vivre de très longues années, dans les plus grandes épreuves, au cas où elles mériteraient ainsi que le Seigneur soit loué, ne serait-ce que de bien peu de chose. L'assurance que leur âme jouirait de Dieu dès qu'elle quitterait leur corps ne les influencerait point, pas plus que de songer à la gloire des saints ; elles ne désirent pas y accéder pour le moment. Elle mettent leur gloire dans l'aide qu'elles peuvent apporter au Crucifié, en particulier lorsqu'elles voient combien on l'offense, combien rares sont ceux qui considèrent vraiment son honneur, détachés de tout le reste.

7 Il est vrai que lorsqu'il lui arrive d'oublier cela, ses désirs de jouir de Dieu et de sortir de cet exil la reprennent tendrement, surtout lorsqu'elle voit le peu de services qu'elle lui rend, mais elle se reprend bientôt, elle considère-la continuité de Sa présence en elle, et elle offre à Sa Majesté sa volonté de vivre comme l'offrande la plus coûteuse qu'elle puisse lui faire. La mort, elle ne la craint nullement, pas plus qu'elle ne craindrait un doux ravissement. Le fait est que celui qui lui communiquait ces désirs avec d'excessifs tourments lui donne maintenant ceux dont nous parlons. Qu'il soit à jamais loué et béni.

8 Enfin, le désir de ces âmes n'est plus jamais orienté vers les régals et les plaisirs, car le Seigneur lui-même est avec elles, et c'est Sa Majesté, maintenant, qui vit en elles. Il est clair que sa vie ne fut qu'un tourment continuel, et c'est ce qu'il fait de la notre, du moins en ce qui concerne nos désirs ; quant au reste, il nous dirige en faibles que sommes, quoiqu'il nous emplisse de sa force quand il voit que nous en avons besoin. Un grand détachement de toutes choses, avec le désir constant de vivre dans la solitude, ou occupés à aider une âme. Ni sécheresses, ni épreuves intérieures, mais le souvenir de Notre-Seigneur, dans une telle tendresse que l'âme voudrait ne rien faire d'autre que de le louer ; lorsqu'elle s'en distrait, le Seigneur lui-même la réveille comme je l'ai dit, car on voit très clairement que cette impulsion, - je ne sais quel autre mot employer, - vient de l'intérieur de l'âme comme les transports dont j'ai parlé. Elle se manifeste maintenant avec une grande douceur, mais elle ne procède ni de la pensée ni de la mémoire, ni de rien qui puisse suggérer que l'âme ait agi d'elle-même. Ce réveil se produit si habituellement, et si fréquemment, qu'il a été possible de bien l'examiner ; de même qu'un feu ne projette pas sa flamme vers le bas mais vers le haut, si grand soit le feu qu'on veuille allumer, on constate ici que ce mouvement intérieur vient du centre de l'âme et éveille les puissances.

9 Certes, quand bien même on ne trouverait sur cette voie de l'oraison d'autre bénéfice que celui de comprendre le soin particulier que Dieu a de communiquer avec nous et de nous prier de nous y prêter, car on ne peut y voir autre chose, enfin, de nous garder auprès de lui, j'estime bien employées toutes les peines par lesquelles on passe pour jouir de ces attouchements de son amour, si suaves et si pénétrants. Cela, mes soeurs, vous l'avez sans doute éprouvé ; car lorsqu'on atteint à l'oraison d'union, je pense que le Seigneur y veille, si nous ne négligeons pas d'observer ses commandements. Lorsque cela vous arrivera, rappelez-vous ce qu'il en est de cette Demeure intérieure où Dieu vit en notre âme, et louez-le beaucoup ; car, vraiment, il vient de lui, ce message, ou billet écrit avec tant d'amour, de manière à vous signifier qu'il veut que vous- soyez seule à comprendre cette écriture, et ce qu'il vous demande. Ne manquez sous aucun prétexte de répondre à Sa Majesté, même si vous êtes occupée extérieurement et en conversation avec plusieurs personnes, car il arrivera souvent que Notre-Seigneur veuille vous faire en public cette faveur secrète, et comme votre réponse doit être intérieure, il est très facile d'agir comme je le dis par un acte d'amour, ou en disant comme saint Paul : " Que voulez-vous de moi, Seigneur ? " Il vous enseignera bien des façons de lui être agréable, au moment même où nous croyons comprendre qu'il nous écoute ; et cet attouchement si délicat dispose presque toujours l'âme à accomplir ce qui lui a été demandé avec une ferme volonté.

