Louis XIII dit le Juste, Roi de France et de Navarre
Fils d'Henri IV et de Marie de Médicis
Père de Louis XIV
né le 27 septembre 1601 à Fontainebleau
mort le 14 mai 1643 à Saint-Germain-en-Laye
Voeu de Louis XIII
le 10 février 1638
« Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre.
À tous ceux qui ces présentes lettres verront, Salut.
Dieu qui élève les rois au trône de leur grandeur, non content de nous avoir donné l'esprit qu'il départ à tous les princes de la terre pour la conduite de leurs peuples, a voulu prendre un soin si spécial et de notre personne et de notre état, que nous ne pouvons considérer le bonheur du cours de notre règne, sans y voir autant d'effets merveilleux de sa bonté, que d'accidents qui nous pouvaient perdre.
Lorsque nous sommes entré au gouvernement de cette couronne, la faiblesse de notre âge donna sujet à quelques mauvais esprits d'en troubler la tranquillité ; mais cette main divine soutint avec tant de force la justice de notre cause que l'on vit en même temps la naissance et la fin de ces pernicieux desseins. En divers autres temps, l'artifice des hommes et la malice du diable ayant suscité et fomenté des divisions non moins dangereuses pour notre couronne que préjudiciables au repos de notre maison, il lui a plu en détourner le mal avec autant de douceur que de justice.
La rébellion de l'hérésie ayant aussi formé un parti dans l'Etat, qui n'avait d'autre but que de partager notre autorité, il s'est servi de nous pour en abattre l'orgueil, et a permis que nous ayons relevé ses saints autels en tous les lieux où la violence de cet injuste parti en avait ôté les marques.
Quand nous avons entrepris la protection de nos alliés, il a donné des succès si heureux à nos armes, qu'à la vue de toute l'Europe, contre l'espérance de tout le monde, nous les avons rétablis en la possession de leurs états dont ils avaient été dépouillés.
Si les plus grandes forces des ennemis de cette couronne, se sont ralliées pour conspirer sa ruine, il a confondu leurs ambitieux desseins pour faire voir à toutes les nations que, comme sa providence a fondé cet Etat, sa bonté le conserve et sa puissance le défend.
Tant de grâces si évidentes font que pour n'en différer pas la reconnaissance, sans attendre la paix, qui nous viendra sans doute de la même main dont nous les avons reçues, et que nous désirons avec ardeur pour en faire sentir les fruits aux peuples qui nous sont commis, nous avons cru être obligés, nous prosternant aux pieds de sa majesté divine que nous adorons en trois personnes, à ceux de la Sainte Vierge et de la sacrée croix, où nous vénérons l'accomplissement des mystères de notre Rédemption par la vie et la mort du fils de Dieu en notre chair, de nous consacrer à la grandeur de Dieu par son fils rabaissé jusqu'à nous, et à ce fils par sa mère élevée jusqu'à lui ; en la protection de laquelle nous mettons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et tous nos sujets pour obtenir par ce moyen celle de la Sainte-Trinité, par son intercession et de toute la cour céleste par son autorité et exemple, nos mains n'étant pas assez pures pour présenter nos offrandes à la pureté même, nous croyons que celles qui ont été dignes de le porter, les rendront hosties agréables et c'est chose bien raisonnable qu'ayant été médiatrice de ces bienfaits, elle le soit de nos actions de grâces.
A ces causes, nous avons déclaré et déclarons que prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et de défendre avec tant de soin ce royaume contre l'effort de tous ses ennemis, que, soit qu'il souffre du fléau de la guerre ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire. Et afin que la postérité ne puisse manquer à suivre nos volontés en ce sujet, pour monument et marque immortelle de la consécration présente que nous faisons, nous ferons construire de nouveau le grand autel de la cathédrale de Paris avec une image de la Vierge qui tienne dans ses bras celle de son précieux Fils descendu de la Croix, et où nous serons représenté aux pieds du Fils et de la Mère comme leur offrant notre couronne et notre sceptre.
