Alphonsine Anuarite Nengapeta
Sœur Marie-Clémentine
Maria Klementina Anoalite Nengapeta en Lingála
née le 29 décembre 1939 à Wamba
(ancien Congo belge, puis Zaïre)
martyrisée le 1er décemre 1964 à Isiro
(anciennement Paulis, Rungu - RDC)
"in defensum castitatis"
(en défendant sa virginité)
"...Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font..."
Luc 23 : 34 (Louis Segond)
(Paroles d'Anuarite durant son agonie)
Biographie
"Elle était née en 1941 (note de Parousie : 1939) à Wamba, de Amisi Badjulu et Isude Julienne. On l'appela "Nengapeta", ce qui signifie en langue budu La richesse trompe. Mais lorsqu'elle se rendit pour la première fois à l'école, on l'inscrivit sous le nom de sa sœur aînée, qui l'accompagnait, "Anuarite", Il se moque de la guerre.
Selon la coutume d'allonger le crâne aux petits-enfants que le groupe ethnique des Wabudu avait adopté des Mangbetu, l'oncle paternel d'Anuarite donna à sa mère l'ordre "de lier la tête de la fille, afin qu'elle apparaisse comme toutes les autres filles du village".
Au baptême Anuarite choisit le nom d'Alphonsine. À 16 ans, elle décida d'entrer dans la Congrégation diocésaine "Jamaa Takatifu", la Sainte Famille. Elle venait d'obtenir son D3. Admise au noviciat, elle fit sa première Profession le 5 août 1959, avec le nom de Marie-Clémentine. L'année suivante elle obtint le diplôme D4.
"Anuarite était enseignante. Une bonne partie de sa courte vie fut consacrée à l'apprentissage de ce métier. Ce qui frappe, c'est son enthousiasme et sa bonne volonté, même si la santé ne suivait pas toujours. Elle jouissait d'une grande popularité auprès de ses élèves. L'enseignement était pour elle un véritable apostolat. Son zèle la portait toujours vers les élèves en danger, les "mauvaises filles". Elle puisait son idéal dans l'Évangile où l'on voit Jésus fréquenter les pécheurs. Parfois, l'on pouvait constater qu'une de ces filles avait changé de conduite.
En communauté, sœur Marie-Clémentine remplit divers offices dont celui de sacristine et de cuisinière. Sa devise était: "Servir et rendre heureux". Elle était toujours disposée à donner un coup de main, mais souvent, à cause de son tempérament excessif, elle le payait de maux de tête.
Anuarite n'était pas parfaite. Elle avait une intelligence moyenne; les études lui demandèrent toujours beaucoup d'efforts. Elle avait également un tempérament nerveux. Elle s'emportait parfois. Cependant, elle fit des progrès. Tout au long de sa vie, en effet, on la sent désireuse de dépasser ses limites et de dominer son caractère".
Lors des événements qui allaient bouleverser le nord-est du pays, Anuarite était enseignante à Bafwabaka. Le 29 novembre 1964 les Simba firent irruption à Bafwabaka et, sous le prétexte de les "défendre contre les Américains", amenèrent les trente-quatre religieuses africaines, en camion, à Isiro. Le voyage fut extrêmement pénible; plus particulièrement lorsque, à un arrêt, les soldats les obligèrent à se séparer de tous leurs objets de piété, chapelets... qui furent piétinés, au milieu de paroles et de gestes obscènes.
Olombe Openge, colonel simba interviewé 20 ans plus tard, acteur ou tout simplement complice du meurtre de Sr. Anuarite, a raconté:
"Avec un camion, je me suis rendu à la mission de Bafwabaka, dans la zone de Wamba, où j'ai embarqué toutes les religieuses. Je les ai emmenées à Isiro où je les ai internées dans une maison qui me servait de résidence, maison qui était située à proximité des bureaux de la Compagnie nationale Air Congo. Je leur ai ensuite servi de la nourriture, à laquelle elles ont refusé de toucher, ce qui me mit dans une grande colère et m'incita à les engueuler vigoureusement. Le soir, le colonel Ngalo me rejoignit. Après avoir jeté un regard inquisiteur sur tous les prisonniers, il pointa du doigt une des religieuses et me lança: "Je veux cette fille".
Quelques instants après le retour du colonel Ngalo au poste de commandement, j'ai transmis son message à la religieuse qui venait de retenir son attention et dont on m'apprit qu'elle s'appelait Anuarite. Mais à ma grande surprise, celle-ci me rétorqua: "Je ne peux pas aller chez votre colonel".