10 Cette Demeure se différencie donc des autres par ce que je viens de dire : on n'y trouve presque jamais la sécheresse ni les agitations intérieures qu'on a connues par moments dans toutes les autres, mais l'âme y est presque toujours dans la quiétude ; ne craignez pas que le démon puisse contrefaire ce si haut état de grâce, mais soyez intimement persuadée qu'il provient de Dieu seul ; car, comme je l'ai dit, ni les sens ni les puissances n'ont rien à voir ici ; Sa Majesté s'est découverte à l'âme, Elle l'a introduite avec elle là où à mon avis le démon n'oserait entrer et d'ailleurs le Seigneur ne le lui permettrait point ; toutes les grâces qu'il accorde ici ne doivent rien aux efforts de l'âme elle-même, comme je l'ai dit, sauf celui de se livrer tout entière à Dieu.

11 Les progrès que le : Seigneur fait ici accomplir à l'âme, les enseignements qu'il lui donne, tout cela se passe dans un silence qui me rappelle la construction du temple de Salomon, où on ne devait entendre aucun bruit ; ainsi, dans ce temple de Dieu, dans cette sienne demeure, Lui seul et l'âme jouissent l'un de l'autre, dans un immense silence. L'entendement n'a aucune raison de s'agiter ni de chercher ; le Seigneur qui l'a crée veut l'apaiser ici, et qu'il regarde par une étroite rainure ce qui se passe. Il est des moments où il ne voit plus rien, car on ne lui permet plus de regarder, mais ces intervalles sont brefs ; car, ce me semble, on ne perd pas ici l'usage des puissances, mais elles n'agissent pas, et sont comme ébahies.

12 Je le suis de voir que lorsque l'âme elle arrive là, elle cesse d'avoir des ravissements, (j'entends en particulier la perte des sens) si ce n'est de temps en temps, et alors même sans rapts ni envols de l'esprit ; ils sont très rares et n'ont presque jamais lieu en public, comme naguère où c'était fréquemment le cas ; ils ne sont plus provoqués comme alors par ce qui excitait sa dévotion, car lorsqu'elle voyait une image pieuse ou entendait un sermon, ne fût-ce qu'un fragment, ou de la musique, le pauvre petit papillon était si anxieux que tout l'étonnait, et qu'il s'envolait. Maintenant, soit que l'âme ait trouvé son repos, soit qu'elle ait vu tant de choses en cette Demeure elle ne s'estompe plus de rien, elle n'est plus comme naguère, solitaire, puisqu'elle jouit d'une telle compagnie, Enfin, mes soeurs, j'en ignore la cause, mais dés que le Seigneur commence à montrer à l'âme ce qui se trouve en cette Demeure et à l'y introduire, elle est guérie de la grande faiblesse qui lui a causé tant de peines et dont jamais auparavant elle ne s'était libérée. Il se peut que le Seigneur l'ait fortifiée, élargie, et
habilitée ; il se peut aussi qu'il veuille montrer publiquement ce qu'il a opéré secrètement dans ces âmes, à des fins que Sa Majesté connaît seule, car Ses jugements dépassent tout ce que nous pouvons imaginer ici-bas.

