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Blog Parousie de Patrick ROBLES (Puget-Théniers, Alpes-Maritimes - FRANCE)

Le Petit Journal de Sainte-Faustine Kowalska 5


161. O Marie, Vierge Immaculée,
Pur cristal pour mon cœur,
Vous êtes ma force, ô ancre puissante.
Vous êtes le boulier et la défense du cœur pauvre.

O Marie, vous êtes pure, incomparable,
Vierge et Mère en même temps,
Vous êtes belle comme le soleil, sans tache.
Incomparable est votre âme !

Votre beauté a charmé le regard du Trois fois Saint,
Quittant le Trône éternel, Il descendit du Ciel,
Et Il a reçu Son Corps et Son Sang de Votre Cœur,
Pendant neuf mois se cachant dans le cœur d'une Vierge.

O Vierge Mère, personne ne concevra ceci :
Dieu infini devint homme.
Par Son amour et Son insondable Miséricorde.
Par vous, Mère, Il nous est donné de vivre éternellement avec Lui.

O Marie, Vierge, Mère et Porte du Ciel
Par vous le salut nous est venu.
De vos mains jaillit chaque grâce pour nous,
Une fidèle imitation de vous peut seule me sanctifier.

O Vierge Marie, le plus beau des Lys,
Votre Cœur était pour Jésus le premier tabernacle sur terre.
C'est parce que votre humilité était la plus profonde
Que vous êtes élevée au dessus des Chœurs angéliques et des Saints.

O Marie, ma douce mère,
Je vous rends mon âme, mon corps et mon pauvre cœur,
Soyez gardienne de ma vie,
Et particulièrement à l'heure de la mort, dans le combat suprême.

162. J.M.J. 1er janvier 1937

Jésus, j'ai confiance en vous.
La carte du contrôle intérieur de l'âme. L'examen particulier.
S'unir au Christ Miséricordieux.
Pratique : le silence intérieur, garder strictement le silence.

La conscience
Janvier :
Dieu et l'âme, le silence. Victoires: 41; chutes 4.
Court acte de piété : « Et Jésus gardais le silence. »
Février
Dieu et l'âme, le silence. Victoires 36 ; chutes 3
Mars :
Dieu et l'âme, le silence. Chutes :3.
Court acte de piété : « Jésus, enflammez mon cœur d'amour.»
Avril :
Dieu et l'âme, le silence. Victoires : 61 ; chutes : 4.
Court acte de piété : « Avec Dieu, je peux tout. »
Mai :
Dieu et l'âme, le silence. Victoire : 92 ; chutes : 3.
Court acte de piété : « Dans Son Nom est ma force. »
Juin :
Dieu et l'âme, le silence. Victoires : 64, chutes : 1.
Court acte de piété : « Tout pour Jésus. »
Juillet
Dieu et l'âme, le silence. Victoires : 62 ; chutes : 8.
Court acte de piété : « Reposez-Vous, Jésus, dans mon cœur. »
Août
Dieu et l'âme, le silence. Victoires :88 ; chutes : 7.
Court acte de piété : « Jésus, Vous savez... »
Septembre
Dieu et l'âme, le silence. Victoires : 99 ; chutes 1.
Court acte de piété : « Jésus, cachez-moi dans Votre Cœur. »
Octobre :
Dieu et l'âme, le silence. Victoires : 41 ; chutes : 3.
Court acte de piété : « Marie, unissez-moi à Jésus. »
(Ici c'est une nouvelle page. Retraite.)
Novembre :
Dieu et l'âme, le silence. Victoires, chutes
Court acte de piété : « O mon Jésus, miséricorde ! »
Décembre :
Dieu et l'âme, le silence. Victoires, chutes.
Court acte de piété : « Salut, vivante Hostie ! »

163. J.M.J. Année 1937

Exercices généraux

O très Sainte Trinité,je désire adorer Votre Miséricorde par chaque souffle de mon être, chaque battement de mon cœur, chacune de mes pulsations.

Je désire être toute transformée en Votre Miséricorde et être ainsi un vivant reflet de Vous, Seigneur. Que le plus grand des attributs divins Votre insondable Miséricorde, se déverse par mon âme et mon cœur sur le prochain.

Aidez-moi, Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux, pour que je ne soupçonne jamais ni ne juge d'après les apparences extérieures, mais que je discerne la beauté dans l'âme de mon prochain et que je lui vienne en aide.

