Poèmes extraits du Journal de Marthe Robin
(Troisième cahier)
« Le dernier sourire de sainte Thérèse »
« Pure comme les anges qui entourent sa couche,
La sainte va mourir... et va mourir d'amour.
Un ineffable sourire a paru sur sa bouche,
Thérèse va être emportée au bienheureux séjour.
Elle souffre ! oh combien !... mais la sainte allégresse
Fait tressaillir son cœur par l'amour consumé.
Elle sait que l'heure approche, la charité la presse ;
Elle va le voir enfin ! Jésus, son bien-aimé !
Jaloux de sa beauté, le Ciel nous la réclame.
Un dernier trait de feu va l'unir à Jésus.
Elle sent passer en elle la ravissante flamme
– Le voici consommé, son désir éperdu.
Sur un ordre d'en-haut, les célestes phalanges
S'empressent autour d'elle dans une joie extrême.
Elle voit leurs ailes d'or, elle entend leurs louanges,
Dans un souffle, elle murmure : ô Jésus, je t'aime.
Qui saura nous redire le langage sublime
Des anges, ravis, l'emportant dans les Cieux ?
L'insondable mystère reste un profond abîme.
– Ses vertus en ce jour se révèlent à nos yeux.
Elle ne parcourra plus, semant des sacrifices,
Les paisibles allées du monial jardin.
Ô promesses d'amour ! Ô joyeuses délices !
Elle apparaît bientôt, des roses dans la main.
Partout on l'implore, partout on la contemple,
Elle se montre si bonne en ses gracieux attraits !
On la pare au logis, comme dans un beau temple.
Son cœur répand sur tous des grâces et des bienfaits.
Près du divin Agneau tu règnes, radieuse,
Epouse aimée de Jésus, au séjour des mortels.
De ta splendeur, l'Eglise est fière et glorieuse,
Et t'élève avec art de magnifiques autels.
Heureuse élue du Ciel, notre douce espérance ;
Garde en nos cœurs la foi, la confiance et l'amour.
Fais donc aimer à tous Dieu et puis la France
Nous t'en supplions, ô Thérèse, en ce jour ! »
« ^ 30 septembre 1931 (mercredi) »
Chambre de la Vénérable Marthe Robin
« Sainte Thérèse, daigne sourire »
« Refrain »
« Au Ciel elle est montée, emportée par les anges,
Parée d'innocence, de grâces et de faveurs.
Honorons ses vertus, célébrons ses louanges,
Sur nous, sur nous, elle jettera des fleurs. »
« 1er couplet »
« L'on dit partout que le Très Saint-Père
Confie ses œuvres à son puissant secours,
Près du Très-Haut, elle est sa messagère,
Son cœur, sur elle, repose avec amour. »
« 2ème »
« Gloire à Jésus ! Dans son blanc sanctuaire
Les âmes y trouvent l'espérance et la paix.
C'est la réponse qu'elle fait à leur prière,
C'est Dieu, par elle, nous comblant de bienfaits. »
« 3ème »
« Les yeux fixés sur ta très sainte image
Je prie heureuse, devant toi prosternée,
Garde en mon cœur une paix sans nuage
De tes doux feux je me sens tout embrasée. »
« 4ème »
« Ô Bienheureuse ! Quelle magnificence !
Quelle auréole pare ton front radieux !
Ce jour fait naître en mon cœur l'espérance
Bientôt, ma Sœur, combleras-tu mes vœux ? »
« 5ème »
« Protège-nous dans nos sombres vallées,
Vois nos angoisses, écoute nos douleurs.
Reviens sourire à tes sœurs exilées,
Reviens, Thérèse, viens, rends heureux nos cœurs. »
« 6ème »
« En effeuillant sur nous la blanche rose,
Ton vœu suprême est plus immense encor’
C'est qu'en Dieu seul chaque âme se repose
En son amour par un mystique essor. »
« ^ 3 octobre 1931 (samedi) »
Prières et écrits de Marthe Louise ROBIN
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