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Blog Parousie de Patrick ROBLES (Puget-Théniers, Alpes-Maritimes - FRANCE)

Imitation de Jésus Christ, 6



6. De la joie d'une bonne conscience



1.La gloire de l'homme de bien est le témoignage de sa conscience.

Ayez la conscience pure et vous posséderez toujours la joie.

La bonne conscience peut supporter beaucoup de choses et elle est pleine de joie dans

les adversités.

La mauvaise conscience est toujours inquiète et troublée.

Vous jouirez d'un repos ravissant si votre coeur ne vous reproche rien.

Ne vous réjouissez que d'avoir fait le bien.

Les méchants n'ont jamais de véritable joie, ils ne possèdent point la paix intérieure,

parce qu'il n'y a point de paix pour l'impie, dit le Seigneur.

Et s'ils disent: Nous sommes dans la paix, les maux ne viendront pas sur nous; et qui

oserait nous nuire ? ne les croyez pas car la colère de Dieu se lèvera soudain, et leurs

oeuvres seront réduites à rien, et leurs pensées périront.

2.Se faire un sujet de gloire de la tribulation n'est pas difficile à celui qui aime: car se

glorifier ainsi, c'est se glorifier dans la croix de Jésus-Christ.

La gloire que les hommes donnent et reçoivent est courte.

La tristesse accompagne toujours la gloire du monde.

La gloire des bons est dans leur conscience et non dans la bouche des hommes.

L'allégresse des justes est de Dieu et en Dieu, et leur joie vient de la vérité.

Celui qui désire la gloire véritable et éternelle dédaigne la gloire du temps.

Et celui qui recherche la gloire du temps et ne la méprise pas de toute son âme montre

qu'il aime peu la gloire éternelle.

Il jouit d'une grande tranquillité de coeur, celui que n'émeut ni la louange ni le blâme.

3.Il sera aisément en paix et content, celui dont la conscience est pure.

Vous n'êtes pas plus saint parce qu'on vous loue, ni plus imparfait parce qu'on vous

blâme.

Vous êtes ce que vous êtes, et tout ce qu'on pourra dire ne vous fera pas plus grand que

vous ne l'êtes aux yeux de Dieu.

Si vous considérez bien ce que vous êtes en vous-même, vous vous embarrasserez peu

de ce que les hommes disent de vous.

L'homme voit le visage, mais Dieu voit le coeur. L'homme regarde les actions; mais

Dieu pèse l'intention.

Faire toujours bien et s'estimer peu, c'est le signe d'une âme humble.

Ne vouloir de consolation d'aucune créature, c'est la marque d'une grande pureté et

d'une grande confiance intérieure.

4.Quand on ne cherche au-dehors aucun témoignage en sa faveur, il est manifeste qu'on

s'est entièrement remis à Dieu.

Car ce n'est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, dit Saint Paul,

mais celui que Dieu recommande.

Avoir toujours Dieu présent au-dedans de soi et ne tenir à rien au-dehors, c'est l'état de

l'homme intérieur.



7. Qu'il faut aimer Jésus-Christ par-dessus toutes choses



1.Heureux celui qui comprend ce que c'est que d'aimer Jésus, et de se mépriser soi-même

à cause de Jésus.

Il faut que notre amour pour lui nous détache de tout autre amour, parce que Jésus veut

être aimé seul par-dessus toutes choses.

L'amour de la créature est trompeur et passe bientôt; l'amour de Jésus est stable et

fidèle.

Celui qui s'attache à la créature tombera avec elle; celui qui s'attache à Jésus sera pour

jamais affermi.

Aimez et conservez pour ami Celui qui ne vous quittera point alors que tous vous

abandonneront, et qui, quand viendra votre fin, ne vous laissera point périr.

Que vous le vouliez ou non, il vous faudra un jour être séparé de tout.

2.Vivant et mourant, tenez-vous donc près de Jésus et confiez-vous à la fidélité de celui

qui seul peut vous secourir lorsque tout vous manquera.

