Blog Parousie de Patrick ROBLES (Puget-Théniers, Alpes-Maritimes - FRANCE)
II - 1° Si vous me demandez ce que l'on entend par ce mot de blasphème... Ce péché, M.F., est si horrible, qu'il semble que des chrétiens ne devraient pas avoir la force de le proférer. Le blasphème est un mot qui veut dire maudire et détester une beauté infinie, ce qui indi-que que ce péché s'attaque directement au bon Dieu. Saint Augustin nous dit : « Nous blasphémons lorsque nous attribuons au bon Dieu quelque chose qu'il n'a pas ou qui ne lui convient pas, ou bien qu'on lui ôte ce qui lui convient, ou enfin, quand on s'attribue, à soi-même ce qui convient à Dieu, et qui n'est dû qu'à lui seul. » Je dis donc que nous blasphémons : 1° lorsque nous disons que le bon Dieu n'est pas juste d'en faire de si riches et qui ont tout en abondance, tandis que tant d'autres sont si misérables, qu'ils ont à peine du pain à manger ; 2° qu'il n'est pas si bon que l'on dit, puisqu'il laisse tant de personnes dans le mépris et les infirmités, tandis que d'autres sont aimées et respectées de tout le monde. ; 3° ou bien en disant que le bon Dieu ne voit pas tout, qu'il en fait pas attention à ce qui se passe sur la terre : 4° ou encore en disant : « Si le bon Dieu fait miséricorde à un tel, il n'est pas juste ; il en a trop fait ; » 5° ou bien, quand nous faisons quelque perte, et que nous nous emportons contre le bon Dieu en disant : « Ah ! que je suis malheureux ! le bon Dieu ne m'en peut pas faire davantage ! je crois qu'il ne me sait pas au monde, ou s'il me sait, ce n'est que pour me faire souffrir ! » C'est aussi un blasphème que de se moquer de la sainte Vierge et des saints, en disant : « En voilà un qui n'a pas grand pouvoir : j'ai fait tant de prières, je n'ai jamais rien obtenu. »
Saint Thomas nous dit encore que le blasphème est une parole injurieuse, outrageuse contre le bon Dieu ou contre les saints ; ce qui se fait en quatre manières : 1° Par affirmation, en disant : « Le bon Dieu est un cruel et un injuste de permettre que je souffre tant de maux, que l'on me calomnie de la sorte, que l'on me laisse perdre cet argent ou ce procès. Ah ! que je suis malheu-reux ! tout périt chez moi, je ne puis rien avoir ; tandis que tout réussit chez les autres. » 2° On blasphème en disant que le bon Dieu n'est pas tout-puissant, et que l'on peut faire quelque chose sans lui. Ce fut ce blasphème que Sennachérib, roi des Assyriens, pro-féra, lorsqu'il assiégea la ville de Jérusalem, en disant que, malgré le bon Dieu, il prendrait la ville. Il se mo-quait de Dieu, en disant qu'il n'était pas assez puissant pour lui empêcher d'entrer et de mettre tout à feu et à sang. Mais le bon Dieu, pour punir ce misérable de son blasphème et lui montrer qu'il était tout-puissant, lui envoya un ange qui, dans une seule nuit, lui tua cent quatre-vingt-cinq mille hommes. Le roi, le lende-main, voyant toute son armée égorgée, sans savoir par qui, s'enfuit, tout épouvanté à Ninive, où il fut tué lui--même par ses deux enfants. 3° On blasphème, lorsqu'on attribue à une créature ce qui n'est dû qu'à Dieu, comme ces misérables qui diront à une créature infâme qui sera l'objet de leur passion : « Je vous aime de toute la tendresse de mon cœur... Je vous suis si attaché, que je vous adore ! » Crime qui fait horreur, et cependant bien commun, du moins dans l'action. 4° On blasphème, en disant : « Ah ! S... N... de D... » Cela fait horreur !
Ce péché est si grand et si affreux aux yeux de Dieu, qu'il attire toutes sortes de malheurs sur la terre. Les Juifs avaient tant d'horreur des blasphèmes, que, quand ils entendaient quelqu'un qui blasphémait, ils déchiraient leurs habits. Ils n'osaient pas même prononcer ce mot, ils l'appelaient : Bénédiction. Le saint homme Job avait si peur que ses enfants eussent blasphémé, qu'il offrait des sacrifices au Seigneur dans le cas qu'ils eussent blas-phémé ... Saint Augustin dit que ceux qui blasphèment Jésus-Christ étant dans le ciel, sont plus cruels que ceux qui l'ont crucifié étant sur la terre. Le mauvais larron blasphémait Jésus-Christ étant sur la croix, en disant : « S'il est Tout-Puissant, qu'il se délivre et nous aussi. » Le prophète Nathan dit au roi David : « Parce que vous avez été cause que l'on a blasphémé le nom du bon Dieu, votre enfant mourra, et le châtiment ne sor-tira point de votre maison de toute votre vie. » Le bon Dieu nous dit : « Celui qui blasphèmera le nom du Sei-gneur, je veux qu'il soit mis à mort. » Nous lisons dans l'Écriture sainte qu'on amena à Moïse un homme qu avait blasphémé. Moïse consulta le Seigneur, qui lui dit qu'il fallait le mener dans un champ, et le faire mourir c'est-à-dire, l'assommer à coup de pierres .