13 Ces effets, comme tous les autres dont nous avons dit qu'ils sont bons dans les degrés d'oraison déjà décrits, Dieu les suscite lorsqu'il attire l'âme à Lui, et lui donne le baiser que réclamait l'épouse ; car j'entends que ce qu'elle demandait s'accomplit dans cette Demeure. Ici, à cette biche blessée, on donne l'eau en abondance. Ici, elle se délecte dans le tabernacle de Dieu. Ici, la colombe que Dieu envoya voir si la tempête était apaisée trouve l'olive, signe qu'elle a trouves la terre ferme sous les eaux et les tempêtes de ce monde. Ô Jésus ! Que ne puisée connaître tout ce que doivent contenir les Écritures pour décrire cette paix de l'âme ! Mon Dieu, qui en connaissez la valeur, faites que les Chrétiens veuillent bien la chercher, et, dans votre miséricorde, ne la retirez pas à ceux à qui vous l'avez donnée ; car, enfin, jusqu'à ce que vous leur accordiez la véritable paix, et que vous les conduisiez là où elle ne finira jamais, nous devons vivre dans la crainte. Lorsque je parle de la véritable paix, je n'entends pas que celle-ci ne soit point vraie, mais que la guerre pourrait éclater de nouveau si nous nous écartions de Dieu.

14 Qu'éprouvent ces âmes lorsqu'elles voient qu'un si grand bien pourrait leur faire défaut ? Cela les oblige à plus de vigilance, à tirer force de faiblesse pour ne rien négliger par leur faute de ce qui s'offre à elles pour mieux plaire à Dieu. Plus Sa Majesté les favorise, plus elles sont craintives et plus elles ont peur d'elles- mêmes. Et comme au milieu de ces grandeurs elles ont mieux connu leurs misères et que leurs péchés leur semblent d'autant plus graves, souvent, comme le Publicain, elles n'osent plus lever les yeux ; il en est d'autres qui désirent cesser de vivre pour être en sécurité, mais bientôt, pour l'amour de Lui, elles recommencent à vouloir vivre pour le servir, comme je l'ai dit et remettent tout ce qui les concerne à sa miséricorde. Quelquefois, l'excés des faveurs les anéantit à tel point qu'elles craignent quel n'en soit d'elles comme d'un navire si lourdement chargé qu'il coule à pic.

15 Je vous le dis, mes soeurs, elles n'en portent pas moins leur croix, mais cela ne les inquiète point et ne leur ôte pas la paix ; quelques tempêtes passent vite, comme une vague, et le calme revient ; car la présence constante du Seigneur en elles leur fait tout oublier. Qu'il soit toujours béni et loué par toutes ses créatures. Amen.

CHAPITRE IV

Des buts que poursuit Notre-Seigneur quand il accorde à l'âme de si hautes faveurs, et de la nécessité pour Marthe et Marie de vivre unies. Chapitre fort profitable.

1 N'allez pas croire, mes soeurs, que ces effets dont j'ai parlé soient immuables dans ces âmes ; c'est pourquoi, lorsque j'y pense, je précise que tel est, à l'ordinaire, leur état ; car Notre-Seigneur les abandonne parfois à leur naturel et on dirait alors que toutes les bêtes venimeuses des faubourgs et premières Demeures de ce château se conjurent pour se venger du temps où elles ne les ont pas elles à leur portée.

2 Il est vrai que cet état dure peu ; souvent un jour, ou un peu plus. Et dans ce grand tumulte, suscité d'ordinaire par une circonstance quelconque, on voit ce que l'âme gagne à vivre en si bonne compagnie ; le Seigneur lui donne une grande fermeté pour qu'elle ne se détourne jamais de le servir et tienne ses bonnes résolutions ; ces résolutions semblent plutôt se fortifier, elle ne s'en écarte même pas d'un infime premier mouvement. Comme je le dis, les écarts sont rares, mais Notre-Seigneur veut que l'âme ne perde pas le souvenir de ce qu'elle est, d'abord pour qu'elle soit toujours humble, ensuite pour qu'elle comprenne mieux ce qu'elle doit à Sa Majesté, la grandeur de la faveur qu'elle reçoit, et qu'elle l'en loue.

