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Blog Parousie de Patrick ROBLES (Puget-Théniers, Alpes-Maritimes - FRANCE)

Imitation de Jésus Christ, 15

Saint-Bernard de Clairvaux


56. Que nous devons nous renoncer nous-mêmes et imiter Jésus-Christ

en portant la Croix



1.Jésus-Christ: Mon fils, vous n'entrerez en moi qu'autant que vous sortirez de

vous-même.

Comme on possède en soi la paix lorsqu'on ne désire rien au-dehors, ainsi le

renoncement intérieur unit à Dieu.

Je veux que vous appreniez à vous renoncer assez parfaitement pour vous soumettre à

ma volonté sans répugnance et sans murmure.

Suivez-moi: je suis la voie, la vérité et la vie. Sans la voie on n'avance pas; sans la

vérité on ne connaît pas; on ne vit point sans la vie. Je suis la voie que vous devez

suivre, la vérité que vous devez croire, la vie que vous devez espérer.

Je suis la voie qui n'égare point, la vérité qui ne trompe point, la vie qui ne finira

jamais.

Je suis la voie droite, la vérité souveraine, la véritable vie, la vie bienheureuse, la vie

incréée.

Si vous demeurez dans ma voie, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous délivrera,

et vous obtiendrez la vie éternelle.

2.Si vous voulez parvenir à la vie, gardez mes commandements.

Si vous voulez connaître la vérité, croyez-moi.

Si vous voulez être parfait, vendez tout.

Si vous voulez être mon disciple, renoncez-vous vous-même.

Si vous voulez posséder la vie bienheureuse, méprisez la vie présente.

Si vous voulez être élevé dans le ciel, humiliez-vous sur la terre.

Si vous voulez régner avec moi, portez la Croix avec moi.

Car les serviteurs de la Croix trouvent seuls la voie de la béatitude et de la vraie

lumière.

3.Le fidèle: Seigneur Jésus, puisque votre vie était pauvre et que le monde la méprisait,

donnez-moi de vous imiter et d'être aussi méprisé du monde.

Car le serviteur n'est pas plus grand que celui qu'il sert, ni le disciple au-dessus de

son maître.

Que votre serviteur travaille à se former sur votre vie, parce que là est mon salut et la

vraie sainteté.

Tout ce que je lis, tout ce que j'entends, hors cette vie céleste, ne me console ni ne me

satisfait pleinement.

4.Jésus-Christ: Mon fils, puisque vous avez lu et que vous savez toutes ces choses, vous

serez heureux si vous les pratiquez.

Celui-là m'aime, qui connaît et observe mes commandements; et je l'aimerai aussi, et

je me manifesterai à lui, et je le ferai asseoir avec moi dans le royaume de mon Père.

5.Le fidèle: Seigneur Jésus, qu'il soit fait selon votre parole et votre promesse;

rendez-moi digne de ce bonheur immense.

J'ai reçu, j'ai reçu de votre main la Croix; je la porterai, oui, je la porterai comme vous

l'avez voulu, jusqu'à la mort.

Certes, la vie d'un bon religieux est une croix, mais une croix qui conduit à la gloire.

J'ai commencé, il n'est plus permis de retourner en arrière; il n'y a plus à s'arrêter.

6.Allons, mes frères, marchons ensemble, Jésus sera avec nous.

Pour Jésus, nous nous sommes chargés de la Croix; continuons, pour Jésus, de porter

la Croix.

Il sera notre soutien, celui qui est notre chef et notre guide.

Voilà que notre Roi marche devant nous; il combattra pour nous.

Suivons avec courage, que rien ne nous effraye; soyons prêts à mourir généreusement

dans cette guerre, et ne souillons pas notre gloire de la honte d'avoir fui la Croix.

57. Qu'on ne doit pas se laisser trop abattre quand on tombe en

quelques fautes



1.Jésus-Christ: Mon fils, la patience et l'humilité dans les traverses me plaisent plus que

beaucoup de joie et de ferveur dans la prospérité.

Pourquoi vous attrister d'une faute légère qu'on vous attribue ? Fût-elle plus grave,

vous ne devriez pas en être ému.

Laissez donc tomber cela; ce n'est pas une chose nouvelle, ni la première fois que vous

l'éprouvez, et ce ne sera pas la dernière, si vous vivez longtemps.

Vous avez assez de courage quand il ne vous arrive rien de fâcheux.