Nous pouvons dire que le blasphème est vraiment le langage de l'enfer. Saint Louis, roi de France, avait tellement en horreur ce crime, qu'il avait ordonné que tous les blasphémateurs seraient marqués d'un fer rouge au front. Lui ayant amené un bourgeois de Paris qui avait blasphémé, plusieurs voulurent solliciter sa grâce ; mais le roi leur dit qu'il voudrait mourir lui-même pour détruire ce maudit péché, et ordonna qu'il fût puni. L'empereur Justin faisait arracher la langue à ceux qui avaient eu le malheur de commettre un si grand crime. Pendant le règne du roi Robert, le royaume de France était accablé de toutes sortes de malheurs, et le bon Dieu révéla à une sainte que tant que les blasphèmes dureraient, les châtiments dureraient. L'on porta une loi, qui condamnait tous ceux qui blasphémaient à avoir la langue percée d'un fer rouge pour la première fois, et ordonnait que, la deuxième fois, on les ferait mourir.
Prenez bien garde, M.F., que si le blasphème règne dans vos maisons, tout ira en périssant. Saint Augustin nous dit que le blasphème est un plus grand péché que le parjure ; parce que, nous dit-il, par le parjure, nous prenons le nom du bon Dieu à témoin d'une chose fausse, au lieu que par le blasphème, nous disons une chose fausse du bon Dieu. Quel crime ! qui de nous a pu jamais le comprendre ? Saint Thomas nous dit encore qu'il y a une autre sorte de blasphème contre le Saint-Esprit, qui se commet en trois façons : 1° en attri-buant au démon les œuvres du bon Dieu, comme fai-saient les Juifs, qui disaient que Jésus-Christ chassait les démons au nom du prince des démons ; comme fai-saient les tyrans et les bourreaux, qui attribuaient à la magie et au démon les miracles que les saints faisaient ; 2° L'on blasphème contre le Saint-Esprit, nous dit saint Augustin, « quand on meurt dans l'impénitence finale. » L'impénitence est un esprit de blasphème ; puisque la rémission de nos péchés se fait par la charité, qui est le Saint-Esprit ; 3° Quand nous faisons des actions qui sont directement opposées à la bonté de Dieu, comme lorsque nous désespérons de notre salut, et que nous ne voulons pas prendre tous les moyens de l'obtenir ; comme lors-que nous sommes fâchés de ce que d'autres reçoivent plus de grâces que nous. Prenez bien garde de ne jamais vous laisser aller à ces sortes de péchés, parce qu'ils sont si affreux ! Nous traitons le bon Dieu d'in-juste, en disant qu'il donne plus aux autres qu'à nous.
N'avez-vous pas blasphémé, M.F., en disant qu'il n'y a de Providence que pour les riches et les méchants ? N'avez-vous pas blasphémé, quand il vous arrive quelque perte, en disant : « Mais qu'ai-je donc fait au bon Dieu de plus qu'un autre, pour que j'aie tant de malheurs ? » - Ce que vous avez fait, mon ami ! levez les yeux et vous verrez que vous l'avez crucifié. N'avez-vous pas encore blasphémé en disant que vous êtes trop tenté, que vous ne pouvez pas faire autrement, que c'est votre sort ?... Eh quoi ! M.F., vous n'y pensez pas ?... C'est que le bon Dieu vous aurait fait vicieux, colères, empor-tés, fornicateurs, adultères, blasphémateurs ! Vous n'avez pas la foi du péché originel qui a dégradé l'homme de l'état de droiture et de justice, dans lequel nous avons d'abord été créés ! C'est plus fort que vous... Mais, mon ami, la religion ne vient donc pas à votre aide pour vous faire connaître toute la corruption originelle ? Et vous osez, misérable, blasphémer encore contre celui qui vous l'a donnée comme le plus grand don qu'il pou-vait vous faire !
N'avez-vous pas encore blasphémé contre la sainte Vierge et les saints ? Ne vous êtes-vous pas moqué de leurs vertus, de leurs pénitences et de leurs miracles ? Hélas ! dans ce malheureux siècle, combien ne trouvons--nous pas d'impies qui portent leur impiété jusqu'à mépriser les saints qui sont dans le ciel et les, justes qui sont sur la terre ; combien de personnes qui se raillent des austérités qu'ont faites les saints, et qui ne veulent ni servir le bon Dieu, ni souffrir que les autres le ser-vent. Voyez encore, M.F., si vous n'avez pas fait répéter vos jurements et vos blasphèmes aux enfants. Ah ! malheureux, quels sont les châtiments qui vous atten-dent dans l'autre vie !
