Dominus pascit me, et nihil mihi deerit. Le Seigneur est mon berger : je ne manquerai de rien. The Lord is my shepherd; I shall not want. El Señor es mi pastor, nada me falta. L'Eterno è il mio pastore, nulla mi mancherà. O Senhor é o meu pastor; de nada terei falta. Der Herr ist mein Hirte; mir wird nichts mangeln. Господь - Пастырь мой; я ни в чем не буду нуждаться. اللهُ راعِيَّ، فلَنْ يَنقُصَنِي شَيءٌ (Ps 23,1)
Meritxell de la montagne, apprenez-nous à admirer.
Meritxell des neiges, apprenez-nous à ne pas mentir, à ne pas nous mentir.
Meritxell de l'églantier, apprenez-nous la joie de donner, de nous donner.
Meritxell des narcisses des poètes*, apprenez-nous la douceur de la vie.
Meritxell du ciel pur et du soleil resplendissant, apprenez-nous la Lumière.
Meritxell, voisine des prés et des maisons de campagne, apprenez-nous la simplicité.
Meritxell de la souffrance, apprenez-nous à prier.
Meritxell des enfants, apprenez-nous à sourire.
Meritxell de la paix, apprenez-nous la solidarité.
Meritxell, Mère des Andorrans, apprenez-nous l'unité.
Meritxell, Mère de Dieu, apprenez-nous à aimer.
N.B. :Prière écrite par le Père Ramon Rossell i Serra (« Mossèn Ramon ‘’de Canillo’’»), né le 19 octobre 1939 à Bellcaire d’Urgell, ordonné en 1963, Prêtre de la paroisse de Canillo ; Recteur du Sanctuaire de Meritxell depuis 1966, initiateur en 1976 de l’œuvre AINA (‘’Casa de Colònies’’), principalement axée sur des activités d’éducation et de loisirs pour les jeunes d’Andorre et de la région. À 82 ans, il est toujours actif.
* Narcisses des poètes (‘’Narcissus poeticus’’, « grandalles » en catalan). Cette narcisse est la fleur nationale de la Principauté d’Andorre.
''Iesum a Nazareth, quomodo unxit eum Deus Spiritu Sancto et virtute, qui pertransivit benefaciendo et sanando omnes oppressos a Diabolo, quoniam Deus erat cum illo.''
"vous savez comment Dieu a oint du Saint Esprit et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l'empire du diable, car Dieu était avec lui."
"U hebt vast wel gehoord van Jezus van Nazareth, de man aan wie God de Heilige Geest en grote kracht gaf. Hij trok het land door en deed heel veel goeds. Hij genas alle mensen die in de macht van de duivel leefden, want God was met Hem."
"How God anointed Jesus of Nazareth with the Holy Ghost and with power: who went about doing good, and healing all that were oppressed of the devil; for God was with him."
Dieu Tout-Puissant et Miséricordieux, qui avez rempli Votre fidèle serviteur, le Père Paul de Moll, Prêtre et moine, d’une Foi vivante dans le signe salvifique de la Sainte Croix, et d’une confiance sans bornes dans l’intercession du Patriarche Saint-Benoît, dont il a distribué la médaille à d’innombrables âmes dans le besoin ; daignez, nous Vous en supplions, manifester dans notre vie quotidienne que Vous entendez encore ses prières en nous accordant les faveurs que nous implorons de Vous (formuler vos prières), et en glorifiant, pour la joie de Votre Église sur cette terre, Votre humble moine, que Vous avez appelé à Vous louer éternellement avec les Anges et les Saints dans le Ciel. Amen.
Notre Père, Je Vous salue Marie, Gloire au Père.
Il est recommandé de porter une médaille bénite de Saint-Benoît en faisant la neuvaine au Père Paul de Moll, et de promettre la distribution gratuite de médailles bénites de Saint-Benoît comme action de grâce pour les faveurs reçues.
Prière et commentaire traduits de l’anglais par Patrick ROBLES, à Montbéliard le jeudi 2 septembre 2021.
Almighty and merciful God, who didst fill Thy faithful servant, the Priest and Monk, Father Paul of Moll, with a living faith in the saving sign of the Holy Cross and a boundless confidence in the intercession of the Patriarch Saint Benedict, whose medal he distributed to countless souls in need: deign, we beseech Thee, to manifest in our day that Thou hearest still his prayers by granting us the favours that we implore (formulate your petitions) and by glorifying for the joy of Thy Church on earth this humble monk whom Thou hast called to praise Thee eternally with the Angels and Saints in heaven. Amen.
Our Father – Hail Mary – Glory be
It is recommended that one wear a blessed Medal of Saint Benedict while making the Novena to Father Paul of Moll, and to promise the gratuitous distribution of some blessed Medals of Saint Benedict in thanksgiving for the favour received.
Avant-propos : Tous les textes de cet article et certaines photos (la photo du Père Jobic se trouve dans le tome II, p. 6) sont tirés du livre manuscrit du Père Joseph-Marie Jacq (1922-1991), le « Père Jobic(k) », « Petit Joseph » en breton, un « fascicule » inédit (et donc jamais publié) de 333 pages, achevé le jour de la Saint-Joseph, le 19 mars 1988 (p. 327) , et intitulé :
né le 27 mars 1906 à Kerveur-en-Plogoff (Finistère)
morte le 2 mai 1968 à Kerveur-en-Plogoff
sur son prie-Dieu aux pieds de la "Mère Abbesse" et de l'Enfant-Jésus
Monastère des Bénédictines du Saint-Sacrement
16, rue Tournefort - Paris 5e
photo p. 33
Hymne à la petite Olive,
l’amante de Jésus
Comme le Lys parmi les épines,
ainsi la petite Olive
parmi les filles d’Ève.
Tu es toute belle, ô Marick*,
et, hormis la tache originelle,
il n’y eut point de souillure en toi.
Tu es la Gloire de l’Église,
la Joie de la France,
l’Honneur de la Bretagne.
Tu es l’Amie de Jésus,
la Confidente de Son Cœur,
l’Apôtre du Christ-Roi,
Prince de la Paix,
Maître des Nations
et l’Avocate des pécheurs.