Nous admonestons le sieur Archevêque de Paris et néanmoins lui enjoignons que tous les ans le jour et fête de l'Assomption, il fasse faire commémoration de notre présente déclaration à la grand'messe qui se dira en son église cathédrale, et qu'après les vêpres du dit jour, il soit fait une procession en la dite église à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines et le corps de ville, avec pareille cérémonie que celle qui s'observe aux processions générales les plus solennelles ; ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises tant paroissiales que celles des monastères de la dite ville et faubourg, et en toutes les villes, bourgs et villages du dit diocèse de Paris.
Exhortons pareillement tous les archevêques et évêques de notre royaume et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales et autres églises de leur diocèse ; entendant qu'à la dite cérémonie les cours de Parlement et autres compagnies souveraines et les principaux officiers de la ville y soient présents ; et d'autant qu'il y a plusieurs épiscopales qui ne sont pas dédiées à la Vierge, nous exhortons les dits archevêques et évêques en ce cas de lui dédier la principale chapelle des dites églises pour y être fait la dite cérémonie et d'y élever un autel avec un ornement convenable à une action si célèbre et d'admonester tous nos peuples d'avoir une dévotion particulière à la Vierge, d'implorer en ce jour sa protection afin que sous une si puissante patronne notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de ses ennemis, qu'il jouisse largement d'une bonne paix ; que Dieu y soit servi et révéré si saintement à la dernière fin pour laquelle nous avons été créés ; car tel est notre bon plaisir.
Donné à Saint-Germain-en-Laye, le dixième jour de février, l'an de grâce mil six cent trente-huit, et de notre règne le vingt-huit. »
Le Vœu de Louis XIII
Ingres, 1820
Cathédrale Notre-Dame, Montauban
Poème de Louis XIII "Tu crois, ô beau soleil"
"Chanson des bougies"
"Tu crois, ô beau soleil, qu'à ton éclat rien n'est pareil
En cet aimable temps que tu fais le printemps
Mais, quoi, tu pâlis auprès d'Amaryllis ?
Ores que le ciel est gai durant ce gentil mois de mai !
Les roses vont fleurir, les lys s’épanouir.
Mais que sont les lys aux yeux d'Amaryllis ?
De ses nouvelles pleurs, l'aube va ranimer les fleurs
Mais que fait leur beauté à mon cœur attristé
Quand des pleurs je lis aux yeux d'Amaryllis ?"
"Chanson des bougies" de Louis XIII, fichier midi
Le Voeu de Louis XIII à la Vierge
Philippe de Champaigne
1638
Chanson Des Bougies, Louis XIII
Louis Auguste de France
Louis XVI (Roi) de France
né le 23 août 1754 à Versailles
guillotiné le 21 janvier 1793
Consécration de la France au Sacré-Cœur
par Louis XVI à la prison du Temple
« Vous voyez, ô mon Dieu, toutes les plaies qui déchirent mon cœur et la profondeur de l’abîme dans lequel je suis tombé.
Des maux sans nombre m’environnent de toutes parts. A mes malheurs personnels et à ceux de ma famille, qui sont affreux, se joignent, pour accabler mon âme, ceux qui couvrent la face du royaume. Les cris de tous les infortunés, les gémissements de la religion opprimée retentissent à mes oreilles, et une voix intérieure m’avertit encore que peut-être, votre justice me reproche toutes ces calamités, parce que dans les jours de ma puissance, je n’ai pas réprimé la licence du peuple et l’irreligion qui en sont les principales sources ; parce que j’ai fourni moi-même des armes à l’hérésie qui triomphe, en la favorisant par des lois qui ont doublé ses forces et lui ont donné l’audace de tout oser. O Jésus-Christ, divin rédempteur de toutes nos iniquités, c’est dans votre Cœur adorable que je veux déposer les effusions de mon âme affligée. J’appelle à mon secours le tendre cœur de Marie, mon auguste protectrice et ma mère et l’assistance de saint Louis, mon patron et le plus illustre de mes aïeux.
Ouvrez-vous Cœur adorable et par les mains si pures de mes puissants intercesseurs, recevez avec bonté des vœux satisfactoires que la confiance m’inspire et que je vous offre comme l’expression naïve de mes sentiments. Si, par un effet de la bonté infinie de Dieu, je recouvre ma liberté, ma couronne et ma puissance royale, je promets solennellement :
1. De révoquer le plus tôt possible toutes les lois qui me seront indiquées soit par le Pape soit par un Concile, soit par quatre évêques choisis parmi les plus éclairés et les plus vertueux de mon royaume… notamment la Constitution Civile du Clergé.