2° Mais, me direz-vous, quelle différence y a-t-il entre le blasphème et le reniement de Dieu ? - Il y a, M.F., une grande différence entre les blasphèmes et les reniements de Dieu. En parlant de reniement, je ne veux pas parler de ceux qui renient le bon Dieu en quittant la véritable religion : nous appelons ces personnes-là des renégats, ou des apostats. Mais je veux parler de ceux qui, en parlant, ont cette maudite habitude, par colère et par emportement, de renier le saint nom de Dieu : comme une personne qui perdra dans un marché qu'elle fera, ou au jeu, elle s'emporte contre Dieu, comme voulant faire croire qu'il en est la cause. Lorsque cela vous ar-rive, il faut que le bon Dieu essuie toutes les fureurs de votre colère, comme s'il était la cause de votre perte, ou de l'accident qui vous est arrivé. Ah ! malheureux, celui qui vous a tiré du néant, qui vous conserve et qui vous comble continuellement de biens, vous osez encore le mépriser, profaner son saint nom et le renier ; tandis que, s'il avait écouté sa justice, depuis longtemps vous seriez abîmés dans les enfers ! Nous voyons ordinaire-ment qu'une personne qui a le malheur de commettre ces gros crimes fait une fin malheureuse. Il est rapporté dans l'histoire, qu'il y avait un homme malade et réduit à la misère. Un missionnaire étant entré chez lui pour le voir et le confesser, le malade lui dit : « Ah ! mon père, le bon Dieu me punit de mes colères, de mes emportements, de mes blasphèmes et de mes reniements de Dieu. Je suis malade depuis bien longtemps, je suis extrêmement pauvre, tout mon bien a fait une mauvaise fin ; mes enfants me méprisent et m'abandonnent, ils ne valent rien, à cause des mauvais exemples que je leur ai donnés ; il y a déjà bien longtemps que je souffre sur ce pauvre grabat ; ma langue est toute pourrie, je ne peux rien avaler sans ressentir des douleurs incroyables. Hé-las ! mon père, je crains bien, qu'après avoir bien souf-fert en ce monde, il me faille encore souffrir dans l'autre vie. » Nous voyons même de nos jours, que ces jureurs et ces renieurs du saint nom de Dieu font presque tou-jours des fins malheureuses. Prenez bien garde, M.F., si vous avez cette mauvaise habitude, il faut vite vous corriger, crainte que si vous ne faites pas pénitence en ce monde, vous n'alliez la faire dans les enfers. Ne per-dez jamais de vue que votre langue ne doit être employée que pour prier le bon Dieu et chanter ses louanges. Si vous avez la mauvaise coutume de jurer, il faut souvent prononcer le saint nom de Jésus avec bien du respect, pour purifier vos lèvres.
3° Si, maintenant, vous me demandez ce que l'on en-tend par malédiction et par imprécation ; c'est, M.F., dans un moment de colère ou de désespoir, maudire une personne, une chose ou une bête ; c'est vouloir l'anéantir ou la rendre malheureuse. Le Saint-Esprit nous dit que celui qui a souvent la malédiction à la bou-che doit bien craindre que le bon Dieu ne lui accorde ce qu'il souhaite. Il y en a qui ont toujours le démon à la bouche, qui lui donnent tout ce qui les fâche. Si une bête, en travaillant, ne va pas comme ils veulent, ils la maudissent, ou la donnent au démon. Il y en a qui, quand le temps est mauvais, disent : « Maudit temps ! maudite pluie ! ah ! maudit froid ! ah ! maudits enfants ! ... » N'ou-bliez jamais que le Saint-Esprit nous dit qu'une malédiction prononcée en vain et légèrement, tombera sur quel-qu'un. Saint Thomas nous dit que si nous prononçons une malédiction contre quelqu'un, c'est un péché mor-tel, si l'on souhaite ce que l'on dit. Saint Augustin nous dit qu'une mère avait maudit ses enfants, qui étaient au nombre de sept ; ils furent tous possédés du démon. L'on voit que plusieurs enfants, pour avoir été maudits de leurs parents, avaient été infirmes et misé-rables toute leur vie. Nous lisons qu'il y avait une fois une mère que sa fille avait fait mettre en colère, elle lui dit : « Je voudrais que le bras te séchât ! » En effet, à cette enfant, le bras lui sécha presque tout de suite .