Ô Marick,
Ô petite Olive,
Ô Fleur de France,
épanouie au Jardin de Bretagne,
Vierge innocente et pure,
Douce petite Colombe,
Victime immolée,
Aie pitié de nous !
Tu as conservé tout l’éclat
de Ton Innocence Baptismale ;
Ô Lys bien-aimé,
Ouvre-nous l’entrée du Ciel !
Ô Heureuse Oliva**,
Petite Épouse bien-aimée de Jésus,
Enfant très chérie de Maman-Marie,
reçois les éloges
que la piété donne à tes vertus !
Puissent nos cœurs, nos esprits et nos corps
devenir purs par ton intercession !
Nos vœux et nos prières te le demandent.
Que ton sourire et ton Innocence enfantine
nous obtiennent Grâce
pour l’Éternité !
Ô Pure Marick !
Ô Douce Oliva !
Ô Aimable Lys de France !
Priez pour la France,
Sauvez la France !
« De ‘’Jobic’’ à ‘’Marick’’. »
(p. 277)
* « Marick », ‘’Petite Marie’’ en breton.
Dans cette strophe, il est fait allusion au « Tota pulchra es ».
** Oliva, sans doute en référence à l’un des attributs de la petite Olive que Jésus lui révélait en latin : « Sancta Oliva Galliaæ », ‘’Sainte Olive de France’’ (de(s) Gaule(s)).
Avec un cœur passionné et débordant de miséricorde, il s’efforçait de conduire chacun par le chemin de la confiance et de l’amour et ceux qui se sont approchés de lui ont pu goûter l’abondance de Ta tendre Miséricorde.
Son amour du Christ et de Marie Sa mère, son service ecclésial au sein de l’Ordre des Capucins et son charisme d’apôtre de l’Ordre Franciscain Séculier ont fait de lui un modèle pour notre temps.
Si telle est Ta Volonté, permets que l’Église reconnaisse sa sainteté. Accorde-nous cette faveur et cette grâce (la formuler ici) que nous Te demandons par son intercession.
Prière à Julienne-Marie Lavrilioux, Mère Saint-Pascal
Nous te rendons grâce, Seigneur, Père très bon et riche en miséricorde, parce que tu as choisi Julienne Marie Lavrilioux, Mère Saint Pascal, Fondatrice de la Congrégation des Sœurs de l’Ange Gardien, pour réaliser la mission d’être et de porter la Bonne Nouvelle du Royaume.
Avec simplicité évangélique, confiance et pomptitude, elle a toujours voulu faire ta volonté et être témoin de ta présence, comme un ange visible.
Aide-nous à suivre son exemple de foi et d’espérance, de charité et d’abandon à la divine Providence.
Par son intercession, accorde-nous la grâce que nous te demandons aujourd’hui….., en toute humilité et confiance.
Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, toi qui relèves les humbles et te complais dans l’homme pauvre et simple, regarde ton serviteur, le Bienheureux Louis Antoine Ormières, prêtre, lui qui mit sa vie au service des plus petits, comme un Ange Gardien, pour former de vrais disciples du Christ.
Sois attentif aux besoins que nous te présentons en ce jour par son intercession……
Donne-nous la grâce de toujours te servir dans les autres et hâte le jour de sa canonisation pour la plus grande Gloire de ton Nom.
Amen.
Pour toutes informations ou grâces reçues, merci de contacter :
Traduit de l’espagnol par Patrick ROBLES, à Montbéliard le 21 décembre 2020.
Prière des Sœurs de l'Ange Gardien
Nous nous tournons vers Toi, ô Père de bonté, pour te demander Ta grâce et Ta protection. Nous en avons besoin, toujours et à chaque instant, en particulier quand arrivent les pluies, soufflent la tempête et les vents, afin que Ta maison demeure ferme sur le roc.
Puissions-nous, nous, Tes filles, savoir sculpter le roc et bâtir la maison, sur les fondations de Ta Parole, comme le fit notre fondateur, le bienheureux Louis-Antoine Ormières, animé par Ton Esprit.
Nous te le demandons par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.
Traduit de l’espagnol par Patrick ROBLES, à Montbéliard le 22 décembre 2020.
Fondation de la Congrégation
Le Père Gabriel Deshayes, fondateur des Sœurs de l'Instruction Chrétienne de Saint-Gildas-des-Bois, fut le co-fondateur, avec le Père Louis Ormières, des Sœurs de l'Ange Gardien.
En 1839, le Père Louis Ormières, vicaire à Quillan, près de Montauban, sollicita des frères enseignants et des sœurs auprès de l'abbé Deshayes qui ne put répondre positivement.
Cependant, il consentit à détacher de Saint-Gildas, trois religieuses dont Sœur Saint-Pascal Lavrilioux qu'il nomma supérieure.
Il les conduisit lui-même au Père Ormières, non sans s'arrêter dans les Maisons des Filles de la Sagesse situées sur sa route.
Les trois religieuses seront à l'origine des Sœurs de l'Ange Gardien, totalement indépendantes des Sœurs de Saint-Gildas.
Elles sont particulièrement présentes en Espagne et en Amérique du Sud.
Oración pidiendo la Canonización
del Beato Luis Ormières
Dios Padre, Dios Hijo, Dios Espíritu Santo, que enalteces a los humildes y te complaces en los sencillos y en los pobres, mira a Tu siervo:
El beato, Luis Ormières, sacerdote, entregó su vida a los más pequeños como ángel de la guarda, para formar verdaderos discípulos de Cristo.
Atiende a las necesidades que hoy te presentamos por su intercesión…
Danos la gracia de servir a los demás y acelera su proceso de canonización para gloria de Tu nombre. Amén.
Nos dirigimos a ti, Padre Bueno, pidiendo tu gracia y tu protección. La necesitamos siempre y en todo momento, en especial, cuando lleguen las lluvias, soplen la tempestad y los vientos, para que tu casa permanezca firme sobre la roca.