Tel est votre bien-aimé, qu'il ne veut point de partage; il veut posséder seul votre coeur

et y régner comme un roi sur le trône qui est à lui.

Si vous saviez bannir de votre âme toutes les créatures, Jésus se plairait à demeurer en

vous.

Vous trouverez avoir perdu presque tout ce que vous aurez établi sur les hommes et

non sur Jésus !

Ne vous appuyez point sur un roseau qu'agite le vent et n'y mettez pas votre confiance,

car toute chair est comme l'herbe, et sa gloire passe comme la fleur des champs.

3.Vous serez trompé souvent si vous jugez des hommes d'après ce qui paraît au-dehors;

au lieu des avantages et du soulagement que vous cherchez en eux, vous n'éprouverez

presque toujours que du préjudice.

Cherchez Jésus en tout, et en tout vous trouverez Jésus. Si vous vous cherchez

vous-même, vous vous trouverez aussi, mais pour votre perte.

Car l'homme qui ne cherche pas Jésus se nuit plus à lui-même que tous ses ennemis et

que le monde entier.

8. De la familiarité que l'amour établit entre Jésus et l'âme fidèle



1.Quand Jésus est présent, tout est doux et rien ne semble difficile; mais quand Jésus se

retire, tout fatigue.

Quand Jésus ne parle pas au-dedans, nulle consolation n'a de prix; mais si Jésus dit une

seule parole, on est merveilleusement consolé.

Marie-Madeleine ne se leva-t'elle pas aussitôt du lit où elle pleurait, lorsque Marthe lui

dit: Le maître est là, et vous appelle ?

Heureux moment où Jésus appelle des larmes à la joie de l'esprit !

Combien, sans Jésus, n'êtes-vous pas aride et insensible !

Et quelle vanité, quelle folie, si vous désirez autre chose que Jésus-Christ ! Ne serait-ce

pas une plus grande perte que si vous aviez perdu le monde entier ?

2.Que peut vous donner le monde sans Jésus ?

Etre sans Jésus, c'est un insupportable enfer; être avec Jésus, c'est un paradis de délices.

Si Jésus est avec vous, nul ennemi ne pourra vous nuire.

Qui trouve Jésus trouve un trésor immense, ou plutôt un bien au-dessus de tout bien.

Qui perd Jésus perd plus et beaucoup plus que s'il perdait le monde entier.

Vivre sans Jésus, c'est le comble de l'indigence; être uni à Jésus, c'est posséder des

richesses infinies.

3.C'est un grand art que de savoir converser avec Jésus, et une grande prudence que de

savoir le retenir près de soi.

Soyez humble et pacifique, et Jésus sera avec vous.

Que votre vie soit pieuse et calme, et Jésus demeurera près de vous.

Vous éloignerez bientôt Jésus et vous perdrez sa grâce, si vous voulez vous répandre

au-dehors.

Et si vous l'éloignez et le perdez, qui sera votre refuge et quel autre ami

chercherez-vous ?

Vous ne sauriez vivre heureux sans ami; et si Jésus n'est pas pour vous un ami

au-dessus de tous les autres, n'attendez que tristesse et désolation.

Qu'insensé vous êtes, si vous mettez en quelque autre votre confiance ou votre joie !

Il vaudrait mieux avoir le monde entier contre vous, que d'être dans la disgrâce de

Jésus.

Qu'il vous soit donc plus cher que tout ce qui vous est cher.

4.Aimez tous les autres pour Jésus, et Jésus pour lui-même.

Lui seul doit être aimé uniquement, parce qu'il est le seul ami bon, fidèle, entre tous les

amis.

Aimez en lui et à cause de lui vos amis et vos ennemis, et priez-le pour tous afin que

tous le connaissent et l'aiment.

Ne souhaitez jamais d'obtenir aucune préférence dans l'estime ou l'amour des hommes;

car cela n'appartient qu'à Dieu, qui n'a point d'égal.