Les gens mariés doivent bien prendre garde de ne jamais se maudire. II y en a qui, s'ils sont malheureux dans leur ménage, maudissent la femme, les enfants, les parents et ceux qui se sont mêlés du mariage. Hélas ! mon ami, tout votre malheur vient de ce que vous y êtes entré avec une conscience toute couverte de péchés. Pensez à cela devant le bon Dieu, et vous verrez que c'est la vérité. Les ouvriers ne doivent jamais maudire leur travail, ni ceux qui les font travailler ; d'ailleurs, vos malédictions ne font pas mieux aller vos affaires : au contraire, si vous preniez patience, si vous saviez bien offrir toutes vos peines au bon Dieu, vous gagneriez beaucoup pour le ciel. N'avez-vous pas encore maudit les instruments dont vous vous servez pour travailler, en disant : « Maudite bêche, maudite serpe, maudite charrue ! » et le reste. Voilà, M.F., ce qui attire toute sorte de malédictions sur vos bêtes, vos travaux et vos terres, qui souvent sont ravagées par les grêles, ou les pluies et les gelées. Ne vous êtes-vous pas maudit vous même : « Ah ! si, au moins, je n'avais jamais vu le jour !... si j'étais mort en venant au monde !... Ah ! si j'étais encore dans le néant !... » hélas ! que de péchés, dont une bonne partie ne s'accusent nullement, et n'y pensent pas même ! Je vous dirai encore que vous ne devez jamais maudire ni vos enfants, ni vos bêtes ! ni votre travail, ni le temps, parce qu'en tout cela, vous maudissez de ce que le bon Dieu fait sa sainte volonté. Les enfants doivent bien prendre garde de ne jamais donner à leurs parents occasion de les maudire, ce qui est le plus grand de tous les malheurs ; souvent un enfant maudit de ses parents est maudit du bon Dieu. Lorsque quelqu'un vous aura fait quelque chose qui vous fâchera, eh bien ! au lieu de le donner au démon, ne feriez-vous pas mieux de lui dire : « Que le bon Dieu vous bénisse ! » Alors vous seriez véritablement les bons serviteurs du bon Dieu, qui rendent le bien pour le mal.
Il y aurait encore à vous parler, sur ce commande ment, des vœux que l'on fait. Il faut bien prendre garde de ne jamais faire des vœux sans consulter. Il y a des personnes qui, quand elles sont malades, se vouent à tous les saints, et ensuite, ne se mettent pas en peine d'accomplir leurs vœux. I1 faut encore voir si vous les avez bien faits comme il faut, c'est-à-dire, étant en état de grâce, si vous les avez.... les dimanches, les fêtes d'obligation. Hélas ! que de péchés se commettent dans ces vœux ! ce qui, loin de plaire au bon Dieu, ne peut que l'offenser !
Si vous me demandiez pourquoi est-ce qu'il y en a tant maintenant qui jurent, qui font des serments faux, qui prononcent des malédictions et des imprécations affreuses et des reniements de Dieu ; je vous dirais que ceux qui se livrent à ces sortes d'horreurs sont ceux qui n'ont ni foi, ni religion, ni conscience, ni vertu, ce sont des gens en partie abandonnés du bon Dieu. Que nous serions plus heureux si nous avions le bonheur de n'em-ployer notre langue, qui a été consacrée au bon Dieu par le saint Baptême, qu'à prier un Dieu si bon, si bien-faisant, et à chanter ses louanges ! Puisque c'est pour cela que le bon Dieu nous a donné une langue, tâchons, M F., de la lui consacrer ; afin qu'après cette vie, nous ayons le bonheur d'aller le bénir pendant toute l'éternité dans le ciel. C'est ce que je vous souhaite.
6ème dimanche après la Pentecôte
Sur la Communion
Panis quem ego dabo, caro mea est pro mundi vita.
Le pain que je vous donnerai, c'est ma propre chair pour la vie du monde.
(S.Jean, VI, 52.)