Que nosotras, tus hijas, sepamos tallar la roca y edificar la casa, sobre los cimientos de tu Palabra, como lo hizo nuestro fundador, el beato Luis Ormières, movido por tu Espíritu.
Te lo pedimos por Jesucristo, Nuestro Señor. Amén.
Nous allons vous raconter, mettre en ordre, comment, il y a peu, la Parfaite Vierge Marie et Sainte Mère de Dieu, notre Reine, à qui on a donné le nom de GUADALUPE, est apparue miraculeusement là-bas, sur le Tepeyac.
Elle s'est montrée en premier lieu à un indien, du nom de Juan Diego ; puis plus tard sa précieuse Image s'est révélée devant le nouvel évêque, Don Fray Juan de Zumárraga(……)
1. Dix ans après la conquête de la ville de Mexico, alors que l'on avait enfin déposé les flèches, les boucliers, et que la paix régnait, partout entre les peuples,
2. Et que de même, la foi et la connaissance de Celui par qui tout vit : Le Vrai Dieu, avait jailli, déjà verdoyait et ouvrait sa corolle.
3. Donc à cette époque, en l´an 1531, au début du mois de décembre, un indigène, un pauvre homme du peuple,
4. Qui s'appelait Juan Diego, d'après ce que l´on dit, voisin de Cuauhtitlan,
5. Mais quant aux choses de Dieu, en tout dépendant de Tlatilolco.
6. Marchait en pensant à Dieu et à ce qu'il devait faire. C'était un samedi, très tôt le matin.
7- En arrivant près de la petite montagne appelée Tepeyac, le jour pointait déjà.
8. Il entendit chanter là-haut sur la colline, comme un chant provenant de multiples oiseaux de grand prix ; et quand ils s'arrêtaient de chanter, il semblait que la colline elle-même leur répondait avec des chants incroyablement doux, captivants, surpassant le chant du coyoltototl ou celui du tzinitzcan ou celui d´autres oiseaux de grande classe.
9. Juan Diego s'arrêta pour regarder autour de lui. Il se demanda : "par quel hasard serais-je digne, mériterais-je d'écouter ce que j'entends ? Ne serais-je pas en train de rêver ? Est-ce que je le vis comme entre deux rêves ?
10. Où suis-je ? Où est-ce que je me trouve ? Serais-je pas par hasard en cet endroit dont nous parlèrent nos ancêtres, nos grands-parents : la terre des fleurs, la terre du maïs, de notre chair, de notre substance, ou peut-être en la terre céleste ?"
11. Et il regarda là-haut, en direction du sommet de la petite montagne, d'où provenait ce précieux chant céleste.
12. Quand le chant s'arrêta tout d´un coup, quand il ne l´entendit plus, alors il entendit qu'on l'appelait depuis le sommet de la colline, et qu'on lui disait : "Juanito, JUAN DIEGUITO".
13. Aussitôt, il osa aller là où on l'appelait ; pas la moindre inquiétude n'agitait son coeur, rien ne l'altérait, bien au contraire, il se sentait extrêmement gai et content, et il grimpa ainsi la petite montagne pour découvrir d'où on l'appelait.
14. En arrivant au sommet de la colline, il vit une Jeune Fille qui se tenait là debout,
15. Elle l'appela pour qu'il se rapproche d'Elle.
16. Quand il arriva près d'Elle, il admira avec émerveillement combien sa grandeur parfaite surpassait de loin tout ce qu'il y avait de plus beau :
17. Son vêtement brillait comme le soleil, comme s'il le réverbérait,
18. la pierre, le rocher sur lequel Elle se tenait, semblait lancer des éclairs ;
19. Et quant à Elle, son éclat ressemblait à celui des pierres précieuses, semblable à celui d´un bracelet (ce qu’il y a de plus beau).
20. La terre brillait avec la même splendeur que celle d'un arc-en-ciel irradiant dans la brume.
21. Les arbustes, les cactus et autres petites herbes qui poussent dans ce coin, ressemblaient à des émeraudes. Leur feuillage se voyait pareil à des turquoises. Leurs troncs, leurs épines, brillaient comme de l'or.
22. En sa présence, il se prosterna. Il écouta son souffle, sa parole, qui était au plus haut point glorifiant, extrêmement affable, comme celui de quelqu'un qui l'attirait, et l'estimait beaucoup.
23. Elle lui dit : "ECOUTE, MON FILS, LE PLUS PETIT, JUANITO, OÙ VAS-TU ?"
24. Il lui dit : "Ma Dame, ma reine, ma petite jeune fille, je vais aller à ta petite maison, à Mexico Tlatilolco, pour y apprendre les choses de Dieu que l'on nous donne là-bas, que nous enseignent ceux qui sont les images de Notre Seigneur : nos prêtres."
25. Et tout de suite, dans ce dialogue qu´Elle a avec lui, Elle lui révèle sa volonté précieuse ;
26. Elle lui dit : "SACHE-LE BIEN, ACCUEILLE-LE COMME VERITE, MON FILS LE PLUS PETIT, QUE JE SUIS LA PARFAITE, TOUJOURS VIERGE, SAINTE MARIE, MERE DU DIEU VRAIMENT VRAI, PAR QUI TOUT VIT, LE CREATEUR DES PERSONNES, LE PROPRIETAIRE DE CE QUI EST PROCHE ET LOINTAIN, MAITRE DU CIEL, MAITRE DE LA TERRE, ET JE SOUHAITE , JE DESIRE VRAIMENT, QU'ON ELEVE ICI MA PETITE MAISON SACREE ;
27. OU JE LE MONTRERAI ET JE L'EXALTERAI EN LE REVELANT :
28. JE LE DONNERAI A CEUX, A CEUX QUI SONT TOUT MON AMOUR, A CEUX QUI SONT MON REGARD COMPATISSANT, A CEUX QUI SONT MON SOUTIEN, A CEUX QUI SONT MON SALUT ;
29. PARCE QU'EN VERITE, JE M'HONORE D'ETRE POUR VOUS TOUS VOTRE MERE COMPATISSANTE,
30. LA TIENNE ET CELLE DE TOUS LES HOMMES QUI EN CETTE TERRE ETES UN,
31. ET DE TOUTES LES DIVERSES RACES D'HOMMES, CEUX QUI M'AIMENT, CEUX QUI CRIENT VERS MOI, CEUX QUI ME CHERCHENT, CEUX QUI SE CONFIENT EN MOI,
32. PARCE QU'ICI, J'ECOUTERAI LEURS PLEURS, LEUR TRISTESSE, POUR Y REMEDIER, POUR GUERIR TOUTES LEURS DIFFERENTES PEINES, LEURS MISERES, LEURS DOULEURS.