3 Il ne doit pas non plus vous passer par l'esprit que du fait que ces âmes ont le si vif désir et la si ferme détermination de ne faire pour rien au monde quoi que ce soit d'imparfait, elles ne succombent jamais et ne commettent aucun péché. Volontairement, non, et le Seigneur doit leur accorder pour cela une aide toute particulière. Je parle de péchés véniels, car, autant qu'elles puissent le déceler, elles sont affranchies des mortels ; ce n'est toutefois pas une certitude, le moindre de leurs tourments n'est pas de se demander si elles n'en ont pas commis qu'elles ignorent. Un autre de leurs tourments, ce sont les âmes qui se perdent ; bien qu'elles aient en quelque sorte grand espoir de ne pas être dans ce cas, quand elles se souviennent de certains personnages dont il est dit dans l'Écriture qu'ils semblaient favorisés de Dieu, tel un Salomon, qui eut des rapports si étroits avec Sa Majesté, elles ne peuvent manquer d'avoir des craintes, comme je l'ai dit. Que celle d'entre vous qui serait le plus sure d'elle soit la plus craintive ; car Heureux l'homme qui craint Dieu dit David (Ps 61,1). Plaise à Sa Majesté de nous garder toujours ; la plus grande assurance que nous pussions avoir est de toujours supplier Dieu de ne pas nous permettre de l'offenser. Qu'il soit loué à jamais. Amen.

4 Il sera bon, mes soeurs, de vous dire dans quel but le Seigneur accorde tant de faveurs en ce monde. Les effets ont du vous le faire comprendre, si vous avez été attentives, mais je veux toutefois vous en reparler ici, pour qu'aucune d'entre vous n'imagine qu'il ne cherche qu'à choyer ces âmes, ce serait une grave erreur ; Sa Majesté ne peut nous accorder une plus grande faveur que de nous faire vivre dans l'imitation de la vie de son Fils tant
aimé ; j'ai donc la certitude que ces faveurs tendent à fortifier notre faiblesse, comme je l'ai parfois dit ici, afin que nous sachions, à son exemple, beaucoup souffrir.

5 Nous avons toujours vu ceux qui ont vécu le plus près du Christ Notre-Seigneur subir les plus grandes épreuves. Considérons celles de sa glorieuse Mère et des glorieux Apôtres. Par quel moyen supposez-vous que saint Paul ait pu supporter ses immenses épreuves ? Nous pouvons juger d'après lui des effets des vraies visions et de la contemplation quand elles émanent de Notre-Seigneur et qu'il ne s'agit pas de nos imaginations ou d'une tromperie du démon. Est-il allé se cacher, d'aventure pour jouir de ces délices, sans s'occuper de rien d'autre ? Vous le voyez, jamais il n'eut de répit le jour, à notre connaissance ; et il ne dut pas non plus en avoir la nuit, puisqu'il l'employait à gagner de quoi manger (1Th 2,9). J'aime beaucoup saint Pierre, qui, lorsque Notre-Seigneur lui apparut alors qu'il s'enfuyait de prison lui dit qu'il allait à Rome pour être crucifié à nouveau. Jamais nous ne célébrons la fête où ce fait est conté sans que ce me soit un réconfort tout particulier. Qu'en fut-il de saint Pierre après cette faveur du Seigneur, ou que fit-il ? Marcher immédiatement à la mort ; et qu'il trouve quelqu'un pour la lui donner ne fut pas la moindre des miséricordes du Seigneur.