Qui de nous, M.F., aurait jamais pu comprendre que Jésus-Christ eût porté son amour envers ses créatures jusqu'à leur donner son Corps adorable et son Sang précieux pour servir de nourriture à nos âmes, si ce n'était lui-même qui nous le dise ? Eh quoi ! M.F., une âme se nourrir de son Sauveur !... et cela autant de fois qu'elle le désire !... O abîme de bonté et d'amour d'un Dieu pour ses créatures ! ... Saint Paul nous dit, M.F., que le Sauveur, en se revêtant de notre chair, a caché sa divinité et a porté l'humiliation jusqu'à l'anéantisse-ment. Mais, en instituant le sacrement adorable de l'Eucharistie, il a voilé jusqu'à son humanité, il n'a laissé paraître que les entrailles de sa miséricorde. Oh ! M.F., voyez de quoi est capable l'amour d'un Dieu pour ses créatures !... Non, M.F., de tous les sacrements, il n'y en a point qui puisse être comparé à celui de l'Eucha-ristie. Dans celui du Baptême nous recevons, il est vrai, la qualité d'enfants de Dieu et, par conséquent, nous avons part à son royaume éternel ; dans celui de la Pénitence, les plaies de notre âme sont guéries et l'amitié de notre Dieu nous est rendue ; mais dans le sacrement adorable de l'Eucharistie, non seulement nous recevons l'application de son Sang précieux, mais encore l'auteur de toute grâce. Saint Jean nous dit que Jésus-Christ « ayant aimé les hommes jusqu'à la fin , » trouva le moyen de monter au ciel sans quitter la terre il prit du pain entre ses mains saintes et vénérables, le bénit et le changea en son Corps ; il prit du vin et le changea en son Sang précieux, et donna à tous les prêtres, dans la personne de ses apôtres, le pouvoir de faire le même miracle, toutes les fois qu'ils prononce-raient les mêmes paroles ; afin que, par ce miracle d'amour, il pût rester avec nous, nous servir de nourri-ture, nous consoler et nous tenir compagnie. « Celui, nous dit-il, qui mange ma chair et qui boit mon sang vivra éternellement ; mais celui qui ne mange pas ma chair et qui ne boit pas mon sang n'aura pas la vie en lui . » Oh ! M.F., quel bonheur pour un chrétien d'aspirer à un si grand honneur que de se nourrir du pain des anges !... Mais, hélas ! qu'il y en a peu qui le com-prennent !... Ah ! M.F., si nous comprenions la grandeur du bonheur que nous avons de recevoir Jésus-Christ, ne travaillerions-nous pas continuellement à le mériter ? Pour vous faire concevoir une idée de la grandeur de ce bonheur, je vais vous montrer : 1° combien est grand le bonheur de celui qui reçoit Jésus-Christ dans la sainte communion et 2° les fruits que nous en devons tirer.
I. - Vous savez tous, M.F., que la première dispo-sition pour recevoir dignement ce grand sacrement, c'est d'avoir bien examiné sa conscience, après avoir imploré les lumières du Saint-Esprit ; et d'avoir bien avoué ses péchés, avec toutes les circonstances qui peuvent les rendre plus graves ou en changer l'espèce, les faisant connaître tels que Dieu nous les fera connaître quand il nous jugera. C'est d'avoir une grande douleur de les avoir commis, et même d'être prêts à sacrifier tout ce que nous avons de plus cher plutôt que de les recom-mettre. C'est enfin d'avoir un grand désir de nous unir à Jésus-Christ. Voyez l'empressement des mages à cher-cher Jésus-Christ dans sa crèche ; voyez la sainte Vierge ; voyez sainte Magdeleine, comme elle s'empresse à cher-cher le Sauveur ressuscité.
Je ne veux pas, M.F., entreprendre de vous montrer toute la grandeur de ce sacrement, ceci n'est pas donné à un homme ; il faudrait être Dieu lui-même pour vous raconter les grandeurs de ces merveilles ; car ce qui nous jettera dans l'étonnement pendant toute l'éternité, c'est que nous, étant si misérables, ayons reçu un Dieu si grand. Cependant, M.F., pour vous en donner une idée, je vais vous montrer que Jésus-Christ n'a jamais passé dans un lieu, pendant sa vie mortelle, sans y ré-pandre ses bénédictions les plus abondantes, et, par conséquent, combien doivent être grands et précieux les biens que reçoivent ceux qui sont si heureux que de le recevoir dans la sainte communion ; ou que, si nous disions mieux, tout notre bonheur en ce monde consiste à recevoir Jésus-Christ dans la sainte communion ; ce qui est très facile à comprendre : car la sainte commu-nion est profitable, non seulement à notre âme en la nourrissant, mais encore à notre corps, comme nous allons le voir.
