Anselmus Candiae Genavae
Anselmus Cantuariensis
Anselmo de Candia Ginevra
Anselm of Canterbury
Anselme de Candie Genève
Anselme de Cantorbéry
(ou d'Aoste, ou du Bec)
1033 ou 1034 - 1109
« Quand j'ai péché contre le Fils, j'ai irrité la Mère ;
on ne peut offenser la Mère sans faire injure au Fils. »
Extrait de l'Oraison 51 de Saint-Anselme
Prière à Saint-Anselme
Ô Dieu, qui as inspiré à Saint-Anselme un ardent désir de Te trouver dans la prière et la contemplation, au milieu de l'agitation de ses occupations quotidiennes, aide-nous à interrompre le rythme fébrile de nos occupations, entre les soucis et les inquiétudes de la vie moderne, pour parler avec Toi, notre unique Espérance et salut. Nous Te Le demandons par Jésus le Christ, notre Seigneur.
Dieu, qui as donné à l'Évêque Saint-Anselme de pénétrer et d'enseigner les profondeurs de Ta Sagesse, fais que la Foi vienne au secours de notre intelligence, et rende savoureuse à notre coeur la Vérité que Tu nous dis de croire. Amen.
Prières de Saint-Anselme
Seigneur, mon Dieu,
donne à mon coeur de Te désirer,
en Te désirant, de Te chercher,
en Te cherchant, de Te trouver,
en Te trouvant, de T'aimer,
et en T'aimant, de racheter mes fautes,
et une fois rachetées, de ne plus les commettre.
Seigneur, mon Dieu,
donne à mon coeur la pénitence,
à mon esprit le repentir,
à mes yeux la source des larmes,
et à mes mains la largesse de l'aumône.
Toi qui es mon Roi,
éteins en moi les désirs de la chair,
et allume le Feu de Ton Amour.
Toi qui es mon Rédempteur,
chasse de moi l'esprit d'orgueil,
et que Ta bienveillance
m'accorde l'esprit de Ton Humilité.
Toi qui es mon Sauveur,
écarte de moi la fureur de la colère,
et que Ta bonté me concède
le bouclier de la patience.
Toi qui es mon Créateur,
déracine de mon âme la rancoeur,
pour y répandre la douceur d'esprit.
Donne-moi, Père très bon,
une Foi solide, une Espérance assurée,
et une Charité sans faille.
Toi qui me conduis,
écarte de moi la vanité de l'âme,
l'inconstance de l'esprit,
l'égarement du coeur,
les flatteries de la bouche,
la fierté du regard.
Ô Dieu de Miséricorde,
je Te le demande par Ton Fils Bien-Aimé,
donne-moi de vivre la miséricorde,
l'application à la piété,
la compassion avec les affligés,
et le partage avec les pauvres.
« Ô Fils Bon, par l'Amour avec lequel Tu Aimes Ta Mère, accorde-moi, je T'en prie, de l'aimer vraiment comme Tu l'Aimes vraiment et comme Tu Veux qu'Elle soit aimée.
Ô Mère Bonne, par l'Amour avec lequel Tu Aimes Ton Fils, obtiens-moi, je T'en prie, de l'aimer vraiment comme Tu l'Aimes vraiment et comme Tu Veux qu'Il soit aimé. »
Extrait de l'Oraison 52 de Saint-Anselme
La Cène, El Greco
« Mon âme, as-tu trouvé ce que tu cherchais ? Tu cherchais Dieu, et tu as trouvé qu'Il était supérieur à tous les êtres et tel qu'on ne peut rien penser de meilleur que Lui ; qu'Il était la vie même, la lumière, la sagesse, la bonté, l'éternelle béatitude et la bienheureuse éternité ; et qu'Il l'était toujours et partout. Seigneur mon Dieu, qui m'as créé et racheté, réponds au désir de mon âme, en lui déclarant ce qui diffère en Toi de ce qu'elle a vu, afin qu'elle contemple à découvert l'objet de son désir. Elle s'applique à mieux voir et elle ne voit que ténèbres au-delà de ce qu'elle a vu ; ou plutôt elle ne voit pas de ténèbres, car il n'y en a pas en Toi, mais elle voit qu'elle ne peut voir davantage, bornée qu'elle est par ses propres ténèbres. Vraiment, Seigneur, elle est inaccessible, la Lumière où tu habites. Nul autre que Toi, vraiment, ne peut pénétrer en cette Lumière, et là Te contempler à découvert. C'est pour cela, en vérité, que je ne peux La voir : Elle est trop éclatante pour ma vue. Et pourtant, tout ce que je vois, c'est grâce à Elle que je le distingue, comme un oeil trop fragile voit, grâce au soleil, tout ce qu'il aperçoit, sans pouvoir cependant regarder le soleil lui-même. Mon intelligence demeure impuissante devant Ta Lumière ; Elle est trop