Vous savez même conseiller bien les autres et les fortifier par vos discours; mais

lorsqu'il vous survient une affliction soudaine, vous manquez de conseil et de force.

Considérez votre extrême fragilité, dont vous avez si souvent l'expérience dans les plus

petites choses; et toutefois Dieu le permet ainsi pour votre salut.

2.Bannissez de votre coeur, autant que vous le pourrez, tout ce qui le trouble. A-t'il été

surpris, qu'il ne se laisse point abattre, mais qu'il se dégage sur-le-champ.

Souffrez au moins avec patience, si vous ne pouvez souffrir avec joie.

Lorsque vous êtes peiné d'entendre certaines choses et que vous en ressentez de

l'indignation, modérez-vous et veillez à ce qu'il ne vous échappe aucune parole trop

vive qui scandalise les faibles.

Votre émotion s'apaisera bientôt, et le retour de la grâce adoucira l'amertume

intérieure.

Je suis toujours vivant, dit le Seigneur, pour vous secourir et vous consoler plus que

jamais, si vous mettez en moi votre confiance et si vous m'invoquez avec ferveur.

3.Armez-vous de constance et préparez-vous à souffrir encore davantage.

Tout n'est pas perdu, quoique souvent vous soyez dans le trouble et tenté violemment.

Vous êtes un homme, et non pas un Dieu; vous êtes de chair, et non pas un ange.

Comment pourriez-vous toujours vous maintenir dans un égal degré de vertu lorsque

cette persévérance a manqué à l'ange dans le ciel et au premier homme dans le paradis ?

C'est moi qui soutiens et qui délivre ceux qui gémissent;et j'élève jusqu'à moi ceux qui

reconnaissent leur infirmité.

4.Le fidèle: Seigneur, que votre parole soit bénie; elle m'est plus douce que le miel à ma

bouche.

Que ferais-je au milieu de tant d'afflictions et d'angoisses, si vous ne me ranimiez par

vos saintes paroles ?

Pourvu que je parvienne enfin au port du salut, peu m'importe que je souffre, et

combien je souffre.

Accordez-moi une bonne fin: donnez-moi de passer heureusement de ce monde à

l'autre.

Souvenez-vous de moi, mon Dieu, et conduisez-moi dans la voie droite vers votre

royaume. Ainsi soit-il.



58. Qu'il ne faut pas chercher à pénétrer ce qui est au-dessus de nous,

ni sonder les secrets jugements de Dieu



1.Jésus-Christ: Mon fils, gardez-vous de disputer sur des sujets trop hauts et sur les

jugements cachés de Dieu; pourquoi l'un est abandonné tandis qu'un autre reçoit des

grâces si abondantes; pourquoi celui-ci n'a que des afflictions et celui-là est comblé

d'honneurs.

Tout cela est au-dessus de l'esprit de l'homme et nulle raison ne peut, quels qu'en soient

ses efforts, pénétrer les jugements divins.

Quand donc l'ennemi vous suggère de semblables pensées ou que les hommes vous

pressent de questions curieuses, répondez par ces paroles du prophète: Vous êtes juste,

Seigneur, et vos jugements sont droits.

2.Et encore: Les jugements du Seigneur sont vrais et se justifient par eux-mêmes.

Il faut craindre mes jugements et non les approfondir, parce qu'ils sont

incompréhensibles à l'intelligence humaine.

Ne disputez pas non plus des mérites des saints, ne recherchez point si celui-ci est plus

saint que cet autre, ni quel est le plus grand dans le royaume des cieux.

Ces recherches produisent souvent des différends et des contestations inutiles: elles

nourrissent l'orgueil et la vaine gloire, d'où naissent des jalousies et des dissensions,

celui-ci préférant tel saint, celui-là tel autre, et voulant qu'il soit le plus élevé.

L'examen de pareilles questions, loin d'apporter aucun fruit, déplaît aux saints. Car je

ne suis point un Dieu de dissension mais de paix, et cette paix consiste plus à

s'humilier sincèrement qu'à s'élever.

3.Quelques-uns ont un zèle plus ardent, une affection plus vive pour quelques saints que

pour d'autres; mais cette affection vient plutôt de l'homme que de Dieu.

C'est moi qui ai fait tous les saints, moi qui leur ai donné la grâce, moi qui leur ai

distribué la gloire.

Je sais les mérites de chacun: je les ai prévenus de mes plus douces bénédictions.