Nous lisons dans l'Évangile que Jésus-Christ, entrant dans la maison de sainte Élisabeth, quoiqu'il fût ren-fermé dans le sein de sa mère, la mère et l'enfant furent remplis du Saint-Esprit, et saint Jean fut même purifié du péché originel, et la mère s'écria : « Ah ! d'où me vient un bonheur si grand que la mère de mon Dieu daigne venir à moi ? » Je vous laisse à penser, M.F., combien est plus grand encore le bonheur de celui qui reçoit Jésus-Christ dans la sainte communion, non dans sa maison, comme Élisabeth, mais dans le fond de son cœur ; maître de le garder, non six mois, comme Élisabeth, mais toute notre vie. Lorsque le saint vieillard Siméon qui, depuis tant d'années, soupirait après le bonheur de voir Jésus-Christ, le reçut seulement entre ses mains ; il en fut si transporté de joie et si ravi que, ne se possé-dant plus, il s'écria dans ses transports d'amour : « O Seigneur, que puis-je désirer maintenant sur la terre, puisque mes yeux ont vu le Sauveur du monde ?... Je puis maintenant mourir en paix ! » Mais encore une fois, M.F., quelle différence entre le recevoir entre ses bras, le contempler quelques instants, et le recevoir dans son cœur ?... O mon Dieu ! que nous connaissons peu notre bonheur !... Lorsque Zachée, entendant parler de Jésus-Christ, désira grandement le voir, en étant empêché par la foule du monde qui accourait de toute part, il monta sur un arbre. Mais le Seigneur, le voyant, lui dit : « Zachée, descendez, parce que je veux aller aujourd'hui loger chez vous. » II se hâte de descendre et court préparer tout ce qu'il peut pour recevoir le. Sau-veur. En entrant dans sa maison, celui-ci dit : « C'est au-jourd'hui que cette maison a reçu le salut. » Zachée, voyant la grande charité de Jésus-Christ d'être venu loger chez lui, dit : « Seigneur, je donnerai la moitié de mon bien aux pauvres, et je rendrai au double à tous ceux à qui j'ai fait quelques torts . » De sorte que, M.F., la seule visite de Jésus-Christ, d'un grand pécheur en fit un grand saint, puisqu'il eut le bonheur de persévérer, jusqu'à la mort. Nous lisons dans l'Évangile que, lorsque Jésus-Christ entra dans la maison de saint Pierre, celui-ci le pria de gué-rir sa belle-mère, qui était travaillée d'une violente fièvre. Jésus-Christ commanda à la fièvre de la quitter, à l'instant même elle fut guérie, au point qu'elle les servit à table . Voyez encore cette femme, qui était atteinte d'une perte de sang, elle se disait à elle-même : « Si je puis, si j'a-vais seulement le bonheur de toucher le bas de sa robe, je serais guérie ; » et, en effet, lorsque le Sauveur passa, elle se jeta à ses pieds et fut parfaitement guérie . Qui fut encore la cause que le Sauveur alla ressusciter Lazare, mort depuis quatre jours ?... N'est-ce pas parce que celui-ci l'avait souvent reçu chez lui, qu'il lui mon-tra un si grand attachement qu'il en versa des larmes. Les uns lui demandaient la vie, les autres, la guérison de tout leur corps ; et personne ne se retirait sans avoir obtenu ce qu'il désirait. Je vous laisse à penser s'il veut bien accorder tout ce qu'on lui demande. Quels torrents de grâces ne doit-il pas accorder, lorsque c'est lui-même qui vient dans nos cœurs, pour y fixer sa demeure pour le reste de nos jours ? Oh ! M.F., quel bonheur pour celui qui reçoit Jésus-Christ dans la sainte communion, étant bien disposé ! ... Ah ! qui pourra jamais comprendre le bonheur du chrétien qui reçoit Jésus-Christ dans son cœur, qui, par là, devient un petit ciel ; lui seul est aussi riche que tout le ciel ensemble.
Mais, me direz-vous, pourquoi donc la plupart des chrétiens sont-ils si insensibles à ce bonheur, que plu-sieurs même le méprisent, et raillent ceux qui sont si heureux de le recevoir ? - Hélas ! mon Dieu, quel mal-heur est comparable à celui-là ! C'est que ces pauvres malheureux n'ont jamais connu ni goûté la grandeur de ce bonheur. En effet, M.F., un homme mortel, une créa-ture, se nourrir, se rassasier de son Dieu, en faire son pain quotidien ! ô miracle des miracles ! ô amour des amours !... ô bonheur des bonheurs, qui n'est pas même connu des anges !... O mon Dieu ! quelle joie pour un chrétien qui a la foi, qui, en se levant de la Table sainte, s'en va avec tout le ciel dans son cœur !... Ah ! heureuse maison où ces chrétiens habitent ! ... quel respect ne doit-on pas avoir pour eux, pendant toute la journée. Avoir, dans sa maison, un second tabernacle où le bon Dieu a résidé véritablement en corps et en âme !...
Mais, peut-être me direz-vous encore, si ce bonheur est si grand, pourquoi donc l'Église nous fait-elle un com-mandement de communier tous les ans une fois ? - Ce commandement, M.F., n'est pas pour les bons chrétiens, il n'est que pour les chrétiens lâches et indifférents pour le salut de leur pauvre âme. Du commencement de l'Église, la plus grande punition que l'on pouvait impo-ser aux chrétiens était de les priver de ce bonheur ; toutes les fois qu'ils avaient le bonheur d'assister à la sainte Messe, ils avaient le bonheur de communier. Mon Dieu ! comment se peut-il faire, que des chré-tiens restent trois, quatre ou cinq et six mois, sans donner cette nourriture céleste à leur pauvre âme ? Ils la laissent mourir de misère !... Mon Dieu ! quel malheur et quel aveuglement !... ayant tant de remèdes pour la guérir et une nourriture si capable de lui con-server la santé !... Hélas ! M.F., disons-le en gémissant, l'on n'épargne rien pour un corps qui tôt ou tard sera détruit et mangé des vers ; et une âme créée à l'image de Dieu, une âme qui est immortelle, est méprisée et traitée avec la dernière cruauté !... L'Église, voyant déjà combien les chrétiens perdaient de vue le salut de leurs pauvres âmes, espérant que la crainte du péché leur ferait ouvrir les yeux, leur fit un commandement qui les obligerait de communier trois fois chaque année, à Noël, à Pâques et à Pentecôte. Mais, par la suite, voyant que les chrétiens devenaient toujours plus insensibles à leur malheur, l'Église a fini par ne plus les obliger de s'ap-procher de leur Dieu qu'une fois tous les ans. O mon Dieu ! quel malheur et quel aveuglement qu'un chrétien soit forcé par des lois à chercher son bonheur ! De sorte que, M.F., quand vous n'auriez point d'autres péchés sur votre conscience que celui de ne pas faire vos pâques, vous seriez damnés. Mais, dites-moi, M.F., quel profit pou-vez-vous trouver en laissant votre âme dans un état si malheureux ?... Vous êtes tranquilles et contents, dites--vous, si toutefois il faut vous croire ; mais, dites-moi où vous pouvez trouver votre tranquillité et votre contente-ment ? Est-ce parce que votre âme n'attend que le mo-ment où la mort la frappera pour être traînée en enfer ? Est-ce parce que le démon est maître de nous ? Mon Dieu ! quel aveuglement et quel malheur pour celui qui a perdu la foi !