Aidez-moi, Seigneur, pour que mon oreille soit miséricordieuse, afin que je me penche sur les besoins de mon prochain et ne reste pas indifférente à ses douleurs ni à ses plaintes.

Aidez-moi, Seigneur, pour que ma langue soit miséricordieuse, afin que je ne dise jamais du mal de mon prochain, mais que j'aie pour chacun un mot de consolation et de pardon.

Aidez-moi, Seigneur, pour que mes mains soient miséricordieuses et remplies de bonnes œuvres, afin que je sache faire du bien à mon prochain et prendre sur moi les tâches les plus lourdes et les plus déplaisantes.

Aidez-moi, Seigneur, pour que mes pieds soient miséricordieux, pour me hâter au secours de mon prochain, en dominant ma propre fatigue et ma lassitude. Mon véritable repos est de rendre service à mon prochain.

Aidez-moi, Seigneur, pour que mon cœur soit miséricordieux afin que je ressente toutes les souffrances de mon prochain. Je ne refuserai mon cœur à personne. Je fréquenterai sincèrement m^me ceux qui, je le sais, vont abuser de ma bonté ; et moi, je m'enfermerai dans le Coeur Très Miséricordieux de Jésus. Je tairai mes propres souffrances. Que Votre miséricorde repose en moi, Seigneur.

Vous m'ordonnez Vous-même de m'exercer aux trois degrés de la miséricorde. Le premier : l'acte de charité quel qu'il soit ; le second : la parole miséricordieuse : si je ne puis aider par l'action, j'aiderai par la parole ; le troisième : la prière. Si je ne peux témoigner la miséricorde ni par l'action, ni par la parole, je le pourrai toujours par la prière. J'envoie ma prière même là où je ne puis aller physiquement. O Jésus, transformez-moi en Vous, car Vous pouvez tout. (Ici quatre pages sont restées libres).

164. J.M.J. Varsovie, 1933

Probation avant les vœux perpétuels

Lorsque j'appris que je devais partir pour la probation, mon cœur fut empli de joie à la perspective d'une telle joie : mes vœux perpétuels ! Je suis allée devant le Saint Sacrement et je me suis plongée dans l'action de grâce. J'ai entendu : « Mon enfant, tu es mon délice, tu es le soulagement de Mon Cœur. Je t'accorde autant de grâces que tu es capable d'en supporter. Parle au monde entier de Ma grande et insondable Miséricorde, si tu veux Me faire plaisir. »

165. Quelques semaines avant l'annonce de mon entrée en probation, je suis allée passer un moment à la chapelle, et Jésus me dit : « A cet instant les Supérieures annoncent quelles Sœurs prononceront leurs vœux perpétuels. Elles ne recevront pas toutes cette grâce, mais c'est leur faute. Qui ne profite pas des petites grâces n'en reçoit pas de grandes. Mais à toi, mon enfant, cette grâce est donnée. »
Un joyeux étonnement envahit mon âme, parce que, quelques jours auparavant, une des Sœurs m'avait dit : « Vous ne ferez pas la troisième probation, ma Sœur. Je vais déconseiller moi-même de vous laisser faire vos vœux ; » Je n'ai rien répondu à cette Sœur, mais j'en ai grandement souffert ; pourtant je tâchais de cacher ma douleur. O Jésus, comme vos actions sont singulières. Je vois maintenant que les gens ne peuvent grand'chose par eux mêmes, car je vas en probation comme l'a dit Jésus.

166 Je trouve toujours lumière et force de l'âme dans la prière. Bien qu'à certains moments particulièrement lourds et pénibles il me soit difficile d'imaginer que ces choses puissent avoir lieu dans un couvent. Dieu le permet parfois étrangement ainsi, mais toujours pour que la vertu se manifeste dans l'âme ou s'y développe. Voilà la raison d'être des ennuis.