Par la suite, le colonel Ngalo que j'informai du refus de la jeune fille, m'ordonna d'aller prendre Anuarite et de l'amener auprès de lui par tous les moyens possibles et imaginables. Anuarite, que je contactai une nouvelle fois, refusa catégoriquement.
"Si tu ne veux pas partir chez le colonel de ton propre gré, lui dis-je, je vais user de moyens forts qui t'obligeront à le faire même malgré toi. Je pourrai même aller jusqu'à te battre sans tenir compte de quoi que ce soit". Pour l'intimider et pour la persuader, je lui administrai trois coups de crosse et lui ordonnai, ensuite de monter dans la voiture qui l'attendait. Devant son refus obstiné, je lui lançai:
"Pour qui te prends-tu? Tu crois que tu es plus jolie que mon épouse Angélique que j'ai laissée à Wamba? En tout cas, elle est plus belle que toi". "Si tu savais que ta femme est plus jolie que moi, me répondit Anuarite, pourquoi ne l'as-tu pas amenée avec toi ici?" Fou furieux, je me mis à l'abreuver d'injures: "Motu molayi (tête allongée), imbécile, sauvage..."
Je suis rentré informer le colonel Ngalo du nouveau refus d'Anuarite. Le colonel me donna l'ordre d'aller prendre Anuarite de force, tout en me disant que si elle persistait à refuser, j'avais carte blanche pour agir.
"Si vous osez ne pas vous exécuter, me signifia-t-il, vous serez liquidé en lieu et place de cette fille écervelée".
Ne voulant pas mourir à la place d'Anuarite, je pris celle-ci de force, la rouant même de coups. Mais en vain. Elle demeura insensible à mes arguments. C'est à ce moment que le colonel Ngalo décida qu'on la tue. Pour moi, ce fut un ordre…"
Cette version doit être complétée par les nombreux témoignages des Sœurs présentes.
Nous nous limiterons à celui de Sr. Mélanie:
"Alors Olombe commença à crier et à appeler avec force les Simba. Deux jeunes Simba forts arrivèrent. Le Colonel Olombe leur demanda: "Avez-vous un fusil?" Ils dirent: "Non, nous n'en avons pas!" Il leur demanda: "Quelle arme avez-vous?" Ils dirent: "Deux longs couteaux (baïonnettes)". Le colonel leur dit: "Transpercez cette Sœur". "Cette Sœur, c'est laquelle?" "C'est la Sœur Anuarite". Pendant que les Simba transperçaient la Sœur Anuarite dans les côtes, le colonel disait: "Enfoncez le couteau dans son cœur". Au moment où le premier Simba s'apprêtait à la transpercer, le colonel répéta: "Enfoncez le couteau dans le cœur". Et au moment où le deuxième Simba s'apprêtait à la transpercer, le colonel dit: "Enfoncez le couteau dans son cœur". Ils continuèrent à la transpercer ainsi, chacun d'eux quatre ou cinq fois. À chaque coup, la Sœur faisait: "Ouh! Ouh! Ouh!".… Olombe prit enfin son revolver et lui (à Anuarite) tira une balle dans la poitrine"
Le procès de béatification d'Anuarite fut officiellement ouvert le 13 janvier 1978. Jean-Paul II la proclama Bienheureuse le 15 août 1985, à Kinshasa. Sa fête a été fixée au 1er décembre, jour anniversaire de son martyre.
"Elle a préféré mourir martyre pour préserver sa pureté. C'est notre modèle. Elle a ainsi donné la preuve d'un amour suprême de Dieu qu'elle a placé au-dessus de sa propre vie. La béatification d'Anuarite, fille de notre race, constitue une grande grâce pour l'Afrique. Cela nous montre clairement que Dieu appelle tout le monde à devenir saint."
"Première fille martyre de notre peuple,
elle est la gloire de la Sainte Église Catholique,
elle fait la fierté de notre race, la joie de notre peuple tout entier"
Cardinal Joseph-Albert Malula, Archevêque de Kinshasa.
Cérémonie de béatification. Kinshasa, le 15 août 1985
Blog du Diocèse d'Isiro-Niangara
Béatification de Marie-Clémentine Anuarite
Homélie du Pape Jean-Paul II
Solennité de l'Assomption de la Vierge Marie
Kinshasa, le jeudi 15 août 1985
"1. Aujourd'hui, l’Eglise regarde les cieux ouverts: “Le Temple qui est dans le ciel s’ouvrit, et l’arche de l’Alliance du Seigneur apparut dans son Temple” (Apoc. 11, 19).
