Amende honorable et Consécration
à notre Seigneur Jésus-Christ
« O Jésus, notre Sauveur et notre Roi ! rien n'a été fait que par vous, en vous et pour vous ! C'est vous qui êtes la fin et la raison dernière, non seulement des choses qui vivent dans l'éternité, mais encore de celles qui se meuvent dans le temps, préparateur de l'éternité. - Vous avez dit un jour, en prophétisant le grand sacrifice, rénovateur du monde : "Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout à moi." - Tout : c'est-à-dire non seulement tout l'amour d'un cœur fidèle, mais tous les cœurs, tous les fronts, tous les regards, tous les amours, toutes les puissances, tous les honneurs, toutes les génuflexions de l'humanité, à tous les degrés d'être et sous toutes les formes de sa vie : les foyers, comme les autels, les lois publiques, comme les mœurs privées, l'hommage des nations et celui des groupes sociaux qui la composent aussi bien que le culte d'une simple famille et la prière du plus petit enfant.
C'est pour obéir à ce commandement de Votre Volonté adorable, qui est la grande loi de la création en même temps que sa force et son suprême honneur, que nous venons aujourd'hui, au nom de la profession à laquelle nous appartenons et des nations que nous représentons, vous rendre l'adoration et l'amour qui vous sont dus et que vous avez réclamés Vous-Même sur cette terre bénie de Paray-le-Monial.
D'abord, nous vous reconnaissons, ô Jésus, comme le Maître, le Roi des rois, le seul Seigneur à qui nous devons tout, puisque c'est de Vous que nous avons tout reçu ; et nous déclarons hautement, avec toute l'énergie dont nous sommes capables, que vous avez sur nous et sur le monde entier des droits inaliénables, auxquels personne ne peut se soustraire, ni les peuples, ni les rois.
En second lieu, prosternés aux pieds de vos Tabernacles, nous vous faisons très humblement Amende honorable de toutes les fautes qui peuvent avoir été commises dans le corps social dont nous faisons partie, soit en commun, soit en particulier, soit par nous-mêmes, soit par d'autres, soit par des actes contraires à Votre sainte Loi, soit par simple oubli de la reconnaissance de Votre Royauté ; et nous nous écrions du plus profond de nos cœurs, avec l'accent du plus sincère repentir : Pardon, Seigneur, pardon ! (Ter).
En troisième lieu, à la vue et à cause même des outrages sans nombre auxquels vous êtes en butte dans ces temps malheureux, nous protestons de notre fidélité entière et nous nous engageons à opposer toujours aux insultes et aux blasphèmes, pour les condamner et les réparer, le cri toujours croissant de notre foi et de notre amour.
Enfin, pour imiter votre exemple et ne point mettre de bornes à notre dévouement, tandis que le Vôtre a été sans mesure, nous vous faisons la donation entière, irrévocable de tout ce qui nous appartient et de tout ce que nous sommes. Nous vous offrons, sans réserve et sans retour, notre cœur avec toutes ses affections, notre esprit avec toutes ses pensées, notre corps avec tous ses sens, toute notre personne et toute notre vie, que nous dédions et consacrons à Votre Majesté souveraine.
Puissiez-vous ainsi, ô Jésus, régner à tout jamais sur nous, sur nos familles, sur nos professions, sur nos cités, sur nos patries, quelle que soit la forme particulière de leur gouvernement, et sur la société toute entière ! Que partout votre vie abonde : dans nos maximes, dans nos mœurs, dans nos lois ! Votre vie, dans sa plénitude, avec la vérité qui est sa splendeur, avec la force qui est son apanage ! Votre vie divine, la seule vie féconde qui, après avoir rempli le temps de ses merveilles, malgré les défaillances de l'humanité, aura le privilège de se perpétuer au milieu de toutes sortes de biens et de joies pendant la durée interminable de l'Eternité. Ainsi soit-il ! Ainsi soit-il ! Ainsi soit-il ! »
"Amende honorable et Consécration à Notre Seigneur Jésus-Christ" du Père Jean-Baptiste Lemius, "Le Messager du Cœur de Jésus", novembre 1897, tome LXXII, pages 586-589.
"Mon Jésus, comment Voulez-Vous que je Vous appelle ?"
"...Appelle-moi la Miséricorde ! "
Louise-Marguerite Claret de La Touche,
13 août 1900, "Autobiographie".
Jean-Auguste-Dominique Ingres
1859