167. Novembre, 1932. Je suis arrivée aujourd'hui à Varsovie pour ma troisième probation. Après avoir salué affectueusement les chères Mères, je suis entrée dans la petite chapelle. Soudain la présence divine inonda mon âme et j'entendis ces paroles : « Ma fille, je désire que ton cœur soit semblable à Mon Cœur miséricordieux. Tu dois être toute imprégnée de Ma miséricorde. »

Ma chère Mère Maîtresse me demanda tout de suite si j'avais fait une retraite cette année ; je répondis que non. « Eh bien ma Sœur, il faut que vous fassiez une retraite de trois jours au moins. » Dieu merci il y avait à Valendov une retraite de huit jours, je pouvais donc en profiter. Mais des difficultés survinrent quant au départ pour cette retraite. Une certaine personne y était opposée et il était déjà décidé que je ne partirais pas. Après dîner, j'entrai à la chapelle pour une adoration de cinq minutes. Tout à coup je vis Jésus, qui me dit : « Ma fille, je te prépare beaucoup de grâces. Tu les recevras pendant la retraite que tu commenceras demain. » Je répondis : « Jésus, cette retraite est commencée et je ne dois pas partir. » Et Il me dit : « Prépares toi à commencer demain la retraite. Et c'est moi qui arrangerai ton départ avec les Supérieures. » Et soudain Jésus disparut. Je me suis demandée comment cela allait arriver. Mais tout de suite j'ai rejeté toute réflexion, et j'ai consacré tout mon temps à la prière, demandant au Saint-Esprit la lumière pour connaître toute la misère que je suis. Et après un moment, je sortis de la chapelle pour aller à mon devoir. Bientôt la Mère Générale m'appela et me dit : « Ma Sœur, vous partirez aujourd'hui avec Mère Valéria à Valendov. Vous pourrez ainsi commencer votre retraite demain. Mère Valéria est là, vous partirez avec elle. » Pres de deux heures après, j'étais à Valendov. Je rentrai un instant en moi-même, et je reconnus que seul Jésus peut arranger des affaires de la sorte.

168. Dès que la personne qui était si fortement opposée à ce que je fasse cette retraite me vit, elle manifesta son étonnement et son mécontentement. Sans y prêter attention, je l'ai saluée affectueusement, et je suis allée chez le Seigneur pour savoir comment me conduire pendant la retraite.

169. Dans une conversation avec Lui, avant la retraite, Jésus m'apprit que cette retraite serait un peu différente des autres : « Tu vas tâcher d'avoir une grande paix dans tes rapports avec Moi. J'éloignerai tous tes doutes à cet égard. Je sais que maintenant, quand je te parle, tu es tranquille. Mais, dans un moment, quand J'aurai cessé, tu recommenceras à chercher des raisons de douter. Sache cependant que J'affermirai si bien ton âme que même si tu voulais t'inquiéter, ce ne sera pas en ton pouvoir. Et, comme preuve que c'est Moi qui te parle, tu iras le deuxième jour de la retraite te confesser au prêtre qui la prêche. Tu iras à lui dès qu'il aura fini sa conférence. Tu lui exposeras tes craintes envers Moi, et je te répondrai par sa bouche. Alors tes craintes se dissiperont. Pendant cette retraite, garde un silence complet, comme si rien n'existait autour de toi. Tu ne parleras qu'avec Moi et ton confesseur ; à tes Supérieures tu ne demanderas que des pénitences. » J'éprouvai un immense bonheur de voir le Seigneur Jésus me montrer tant de bienveillance et S'abaisser ainsi jusqu'à moi.

170. Le premier jour de la retraite, j'ai tâché d'être la première le matin à la chapelle. Avant la méditation, j'avais un moment pour prier le Saint Sacrement et la Sainte Vierge. Je demandais ardemment à la Mère de Dieu qu'Elle m'obtienne la grâce de la fidélité aux inspirations intérieures et à la volonté divine, quelque qu'elle soit. J'ai commencé cette retraite avec un singulier courage.

171. Combat pour garder le silence. Comme il est de coutume, des Sœurs de toutes les maisons se réunissent pour la retraite. Une Sœur,que je n'avais pas vue depuis longtemps, vint dans ma cellule et me dit qu'elle voulait me parler. Ne lui ayant rien répondu, elle s' aperçut que je ne voulais pas rompre le silence et me dit : « Je ne savais pas que vous étiez si étrange. » Et elle s'en alla. J'ai compris que cette personne n'avait d'autre souci que de rassurer sa propre curiosité. O mon Dieu, maintenez-moi dans la fidélité.