6 Ô mes soeurs, quel oubli de son repos, quel mépris de son honneur, quel éloignement de toute recherche d'estime, chez l'âme qu'habite si particulièrement le Seigneur ! Comme elle vit beaucoup avec Lui, il est juste qu'elle ne pense guère à elle-même ; sa mémoire s'emploie toute à chercher le meilleur moyen de le contenter, que faire dans ce but, et comment lui montrer son amour. Tel est le but de l'oraison, mes filles ; voilà à quoi sert ce mariage spirituel : donner toujours naissance à des oeuvres, des oeuvres.

7 C'est à cela qu'on reconnaît vraiment que cette faveur est octroyée par Dieu, comme je vous l'ai déjà dit ; car il ne m'est guère utile de vivre très recueillie dans la solitude, d'agir avec Notre-Seigneur, de proposer et promettre de réaliser des merveilles à son service si, aussitôt sortie de là, à la moindre occasion, je fais tout le contraire. En disant que ça n'est guère utile, je me suis mal exprimée, car tout le temps qu'on passe avec Dieu est fort utile, et ces résolutions, même si nous sommes ensuite trop faibles pour les accomplir, Sa Majesté nous donnera un jour ou l'autre le moyen de les respecter, même malgré nous, comme c'est souvent le cas ; car lorsque le Seigneur voit qu'une âme est fort lâche, il lui impose une très lourde épreuve, contre sa volonté, mais dont elle tire grand avantage ; par la suite, l'âme qui a compris cela perd toute crainte de s'offrir à Lui plus généreusement. J'ai voulu dire que c'est peu de chose, en comparaison de ce qu'on obtient quand les oeuvres sont conformes aux actes et aux paroles ; et celle qui n'y parviendrait pas d'un seul coup doit chercher à y arriver peu à peu. Qu'elle travaille à fléchir sa volonté, si elle veut que l'oraison lui soit profitable ; de nombreuses occasions de le faire ne lui manqueront pas, dans le petit recoin où vous vivez.

8 Considérez que c'est beaucoup plus important que je ne saurais dire. Fixez votre regard sur le Crucifix, et tout vous semblera facile. Alors que Sa Majesté nous a manifesté son amour par tant d'actes et d'épouvantables tourments, comment voulez-vous ne le satisfaire qu'avec des mots ? Être un vrai spirituel, savez- vous ce que cela signifie ? C'est se faire les esclaves de Dieu ; ceux-là sont marqués, au fer, du signe de la croix, car ils lui ont déjà aliéné leur liberté pour qu'il puisse les vendre comme esclaves à tout le monde, comme il le fut lui-même ; il ne leur fait ainsi nulle injure, mais une grande faveur. Que ceux qui ne se résoudraient pas à cela n'aient crainte, ils ne feront pas de grands progrès, car, comme je l'ai dit, l'humilité est le fondement de tout cet édifice ; le Seigneur ne voudra pas les élever très haut, si elle n'est pas très sincère ; cela, pour votre bien, afin de leur éviter de s'effondrer. Donc, mes soeurs, pour que cet édifice ait de bonnes fondations, tâchez d'être la plus petite de toutes, l'esclave de toutes vos soeurs, cherchez comment et en quoi vous pouvez leur être agréable et les servir ; ce que vous ferez ainsi, vous le ferez pour vous plus que pour elles, car vous poserez des pierres si solides que votre château ne pourra s'écrouler.

9 Je répète qu'il faut pour cela que vos fondations ne portent pas seulement sur la prière et la contemplation, car si vous ne recherchez pas les vertus, si vous ne vous exercez pas à les pratiquer, vous ne serez jamais que des naines ; et même plaise à Dieu qu'il ne s'agisse que de ne pas grandir, vous savez que celui qui ne croît pas décroît ; et j'estime impossible que l'amour là où il est, se contente d'être toujours le même.