éclatante. L'oeil de mon âme est incapable de La recevoir, et il ne supporte même pas de rester longtemps fixé sur Elle. Mon regard est blessé par Son éclat, dépassé par Son étendue ; il se perd dans Son immensité et reste confondu devant Sa profondeur. Ô Lumière souveraine et inaccessible ! Ô Vérité totale et bienheureuse ! Que Tu es donc loin de moi, et pourtant je suis si près de Toi ! Tu échappes presque entièrement à ma vue, tandis que je suis, moi, tout entier sous Ton regard. En tout lieu rayonne la plénitude de Ta présence, et je ne Te vois pas. C'est en Toi que j'agis et que j'ai l'existence, pourtant je ne puis atteindre jusqu'à Toi. Tu es en moi, Tu es tout alentour de moi, et je ne puis Te percevoir. Je T'en prie, mon Dieu, fais que je Te connaisse, fais que je T'aime pour que ma joie soit en Toi. Et si je ne le peux pleinement en cette vie, puissé-je du moins y progresser tous les jours, jusqu'à parvenir à la plénitude. Qu'en cette vie Ta connaissance croisse en moi, et qu'elle soit achevée au dernier jour ; que grandisse en moi Ton Amour et qu'Il soit parfait dans la vie à venir, pour que ma joie, déjà grande ici-bas en Espérance, soit alors achevée dans la réalité. Seigneur Dieu, par Ton Fils, Tu nous as donné l'ordre, ou mieux, le conseil, de demander ; et Tu as promis que nous serions exaucés, afin que notre joie soit parfaite. Je Te fais, Seigneur, la prière que Tu nous suggères par Celui qui est notre Conseiller admirable. Puissé-je recevoir ce que Tu as promis par Ta Vérité, pour que ma joie soit parfaite. Dieu Vrai, je Te fais cette prière ; exauce-moi pour que ma joie soit parfaite.
Que désormais ce soit la méditation de mon esprit et la parole de mes lèvres. Que ce soit l'amour de mon coeur et le discours de ma bouche, que ce soit la faim de mon âme, la soif de ma chair et le désir de tout mon être, jusqu'à ce que j'entre dans la joie du Seigneur, Dieu Unique en trois Personnes, béni pour les siècles. Amen.
Joie pour qui cherche en Dieu son refuge, éternels cris de joie ! Dès le matin, je suis tendu vers Toi et je reste en éveil. Oui, Tu bénis le juste, Seigneur, Tu l'entoures du rempart de Ta Grâce. Ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera Ta louange ! »
Antiquité persane
« Et maintenant, homme de rien, fuis un moment tes occupations, cache-toi un peu de tes pensées tumultueuses. Rejette maintenant tes pesants soucis, et remets à plus tard tes tensions laborieuses. Vaque quelque peu à Dieu, et repose-toi quelque peu en Lui. Entre dans la cellule de ton âme, exclus tout hormis Dieu et ce qui t'aide à Le chercher ; porte fermée, cherche-Le. Dis maintenant, tout mon cœur, dis maintenant à Dieu : Je cherche Ton Visage, Ton Visage, Seigneur, je Le recherche. Et maintenant, Toi Seigneur mon Dieu, enseigne à mon cœur où et comment Te chercher, où et comment Te trouver. Seigneur, si Tu n'es pas ici, où Te chercherai-je absent ? Et, si Tu es partout, pourquoi ne Te vois-je pas présent ? Mais certainement Tu habites la Lumière inaccessible. Où est la Lumière inaccessible ? Ou bien comment accéderai-je à la Lumière inaccessible ? Ou qui me conduira et introduira en Elle pour qu'en Elle je Te voie ? Par quels signes enfin, par quelle face Te chercherai-je ? Je ne T'ai jamais vu, Seigneur mon Dieu, je ne connais pas Ta Face. Que fera, Très Haut Seigneur, que fera cet exilé, tien et éloigné ? Que fera Ton serviteur, anxieux de Ton Amour et projeté loin de Ta Face. II s'essouffle pour Te voir, et Ta Face lui est par trop absente. Il désire accéder à Toi, et Ton habitation est inaccessible. Il souhaite vivement Te trouver, et il ne sait Ton lieu. Il se dispose à Te chercher, et il ignore Ton Visage. Seigneur, Tu es mon Dieu, Tu es mon Seigneur, et je ne T'ai jamais vu. Tu m'as fait et fait à nouveau, Tu m'as conféré tous mes biens, et je ne Te connais pas encore. Bref, j'ai été fait pour Te voir et je n'ai pas encore fait ce pour quoi j'ai été fait.