Je les ai connus et aimés avant tous les siècles: je les ai choisis au milieu du monde et

ce ne sont pas eux qui m'ont choisi les premiers.

Je les ai appelés par ma grâce; je les ai attirés par ma miséricorde, et conduits à travers

des tentations diverses.

J'ai répandu en eux d'ineffables consolations: je leur ai donné de persévérer et j'ai

couronné leur patience.

4.Je connais le premier et le dernier et je les embrasse tous dans mon amour immense.

C'est moi qu'on doit louer dans tous mes saints, moi qu'on doit bénir au-dessus de tous

et honorer en chacun de ceux que j'ai ainsi élevés dans la gloire et prédestinés, sans

aucun mérites précédents de leur part.

Celui donc qui méprise le plus petit des miens n'honore pas le plus grand parce que j'ai

fait le petit et le grand.

Et quiconque rabaisse quelqu'un de mes saints me rabaisse moi-même et tous ceux qui

sont dans le royaume des cieux.

Tous ne sont qu'un par le lien de la charité; ils n'ont tous qu'un même sentiment, une

même volonté, et sont tous unis par le même amour.

5.Et ce qui est plus parfait encore, ils m'aiment plus qu'ils ne s'aiment, plus que tous

leurs mérites.

Ravis au-dessus d'eux-mêmes, au-dessus de leur propre amour, ils se plongent et se

perdent dans le mien et s'y reposent délicieusement.

Rien ne saurait partager leur coeur ni les détourner vers un autre objet; parce que,

remplis de la vérité éternelle, ils brûlent d'une charité qui ne peut s'éteindre.

Que les hommes ensevelis dans la chair et ses convoitises, les hommes qui ne savent

aimer que les joies exclusives, cessent donc de discourir sur l'état des saints. Ils

retranchent et ils ajoutent suivant leur inclination, et non pas selon que l'a réglé la

Vérité éternelle.

6.En plusieurs c'est l'ignorance, et surtout en ceux qui, peu éclairés par la lumière divine,

aiment rarement quelqu'un d'un amour parfait et purement spirituel.

Une inclination naturelle et une affection toute humaine les attire vers tel ou tel saint;

et ils transportent dans le ciel les sentiments de la terre.

Mais il y a une distance infinie entre les pensées des hommes imparfaits et ce que la

lumière d'en haut découvre à ceux qu'elle éclaire.

7.Gardez-vous donc, mon fils, de raisonner curieusement sur ces choses qui passent votre

intelligence; travaillez plutôt avec ardeur à obtenir une place, fût-ce la dernière, dans le

royaume de Dieu.

Et quand quelqu'un saurait qui des saints est le plus parfait et le plus grand dans le

royaume céleste, que lui servirait cette connaissance, s'il n'en tirait un nouveau motif

de s'humilier devant moi et de me louer davantage ?

Celui qui pense à la grandeur de ses péchés, à son peu de vertu, qui considère combien

il est éloigné de la perfection des saints, se rend plus agréable à Dieu que celui qui

dispute sur le degré plus ou moins élevé de leur gloire.

Il vaut mieux prier les saints avec larmes et avec ferveur et implorer humblement leurs

glorieux suffrages, que de chercher vainement à pénétrer le secret de leur état dans le

ciel.

8.Ils sont heureux, contents; qu'avons-nous besoin d'en savoir plus, et n'est-ce pas assez

pour réprimer tous nos vains discours ?

Ils ne se glorifient point de leurs mérites parce qu'ils ne s'attribuent rien de bon, mais

qu'ils attribuent tout à moi, qui leur ai tout donné par une charité infinie.

Ils sont remplis d'un si grand amour de la Divinité, d'une joie si surabondante que,

comme il ne manque rien à leur gloire, rien ne peut manquer à leur félicité.

Plus ils sont élevés dans la gloire, plus ils sont humbles en eux-mêmes, et leur humilité

me les rend plus chers et les unit plus étroitement à moi.

C'est pourquoi il est écrit qu'ils déposaient leurs couronnes au pied du trône de Dieu,

qu'ils se prosternaient devant l'Agneau, et qu'ils adoraient Celui qui vit dans les

siècles des siècles.

9.Plusieurs recherchent qui est le premier dans le royaume de Dieu, lesquels ignorent

s'ils seront dignes d'être comptés parmi les derniers.