2. D’établir, en suivant les formes canoniques, une fête solennelle en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus laquelle sera célébrée à perpétuité dans toute la France…
3. D’aller moi-même…, après ma délivrance, dans l’Eglise Notre-Dame de Paris… prononcer un acte solennel de consécration de ma personne, de ma famille et de mon royaume au Sacré-Cœur de Jésus.
4. D’ériger et de décorer à mes frais, dans l’église que je choisirai, une chapelle ou un autel qui sera dédié au Sacré-Cœur de Jésus.
5. Enfin de renouveler tous les ans, au lieu où je me trouverai, le jour qu’on célébrera la fête du Sacré-Cœur, l’acte de consécration exprimé dans l’article troisième et d’assister à la procession générale qui suivra la messe de ce jour.
Je ne puis, aujourd’hui, prononcer qu’en secret cet engagement, mais je le signerais de mon sang s’il le fallait ; et le plus beau jour de ma vie sera celui où je pourrai le publier à haute voix dans le temple. O Cœur Adorable de mon Sauveur, que j’oublie ma main droite et que je m’oublie moi-même si jamais j’oublie vos bienfaits et mes promesses si je cesse de vous aimer et de mettre en vous ma confiance et ma consolation. »
Au moment de son exécution, Louis XVI dira encore :
« Français, je suis innocent ; je pardonne aux auteurs de ma mort,
je prie Dieu que le sang qui va être répandu
ne retombe jamais sur la France. »
« Fils de Saint-Louis, montez au Ciel. »
Abbé Henri Edgeworth de Firmont, Aumônier de la prison du Temple,
à Louis XVI, au moment de son exécution.
Testament de Louis XVI
le 25 décembre 1792
« Au nom de la très sainte Trinité, du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Aujourd'hui, vingt-cinquième jour de décembre 1792, moi, Louis seizième du nom, Roi de France, étant, depuis plus de quatre mois, enfermé avec ma famille dans la tour du Temple, à Paris, par ceux qui étaient mes sujets, et privé de toute communication quelconque, même, depuis le 11 courant, avec ma famille, de plus, impliqué dans un procès dont il est impossible de prévoir l'issue, à cause des passions des hommes, et dont on ne trouve aucun prétexte ni moyen dans aucune loi existante, n'ayant que Dieu pour témoin de mes pensées, et auquel je puisse m'adresser, je déclare ici, en sa présence, mes dernières volontés, et mes sentiments. Je laisse mon âme à Dieu, mon créateur, je le prie de la recevoir dans sa miséricorde, de ne la pas juger suivant ses mérites, mais par ceux de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui s'est offert en sacrifice à Dieu son Père, pour nous autres hommes, quelque indignes que nous en fussions, et moi le premier. Je meurs dans l'union de notre sainte mère l'église catholique, apostolique et romaine, qui tient ses pouvoirs par une succession non interrompue de saint Pierre, auquel Jésus-Christ les avait confiés, je crois fermement et je confesse tout ce qui est contenu dans le Symbole, les Commandements de Dieu et de l'église, les Sacrements et les Mystères, tels que l'église catholique les enseigne et les a toujours enseignés, je n'ai jamais prétendu me rendre juge dans les différentes manières d'expliquer les dogmes qui déchirent l'église de Jésus-Christ, mais je m'en suis rapporté, et je m'en rapporterai toujours, si Dieu m'accorde la vie, aux décisions que les Supérieurs ecclésiastiques, unis à la sainte Eglise catholique, donnent et donneront, conformément à la doctrine de l'église, suivie depuis Jésus-Christ. Je plains de tout mon coeur nos frères qui peuvent être dans l'erreur, mais je ne prétends les juger, et je ne les aime pas moins tous en Jésus-Christ, suivant ce que la charité chrétienne nous l'enseigne, et je prie Dieu de me pardonner tous mes péchés. J'ai cherché à les connaître scrupuleusement, à les détester, et à m'humilier en sa présence. Ne pouvant me servir du ministère d'un prêtre catholique, je prie Dieu de recevoir la confession que je lui en eusse faite, et surtout le repentir profond que j'ai d'avoir mis mon nom (quoique cela fut contre ma volonté) à des actes qui peuvent être contraires à la discipline et à la croyance de l'église, à laquelle je suis toujours sincèrement uni de coeur. Je prie Dieu de recevoir la ferme résolution où je suis, s'il m'accorde la vie, de me servir, aussitôt que je le pourrai, du ministère d'un prêtre catholique, pour