Nous célébrons l’Assomption de Marie, la Mère de Dieu, la Vierge, la Mère de notre Rédempteur.
Et c’est elle précisément que l’Eglise reconnaît dans le signe grandiose qui parait dans le ciel: “Une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles” (Ibid. 12, 1). Oui, Marie est signe du monde nouveau. Du monde rassemblé en Dieu, dumonde transfiguré en Dieu. Transfiguré par le Christ.
En effet, comme “c’est en Adam que meurent tous les hommes; c’est dans le Christ que tous revivront” (1 Cor. 15, 22): tous auront la vie éternelle en Dieu même. La première qui entre dans cette vie en plénitude, c’est Marie.
2. Et c’est pourquoi aujourd’hui, jour de l’Assomption, l’Eglise fait mémoire du moment où Marie a chanté le “Magnificat”, sur le seuil de la maison de Zacharie.
“Mon âme exalte le Seigneur / mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur . . . / Le Puissant fait pour moi des merveilles; / Saint est son nom!” (Luc. 1, 46-47. 19).
Ce jour-là, à l’occasion de sa visite à sa parente Elisabeth, Marie a manifesté par ces parolesl’allégresse de son âme devant le mystère de la Maternité divine qui était son destin par la grâce de la Très Sainte Trinité.
Aujourd’hui, par les mêmes paroles, elle exprime l’allégresse de son âme face au mystère de l’Assomption, fruit définitif de sa Maternité divine par la grâce de la Très Sainte Trinité.
Marie adore Dieu, Marie proclame les “merveilles” de Dieu que le Puissant a accomplies en elle et par elle.
3. Aujourd’hui, avec Marie montée aux cieux, l’Eglise adore Dieu, dans l’Eglise qui est en votre pays, au Zaïre. A Kinshasa, la capitale, et dans toutes les provinces, au Kasai, au Shaba, au Kivu, au Bas-Zaïre, en Haut-Zaïre, où vécut Anwarite.
Je suis heureux de prier avec vous tous, avec tous les chrétiens des diocèses du Zaïre, des paroisses, des monastères contemplatifs, des communautés religieuses. Et je suis particulièrement uni à l’Archevêque de Kinshasa, le Cardinal Malula et à tous mes frères dans l’épiscopat. Je les remercie aussi du zèle avec lequel ils ont préparé la béatification.
Voici que Dieu “s’est penché sur son humble servante” (Cfr. Luc. 1, 48) et sur l’amour sans partage d’une fille de cette terre. Et il lui permet aujourd’hui de participer à la gloire de la Mère de Dieu, à la gloire de tous les saints et de tous les bienheureux.
Un jour, Anwarite avait noté sur son carnet personnel ces mots: “Aimer le Seigneur, parce qu’il a fait pour moi de grandes choses, combien grande est sa bonté”. Elle exprimait là le sens de sa vie, en reprenant la prière même de Marie.
Il est heureux que ce soit ici, dans son pays, votre pays, et le jour où est célébrée la gloire de la Vierge Marie, que l’Eglise proclame bienheureuse sa fille Marie-Clémentine Anwarite. Nous pouvons l’admirer et la prendre pour modèle d’autant plus volontiers qu’elle est proche de nous dans le temps; elle est vraiment représentative de votre communauté chrétienne qu’elle illustre par ses mérites et sa sainte fidélité au Seigneur.
Anwarite a passé toute son existence dans le Haut-Zaïre, entre Wamba et Bafwabaka. Elle ne paraissait pas pourvue de dons sortant de l’ordinaire. Enfant modeste, acceptant ses limites, mais travaillant avec persévérance à les dépasser, elle avait un tempérament parfois vif, enjoué; et à d’autres moments elle connaissait l’inquiétude et la souffrance. Très spontanément, elle se montrait disponible aux autres, aimant tout simplement rendre service et accueillir avec délicatesse.