33. ET POUR REALISER CE QUE SOUHAITE MA MISERICORDE COMPATISSANTE, VA AU PALAIS DE L'EVEQUE DE MEXICO, ET TU LUI REVELERAS COMBIEN JE DESIRE QU'EN CE LIEU IL M'OFFRE UNE MAISON, IL ME CONSTRUISE UN TEMPLE DANS LA PLAINE ; TU LUI RACONTERAS TOUT CE QUE TU AS VU ET ADMIRE, ET CE QUE TU AS ECOUTE
34. ET SOIS ASSURE QUE JE T'EN SERAI TRES RECONNAISSANTE ET QUE JE TE LE PAIERAI,
35. QUE POUR CELA, JE T'ENRICHIRAI, JE TE GLORIFIERAI ;
36. TU MERITERAS QUE JE TE RECOMPENSE DE TA FATIGUE, DE TON SERVICE, EN ALLANT SOLLICITER CETTE AFFAIRE AUPRES DE QUI JE T'ENVOIE.
37. TU AS ECOUTE, MON FILS, LE PLUS PETIT, MON ESPRIT, MA PAROLE ; VA ET FAIS TOUT CE QUE TU PEUX."
38. Immédiatement en sa présence, il se prosterna et lui dit :"Ma Dame, Mon enfant, je vais réaliser ton esprit vénérable, ta parole vénérable ; et maintenant, je me sépare de toi, moi ton pauvre petit indien."
39. Et aussitôt, il descendit de la colline pour mettre en oeuvre la mission dont il était chargé ; il prit la route qui l'amenait directement à Mexico.
40. Quand il entra à l'intérieur de la cité, il alla tout droit au palais de l'Evêque, qui venait d'arriver il y a bien peu, c'était le "gouverneur des prêtres" ; son nom : Don Fray Juan de Zumárraga, prêtre de l'ordre de Saint-François.
41. En arrivant, il essaya aussitôt de le voir, suppliant ses serviteurs, ses assistants, pour qu'ils aillent le lui dire ;
42. Après une longue attente, quand le Seigneur Evêque donna l'ordre de le faire entrer, on vint l'appeler.
43. En entrant, il s'agenouilla aussitot devant lui, il se prosterna, et ensuite il lui révéla, il lui transmit le "souffle précieux", la précieuse parole de la Reine du Ciel, son message, et aussi il lui raconta tout ce qu'il avait admiré, tout ce qu'il avait vu et entendu.
44. Et ayant écouté tout son récit, son message, il semble qu'il n´y crut guère,
45. Il lui répondit, en disant :"Mon fils, tu viendras une autre fois, et je t'écouterai avec plus de patience, et j'examinerai, je considérerai la raison pour laquelle tu es venu, ta volonté, ton désir."
46. Il sortit, il était triste parce qu'il n'avait pas pu réaliser tout de suite sa mission.
47. A la fin du jour, il prit le chemin du retour, et se dirigea directement au sommet de la colline.
48. Il eut la joie de revoir la Reine du Ciel : en ce même endroit où Elle lui était apparue la première fois, Elle l´attendait.
49. En la voyant, il se prosterna face contre terre et lui dit :
50. "Ma petite Maîtresse, ma Dame, ma Reine, ma petite fille bien-aimée, ma petite Vierge, je suis allé là où tu m'as envoyé pour accomplir "ton aimable souffle", "ton aimable Parole"; difficilement, je suis entré dans le lieu où habite le "gouverneur des prêtres", je l'ai vu, et je lui ai transmis "ton souffle", "ta Parole" comme tu me l'as demandé.
51. Il m'a reçu aimablement et je l'ai écouté parfaitement, et de la manière dont il m'a répondu, il semblerait qu'il n'ait pas compris, qu'il n´y ait pas cru.
52. Il m'a dit : "tu viendras une autre fois, et avec calme je t'écouterai, et j'examinerai dès le début ce pourquoi tu es venu, ton désir, ta volonté".
53. Et j'ai bien vu, quand il m'a répondu, qu'il pensait que la maison que tu désires qu'ils te fassent ici, je l'avais inventée ou que cela ne venait peut-être pas de tes lèvres.
54. Vraiment, je te supplie, ma Dame, ma Reine, ma petite Vierge, que tu demandes plutôt à un de ces nobles, estimés, qui soit connu, respecté, honoré, et que tu le charges de mener à bien ton "aimable souffle", ton "aimable Parole" pour qu'il soit cru.
55. Parce qu'en vérité, je suis un homme de la campagne, je suis la dernière roue de la charrette, je suis un mulet de charge ; j´ai besoin moi-même d'être conduit, porté sur des épaules, là où tu m'envoies n'est pas un lieu pour moi, ma petite Vierge, ma petite fille bien-aimée, ma Dame, ma Reine ;
56. Excuse-moi s'il te plait : je vais affliger avec peine ton visage et ton coeur ; je vais tomber sous ton courroux, dans ton mépris, ma Dame, ma Maîtresse".
57. La Parfaite Vierge, digne d´honneur et de vénération, lui répondit :
58. "ECOUTE, TOI LE PLUS PETIT DE MES FILS ,CROIS BIEN QUE JE NE MANQUE NI DE SERVITEURS, NI DE MESSAGERS QUI PUISSENT SE CHARGER DE TRANSMETTRE MON SOUFFLE, MA PAROLE, POUR QU'ILS ACCOMPLISSENT MA VOLONTE ;
59. MAIS IL EST ABSOLUMENT NECESSAIRE QUE TOI PERSONNELLEMENT, TU AILLES, QUE TU SUPPLIES, QUE PAR TON INTERCESSION SE REALISE ET SE MENE A BIEN MON DESIR, MA VOLONTE.