m'accuser de tous mes péchés, et recevoir le Sacrement de Pénitence. Je prie tous ceux que je pourrais avoir offensés par inadvertance (car je ne me rappelle pas d'avoir fait sciemment aucune offense à personne), ou à ceux à qui j'aurais pu avoir donné de mauvais exemples ou des scandales, de me pardonner le mal qu'ils croient que je peux leur avoir fait. Je prie tous ceux qui ont de la charité, d'unir leurs prières aux miennes, pour obtenir de Dieu le pardon de mes péchés. Je pardonne de tout mon coeur à ceux qui se sont fait mes ennemis, sans que je leur en ai donné aucun sujet, et je prie Dieu de leur pardonner, de même qu'à ceux qui, par un faux zèle mal entendu, m'ont fait beaucoup de mal. Je recommande à Dieu ma femme et mes enfants, ma soeur, mes tantes, mes frères et tous ceux qui me sont attachés par les liens du sang, ou par quelque autre manière que ce puisse être ; je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde sur ma femme, mes enfants et ma soeur, qui souffrent depuis longtemps avec moi, de les soutenir par sa grâce, s'ils viennent à me perdre, et tant qu'ils resteront dans ce monde périssable. Je recommande mes enfants à ma femme : je n'ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux, je lui recommande surtout d'en faire de bons chrétiens et d'honnêtes gens ; de ne leur faire regarder les grandeurs de ce monde-ci (s'ils sont condamnés à les éprouver), que comme des biens dangereux et périssables, et de tourner leurs regards vers la seule gloire, solide et durable, de l'éternité. Je prie ma soeur de vouloir bien continuer sa tendresse à mes enfants, et de leur tenir lieu de mère, s'ils avaient le malheur de perdre la leur. Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu'elle souffre pour moi, les chagrins que je pourrais lui avoir donnés dans le cours de notre union, comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle, si elle croyait avoir quelque chose à se reprocher. Je recommande bien vivement à mes enfants, après ce qu'ils doivent à Dieu, qui doit marcher avant tout, de rester toujours unis entre eux, soumis et obéissants à leur mère, et reconnaissants de tous les soins et les peines qu'elle se donne pour eux, et en mémoire de moi. Je les prie de regarder ma soeur comme une seconde mère. Je recommande à mon fils, s'il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu'il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, qu'il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j'éprouve, qu'il ne peut faire le bonheur des peuples qu'en régnant suivant les lois, mais, en même temps, qu'un Roi ne peut les faire respecter et faire le bien qui est dans son coeur qu'autant qu'il a l'autorité nécessaire, et qu'autrement, étant lié dans ses opérations, et n'inspirant point de respect, il est plus nuisible qu'utile. Je recommande à mon fils d'avoir soin de toutes les personnes qui m'étaient attachées, autant que les circonstances où il se trouvera lui en donneront les facultés, de songer que c'est une dette sacrée que j'ai contractée envers les enfants ou les parents de ceux qui ont péri pour moi, et ensuite de ceux qui sont malheureux pour moi. Je sais qu'il y a plusieurs personnes de celles qui m'étaient attachées qui ne se sont pas conduites envers moi comme elles devaient, et qui ont même montré de l'ingratitude, mais je leur pardonne (souvent dans les moments de trouble et d'effervescence on n'est pas maître de soi) ; et je prie mon fils, s'il en trouve l'occasion, de ne songer qu'à leur malheur. Je voudrais pouvoir témoigner ma reconnaissance à ceux qui m'ont montré un véritable attachement et désintéressé : d'un côté, si j'étais sensiblement touché de l'ingratitude et de la déloyauté de ceux à qui je n'avais jamais témoigné que des bontés, j'ai eu de la consolation à voir l'attachement et l'intérêt gratuit que beaucoup de personnes m'ont montrés, je les prie de recevoir mes remerciements : dans la situation où sont encore les choses, je craindrais de les compromettre si je parlais plus explicitement, mais je recommande spécialement à mon fils de chercher les occasions de pouvoir les reconnaître. Je croirais calomnier cependant les sentiments de la nation si je ne recommandais ouvertement à mon fils MM. de Chamilly et Hue, que leur véritable attachement pour moi avait portés à s'enfermer dans ce triste séjour, et qui ont pensé en être les malheureuses victimes ; je lui recommande aussi Cléry, des soins duquel j'ai tout lieu de me louer depuis qu'il est avec moi, comme c'est lui qui est resté avec moi jusqu'à la fin, je prie messieurs de la Commune de lui remettre mes hardes, mes livres, ma montre, ma bourse et les autres petits effets qui ont été déposés au conseil de la Commune. Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardaient, les mauvais traitements et les gênes dont ils ont cru devoir user envers moi. J'ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes : que celles-là jouissent, dans leur coeur, de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser. Je prie MM. Tronchet, de Malesherbes et de Sèze de recevoir ici tous mes remerciements et l'expression de ma sensibilité pour tous les soins et les peines qu'ils se sont donnés pour moi. Je finis en déclarant devant Dieu, et prêt à paraître devant lui, que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi. Fait en double, à la tour du Temple, le 25 décembre 1792. Louis. »
16ème et dernière page du Manuscrit
du Testament politique de Louis XVI
Testamento de Luis XVI
The Last Will and Testament of Louis XVI
"In the name of the Very holy Trinity, Father, Son and Holy Ghost.
To-day, the 25th day of December, 1792, I, Louis XVI King of France, being for more than four months imprisoned with my family in the tower of the Temple at Paris, by those who were my subjects, and deprived of all communication whatsoever, even with my family, since the eleventh instant; moreover, involved in a trial the end of which it is impossible to foresee, on account of the passions of men, and for which one can find neither pretext nor means in any existing law, and having no other witnesses, for my thoughts than God to whom I can address myself, I hereby declare, in His presence, my last wishes and feelings.
I leave my soul to God, my creator; I pray Him to receive it in His mercy, not to judge it according to its merits but according to those of Our Lord Jesus Christ who has offered Himself as a sacrifice to God His Father for us other men, no matter how hardened, and for me first.
I die in communion with our Holy Mother, the Catholic, Apostolic, Roman Church, which holds authority by an uninterrupted succession, from St. Peter, to whom Jesus Christ entrusted it; I believe firmly and I confess all that is contained in the creed and the commandments of God and the Church, the sacraments and the mysteries, those which the Catholic Church teaches and has always taught. I never pretend to set myself up as a judge of the various way of expounding the dogma which rend the church of Jesus Christ, but I agree and will always agree, if God grant me life the decisions which the ecclesiastical superiors of the Holy Catholic Church give and will always give, in conformity with the disciplines which the Church has followed since Jesus Christ.
I pity with all my heart our brothers who may be in error but I do not claim to judge them, and I do not love them less in Christ, as our Christian charity teaches us, and I pray to God to pardon all my sins. I have sought scrupulously to know them, to detest them and to humiliate myself in His presence. Not being able to obtain the ministration of a Catholic priest, I pray God to receive the confession which I feel in having put my name (although this was against my will) to acts which might be contrary to the discipline and the belief of the Catholic church, to which I have always remained sincerely attached. I pray God to receive my firm resolution, if He grants me life, to have the ministrations of a Catholic priest, as soon as I can, in order to confess my sins and to receive the sacrament of penance.
I beg all those whom I might have offended inadvertently (for I do not recall having knowingly offended any one), or those whom I may have given bad examples or scandals, to pardon the evil which they believe I could have done them.
I beseech those who have the kindness to join their prayers to mine, to obtain pardon from God for my sins.
I pardon with all my heart those who made themselves my enemies, without my have given them any cause, and I pray God to pardon them, as well as those who, through false or misunderstood zeal, did me much harm.