10 Il vous semblera que je parle à ceux qui, ayant débuté, peuvent désormais se reposer. Je vous ai déjà dit que le repos intérieur dont jouissent ces âmes aboutit à leur retirer en partie leur repos extérieur, et à leur faire désirer de n'en avoir aucun. A quoi tendent, selon vous, ces inspirations dont j'ai parlé, ou pour mieux dire, ces aspirations, ces messages que l'âme envoie du centre intérieur aux gens du sommet du château et aux demeures situées à l'extérieur de celle où elle se trouve ? Sont-ce des invitations à se coucher pour dormir ? Non, non, non ; pour que les puissances, les sens, et tout ce qui est corporel ne restent pas oisifs, elle leur fait bien plus rudement la guerre qu'elle ne la leur a jamais faite quand elle souffrait avec eux ; car alors elle ne comprenait pas le si grand bienfait que sont les épreuves dont Dieu s'est servi, d'aventure, pour l'amener où elle est, et la compagnie qu'elle trouve ici lui donne plus de force qu'elle n'en a jamais eu. David dit que nous serons saints avec les saints (Ps 17,26), nous ne pouvons donc pas en douter : lorsque l'âme ne fait plus qu'une avec Celui qui est fort par l'union si souveraine de l'esprit avec l'esprit, la force est contagieuse, et nous verrons ainsi celle dont les saints ont fait preuve pour souffrir et mourir.

11 Il est absolument vrai que l'âme communique la contagion de cette force à tous ceux qui sont dans le château et au corps lui-même, qu'elle semble souvent ignorer ; sa vigueur, soutenue par le vin qu'elle boit dans cette cave où son Époux l'a amenée et d'où il ne la laisse pas sortir, retentit sur le faible corps, comme ici-bas la nourriture qu'on met dans l'estomac donne des forces à la tête et à tout le corps. Le corps est donc bien infortuné, tant qu'il vit : il a beau faire, la force intérieure surpasse de beaucoup la sienne, l'âme lui fait la guerre et estime que ça n'est rien. De là, sans doute, les grandes pénitences auxquelles se sont livrés de nombreux saints, en particulier la glorieuse Madeleine, qui avait été élevée dans un tel bien-être ; et la faim de l'honneur de Dieu qu'éprouva notre Père Élie (1R 19,10), celle que saint Dominique, saint François, ont eue d'inciter les âmes à le louer ! Je vous le dis, oublieux d'eux-mêmes, ils n'ont guère du s'épargner.

12 Voilà, mes soeurs, ce que je veux que nous tâchions d'atteindre ; et pas pour jouir, mais pour servir, désirons ces forces, et occupons-nous, par l'oraison, de les obtenir. Ne cherchons pas à suivre un chemin non frayé, nous nous y perdrions au meilleur moment, et il serait inouï de croire obtenir ces faveurs de Dieu sur une voie autre que celle qu'il a suivie, et qu'ont parcourue tous ses saints ; que cela ne nous passe pas par l'esprit ; croyez-moi, Marthe et Marie doivent offrir ensemble l'hospitalité au Seigneur, le retenir toujours auprès d'elles, et ne pas lui faire mauvais accueil en ne lui donnant pas à manger. Comment Marie, toujours assise à ses pieds, le nourrirait-elle, si sa soeur ne l'aidait point ? Sa nourriture, c'est l'effort que nous faisons de rapprocher les âmes de Lui par tous les moyens possibles, pour qu'elles se sauvent et ne cessent de le louer.