Et Toi, Ô Seigneur, jusques à quand ? Jusques à quand, Seigneur, nous oublieras-Tu, jusques à quand détournes-Tu de nous Ta Face? Quand nous regarderas-Tu et nous exauceras-Tu ? Quand illumineras-Tu nos yeux et nous montreras-Tu Ta Face? Quand Te rendras-Tu à nous? Regarde-nous, Seigneur, exauce-nous, illumine-nous, montre-Toi à nous. Rends-Toi à nous, que nous soyons bien, nous qui, sans Toi, sommes si mal. Aie pitié de nos labeurs et de nos efforts vers Toi, nous qui ne valons rien sans Toi.
Enseigne-moi à Te chercher, montre-Toi à qui Te cherche, car je ne puis Te chercher si Tu ne m'enseignes, ni Te trouver si Tu ne te montres. Que je Te cherche en désirant, que je désire en cherchant. Que je trouve en aimant, que j'aime en trouvant. »
Saint Anselme de Canterbury, Évêque (Proslogion, 1).
D'après "Éveil de l'esprit à la contemplation de Dieu", par l'Athénée Pontifical "Regina Apostolorum".
« Mon Dieu, Tu es toute tendresse pour moi.
Je Te le demande par Ton Fils Bien-Aimé :
accorde-moi de me laisser emplir de miséricorde
et d'aimer tout ce que Tu m'inspires.
Donne-moi de compatir à ceux qui sont dans l'affliction,
et d'aller au secours de ceux qui sont dans le besoin.
Donne-moi de soulager les malheureux,
d'offrir un asile à ceux qui en manquent,
de consoler les affligés,
d'encourager les opprimés.
Donne-moi de pardonner à celui qui m'aura offensé,
d'aimer ceux qui me haïssent,
de rendre toujours le bien pour le mal,
de n'avoir de mépris pour personne,
et d'honorer tous les hommes.
Donne-moi d'imiter les bons,
de renoncer à la fréquentation des méchants,
de pratiquer les vertus
et d'éviter les vices.
Donne-moi, Seigneur la patience
quand tout va mal,
et la modération quand tout va bien.
Donne-moi de savoir maîtriser ma langue,
et de poser, au besoin,
une garde à ma bouche.
Enfin, mon Dieu,
donne-moi le mépris des choses qui passent
et la soif des biens éternels. »
Sainte Monique
Cappella di S. Monica nel Collegio Internazionale
dei Padri Agostiniani
Roma – Italia
« Notre Dame, plus mes délits font horreur en présence de Dieu et devant Toi, plus ils ont besoin de Son intervention salutaire et de Ton aide.
Ô très clémente, redresse donc mon infirmité et Tu effaceras cette laideur qui T'offense. »
Extrait de l'Oraison 50 de Saint-Anselme
« Donc, Seigneur, Toi qui donnes intellect à la Foi, donne-moi, autant que Tu sais faire, de comprendre que Tu es, comme nous croyons, et que Tu es ce que nous croyons. Et certes, nous croyons que Tu es quelque chose de tel que rien ne se peut penser de plus grand. N'y a-t-il pas une nature telle parce que l'insensé a dit dans son cœur : "Dieu n'est pas" ? Mais il est bien certain que ce même insensé, quand il entend cela même que je dis : "quelque chose de tel que rien ne se peut penser de plus grand", comprend ce qu'il entend, et que ce qu'il comprend est dans son intellect, même s'il ne comprend pas que ce quelque chose est. Car c'est une chose que d'avoir quelque chose dans l'intellect, et autre chose que de comprendre que ce quelque chose est. En effet, quand le peintre prémédite ce qu'il va faire, il a certes dans l'intellect ce qu'il n'a pas encore fait, mais il comprend que cette chose n'est pas encore. Et une fois qu'il l'a peinte, d'une part il a dans l'intellect ce qu'il a fait, et d'autre part il comprend que ça est. Donc l'insensé aussi, il lui faut convenir qu'il y a bien dans l'intellect quelque chose de tel que rien ne se peut penser de plus grand, puisqu'il comprend ce qu'il entend, et que tout ce qui est compris est dans l'intellect. Et il est bien certain que ce qui est tel que rien ne se peut penser de plus grand ne peut être seulement dans l'intellect. Car si c'est seulement dans l'intellect, on peut penser que ce soit aussi dans la réalité, ce qui est plus grand. Si donc ce qui est tel que rien ne se peut penser de plus grand est seulement dans l'intellect, cela même qui est tel que rien ne se peut penser de plus grand est tel qu'on peut penser quelque chose de plus grand ; mais cela est à coup sûr impossible. Il est donc hors de doute qu'existe quelque chose de tel que rien ne se peut penser de plus grand, et cela tant dans l'intellect que dans la réalité. »
Anselme De Cantorbéry, chap. II, trad. de B. Pauttat, Patis.