I commend to God my wife and my children, my sister, my aunts, my brothers, and all those who are attached to me by ties of blood or by whatever other means. I pray God particularly to cast eyes of compassion upon my wife, my children, and my sister, who suffered with me for so long a time, to sustain them with His mercy if they shall lose me, and as long as they remain in his mortal world.
I commend my children to my wife; I have never doubted her maternal tenderness for them. I enjoin her above all to make them good Christians and honest individuals; to make them view the grandeurs of this world (if they are condemned to experience them) as very dangerous and transient goods, and turn their attention towards the one solid and enduring glory, eternity. I beseech my sister to kindly continue her tenderness for my children and to take the place of a mother, should they have the misfortune of losing theirs.
I beg my wife to forgive all the pain which she suffered for me, and the sorrows which I may have caused her in the course of our union; and she may feel sure that I hold nothing against her, if she has anything with which to reproach herself.
I most warmly enjoin my children that, after what they owe to God, which should come first, they should remain forever united among themselves, submissive and obedient to their mother, and grateful for all the care and trouble which she has taken with them, as well as in memory of me. I beg them to regard my sister as their second mother.
I exhort my son, should he have the misfortune of becoming king, to remember he owes himself wholly to the happiness of his fellow citizens; that he should forget all hates and all grudges, particularly those connected with the misfortunes and sorrows which I am experiencing; that he can make the people happy only by ruling according to laws: but at the same time to remember that a king cannot make himself respected and do the good that is in his heart unless he has the necessary authority, and that otherwise, being tangled up in his activities and not inspiring respect, he is more harmful than useful.
I exhort my son to care for all the persons who are attached to me, as much as his circumstances will allow, to remember that it is a sacred debt which I have contracted towards the children and relatives of those who have perished for me and also those who are wretched for my sake. I know that there are many persons, among those who were near me, who did not conduct themselves towards me as they should have and who have even shown ingratitude, but I pardon them (often in moments of trouble and turmoil one is not master of oneself), and I beg my son that, if he finds an occasion, he should think only of their misfortunes.
I should have wanted here to show my gratitude to those who have given me a true and disinterested affection; if, on the one hand, I was keenly hurt by the ingratitude and disloyalty of those to whom I have always shown kindness, as well as to their relatives and friends, on the other hand I have had the consolation of seeing the affection and voluntary interest which many persons have shown me. I beg them to receive my thanks.
In the situation in which matters still are, I fear to compromise them if I should speak more explicitly, but I especially enjoin my son to seek occasion to recognize them.
I should, nevertheless, consider it a calumny on the nation if I did not openly recommend to my son MM. De Chamilly and Hue, whose genuine attachment for me led them to imprison themselves with me in this sad abode. I also recommend Clery, for whose attentiveness I have nothing but praise ever since he has been with me. Since it is he who has remained with me until the end, I beg the gentlemen of the commune to hand over to him my clothes, my books, my watch, my purse, and all other small effects which have been deposited with the council of the commune.
I pardon again very readily those who guard me, the ill treatment and the vexations which they thought it necessary to impose upon me. I found a few sensitive and compassionate souls among them – may they in their hearts enjoy the tranquillity which their way of thinking gives them.
I beg MM. De Malesherbes, Tronchet and De Seze to receive all my thanks and the expressions of my feelings for all the cares and troubles they took for me.
I finish by declaring before God, and ready to appear before Him, that I do not reproach myself with any of the crimes with which I am charged.
Made in duplicate in the Tower of the Temple, the 25th of December 1792.
LOUIS."
Testamento di S.M. Cristianissima
Luigi XVI di Francia
"Nel nome della Santissima Trinità, Padre, Figliuolo, e Spirito Santo. Oggi 25 dicembre 1792. Io Luigi XVI di nome, Re di Francia, chiuso da più di quattro mesi colla mia Famiglia nel Tempio a Parigi da coloro ch'eran miei sudditi, privo di ogni comunicazione qualunque, e dagli undici in qua del corrente, fino colla mia stessa Famiglia implicato di più in un processo, di cui è impossibile prevederne l'uscita a motivo delle passioni degli uomini, e di cui non si trova né pretesto, né mezzi di alcuna legge esistente, non avendo che Dio per testimonio dè miei pensieri, a cui possa rivolgermi: Io dichiaro qui in sua presenza le mie ultime volontà, e sentimenti.
