Entrevaux « le Brec », le 16 août 2009
Poème "haï à cause de Son Nom" *
J’ai été jeté tel un taureau à l’aurore dans l’arène,
le matador, transcendé par les cris des fauves, veut ma mort ;
dans le corridor infernal commence la corrida de la haine,
mon seul tort est d’avoir proclamé le Christ haut et fort ;
les picadors en habit doré ont commencé leur sombre besogne,
par leurs lances acérées, ils ont entamé le cuir de mon échine,
le sang se met à couler et les hyènes veulent ma charogne,
la clameur de la foule enflamme la horde assassine,
les bourreaux agitent devant moi les étoffes écarlates
du blasphème et de la tentation avec grande délectation ;
je combats sans mot dire ni maudire les sinistres spartiates
qui plantent sans pitié dans mon dos les banderilles de l’exécution ;
mon cœur saigne sous les coups de la cohorte de l’impiété,
je gémis, je fléchis, face à la folie furieuse qui s’acharne,
et puis vient l’estocade qui me transperce avec cruauté,
j’agonise, sanguinolent, sur le flanc et rends le dernier soupir, ;
ils ont coupé et brandi mes oreilles et ma queue, ivres de hargne,
assouvissant ainsi leur rage envers les témoins de Dieu,
sans pouvoir faire taire l’écho de l’Amour issu des Cieux.
* « Alors on vous livrera aux tourments, et l'on vous fera mourir ; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. », Matthieu 24:9, Bible Louis Segond (1910).