Enfant, elle avait reçu le baptême en même temps que sa mère. La foi grandit en elle et devint un motif puissant dans l’orientation de sa vie. Très jeune, elle voulut consacrer sa vie au Seigneurcomme religieuse: elle apporta dans la communauté de la Jamaa Takatifu, la Congrégation de la Sainte-Famille vouée particulièrement à des taches d’éducation, sa constance au travail, son sens du service, l’amour de ses jeunes élèves, son attention aux pauvres et aux malades, la joie qu’elle savait partager, son désir de progresser spirituellement. Aujourd’hui présents, les membres de sa famille et de sa congrégation sont heureux de pouvoir témoigner de ses qualités.
Sans réserve, Anwarite s’était engagée à suivre le Seigneur; elle lui avait donné sa fidélité et consacré sa virginité. Et, jour après jour, avec affection et profondeur, elle priait la Mère du Christ; on la voyait comme plongée dans la prière près de l’image de Notre-Dame, ou attentive à dire le chapelet avec ses sœurs ou avec les enfants dont elle s’occupait. Marie éclairait sa foi, la soutenait, l’entraînait. Anwarite, tout simplement, aimait la Mère du Seigneur. Un signe émouvant fut son attachement à la statuette qu’elle garda sur elle jusque dans la mort.
Quand arrive le temps de l’épreuve, cette jeune religieuse y fait face: la foi, le sens de l’engagement pris, la valeur primordiale qu’elle accorde à la virginité, une prière intense et le soutien de la communauté lui permettent de rester inébranlable. Dans la terrible anxiété de voir sa pureté atteinte, devant la menace pour sa vie même, Anwarite dit: “Mon âme est inquiète maintenant”. Parole qui rappelle celle de Jésus , et qui montre combien l’Evangile pénètre la vie de cette jeune fille consacrée. Elle surmonte l’ébranlement de l’angoisse; son courage est sans faiblesse, soutenu par la présence affectueuse de ses supérieures et de ses sœurs.
Anwarite a montré une audace digne des martyrs qui, depuis Etienne à Jérusalem, jalonnent l’histoire de l’Eglise par leur imitation héroïque du Christ. Elle ose dire, pour défendre sa supérieure menacée à cause de son propre refus: “Vous me tuerez moi seulement”. Quand les coups mortels l’atteignent, ses sœurs l’entendent clairement adresser ces mots à celui qui la frappe: “Je vous pardonne, car vous ne savez pas ce que vous faites”; et aussi: “C’est ainsi que je l’ai voulu”. De la manière la plus directe, Anwarite suit le Christ auquel elle s’est donnée: comme lui, elle pardonne, comme lui, elle accomplit son sacrifice; et moi-même au nom de toute l’Eglise, je pardonne de tout cœur.
4. Dans l’Evangile, quand Marie arriva au seuil de la maison de Zacharie, Elisabeth “s’écria d’une voix forte: . . . Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur” .
Elle aussi, la fille de votre terre, Anwarite Nengapeta, a cru à l’accomplissement de la promesse de Dieu à son égard: elle était une de celles qui ont choisi de ne pas se marier pour le Règne de Dieu. Elle avait médité l’exemple des vierges martyres anciennes, elle avait été impressionnée par le sacrifice de Maria Goretti et par celui des Martyrs d’Ouganda. Anwarite savait le prix que pouvait lui coûter sa fidélité Elle a entendu la parole du Christ “il n’y a pas d’amour plus grand que de donner sa vie” (Cfr. Io. 15, 13).
A l’heure de la menace, elle n’hésite pas à mettre au-dessus de tout la valeur de sa consécration au Christ dans la chasteté parfaite. Au soir de sa mort, dans la maison bleue d’Isiro, elle avait dit: “J’ai renouvelé mes vœux, je suis prête à mourir”. Anwarite est un ferme témoin de la valeur irremplaçable d’un engagement pris envers Dieu et soutenu par sa grâce.
Bienheureuse celle qui, très près de nous, a montré la beauté du don total de soi pour le Royaume.La grandeur de la virginité, c’est l’offrande de toutes ses capacités d’aimer, afin que, libre de tout autre lien, tout l’être sache aimer le Seigneur comme un époux et ceux que le Seigneur aime. Il n’y a là aucun dédain de l’amour conjugal, nous savons qu’Anwarite se souciait d’aider les couples proches d’elle à garder la fidélité de leur propre engagement dont elle louait la beauté.