Extrait du Proslogion :
Le Proslogion doit sa célébrité à la preuve métaphysique de l'existence de Dieu qu'on appelle depuis Kant "argument ontologique". Cette preuve de l'existence de Dieu n'a besoin de rien d'autre, semble-t-il, que de l'idée de Dieu. Si nous avons, par notre Foi, cette idée en nous et si nous entendons, par cet Être, un Être plus grand que tous les êtres, alors cet Être qui est dans notre intellect doit être aussi dans la réalité ; être dans l'intellect et dans la réalité est en effet plus grand qu'être seulement dans l'intellect.
« Je Te supplie, Ô Marie, par la Grâce par laquelle le Seigneur est avec Toi et voulut que Tu fusses avec Lui ; par cette Grâce et en conformité avec elle, utilise à mes soins Ta Miséricorde.
Fais que j'aie toujours l'amour envers Toi et qu'en Toi, il y ait toujours la préoccupation à mon égard.
Fais que le souvenir de mon état de nécessité, tant qu'il persiste, Te soit toujours présent ; et que la reconnaissance pour Ta Miséricorde soit toujours présente en moi tant que je vivrai. Fais en sorte que je me réjouisse toujours de Ta Béatitude ; aie compassion de ma misère, dans la mesure où je ne pourrais pas en tirer avantage.
Comme en effet, Ô Bienheureuse, quiconque s'éloigne de Toi et devient rejeté de Toi, va nécessairement à la perdition, de même quiconque s'adresse à Toi et est reconnu de Toi ne peut pas périr.
Comme en effet, Ô Notre Dame, Dieu engendre celui en qui toutes choses ont la vie ; ainsi Toi, Ô fleur de la Virginité, Tu as engendré Celui par qui les morts acquièrent de nouveau la vie.
Et comme Dieu, par Son Fils, a préservé du péché les anges bienheureux, de la même façon, Ô miroir de Pureté, par Ton Fils, Il a sauvé les hommes du péché. Le Fils de Dieu, en effet, est la béatitude des justes ; ainsi, Ô Salut de la fécondité, Ton Fils est la réconciliation des pécheurs. En effet il y n'a pas réconciliation différente de celle-là que Tu as chastement conçu ; et il n'y a pas de justification autre que celle-là que Tu as modelé dans Ton sein virginal ; ni de salut différent de celui que Tu as mis au monde.»
Extrait de l'Oraison 52 de Saint-Anselme
« Notre Père, qui es Amour,
nous Te remercions de nous vouloir à Ton Image,
et de nous avoir donné les moyens pour y parvenir
en nous responsabilisant toujours davantage.
Nous Te demandons de nous donner
toujours plus de forces pour ne pas stagner,
et pour nous rapprocher de Ta Substance Infinie.
Daigne demander pour nous à la Très Sainte Vierge Marie
l’aide totale de Son Infinie Confiance,
pour nous conduire jusqu’à Toi. »
Présentation de Marie
Sebastiano Conca
« Celui qui s'est rendu coupable devant le Dieu Juste, se réfugie près de la Mère du Dieu Miséricordieux ; celui qui a offensé la Mère, cherche refuge près du Fils plein de Pitié d'une Mère bénigne*. »
Extrait de l'Oraison 51 de Saint-Anselme
* douce, clémente, indulgente