172. Le Père qui prêchait la retraite arrivait d'Amérique. Il était venu faire un court séjour en Pologne et les circonstances avaient fait qu'il nous prêchait la retraite. Une profonde vie intérieure l'animait, c'était visible. Son aspect respirait l'intelligence ; l'esprit de mortification et de recueillement caractérisait ce prêtre. Mais malgré ses hautes vertus, j'éprouvais d'immenses difficultés à lui dévoiler entièrement mon âme. Pour ce qui est des péchés, c'est toujours facile ; mais quand au grâces reçues, je devais vraiment faire un grand effort, et encore je ne disais pas tout.

Les tentations du démon pendant la méditation

Une singulière peur me prit que le prêtre ne me comprenne pas ou qu'il n'aie pas assez de temps pour me laisser m'exprimer jusqu'au bout. Comment lui parler de tout cela ? Si encore il s'agissait du Père Bukowski, je l'aurais fait plus facilement. Mais c'était la première fois que je voyais ce Jésuite. Ici, je me suis rappelée un conseil du Père Bukowski, qui m'avait dit que, lorsque je faisais une retraite, je devais prendre au moins quelques notes au sujet des lumières que Dieu m'envoyait, et lui en faire un bref compte rendu.
Mon Dieu, pendant une journée et demie tout allait si bien ; et voilà que commençait. un combat à mort. Dans une demi heure il y aurait la conférence, et ensuite la confession. Le démon me persuada que, si les Supérieures avaient dit que ma vie intérieure était une illusion, à quoi on questionner et fatiguer encore le confesseur ? Mère X t'a dit que Jésus ne vivait pas en intimité avec des âmes aussi misérables. Ce confesseur te répondra de même. Pourquoi en parler ? Ce ne sont pas des péchés, et Mère X t'a dit bien précisément que toute cette intimité avec Jésus n'est que rêverie ou pure hystérie. Pourquoi en parler au confesseur ? Tu ferais mieux de rejeter toutes ces illusions. Vois, tu as souffert tant d'humiliations déjà, et beaucoup d'autres t'attendent encore. Et les Sœurs savent que tu es hystérique. J'ai appelé de toutes les forces de mon âme : « Jésus ! » - A ce moment, le Père commença la conférence.

174. Il a parlé peu de temps, comme s'il se dépêchait. Après la conférence il alla au confessionnal. Voyant qu'aucune des Sœurs ne s'y rendait, je me suis élancée de mon prie-Dieu et m'agenouillai dans le confessionnal. Je n'avais pas le temps de réfléchir. Au lieu de dire au Père tous les doutes qu'on avait formulé à l'égard de mes rapports avec Jésus, j'ai commencé à parler de toutes ces tentations que j'ai décrites plus haut. Mais le confesseur comprit tout de suite ma situation, et il dit : « Vous vous méfiez, ma Sœur, de Jésus, parce qu'il est si bienveillant envers vous. N'est-ce pas ? Soyez donc complètement tranquille. Jésus est votre Maître, et vos rapports avec Jésus ne sont ni hystérie, ni rêverie, ni illusion. Sachez que vous êtes dans la bonne voie. Tâchez d'être fidèle à ces grâces ; il vous est défendu de vous en écarter. Vous n'avez pas du tout besoin d'en parler à vos Supérieures, sauf quand Jésus vous donne un ordre précis et dans ce cas, il faut d'abord vous entendre avec votre confesseur. Mais si Jésus exige quelque chose d'extérieur, alors, après vous être entendue avec votre confesseur, vous devez accomplir ce qu'exige le Seigneur, même si cela doit vous coûter énormément. D'un autre côté, vous devez tout dire à votre confesseur. Il n'y a absolument pas d'autre voie pour vous, ma Sœur.
Priez pour avoir un directeur spirituel, car autrement vous gaspillerez ces grands dons de Dieu. Je le répète encore une fois : soyez tranquille. Vous êtes dans la bonne voie. Ne faites attention à rien de ce que l'on dit de vous. C'est justement avec de telles âmes misérables que Jésus est en intimité et plus vous vous abaisserez, plus Jésus s'unira à vous. »

175. Quand j'ai quitté le confessionnal, une joie inconcevable inonda mon âme, de sorte que je m'écartais dans un endroit solitaire du jardin, pour me cacher des Sœurs et permettre à mon cœur de s'épancher intérieurement en Dieu. La présence divine me submergea et, en un instant, mon être s'anéantit totalement en Dieu et je sentis, je discernai alors les Trois Personnes Divines qui demeuraient en moi. Et j'éprouvais une si grande paix dans mon âme que je m'étonnais d'avoir pu tellement m'inquiéter.