60. ET JE TE SUPPLIE GRANDEMENT MON FILS LE PLUS PETIT, ET AVEC RIGUEUR JE TE DONNE L'ORDRE UNE FOIS DE PLUS D'ALLER VOIR L'EVEQUE DEMAIN .
61. FAIS-LUI SAVOIR DE MA PART, FAIS-LUI ENTENDRE MA VOLONTE, MON DESIR, POUR QU'IL REALISE ET FASSE ICI MON TEMPLE, QUE JE LUI DEMANDE.
62. ET DIS-LUI BIEN, DE NOUVEAU, DE QUELLE MANIERE JE T'ENVOIE, MOI, PERSONNELLEMENT, LA TOUJOURS VIERGE SAINTE MARIE, MOI, LA MERE DE DIEU."
63. Juan-Diego, quant à lui, répondit, il lui dit :"Ma Dame, ma Reine, ma petite Vierge, que je n'afflige pas ton vénérable visage, ton coeur bien-aimé ; j'irai avec joie mettre en oeuvre "ton souffle", "ta Parole"; et en aucune façon je n'abandonnerai le chemin ni le considérerai comme pénible.
64. J'irai mettre en oeuvre ta volonté, mais il est possible que l'on ne m´écoute pas, et si l'on m´écoute, il est possible que l'on ne me croie pas.
65. Demain, dans l'après-midi, au coucher du soleil, je viendrai te donner la réponse du "gouverneur des prêtres " à "ton souffle", à "ta parole".
66. Maintenant, je prends respectueusement congé de Toi, ma petite Fille bien-aimée, ma petite Vierge, Ma Dame, ma Reine. Je t'en prie, sois tranquille.
67. Et il s'en alla à sa maison pour se reposer.
68. Le jour suivant, Dimanche, alors qu'il faisait encore nuit, tout était encore obscur, il sortit de sa maison, et se dirigea droit à Tlatilolco, pour aller étudier tout ce qui concerne les affaires de Dieu et être pointé sur la liste ; ensuite, il alla voir le Seigneur Evêque.
69. Il était environ dix heures, quand il fut prêt : il avait suivi la messe, répondu à la liste d'appels et la foule s'était dispersée.
70. Juan Diego alla aussitôt au palais du Seigneur Evêque.
71. Quand il arriva, il fit tout son possible pour le rencontrer, et après beaucoup d'efforts, il le vit de nouveau ;
72. Il s´agenouilla à ses pieds, il pleura, et devint tout triste en lui parlant et en lui révélant la "parole"," le souffle" de la Reine du Ciel,
73. Pour qu´enfin soit cru le message, la volonté de la "parfaite Vierge" qu'on lui fasse, qu'on lui édifie, qu'on lui élève son temple, là où Elle a daigné l'indiquer ;
74. Et le gouverneur évêque lui demanda beaucoup de choses, le questionna, pour pouvoir s´assurer de l'endroit où il l'avait vue, à quoi Elle ressemblait, il raconta tout, absolument tout, au Seigneur évêque.
75. Et bien qu'il lui déclarât absolument tout, et qu'en toute chose il pût voir, admirer avec clarté qu'il apparaissait qu´Elle était La Parfaite Vierge, l'Aimable, la Merveilleuse Mère de Notre Sauveur, de Notre Seigneur Jésus-Christ,
76. Cela, cependant, ne se réalisa pas tout de suite.
77. Il lui dit que cela ne se réaliserait pas sur sa seule Parole, sur sa seule demande,
78. Qu'il était fort nécessaire d'obtenir un autre signe pour croire qu'il était l´envoyé de la Reine du Ciel en personne.
79. Dès qu'il eut entendu ces paroles, Juan Diego dit à l'Evêque :
80. "Seigneur gouverneur", considérez bien quel doit être le signe que vous demandez, car je vais immédiatement en faire la demande à la Reine du Ciel qui m'a envoyé".
81. Et voyant que l´Evêque acquiesçait, et qu´il ne doutait ni vacillait, il se retira.
82. Dès qu'il sortit, l´Evêque ordonna tout de suite à des gens d'absolue confiance de sa maison de le suivre et de bien observer où il irait, qui il verrait et avec qui il parlerait.
83. Et ainsi fut fait. Juan Diego partit directement suivant la route.
84. Et ceux qui le suivaient, arrivés au ravin près du Tepeyac, sur le pont de bois, le perdirent. Et bien qu'ils le cherchèrent de tous côtés, ils ne le virent plus.
85. Et ils s'en retournèrent. Non seulement parce qu'ils étaient grandement fatigués, mais aussi parce qu'ils échouèrent dans leur mission, et cela les mit en colère.
86. Et dans cet état ils firent leur rapport à l´Evêque, ils lui mirent en tête de ne pas le croire, ils racontèrent des mensonges disant que tout ce qu'il venait de dire et demander n'était qu'inventions qu'il avait rêvées ou imaginées.
87. Et ainsi ils le déterminèrent, s'il revenait, à le chasser, à l´empoigner, et à le châtier fermement, pour qu'il ne revienne plus dire de mensonges, ni troubler la population.
88. Entre temps, Juan Diego était avec la Sainte Vierge, lui rapportant la réponse de l'Evêque.
89. Et quand Elle l'eut écouté, Elle lui dit :
90. "C´EST BIEN, MON ENFANT, TU REVIENDRAS ICI DEMAIN POUR DONNER A L'EVEQUE LE SIGNE QUE TU M´AS DEMANDE :
91. ET AVEC CELA IL TE CROIRA ET IL NE DOUTERA PLUS DE TOI NI NE TE SOUPÇONNERA POUR LE RESTE ;
92. ET SACHE, MON FILS, QUE JE PAIERAI TON ATTENTION, TON TRAVAIL, ET TA FATIGUE, QUE TU AS DEPENSES POUR MOI ;
93. ALLONS, VA MAINTENANT ; DEMAIN, JE T´'ATTENDRAI ICI."
94. Et le jour suivant, lundi, alors que Juan Diego devait apporter un signe pour être cru, il n'y retourna pas.
95. Car lorsqu'il revint chez lui, un de ses oncles du nom de Juan Bernardino était tombé gravement malade.
96. Il partit chercher un médecin, il s'occupa de lui mais il était déjà trop tard, son état était très grave.
97. Et quand la nuit tomba, son oncle le supplia qu'au point du jour, quand il fait encore nuit, il aille là-bas, appeler un des prêtres de Tlatilolco pour qu'il puisse le confesser, et qu'íl puisse se préparer,
98. Car il était sûr que l'heure et le lieu étaient venus de mourir, et qu'il ne se lèverait plus et qu'il ne guérirait pas.