13 Vous allez me dire deux choses : d'abord, Il a dit que Marie a choisi la meilleure part (Lc 10,42). Mais elle avait déjà rempli l'office de Marthe et choyé le Seigneur en lui lavant les pieds, en les essuyant de ses cheveux (Lc 7,37-38). Pensez-vous qu'une dame comme elle ne fut guère mortifiée d'aller par les rues, peut-être même seule, car son ardeur était telle qu'elle ne savait ce qu'elle faisait d'entrer là où jamais elle n'était entrée, d'être ensuite en butte aux médisances du pharisien, suivies de bien d'autres dont elle eut a souffrir ? Voir dans la ville une femme comme elle manifester un tel changement, aux yeux, comme nous le savons, de si méchantes gens qui haïssaient le Seigneur à tel point qu'il leur suffisait de voir qu'elle était liée d'amitié avec Lui pour qu'ils évoquent la vie qu'elle avait menée, et disent qu'elle voulait maintenant faire la sainte ; car il est clair qu'elle changea immédiatement ses vêtements et tout le reste. Il en est bien ainsi de nos jours, à propos de personnes qui ont moins de renom : que put-il en être alors ? Je vous le dis, mes soeurs, la meilleure part venait après beaucoup d'épreuves et de mortifications ; voir qu'on haïssait son Maître fut déjà pour elle une épreuve intolérable. Et que n'a-t-elle souffert lors de la mort du Seigneur ? Je crois, à part moi, que si elle n'a pas subi le martyre, c'est que voir mourir le Seigneur fut un martyre pour elle, et les années qu'elle a vécu sans lui furent sans doute aussi un terrible tourment ; on voit donc bien qu'elle n'a pas toujours vécu dans les régals de la contemplation, aux pieds du Seigneur.

14 Vous direz encore que vous ne pouvez pas, faute de moyen, rapprocher des âmes du Seigneur ; vous le feriez de grand coeur, mais sans pouvoir ni enseigner, ni prêcher comme les Apôtres, vous ne savez comment vous y prendre. J'ai répondu plusieurs fois par écrit à cette question, et peut-être même dans ce Château (Le Chemin de la Perfection, chap 1 et 3) ; Pensées, chap. 2 et 7). Toutefois je ne manquerai pas de le marquer ici, car vu le désir que vous insuffle le Seigneur, je crois que cela vous préoccupe. Je vous ai d'ailleurs dit que le démon, parfois, nous inspire de grands désirs qui nous empêchent de mettre en oeuvre ce qui est à portée de notre main pour servir Notre-Seigneur dans les choses possibles, et que nous nous contentions d'avoir désiré faire l'impossible. Sans parler de l'aide que vous apportez avec l'oraison, ne cherchez pas à être utiles au monde entier, mais a celles qui vivent en votre compagnie ; votre action, ainsi, sera plus efficace, et c'est à leur égard que vous avez le plus d'obligations. Pensez-vous n'avoir guère à gagner si, du fait de votre grande humilité ainsi que de votre mortification, serviables envers toutes vos soeurs, débordantes d'une charité jointe à un amour du Seigneur tel que ce feu les embrase toutes, vous les tenez constamment en éveil par tout cela et vos autres vertus ? Ainsi, vous servirez le Seigneur non seulement abondamment, mais d'une manière qui lui sera très agréable, c'est dans vos moyens, et ce que vous accomplirez ainsi montrera à Sa Majesté que vous pourriez faire beaucoup plus ; il vous récompensera donc autant que si vous lui gagniez beaucoup d'âmes.

15 Vous direz que ce n'est convertir personne, puisque toutes vos soeurs sont excellentes. De quoi vous mêlez-vous ? Leurs louanges seront d'autant plus agréables au Seigneur qu'elles sont meilleures, et leurs prières pour le prochain d'autant plus profitables. Enfin, mes soeurs, voici ma conclusion : ne construisons pas de tour sans fondement, car le Seigneur considère moins la grandeur des oeuvres que l'amour avec lequel on les fait ; et si nous faisons ce que nous pouvons, Sa Majesté nous aidera à faire chaque jour davantage si nous ne nous lassons pas bientôt ; le peu de temps que dure cette vie, et elle sera peut-être plus brève que chacune de nous ne l'imagine, offrons intérieurement et extérieurement au Seigneur le sacrifice qui est à notre portée, Sa Majesté l'unira à celui qu'Elle offrit pour nous au Père sur la croix, lui conférant ainsi la valeur que mérite notre amour, même si nos oeuvres sont petites.