Pourquoi encore, M.F., l'Église a-t-elle établi l'usage du pain béni, que l'on distribue pendant la sainte Messe, et qui, par la bénédiction que l'Église lui donne, est distingué des choses ordinaires ? Si vous ne le savez pas, M.F., je vais vous le dire. C'est pour consoler les pécheurs, et en même temps pour les couvrir de con-fusion. Je dis, c'est pour consoler les pécheurs, parce que, au moins, en prenant ce pain qui est béni, il leur fait avoir quelque part au bonheur de ceux qui reçoi-vent Jésus-Christ, en s'unissant à eux par un grand désir de le recevoir et une foi bien vive. Mais aussi, c'est pour les couvrir de confusion : en effet, quelle con-fusion, si leur foi n'était pas encore éteinte, de voir aller un père ou une mère, un frère ou une sœur, un voisin ou une voisine, à la table sainte, se nourrir du corps adorable de Jésus-Christ, et de s'en voir priver soi-même ! O mon Dieu ! quel malheur, et d'autant plus grand qu'on ne le comprend pas !... Oui, M.F., tous les saints Pères nous disent qu'en recevant Jésus-Christ dans la sainte communion, nous recevons toutes sortes de bénédictions pour le temps et pour l'éternité ; en effet, si je demandais à un enfant : « Doit-on désirer de communier ? - Oui, me répondrait-il. - Et pourquoi ? - A cause des excellents effets que la sainte commu-nion produit en nous. - Mais quels sont ces effets ? - Il me dirait : la sainte communion nous unit intime-ment à Jésus-Christ, elle affaiblit notre penchant au mal, elle augmente en nous la vie de la grâce, elle est pour nous le principe et « le gage de la vie éter-nelle. »
Je dis 1° que la sainte communion nous unit intime-ment à Jésus-Christ ; union si intime, M.F., que Jésus-Christ nous dit lui-même : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui ; ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang un véri-table breuvage ; » de sorte que, M.F., par la sainte communion, le sang adorable de Jésus-Christ coule vé-ritablement dans nos veines, sa chair est vraiment mêlée avec la nôtre ; ce qui fait dire à saint Paul : « Ce n'est pas moi qui agis, qui pense ; mais c'est Jésus-Christ qui agit et qui pense en moi. Ce n'est pas moi, nous dit-il, qui vis, mais c'est Jésus-Christ qui vit en moi . » Saint Léon nous dit que, quand nous avons le grand bonheur de communier, nous renfermons véri-tablement le corps adorable et le sang précieux de Jésus-Christ et sa divinité dans nous-mêmes. Dites-moi, comprenez-vous bien toute la grandeur de ce bonheur ? Ah ! non, non, M.F., ce ne sera que dans le ciel que nous le comprendrons. O mon Dieu ! une créature enrichie d'un tel don ! ...
2° Je dis qu'en recevant Jésus-Christ dans la sainte communion, nous y recevons une augmentation de grâces, ce qui est facile à comprendre ; puisqu'en rece-vant Jésus-Christ, nous recevons la source de toutes sortes de bénédictions spirituelles, qui prennent nais-sance dans nos âmes. En effet, M.F., celui qui reçoit Jésus-Christ sent en lui la foi se ranimer ; nous sommes plus pénétrés des vérités de notre sainte religion ; nous sentons mieux la grandeur du péché et ses dangers ; la pensée du jugement nous effraie davantage, la perte de Dieu nous devient plus sensible. En recevant Jésus-Christ, notre esprit se fortifie ; nous sommes fermes dans les combats, nos intentions sont plus pures dans tout ce que nous faisons et notre amour s'enflamme de plus en plus. La pensée que nous possédons Jésus-Christ dans nos cœurs, le plaisir que nous éprouvons dans ce moment heureux semble nous unir et nous lier tellement à Dieu, que notre cœur ne peut penser et ne peut désirer que Dieu seul. La pensée de la possession parfaite de Dieu nous remplit tellement que notre vie nous parait longue ; nous portons envie, non à ceux qui vivent longtemps, mais à ceux qui partent de bonne heure pour aller se réunir à Dieu pour jamais. Tout ce qui nous annonce la destruction de notre corps nous réjouit. Voilà, M.F., le premier effet que la sainte com-munion produit en nous, quand nous sommes si heu-reux que de recevoir Jésus-Christ dignement.