99. Et le mardi, alors qu'il faisait encore bien nuit, Juan Diego sortit de sa maison pour aller chercher le Prêtre à Tlaltilolco,
100. Et quand il arriva dans les environs de la petite colline de Tepeyac, au pied où commence le chemin, là où le soleil se couche, d'où avant il était sortit, il se dit :
101. "si je vais tout droit, je risque fort que la Dame me voie et certainement, comme avant, Elle m'arrêtera pour que j'aille porter le signe au gouverneur ecclésiastique comme Elle me l'a demandé ;
102. qu'Elle nous laisse d'abord à notre tribulation ; qu'avant tout, j'appelle rapidement le prêtre religieux que mon oncle ne fait plus qu'attendre.
103. De suite, il fit un détour et grimpa par le milieu de la colline et de là, coupant vers la partie orientale, il sortit pour arriver rapidement à Mexico, afin que la Reine du Ciel ne le retienne pas.
104. Il pensait que par ce détour, Elle ne le verrait pas, Celle qui regarde parfaitement en tout lieu.
105. Il la vit, alors qu'il descendait de la colline, et que de là d'où Elle l'avait vu antérieurement, Elle était en train de l'observer.
106. Et Elle vint à sa rencontre, par un côté de la colline, Elle vint arrêter ses pas ; Elle lui dit :
107. "QUE SE PASSE T-IL, LE PLUS PETIT DE MES FILS ?
OU VAS–TU ? OU TE DIRIGES-TU ?
108. Et lui, peut-être éprouva t-il de la gêne ou peut-être de la honte, ou peut-être s'effraya t-il ? il se mit à trembler.
109. En sa présence, il se prosterna, il la salua, et lui dit :
110. "Ma petite Vierge, ma Fille bien-aimée, ma Reine, j'espère que tu es contente ; comment t'es tu réveillée ? Es-tu en bonne santé, ma Dame, ma petite Enfant adorée ?
111. C'est avec peine que je chagrinerai ton visage, ton coeur : j'ai a te dire, ma petite Vierge, qu'un de tes serviteurs, mon oncle, est dans un état très grave.
112. Une grave maladie le tient couché, et certainement il ne tardera pas à en mourir.
113. Et maintenant j'irai rapidement à ta maison de Mexico, pour appeler un des aimés de notre Seigneur, un de nos prêtres pour qu'il puisse aller le confesser et le préparer,
114. Car en réalité c'est pour cela que nous sommes nés, nous sommes venus préparer le travail de notre mort.
115. Dès que je lui aurai apporté ce secours, je reviendrai ensuite pour aller porter ton "souffle", Ta Parole, ma Dame, ma petite Vierge.
116. Je te supplie de me pardonner, d'avoir un peu de patience, car en aucune façon je ne cherche par là à te tromper, ma Fille bien-aimée, ma petite Princesse adorée, car ce que je ferai en premier lieu demain, sera de me dépêcher pour venir."
117. Quand Elle eut entendu les explications de Juan Diego, la très Pieuse et Vierge Parfaite, lui répondit :
118. ECOUTE, METS-LE BIEN DANS TON COEUR, MON FILS BIEN-AIME, CE N'EST RIEN, CE QUI TE FAIT PEUR, CE QUI T´AFFLIGE ; QUE TON VISAGE ET TON COEUR NE SE TROUBLENT PAS, NE CRAINS PAS CETTE MALADIE,
NI AUCUNE AUTRE MALADIE, NI RIEN DE DOULOUREUX NI D'AFFLIGEANT.
119. NE SUIS-JE PAS ICI, MOI QUI SUIS TA MERE ?
N'ES TU PAS SOUS MON OMBRE ET MA PROTECTION ?
NE SUIS-JE PAS LA SOURCE DE TA JOIE ?
N'ES-TU PAS DANS LE CREUX DE MON MANTEAU, DANS LE CREUX DE MES BRAS ?
AS-TU BESOIN D'AUTRE CHOSE ?
120. QUE RIEN D'AUTRE NE T'AFFLIGE, NE TE TROUBLE : QUE LA MALADIE DE TON ONCLE NE TE TOURMENTE PAS, CAR EN AUCUNE FACON IL NE MOURRA DE CETTE MALADIE. SOIS CERTAIN QU'IL EST DEJA GUERI."
121. Et en cet instant, son oncle guérit comme plus tard il l'apprit.
122. Et quand Juan Diego entendit cette aimable Parole, cet aimable souffle de la Reine du Ciel, il en fut consolé et son coeur pacifié,
123. Il la supplia de l'envoyer aussitôt auprès du "gouverneur évêque", pour lui apporter un signe, une preuve afin qu'il croie.
124. Et la Reine du Ciel lui ordonna de grimper au sommet de la colline, là où il l'avait vue auparavant ;
125. Elle lui dit : "MON FILS BIEN-AIME, MONTE AU SOMMET DE LA COLLINE, OU TU M'AS VUE ET LA OU JE T'AI DONNE MES ORDRES ;
126. LA TU VERRAS QU'IL Y A UNE VARIETE DE FLEURS : COUPE-LES, REUNIS-LES, RASSEMBLE-LES ; ET ENSUITE, REDESCENDS ET APPORTE-LES MOI ICI, EN MA PRESENCE.