Lascio la mia Anima a Dio mio Creatore, pregandolo ad accoglierla nella sua misericordia, di non giudicarla secondo i suoi meriti, ma da quelli bensì del nostro Signor Gesù Cristo che si è offerto in sacrifizio a Dio suo Padre per noi altri uomini, benché ne fossimo indegni, ed io più di tutti.
Muoio nell'unione della nostra Santa Madre la Chiesa Cattolica, Apostolica, e Romana, che ha la sua Podestà per una successione non mai interrotta dopo S.Pietro, a cui Gesù Cristo l'ha confidata.
Credo fermamente e confesso quanto è contenuto nel Simbolo, i Comandamenti di Dio e della Chiesa, i Sacramenti, e i Misterj come la Chiesa Cattolica gli insegna, e gli ha sempre insegnati. Non ho mai preteso di farmi Giudice nelle differenti maniere di spiegare i dogmi, che dividon la Chiesa di Gesù Cristo, ma sonomi riportato, e mi riporterò sempre se Dio mi dà vita alla decisioni che i Superiori Ecclesiastici uniti alla Santa Chiesa Cattolica danno, e daranno conformemente alla Disciplina della Chiesa costante da Gesù Cristo in poi.
Compiango di tutto cuore i nostri fratelli, che potessero essere in errore, ma non pretendo però giudicarli, e non gli amo tutti per questo di meno in Gesù Cristo, secondo che la Carità Cristiana ci insegna. Prego Dio a perdonarmi tutti i miei peccati: ho cercato scrupolosamente a conoscerli, a detestarli, e ad umiliarmi in sua presenza. Non potendo servirmi del ministero di un Sacerdote Cattolico, prego Dio di ricevere la confessione che gli ho fatta, e soprattutto il pentimento profondo che ho di aver messo il mio nome (benché ciò fosse contro mia voglia) ad atti che possan esser contrari alla disciplina, ed alla credenza della Chiesa Cattolica, alla quale sono sempre rimasto sinceramente unito di cuore. Prego Dio di ricevere la ferma risoluzione in cui sono, se mi dà vita, di servirmi tosto che il possa del Ministero di un Prete Cattolico per accusarmi di tutti i miei peccati, e ricevere il Sagramento della Penitenza.
Prego tutti coloro che potessi aver offesi per inavvertenza (poiché non mi ricordo di aver mai fatto scientemente offesa a veruno) o quelli a cui potessi aver dato cattivi esempj, o scandali di perdonarmi il male che credono possa loro aver fatto. Prego tutti coloro che han carità di unire le loro colle mie preghiere per ottenere da Dio il perdono dè miei peccati.
Perdono con tutto il mio cuore a coloro che si son fatti miei nimici, senza ch'io n'abbia loro dato motivo, e prego Dio di perdonare ad essi, come pure a coloro che per un falso zelo, o per un zelo malinteso mi hanno fatto assai male.
Raccomando a Dio mia Moglie, e i miei Figli, la mia Sorella, le mie Zie, e i miei Fratelli, e tutti coloro che mi sono uniti per vincolo di sangue, o per qualunque altro modo possa ciò essere. Prego Dio particolarmente a volgere un occhio di misericordia sopra la mia Moglie, i miei Figli, e mia Sorella che soffrono da lungo tempo con me, di sostenerli colla sua grazia se venissero a perdermi, e fino a tanto che resteranno in questo mondo peribile.
Raccomando i miei Figli a mia Moglie. Non ho mai dubitato della sua materna tenerezza per essi; le raccomando sopra tutto di farli buoni Cristiani, ed onest'Uomini, di non far loro riguardar le grandezze di questo mondo (se saran condannati a provarle) che come beni pericolosi, e transitorj, e di voltare i sguardi verso la sola Gloria solida, e durevole dell'Eternità: prego mia Sorella a voler continuare la sua tenerezza à miei Figli, e di tener loro luogo di Madre se mai avessero la disgrazia di perder la propria.