C’est la valeur primordiale de la fidélité qui l’a conduite au martyre. Le martyre, précisément, cela veut dire être témoin: Anwarite fait partie de ces témoins qui entraînent et soutiennent la foi et la générosité des frères et sœurs. Quand, dans la nuit du 30 novembre 1964, toutes les religieuses de la communauté sont menacées, battues et blessées, le sacrifice d’Anwarite, loin de les effrayer, les encourage dans leur fermeté et les aide à traverser l’épreuve dans la paix. C’est là un signe éloquent du témoignage d’espérance qu’a été la mort de l’une d’entre elles. Rappelons-nous la lecture de saint Paul: “Le Christ est ressuscité d’entre les morts pour être parmi les morts le premier ressuscité . . . C’est dans le Christ que tous revivront” (1 Cor. 15, 20-22).
5. C’est pourquoi, elle - cette fille de votre terre - peut chanter aujourd’hui avec Marie le “Magnificat”, comme ses sœurs l’ont chanté au moment où elle livrait sa vie au milieu d’elles.
Dans son sacrifice, la puissance de Dieu s’est manifestée, les “merveilles” de Dieu se sont renouvelées. A juste titre, elle peut chanter:
“Le Puissant fit pour moi des merveilles . . .
Déployant la force de son bras . . .
il élève les humbles . . .
Saint est son nom . . .
Désormais toutes les générations me diront bienheureuse” (Luc. 1, 49. 51-52. 49. 48).
6. Ce cantique d’action de grâce et de louange, vous pouvez tous le chanter avec Anwarite, chers Frères et Sœurs: voici en effet, pour le centenaire du Baptême de votre patrie, que nous avons célébré ensemble il y a peu de temps, le premier fruit; le fruit parfait de la grâce du saint baptême, la première Zaïroise que l’Eglise proclame solennellement bienheureuse, martyre de la foi parmi vous!
C’est un grand événement dans l’histoire de l’Eglise en votre terre. Je me réjouis de pouvoir être présent parmi vous - comme successeur de Pierre - en ce jour marquant. Et de pouvoir chanter, avec vous et avec votre Bienheureuse, le Magnificat marial en la solennité de l’Assomption.
Oui, la puissance de Dieu se manifeste dans la “merveille” qu’est Marie, la Mère de Dieu, entrée dans la gloire du Royaume. Première parmi les saints, elle éclaire la route de tous les hommes et de toutes les femmes.
Anwarite avait répondu à la vocation de la virginité librement offerte. Et voici qu’elle se joint au long cortège de ces vierges qui, depuis l’époque romaine, au commencement du premier millénaire, avaient donné leur vie pour le Christ, Blandine, Agathe, Lucie, Agnès, Cécile, Pélagie, Solange . . . Avec les vierges martyres qui l’ont précédée, la bienheureuse Anwarite encourage ceux qui s’engagent à la chasteté en répondant à leur vocation religieuse.
7. Mais c’est en toute condition, en tout lieu, en tout temps, que le Seigneur appelle ceux pour lesquels il a donné son Fils à le suivre sur les voies de la sainteté. La vocation des époux consiste à vivre un amour exigeant et généreux dans leur union, car la voie de leur perfection passe par le don de toute leur personne à leur conjoint, par la transmission de la vie aux enfants et le dévouement que demande leur éducation. Vivant leur mariage comme une réponse active à l’amour du Seigneur, les époux se joignent à l’action de grâce: “Le Seigneur a fait pour moi des merveilles”.
Frères et Sœurs, reprenons ensemble cette prière, car il nous est donné à tous d’accueillir le Christ, “la vraie lumière qui éclaire tout homme”. “A tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu” (Io. 1, 9. 12). “Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi” (Rom. 6, 4).
Jeunes ou vieux, connus ou inconnus, humbles ou puissants, à nous tous le Christ permet chaque jour de partager avec générosité les biens de la terre et de la vie, de dépasser nos faiblesses et nos divisions, d’avancer avec enthousiasme vers un monde renouvelé, car la force de l’amour brise les chaînes de l’égoïsme et de la haine. Jour après jour, dans la foi et l’amour que Dieu met en nos cœurs, nous pouvons entendre l’appel à suivre Jésus. Avec humilité et avec joie, chacun peut offrir les peines et les réussites des hommes, uni avec le Fils de Dieu qui livre son Corps et son Sang pour la multitude, en rémission des péchés. En cette Eucharistie, que l’Esprit du Seigneur nous rassemble en un seul Corps dans la sainteté du Christ! Qu’il nous entraîne dans son offrande! Qu’il nous rende fermes dans l’espérance et capables d’annoncer à nos frères la bonne nouvelle que le monde sauvé reçoit la sainteté de Dieu!