127. Et Juan Diego se mit aussitôt à grimper la colline,
128. Quand il arriva au sommet, il admira la grande variété de fleurs épanouies, aux corolles ouvertes, belles et précieuses, alors que ce n'était pas leur saison :
129. Parce qu'en vérité, en cette saison, il y avait des gelées fréquentes ;
130. Elles émettaient un parfum très suave ; comme des perles précieuses, comme remplies de la rosée nocturne.
131. Aussitôt, il commença à les cueillir, il les réunit, les déposa dans le creux de son poncho.
132. Certainement, le sommet de la colline n'était vraiment pas un lieu où poussaient les fleurs, car les rochers, les arbustes, les épines abondaient ; cactus et faux poivrier,
133. Et si par hasard il poussait quelques petites herbes, ce n'était certainement pas en décembre où le gel détruisait et brûlait tout.
134. Il redescendit ensuite, pour amener à l'Enfant Céleste les différentes fleurs qu'il avait cueillies,
135. Et quand Elle les vit, Elle les prit entre ses vénérables mains ;
136. Ensuite, Elle les remit, toutes ensemble, dans le creux de son poncho et lui dit :
137. "MON FILS BIEN-AIME, TOUTES CES FLEURS SONT LA PREUVE, LE SIGNE QUE TU PORTERAS A L'EVEQUE ;
138. TU LUI DIRAS DE MA PART QU'IL VOIE EN ELLES MON DESIR, ET QUE PAR CELA, IL REALISE MON VOULOIR, MA VOLONTE.
139. ET TOI…,TOI QUI EST MON MESSAGER…, EN TOI JE DEPOSE MA CONFIANCE ABSOLUE ;
140. ET JE T'ORDONNE AVEC FERMETE, QUE SEULEMENT EN PRESENCE DE L'EVEQUE TU OUVRES TON PONCHO ET MONTRES CE QUE TU PORTES.
141. TU LUI RACONTERAS AVEC PRECISION, TU LUI DIRAS QUE JE T'AI ORDONNE DE MONTER AU SOMMET DE LA COLLINE POUR CUEILLIR LES FLEURS, ET TOUT CE QUE TU AS VU ET CONTEMPLE,
142. AFIN QUE TU PUISSES CONVAINCRE LE GOUVERNEUR-PRETRE, ET QU'IL METTE DU SIEN POUR QUE SE FASSE, S´ EDIFIE LE TEMPLE QUE JE LUI AI DEMANDE."
143. Dès que la Reine du Ciel lui donna son ordre, il prit la route directe pour Mexico, et il se sentait heureux.
144. Il marchait le coeur en paix, car tout allait bien se passer, et s´achever parfaitement bien.
145. Il prenait grand soin de ce qui était dans le creux de son vêtement pour que rien ne puisse en tomber ;
146. chemin faisant, il jouissait du parfum de toutes ces fleurs précieuses.
147. Quand il arriva au palais de l´Evêque, le concierge et les autres serviteurs du "gouverneur des prêtres" vinrent à sa rencontre,
148. Il les supplia de lui dire qu'il souhaitait le rencontrer, mais aucun ne voulut, ils faisaient semblant de ne pas comprendre, ou peut-être était-ce parce qu'il faisait encore nuit.
149. Ou peut-être parce qu'ils le connaissaient déjà et qu'il les ennuyait et les dérangeait,
150. Et les compagnons qui l'avaient perdu de vue alors qu'ils le poursuivaient, avaient déjà parlé.
151. Il attendit très longtemps, espérant une réponse.
152. Et quand ils virent qu'il restait ainsi très longtemps, debout, la tête basse, sans rien faire, se tenant prêt à être appelé, et qu´il semblait porter quelque chose, qu'il avait dans le creux de son poncho ; ils s´approchèrent alors pour voir ce qu'il apportait et vérifier ainsi.
153. Quand Juan Diego vit qu'il ne pouvait plus leur cacher ce qu'il portait et qu'à cause de ça, ils l'ennuieraient, le chasseraient, et même le maltraiteraient, il leur fit entrevoir alors qu'il s´agissait de fleurs.
154. Lorsqu’ils virent que toutes étaient fines et de différentes espèces, et que ce n'était pas la saison pour qu'elles fleurissent, ils admirèrent avec étonnement leur fraîcheur, l'épanouissement des corolles, le parfum délicieux, leur beauté.
155. Ils voulurent s'en emparer pour en saisir quelques unes ;
156. Par trois fois, ils essayèrent, mais ils n'y réussirent absolument pas,
157. Car lorsqu'ils tentaient de les prendre, ils ne voyaient plus les fleurs, ils les voyaient comme si elles étaient peintes, ou bordées, ou cousues sur le poncho.
158. Ils allèrent dire immédiatement au "gouverneur-évêque" ce qu'ils avaient vu,
159. Et combien désirait le voir le pauvre indien, qui était déjà venu, qu'il y avait déjà longtemps qu'il attendait la permission de le rencontrer.
160. Et le "gouverneur-évêque", dès qu'il les entendit, comprit qu'il s´agissait de la preuve qu'il attendait pour le convaincre de mettre en oeuvre ce que lui demandait ce pauvre homme.
161. Il donna l'ordre aussitôt pour qu'il passe le voir.
162. Et entrant en sa présence, il se prosterna comme il l'avait fait auparavant.
163. De nouveau, il raconta ce qu'il avait vu, admiré ainsi que son message.
164. Il lui dit : "Mon Seigneur, Gouverneur, j'ai fait, j'ai mené à bien ce que tu m'as ordonné ;
165. Je suis allé dire à la Dame, ma Maitresse, l'Enfant Céleste, l'Aimable Mère de Dieu, que tu demandais une preuve pour pouvoir me croire, pour que tu puisses lui faire son petit temple, à l´endroit où Elle te demande de l'édifier ;
166. Je lui ai également dit que je t'avais donné ma parole de venir t'apporter un signe, une preuve de sa volonté, comme tu m'en as chargé.
167. Elle a bien écouté ton "souffle", "ta Parole", et Elle a reçu avec plaisir ta demande de signe, de preuve, pour que se réalise, se vérifie son aimable volonté.