Ne désirez point que quelqu'un s'occupe de vous dans son coeur, et ne soyez

vous-même préoccupé de l'amour de personne; mais que Jésus soit en vous et en tout

homme de bien

5.Soyez pur et libre au-dedans, sans aucune attache à la créature.

Il vous faut être dépouillé de tout, et offrir à Dieu un coeur pur, si vous voulez être

libre et goûter comme le Seigneur est doux.

Et certes, jamais vous n'y parviendrez si sa grâce ne vous prévient et ne vous attire: de

sorte qu'ayant exclu et banni tout le reste, vous soyez seul uni à lui seul.

Car lorsque la grâce de Dieu visite l'homme, alors il peut tout; et quand elle se retire,

alors il est pauvre et infirme, et ne semble réservé qu'aux châtiments.

En cet état même, il ne doit ni se laisser abattre ni désespérer, mais il doit se soumettre

avec calme à la volonté de Dieu et souffrir pour l'amour de Jésus-Christ tout ce qui lui

arrive: car l'été succède à l'hiver, après la nuit revient le jour, et après la tempête une

grande sérénité.



9. De la privation de toute consolation



1.Il n'est pas difficile de mépriser les consolations humaines quand on jouit des

consolations divines.

Mais il est grand et très grand de consentir à être privé tout à la fois des consolations

des hommes et de celles de Dieu, de supporter volontairement pour sa gloire cet exil du

coeur, de ne se rechercher en rien, et de ne faire aucun retour sur ses propres mérites.

Qu'y a-t'il d'étonnant si vous êtes rempli d'allégresse et de ferveur lorsque la grâce

descend en vous ? C'est pour tous l'heure désirable.

Il avance aisément et avec joie, celui que la grâce soulève.

Comment sentirait-il son fardeau, quand il est porté par le Tout-Puissant et conduit par

le guide suprême ?

2.Toujours nous cherchons quelque soulagement, et difficilement l'homme se dépouille

de lui-même.

Fidèle à son évêque, le saint martyr Laurent vainquit le siècle parce qu'il méprisa tout

ce que le monde offre de séduisant, et qu'il souffrit en paix, pour l'amour de

Jésus-Christ, d'être séparé du souverain prêtre de Dieu, de Sixte, qu'il aimait avec une

vive tendresse.

Pour l'amour du Créateur surmontant l'amour de l'homme, aux consolations humaines

il préféra le bon plaisir divin.

Et vous aussi, apprenez donc à quitter, pour l'amour de Dieu, l'ami le plus cher et le

plus intime.

Et ne murmurez point s'il arrive que votre ami vous abandonne, sachant qu'après tout il

faudra bien un jour se séparer tous.

3.Ce n'est pas sans combattre beaucoup et longtemps en lui-même, que l'homme apprend

à se vaincre pleinement et à reporter en Dieu toutes ses affections.

Lorsqu'il s'appuie sur lui-même, il se laisse aisément aller aux consolations humaines.

Mais celui qui a vraiment l'amour de Jésus-Christ et le zèle de la vertu ne cède point à

l'attrait des consolations, et ne cherche point les douceurs sensibles; il désire plutôt de

fortes épreuves, et de souffrir de durs travaux pour Jésus-Christ.

4.Quand donc Dieu vous accorde quelque consolation spirituelle, recevez-la avec actions

de grâces; mais reconnaissez-y le don de Dieu et non votre propre mérite.

Ne vous en élevez pas, n'en ayez point trop de joie, n'en concevez pas une vaine

présomption. Que cette grâce, au contraire, vous rende plus humble, plus vigilant, plus

timide dans toutes vos actions; car ce moment passera et sera suivi de la tentation.

Quand la consolation vous est ôtée, ne vous découragez pas aussitôt; mais attendez

avec humilité et avec patience que Dieu vous visite de nouveau: car il est tout-puissant

pour vous consoler encore plus.