16 Plaise à Sa Majesté, mes soeurs et mes filles, de nous réunir toutes là où nous le louerons à jamais, et qu'Elle m'accorde la grâce d'accomplir un peu de ce que je vous recommande, par les mérites de son Fils, qui vit et règne à jamais, amen ; car je vous le dis, ma confusion est grande, je vous demande donc, par ce même Seigneur, de ne pas oublier dans vos prières cette pauvre misérable.

JHS

1 Lorsque j'ai du commencer à écrire ce qui précède, je fus bien contrariée, comme je l'ai dit au début ; mais depuis que j'ai terminé, ma joie est vive, et je tiens pour bien employée ma peine, qui, d'ailleurs, je le confesse, fut fort légère. Considérant l'étroite clôture dans laquelle vous vivez, et vos rares distractions, mes soeurs, cela joint au fait que vous n'êtes pas assez largement logées dans certains monastères, vous trouverez, je le crois, de la consolation, à vous délecter dans ce château intérieur ; là, sans autorisation des supérieures, vous pouvez entrer et vous promener à n'importe quelle heure.

2 Il est vrai que vous ne pouvez pénétrer dans toutes les Demeures par vos propres forces, si grandes qu'elles vous paraissent, à moins que le Seigneur du château lui-même ne vous y installe. C'est pourquoi je vous recommande de ne pas insister si vous trouvez la moindre résistance : ce serait tellement le mécontenter que jamais il ne vous laisserait y pénétrer. Il aime beaucoup l'humilité. Si vous vous jugez même incapables de mériter de pénétrer dans les troisièmes Demeures, vous obtiendrez de Lui d'atteindre les cinquièmes beaucoup plus promptement ; et de là, vous pourrez le servir de telle façon que vous y retournerez souvent, et qu'il vous introduira dans la Demeure même qu'il se réserve, à Lui, pour n'en jamais plus sortir, sauf à l'appel de la Prieure, à qui ce grand Seigneur veut que vous obéissiez comme à lui-même. Aussi souvent que vous vous absentiez, vous trouverez la porte ouverte au retour. Et une fois habituée à jouir de ce château, vous trouverez votre repos en toutes choses, si pénibles soient-elles, du seul fait de votre espoir d'y revenir, sachant que nul ne peut vous en empêcher.

3 Bien que je ne parle que de sept Demeures, elles sont nombreuses dans chacune d'elles, en bas, en haut, sur les côtés, avec de beaux jardins, des fontaines, et des choses si délicieuses que vous souhaiterez vous anéantir dans la louange du grand Dieu qui a créé ce château à son image et ressemblance. Si vous trouvez quelque chose de bien dans ces nouvelles de Dieu que, par ordre, je vous ai données, croyez vraiment que Sa Majesté les a dites pour votre joie ; ce que vous jugerez mal dit est de moi.

4 Dans mon grand désir de contribuer un peu à vous aider à servir mon Dieu et mon Seigneur, je vous demande, chaque fois que vous lirez ceci, de beaucoup louer Sa Majesté en mon nom, de lui demander l'exaltation de son Église, et la lumière pour les luthériens ; quant à moi, qu'Elle me pardonne mes péchés et me sorte du purgatoire ; j'y serai peut-être, par la miséricorde de Dieu, quand on vous donnera à lire cet écrit, si on estime bon de le faire après que de doctes hommes l'auront examiné. Si J'ai erré en certaines choses, ce sera faute d'avoir compris, puisque je me soumets en toute chose à ce qu'enseigne la sainte Église Catholique Romaine, en qui je vis, et je proteste, et je promets de vivre et mourir. Que Dieu Notre-Seigneur soit à jamais loué et béni. Amen. Amen.

5 Cet écrit fut achevé dans le Monastère de Saint Joseph d'Avila, la même année, vigile de la Saint-André, à la gloire de Dieu, qui vit et règne à jamais. Amen.

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