168. Et alors qu'il faisait encore nuit, Elle m'a envoyé pour que je revienne te voir une fois de plus ;
169. Je lui ai demandé la preuve pour être cru, comme Elle avait promit de me la donner, et aussitôt Elle s'exécuta.
170. Elle m'envoya au sommet de la colline, où je l'avais vue auparavant, pour que je cueille diverses roses de Castille.
171. Quand je les eus cueillies, je descendis les lui amener ;
172. Elle les prit de ses saintes mains,
173. Et les déposa de nouveau dans le creux de mon poncho,
174. Pour que je te les apporte, pour que je te les remette personnellement.
175. Bien que je sache parfaitement que ce n'est pas le lieu où les fleurs poussent, là-haut, au sommet de la colline, parce qu'il y a trop de rochers, de ronces, de cactus, de faux-poivriers, je n'ai pas douté un instant, je n´ai pas hésité.
176. Quand je suis arrivé au sommet, j'ai vu que c'était un paradis.
177. Il y avait là la perfection de toutes les variétés de fleurs les plus précieuses, les plus fines qui puissent exister, remplies de rosée, splendides, et je me suis mis à les cueillir,
178. Elle me dit de te les donner de sa part, et qu'ainsi je te donnerai la preuve ; que tu y verrais le signe que tu as demandé pour réaliser son aimable volonté,
179. et pour que resplendisse la vérité de ma parole, de mon message,
180. les voici ; fais-moi la faveur de les recevoir."
181. Et aussitôt, il étendit son blanc poncho, dans le creux duquel il avait déposé les fleurs.
182. Et au moment où toutes les fleurs précieuses tombaient à terre,
183. Le poncho se transforma en signe au même instant, tout à coup apparut l'Image vénérée de la toujours Vierge Marie, Mère de Dieu, en la forme et l'aspect que l'on voit encore aujourd’hui,
184. Et qui est conservée, maintenant, dans sa maison de prédilection, son temple du Tepeyac, et que l´on appelle Guadalupe.
185. Quand l'Evêque-gouverneur, et tous ceux qui se trouvaient là, la virent, ils s'agenouillèrent tous, et l'admirèrent profondément,
186. Ils se mirent debout pour la voir, ils se remplirent de tristesse et s'affligèrent, le coeur et la pensée suspendus.
187. L'Evêque-gouverneur en larmes, avec tristesse, le supplia, lui demanda pardon de ne pas avoir réalisé aussitôt sa volonté, son vénérable souffle, sa vénérable parole.
188. Quand il se leva, il ôta le poncho, le vêtement de Juan-Diego
189. Sur lequel Elle était apparue et qui s'était transformé en signe de la Reine Céleste.
190. Et de là, il l'emmena et l'installa dans son oratoire.
191. Et Juan-Diego passa encore un jour dans la maison de l'Evêque qui le retint encore.
192. Et le jour suivant, il lui dit :
- "Eh bien, allons ensemble pour que tu nous montres où la Reine du Ciel désire que l'on érige son temple."
193. Aussitôt, on invita des gens pour le faire, pour le construire.
194. Et Juan-Diego, quand il eut montré où la Dame du Ciel lui avait ordonné de lui édifier son petit temple, demanda une permission :
195. Il voulait aller chez lui pour voir son oncle Juan-Bernardino qui était au plus mal quand il l'avait laissé pour aller appeler un prêtre de Tlatilolco, afin qu´il puisse se confesser et se préparer, et qui selon la Reine du Ciel était déjà guéri.
196. Mais ils ne le laissèrent pas s'en aller seul, et ils l'accompagnèrent à sa maison.
197. En arrivant, ils virent que son oncle était guéri et n'avait plus aucune douleur.
198. Et il fut très surpris devoir son neveu escorté et honoré de la sorte ;
199. Il demanda à son neveu la raison pour laquelle il était tant honoré ;
200. Il lui raconta comment la Dame du Ciel lui était apparue sur le Tepeyac, alors qu'il était parti cherché un prêtre pour le confesser et le préparer ;
201. Comment Elle l'avait envoyé à Mexico pour voir le gouverneur-évêque, afin qu'il lui construise une maison sur le Tepeyac.
202. Elle lui avait dit de ne pas être triste, car son oncle était déjà heureux, et grâce à ces paroles, il avait été très consolé.
203. Son oncle lui répondit que c'était vrai, qu'à ce moment précis, Elle l´avait guéri,
204. Et qu'il l'avait vue exactement de la même façon qu'Elle était apparue à son neveu,
205. il lui dit qu'à lui aussi, Elle lui avait demandé d'aller à Mexico pour voir l'Evêque ;
206. Et quand il le verrait, qu'il lui révèle absolument tout, qu'il lui raconte tout ce qu'il avait vu
207. la manière merveilleuse par laquelle il avait été guéri,
208. Et qu'elle considérerait comme une faveur que sa précieuse image, précisément, porte le nom et soit connue comme :
LA TOUJOURS VIERGE, SAINTE MARIE DE GUADALUPE.
209. Par la suite, ils amenèrent Juan Bernardino en présence du "gouverneur- évêque", pour qu'il puisse lui parler et lui donner son témoignage,
210. et l'Evêque lui offrit l'hospitalité avec son neveu Juan Diego, durant quelques jours,
211. pendant que s'érigeait le petit temple de la Souveraine Dame, sur le Tepeyac où Elle s'était montrée à Juan Diego.
212. Le Seigneur Evêque fit transférer la précieuse et vénérée image de la précieuse Enfant du Ciel dans l'Eglise Principale,
213. Il la sortit de son palais, de son oratoire où elle se trouvait, pour que tous puissent voir et admirer son image aimée.
214. Et absolument toute la ville, sans qu´une seule personne ne manque, s´émue en voyant et contemplant son image merveilleuse.
215. Ils venaient reconnaître son caractère divin.
216. Ils venaient lui présenter leurs prières.
217. Beaucoup admirèrent la manière miraculeuse par laquelle Elle était apparue,
218. puisqu'absolument aucun homme de la terre n'avait peint son image aimée.