Cela n'est ni nouveau ni étrange pour ceux qui ont l'expérience des voies de Dieu: les

grands saints et les anciens prophètes ont souvent éprouvé ces vicissitudes.

5.Un d'eux, sentant la présence de la grâce, s'écriait: J'ai dit dans mon abondance: Je ne

serai jamais ébranlé ! Mais la grâce s'étant retirée, il ajoutait: Vous avez détourné de

moi votre face, et j'ai été rempli de trouble.

Dans ce trouble cependant, il ne désespère point; mais il prie le Seigneur avec plus

d'insistance, disant: Seigneur, je crierai vers vous, et j'implorerai mon Dieu.

Enfin il recueille le fruit de sa prière et il témoigne qu'il a été exaucé: Le Seigneur m'a

écouté, il a eu pitié de moi, le Seigneur s'est fait mon appui.

Mais comment ? Vous avez, dit-il, changé mes gémissements en chants d'allégresse,

et vous m'avez environné de joie.

Or, puisque Dieu en use ainsi avec les plus grands saints, nous ne devons pas perdre

courage, pauvres infirmes que nous sommes, si quelquefois nous éprouvons de la

ferveur et quelquefois du refroidissement: car l'esprit de Dieu vient et se retire comme

il lui plaît. Ce qui faisait dire au bienheureux Job: Vous visitez l'homme dès le matin,

et aussitôt vous l'éprouvez.

6.En quoi donc espérer, et en quoi mettre ma confiance, si ce n'est uniquement dans la

grande miséricorde de mon Dieu et dans l'attente de la grâce céleste ?

Car, soit que j'aie près de moi des hommes vertueux, des religieux fervents, des amis

fidèles; soit que je lise de saints livres et d'éloquents traités, soit que j'entende le doux

chant des hymnes, tout cela aide peu et ne touche guère quand la grâce se retire, et que

je suis délaissé dans ma propre indigence.

Alors il n'est point de meilleur remède qu'une humble patience et l'abandon de

soi-même à la volonté de Dieu.

7.Je n'ai jamais rencontré d'homme si pieux et si parfait qui n'ait éprouvé quelquefois

cette privation de la grâce et une diminution de ferveur.

Nul saint n'a été ravi si haut ni si rempli de lumière qu'il n'ait été tenté avant ou après.

Car il n'est pas digne d'être élevé jusqu'à la contemplation de Dieu, celui qui n'a pas

souffert pour Dieu quelque tribulation.

La tentation annonce d'ordinaire la consolation qui doit suivre.

Car la consolation céleste est promise à ceux qu'a éprouvés la tentation. Celui qui

vaincra, dit le Seigneur, je lui donnerai à manger du fruit de l'arbre de vie.

8.La consolation divine est donnée afin que l'homme ait plus de force pour soutenir

l'adversité.

La tentation vient après, afin qu'il ne s'enorgueillisse pas du bien.

Car Satan ne dort point, et la chair n'est pas encore morte: c'est pourquoi ne cessez de

vous préparer au combat, parce qu'à droite et à gauche sont des ennemis qui ne se

reposent jamais.



10. De la reconnaissance pour la grâce de Dieu



1.Pourquoi cherchez-vous le repos lorsque vous êtes né pour le travail ?

Disposez-vous à la patience plutôt qu'aux consolations, et à porter la croix plutôt qu'à

goûter la joie.

Quel est l'homme du siècle qui ne reçut volontiers les joies et les consolations

spirituelles, s'il pouvait en jouir toujours ?

Car les consolations spirituelles surpassent toutes les délices du monde et toutes les

voluptés de la chair.

Toutes les délices du monde sont ou honteuses ou vaines; les délices spirituelles sont

seules douces et chastes, nées des vertus et répandues par Dieu dans les coeurs purs.

Mais nul ne peut jouir toujours à son gré des consolations divines, parce que la

tentation ne cesse jamais longtemps.

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