Prego mia Moglie a voler perdonarmi tutti i mali che soffre in grazia mia, e i dispiaceri che potrei averle recati nel corso della nostra unione, com'Ella può esser sicura che nulla ho contro di Lei, dov'ella credesse aver qualche cosa a rimproverarsi.
Raccomando vivissimamente à miei Figli dopo quel che devono a Dio che deve andare innanzi di tutto, di essere uniti sempre fra loro, sommessi, ed ubbidienti alla lor Madre, e grati a tutte le cure, e travagli, ch'ella si prende per essi, e per mia memoria. Li prego a riguardar mia Sorella come un'altra lor Madre.
Raccomando a mio Figlio, se avesse mai la disgrazia di esser Re, di pensare che deve tutto se stesso alla felicità dè suoi concittadini, che deve dimenticarsi d'ogni risentimento, d'ogni odio, e segnatamente di quanto ha rapporto alle disgrazie, ed ai dispiaceri che provo, che non potrà fare giammai il bene dei Popoli, fuorché regnando secondo le leggi; ma al tempo stesso che un Re non può far rispettarle, né fare il ben che vorrebbe se non è rivestito dell'autorità necessaria, e che altrimenti legato nelle sue operazioni, e non ispirando alcun rispetto farà più di danno, che di vantaggio.
Raccomando a mio Figlio di aver cura di tutte le Persone che m'erano attaccate quanto le circostanze in cui si troverà gli permetteranno di fare: di pensare ch'è un debito sacrosanto da me contratto verso i Figli, o i Genitori di quelli che son periti in grazia mia, e poscia di coloro che in grazia mia si trovano in uno stato infelice.
So che tra quelli che m'erano attaccati ve ne son molti, che non si sono condotti a mio riguardo, come doveano, e che mi hanno fino mostrata dell'ingratitudine; ma io perdono loro (spesso in momento di agitazione, e di effervescenza non si è padron di se stessi) e prego mio Figlio se ne ha l'occasione a non ricordarsi della loro disgrazia.
Vorrei poter qui attestare la mia riconoscenza a coloro, che mi hanno mostrato un vero attaccamento senza alcun interesse; se da un canto sono stato commosso sensibilmente alla slealtà, e sconoscenza di alcuni, a cui mai non avea dimostrato che bontà, ed essi personalmente, o ai loro parenti, o amici, sono stato dall'alto consolatissimo in vedere l'attaccamento, e l'interesse gratuito da molte persone mostratomi; li prego tutti a gradire i miei ringraziamenti. Nella situazione in cui tuttavia sono le cose temerei comprometterli se mai parlassi più chiaro; ma raccomando specialmente a mio Figlio di indagar le occasioni per poter riconoscerli.
Crederei calunniare ciò non ostante i sentimenti della Nazione se non raccomandassi apertamente a mio Figlio MM. de Chamilly e Huë che il vero loro attaccamento alla mia persona avea portato a richiudersi meco in questo tristo soggiorno, e che hanno creduto di divenire le vittime disgraziate. Gli raccomando ancora Cléry, delle attenzioni del quale ho avuto tutto il motivo di lodarmi dacché trovasi meco, essendo quegli che è restato con me sin alla fine: Prego i Signori della Comune di consegnargli i miei panni, i miei libri, il mio oriuolo, la mia borsa e gli altri piccoli effetti depositati ai Consiglio della Comune.
Perdono ancora volontierissimo a coloro che mi hanno fatta la sentinella i cattivi trattamenti, e malattie con cui han creduto dover usar meco. Ho ritrovato alcune anime sensibili, e compassionevoli; possano esse godere nel loro animo di quella tranquillità che il loro modo di pensare deve ad essi accordare.
Prego i Signori di Melesherbes, Tronchet, e de Séze a qui tutti ricevere i miei ringraziamenti, e l'espressione della mia sensibilità per tutte le cure, e fastidi che si son dati per me.
Finisco con dichiarare innanzi a Dio, e pronto a comparire alla sua presenza, ch'io non mi rimprovero alcun dei delitti che mi si sono opposti.
Dalla Torre del Tempio, li venticinque dicembre dell'anno mille settecento novanta due.
Luigi."