3° Nous disons que la sainte communion affaiblit notre penchant au mal, ce qui est très facile à comprendre. Le sang précieux de Jésus-Christ, qui coule dans nos veines, et son corps adorable qui se mêle avec le nôtre, ne peut pas moins faire que de détruire ou, du moins, d'affaiblir grandement le penchant au mal que le péché d'Adam y avait fait naître. Cela est si vrai, M.F., que quand l'on vient de recevoir Jésus-Christ, on sent un nouveau goût pour les choses du ciel et un nouveau mépris pour les choses créées. Dites-moi, M.F., com-ment voulez-vous que l'orgueil puisse trouver entrée dans un cœur qui vient de recevoir un Dieu, qui, en descendant dans son âme, s'est humilié jusqu'à l'anéan-tissement ? Pourrait-il consentir à croire que, de soi--même, il est quelque chose ? Au contraire, pourra-t-il trouver assez de quoi s'humilier et se mépriser ? Un cœur qui vient de recevoir un Dieu qui est si pur, qui est la sainteté même, ne sent-il pas naître en lui l'horreur la plus exécrable pour tout péché d'impureté ? Ne serait--il pas plutôt prêt à se laisser couper en morceaux, que de consentir, je ne dis pas à une mauvaise action, mais même à une mauvaise pensée ? Un cœur qui vient de recevoir, dans la sainte communion, Celui à qui tout appartient, et qui a passé sa vie dans la plus grande pauvreté ; qui « n'avait pas même où reposer sa tête » sainte et sacrée, sinon sur une poignée de paille ; qui est mort tout nu sur une croix ; dites-moi, ce cœur pourrait-il bien s'attacher aux biens du monde en voyant la manière dont Jésus-Christ s'est conduit ? Une langue qui, depuis un instant, a été si heureuse que de porter son Créateur et son Sauveur, pourrait-elle bien oser s'employer à des paroles sales, à des baisers impurs ? Non, sans doute, elle n'oserait jamais le faire. Des yeux qui, depuis peu, désiraient si vivement de contempler leur Créateur qui est plus pur que les rayons du soleil, pourraient-ils bien, M.F., après un tel bonheur, se fixer sur des objets impurs ? Cela semble n'être pas possible. Un cœur, qui vient de servir de trône à Jésus-Christ, pourrait-il bien le chasser, pour y placer le péché ou plutôt le démon lui-même ? Voyez même : un cœur, qui serait une fois saisi des chastes embrassements de son Sauveur, ne pourrait point trouver d'autre bonheur qu'en lui. Un chrétien qui vient de recevoir Jésus-Christ mort pour ses ennemis, pourrait-il en vouloir à ceux qui lui ont fait quelque peine ? Non, sans doute ; son plaisir, sera de leur faire du bien autant qu'il pourra. Aussi saint Bernard disait à ses religieux : « Mes enfants, si vous vous sentez moins portés au mal, et plus au bien, remerciez- en Jésus-Christ, qui vous accorde cette grâce dans la sainte communion. »
4° Nous disons que la sainte communion est pour nous « le gage de la vie éternelle , » de sorte que la sainte communion nous assure le ciel ; ce sont des arrhes que le ciel nous envoie pour nous dire qu'il sera un jour notre demeure ; et, bien plus, Jésus-Christ ressuscitera nos corps d'autant plus glorieux, à proportion que nous l'aurons souvent et dignement reçu. Oh ! M.F., si nous pouvions bien comprendre combien Jésus-Christ aime à venir dans notre cœur !... Une fois qu'il y est, il ne vou-drait plus en sortir, il ne peut plus se séparer de nous pendant notre vie ni après notre mort !... Nous lisons dans la vie de sainte Thérèse, qu'étant apparue après sa mort à une religieuse, en compagnie de Notre-Sei-gneur ; cette religieuse, étonnée de voir Jésus-Christ apparaître avec elle, demanda à Jésus-Christ pourquoi il lui apparaissait ainsi. Le Sauveur lui-même répondit que Thérèse, pendant sa vie, lui avait été si unie par la sainte communion, qu'il ne pouvait s'en séparer. Non, M.F., nous n'avons point d'actions qui embellissent plus nos corps pour le ciel que la sainte communion.