C'est déjà quelque chose de grand d'être le plus petit dans le ciel, où tous sont grands,

parce que tous seront appelés et seront en effet les enfants de Dieu.

Le moindre des élus sera comme le chef d'un peuple nombreux tandis que le pécheur,

après une longue vie, ne trouvera que la mort.

Ainsi, quand mes disciples demandèrent qui serait le plus grand dans le royaume des

cieux, ils entendirent cette réponse: Si vous ne vous convertissez et ne devenez comme

des petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux. Celui donc qui se

fera petit comme cet enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux.

10.Malheur à ceux qui dédaignent de s'abaisser avec les petits parce que la porte du ciel est

basse et qu'ils n'y pourront passer.

Malheur aussi aux riches qui ont ici leur consolation parce que, quand les pauvres

entreront dans le royaume de Dieu, ils demeureront dehors poussant des hurlements.

Humbles, réjouissez-vous; pauvres, tressaillez d'allégresse; parce que le royaume de

Dieu est à vous, si cependant vous marchez dans la vérité.

59. Qu'on doit mettre toute son espérance et toute sa confiance en Dieu

seul



1.Le fidèle: Seigneur, quelle est ma confiance en cette vie et ma plus grande consolation

au milieu de tout ce qui s'offre à mes regards sous le ciel ?

N'est-ce pas vous, Seigneur mon Dieu, dont la miséricorde est infinie ?

Où ai-je été bien sans vous ? et avec vous où ai-je pu être mal ?

J'aime mieux être pauvre à cause de vous que riche sans vous.

J'aime mieux être avec vous voyageur sur la terre, que de posséder le ciel sans vous. Où

vous êtes, là est le ciel; et la mort et l'enfer sont où vous n'êtes pas.

Vous êtes tout mon désir; et c'est pourquoi je ne puis, loin de vous, que soupirer,

gémir, prier.

Je ne puis me confier pleinement qu'en vous, ni espérer dans mes besoins de secours

que de vous seul, ô mon Dieu !

Vous êtes mon espérance, ma confiance, mon consolateur toujours fidèle.

2.Tous cherchent leur intérêt: vous seul vous ne cherchez que mon salut et mon

avancement, et vous disposez tout pour mon bien.

Même quand vous m'exposez à beaucoup de tentations et de peines, c'est encore pour

mon avantage; car vous avez coutume d'éprouver ainsi ceux qui vous sont chers.

Et je ne dois pas moins vous aimer ni vous louer dans ces épreuves, que si vous me

remplissiez des plus douces consolations.

3.C'est donc en vous, Seigneur mon Dieu, que je mets toute mon espérance et tout mon

appui; c'est dans votre sein que je dépose toutes mes afflictions et toutes mes angoisses;

car je ne trouve que faiblesse et inconstance dans tout ce que je vois hors de vous.

Il n'est point d'amis qui puissent me servir, point de protecteurs qui me soient de

secours, ni de sages qui me donnent un conseil utile, ni de livre qui me console, ni de

trésor assez grand pour me racheter, ni de lieu assez secret pour m'offrir un sûr asile, si

vous ne daignez vous-même me secourir, m'aider, me fortifier, me consoler,

m'instruire et me prendre sous votre garde.

4.Car tout ce qui semble devoir procurer la paix et le bonheur n'est rien sans vous et

réellement ne sert de rien pour rendre heureux.

Vous êtes donc le principe et le terme de tous les biens, la plénitude de la vie, la source

inépuisable de toute lumière et de toute parole; et la plus grande consolation de vos

serviteurs est d'espérer uniquement en vous.

Mes yeux sont élevés vers vous; en vous je mets toute ma confiance, mon Dieu, Père

des miséricordes.

Sanctifiez mon âme, bénissez-la de votre céleste bénédiction, afin qu'elle devienne

votre demeure sainte, le siège de votre éternelle gloire, et que, dans ce temple où vous

ne dédaignez pas d'habiter, il n'y ait rien qui offense vos regards.

Regardez-moi, Seigneur, dans votre immense bonté et, selon l'abondance de vos

miséricordes, exaucez la prière de votre serviteur, misérable exilé loin de vous dans la

région des ténèbres et de la mort.

Protégez et conservez l'âme de votre pauvre serviteur au milieu des dangers de cette vie

corruptible; que votre grâce l'accompagne et la conduise, par le chemin de la paix, dans

la patrie de l'éternelle lumière. Ainsi soit-il.

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