8. Ainsi donc l’Eglise voit aujourd’hui, sur la belle et riche terre du Zaïre, “le ciel ouvert”:
grâce à la solennité de l’Assomption de la Mère de Dieu,
en même temps grâce à cette première béatification d’une fille de votre terre,
grâce à l’engagement généreux de fils et de filles de ce peuple dans le service du Seigneur et l’amour de leurs frères.
Le peuple de toute votre terre se réjouit. L’Afrique noire se réjouit. Toute l’Eglise catholique se réjouit et rend grâce pour le témoignage de ses frères d’Afrique.
Que la joie de cette grande journée ouvre un chapitre nouveau dans l’histoire du peuple de Dieu sur cette terre sanctifiée et bienheureuse!
Amen."
Prières à la Bienheureuse Anuarite
"Ô Dieu, Père de miséricorde et de tendresse, tu nous as créés à ton image et tu as fait de nous tes enfants en Jésus, ton Fils Bien-aimé. Saisis par la souffrance et la maladie, nous venons à toi. Par l’intercession de la Bienheureuse Anuarite, prends pitié de nous, donne-nous la guérison du corps et de l’esprit pour qu'à son exemple nous puissions te servir avec amour, parmi nos sœurs et frères.
Nous te le demandons par Jésus le Christ, ton Fils notre Seigneur, qui est Dieu et qui règne avec toi et le Saint Esprit pour les siècles des siècles. Amen."
"En elle, tu nous as offert un exemple lumineux de sainteté.
Nous te prions, Père : par l’intercession de notre sœur, la Bienheureuse M. Clémentine Anuarite, renouvelle tes merveilles et guéris nos frères (et sœurs) malades. Montre ta miséricorde en exauçant nos prières.
À nous qui sommes tes enfants, donne la joie de voir sa sainteté proclamée dans l’Église et que son nom soit inscrit parmi les saints du ciel.
Nous te prions Père, par l’intercession de la Bienheureuse Anuarite, guéris nos frères et sœurs malades. Nous te prions pour ………………………………………. (Ici on dit le(s) nom(s) de ceux dont on demande la guérison) qu’il(s) reçoive(nt) par ta sollicitude la santé du corps et la paix du cœur. Qu’il(s) puisse(nt) te rendre grâce à jamais.
Nous te le demandons par Jésus ton Fils, notre Seigneur et Sauveur pour les siècles des siècles. Amen."
"La Bienheureuse Marie Clémentine Anuarite Nengapeta
a combattu jusqu’à la mort pour être fidèle à son Dieu ;
elle n’a pas craint les menaces des impies :
elle était fondée sur le roc."
"Ô Dieu, force de notre faiblesse,
tu as révélé aux hommes les merveilles de ta grâce
en la personne de la Bienheureuse
Marie Clémentine Anuarite Nengapeta
qui a versé son sang par amour pour le Christ.
Nous qui marchons encore sur le chemin de la croix
donne nous, par son exemple et son intercession,
un aide et un réconfort salutaire,
afin que nous parvenions à la gloire de la résurrection.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu,
qui règne avec toi et le Sant esprit,
maintenant et pour les siècles des siècles."
"« Pour le témoignage éclatant des martyrs, rendons grâce au Père ».
Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire,
de t’offrir notre action de grâce
toujours et en tout lieu,
à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout puissant.
nous reconnaissons dans le martyre de la Bienheureuse
Marie Clémentine Anuarite Nengapeta,
un signe éclatant de la grâce :
en donnant sa vie comme le Christ,
elle a glorifié ton nom.
C’est ta puissance qui se déploie dans la faiblesse
quand tu donnes à des êtres fragiles
de te rendre témoignage
par le Christ, notre Seigneur.
C’est pourquoi avec les anges dans le ciel,
nous pouvons te bénir sur la terre
et t’adorer en chantant :
Saint, Saint …"
"Seigneur, tu as donné à la Bienheureuse
Marie Clémentine Anuarite Nengapeta :
d’être parmi les saints du ciel,
au double titre de vierge et de martyre.
Par la force de cette communion,
fais nous sortir vainqueurs de toute épreuve
pour obtenir un jour la gloire du Royaume.
par Jésus, le Christ, notre Seigneur."
Prières extraites de la Solennité de la Bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta
Source des prières : site du Sanctuaire de la Bienheureuse Anuarite