Louise-Marie de France
"Madame Louise", "Madame Dernière"
Vénérable Mère Thérèse de Saint-Augustin
née le 15 juillet 1737 à Versailles
morte le 23 décembre 1787 à Saint-Denis
Prière pour la béatification de la
Vénérable Thérèse de Saint-Augustin
Dieu, notre Père,
Tu as établi Roi des nations
Ton Fils Bien-Aimé, le Christ Jésus ;
à la prière de Sa Mère,
la Vierge Marie, Reine et beauté du Carmel,
accorde à Ton Église de recevoir comme modèle
la Vénérable Thérèse de Saint-Augustin,
Madame Louise de France,
en confirmant la sainteté de sa vie.
Par son intercession
et dans la communion de l’Esprit Saint,
enseigne-nous la pratique de l’Év angile
dans le contexte social du quotidien ;
fais que les responsables politiques
œuvrent pour le bien des peuples
et travaillent au mieux être des plus démunis,
développe en nous le zèle ecclésial
dans le combat contre les forces du mal,
donne-nous l’amour de la vie religieuse
qui est recherche de Dieu et service fraternel.
Amen.
Pour prendre contact avec
L’association des Amis de Louise de France,
il est possible de s’adresser au :
Couvent des Carmes
5 villa de la Réunion
75016 PARIS
Paroles de la Vénérable Louise de France
« Mes chaînes pour être brillantes n’en étaient pas moins des chaînes. »
(à la Cour).
« Ne craignez pas que je me rappelle jamais ce que j’ai été,
je veux oublier jusqu’à mon nom. »
« Je vous supplie, mes sœurs, de me recevoir et d’oublier
ce que j’ai été dans le monde.
Priez Dieu pour le roi et pour moi.
Je désire de toutes les forces de mon âme d’être carmélite. »
« Pour jouir de Jésus, il faut porter sa croix.
Une religieuse obéissante a la clef du Paradis.
De la cellule au Ciel, il n’y a qu’un pas.
La peine ne dure qu’un moment, la récompense sera éternelle. »
« Je suis sûre que si je fais un bon usage de cette croix,
elle est seule capable de me mériter le Ciel. »
Ses derniers mots furent :
"Au paradis ! Vite ! Au grand galop !"
"Testaments spirituels" de Louise de France
Cellule de la Vénérable Thérèse de Saint-Augustin
Sur sa vocation
« Je le sens, le Seigneur m’appelle à quelque chose de plus élevé qui m’attache plus particulièrement à son service. Ce qu’il veut, ce qu’il exige de moi, c’est une conformité plus exacte à la morale de l’Evangile où il dit : « Que celui qui veut être à moi porte sa croix et qu’il me suive Je ne soupire qu’après un divorce qui me séparerait du monde, si la Providence m’aplanissait les obstacles.
Vous avez agréé mon sacrifice, et il ne me reste qu’à attendre le moment que vous avez marqué. Je l’attends, ô mon Dieu ! et c’est avec autant de soumission que d’empressement. Hâtez ô mon Dieu, hâtez, précipitez cet heureux moment ! Ne suis-je pas assez éprouvée ? Ne connaissez-vous pas assez à fond le voeu de mon coeur ? Après tant d’années de constance, doutez-vous de ma résolution ? M’avez-vous vue varier un seul instant ? Ne m’avez-vous pas toujours aperçue tournée vers la voix qui m’appelle ; tendant à elle de toutes mes pensées, de tous mes désirs, de toutes mes forces ; soupirant sans cesse après le bonheur de la suivre, fondant en larmes de me voir ainsi renvoyée d’année en année ? Je ne me suis rien déguisé : abaissements, pauvreté, austérités de toute espèce, privations de toutes les sortes, solitude, délaissements, contradictions, humiliations, mépris, mauvais traitements. J’ai mis tout au pis. Rien ne m’a effrayée. J’ai comparé l’état de princesse à l’état de Carmélite, et toujours j’ai prononcé que celui de Carmélite valait mieux ; et jamais ce jugement ne s’effacera de mon coeur. Vous m’êtes témoin, ô mon Dieu, que si c’était là votre volonté mon coeur volerait bientôt au-devant du saint asile que vous m’auriez choisi ! Mes jours se dissipent, mes années s’écoulent ; hélas ! que me restera-t-il a donner à Dieu ? Détachez de plus en plus mon coeur de tous les liens qui pourraient le retenir ! Dieu, qui commandez aux orages et aux tempêtes, apaisez les troubles intérieurs qui pourraient empêcher votre voix de se faire entendre toute seule au dedans de moi ; calmez s’il le faut jusqu’à mes espérances ; anéantissez en moi jusqu’aux regrets ! Remplissez mon âme de cette sérénité pure qui surpasse tout sentiment. »
« Madame Louise de France », Léon de la Brière.
Cantique de Louise de France
Voeu de Louise de France
1
S'en est fait l'esprit divin
Vient s'emparer de mon âme.
Je sens naître dans mon sein
Une merveilleuse flamme.
Mon cœur en est consolé
Qu'un seul dieu me plaise mes charmes
Tant que je le posséderai
Je ne tarirai point mes larmes.
2
Non le plaisir de la cour
Ne saurait me satisfaire.
Un si aimable séjour
Ne saurait à mon cœur plaire.
Les biens de l'éternité
De mes pensées sont les délices,
Mais comme un cerf altéré
Qui court aux eaux de la justice.
3
A quoi sert ce grand cela
D'une vaine créature
Qui du séjour au trépas
Devient les verts de la parure.
Les rois et les empereurs
Ne risquent hélas que sur la terre,
Mais devant leur créateur
Ne sont que cendres et poussières.
4
Nous voyons le conquérant,
Ces César, ces Alexandre
Dans un affreux monument,
En pourriture et en cendres,
Et les biens pour incertains
Que le bonheur est manifeste
C'est aspirer au vrai bien
Et abandonner les terrestres.
5
Nous avons trois ennemis :
J'entends la chair et le monde
Qui nous combattra à l'envie.
Leur fureur est sans seconde,
Mais pour me mettre à l'abri
De leurs insolentes poursuites
Au couvent de Saint-Denis
Je veux me rendre carmélite.
6
Aujourd'hui toute chargée d'or
Et de pierres précieuses,
Demain être au rang des morts,
Abandonnée et affreuse,
Retombée dans le néant !
Sans nul égard à la noblesse :
Elle prouve constamment
Notre orgueil et notre faiblesse.
7
Ouvrez mes chères sœurs, ouvrez
La porte du monastère.
Je veux rester renfermée
Courant ma vie tout entière
Je suis venue en secret
Sans la vue de mon cher père
Mais il a tant de bonté
Qu'il saura ma vie austère.
8
Je ne veux pas parmi vous
Ouvrir la préférence
Mais partageons entre nous
Le jeûne et la pénitence.
Allez, partez, écriez,
Dites au Roi avec révérence
Que vous avez vu cloîtrer
Madame Louise de France.
Madame Louise de France