176. Résolution : fidélité aux inspirations intérieures, quoi qu il pût m'en coûter. Ne rien faire de moi-même sans m'être entendue avec mon confesseur.

177. La rénovation des vœux. Dès le matin, lorsque je m'éveillai, mon esprit fut tout entier immergé en Dieu, cet océan d'amour. Je sentais que j'étais toute plongée en Lui ! Pendant la Sainte Messe, mon amour pour Lui arriva à une grande puissance. Après la rénovation des vœux et la Sainte Communion, je vis soudain Jésus, qui me dit avec bienveillance : « Ma fille, regarde Mon Cœur miséricordieux. ». Fixant mon regard sur ce Cœur Très Saint

176. Résolution : fidélité aux inspirations intérieures, quoi qu il pût m'en coûter. Ne rien faire de moi-même sans m'être entendue avec mon confesseur.

177. La rénovation des vœux. Dès le matin, lorsque je m'éveillai, mon esprit fut tout entier immergé en Dieu, cet océan d'amour. Je sentais que j'étais toute plongée en Lui ! Pendant la Sainte Messe, mon amour pour Lui arriva à une grande puissance. Après la rénovation des vœux et la Sainte Communion, je vis soudain Jésus, qui me dit avec bienveillance : « Ma fille, regarde Mon Cœur miséricordieux. ». Fixant mon regard sur ce Cœur Très Saint je vis en sortir des rayons comme du Sang et de l'Eau, les mêmes que sur le tableau, et je compris combien la miséricorde du Seigneur est grande. Et de nouveau, Jésus me dit gracieusement : « Ma fille, parles aux prêtres de mon inconcevable Miséricorde. Les flammes de Ma Miséricorde Me brûlent, Je veux les déverser sur les âmes, mais les âmes ne veulent pas croire en ma bonté. » Et tout à coup Jésus disparut. Mais mon esprit resta toute la journée plongé en Dieu, dans sa présence divine, sensible malgré le bruit et les conversations qui suivent habituellement une retraite. Cela ne me dérangeais pas. Mon esprit était en Dieu, tout en prenant part aux conversations. Je suis même allée visiter Derdy.

178. Aujourd'hui nous commençons la troisième probation. Nous nous sommes rassemblées, toutes les trois, chez Mère Marguerite, car les autres Sœurs avaient leur troisième probation au noviciat. Mère Marguerite commença par une prière, elle nous expliqua en quoi consiste la troisième probation, et rappela combien la grâce des vœux perpétuels était grande. Soudain j'ai commencé à pleurer à haute voix. En un instant, toutes les grâces de Dieu parurent devant le regard de mon âme. Et je me voyais tellement misérable et ingrate envers Lui. Les Sœurs commencèrent à me réprimander disant : « Pourquoi éclate-t-elle en sanglots ? » Cependant Mère Marguerite pris ma défense et dit qu'elle ne s'en étonnait pas.
L'heure finie, je suis allée devant le Saint Sacrement et, consciente de mon immense misère, Je Lui demandai miséricorde afin qu'il daigne purifier et guérir ma pauvre âme. Alors j'entendis ces paroles : « Ma fille toutes tes misères sont brûlées dans le feu de Mon amour, comme un brin d'herbe jeté dans un brasier dévorant. Par cet abaissement, tu attires sur toi et sur d'autres âmes toute l'immensité de Ma Miséricorde. » Je répondis : « Jésus, façonnez mon pauvre cœur à votre gré. »

179. Pendant tout le temps de la troisième probation, j'avais le devoir d'aider la Sœur au vestiaire. Ce devoir me donna de nombreuses occasions de m'exercer à la pratique des vertus. Parfois il fallait aller par trois fois chez certaines Sœurs avec le linge, et encore on ne pouvait les satisfaire. Mais j'ai découvert aussi les grandes vertus de certaines sœurs, qui demandaient toujours de leur donner ce qu'il y avait de pire dans tout le vestiaire. J'admirais cet esprit d'humilité et de mortification.

180. Pendant l'Avent, une grande nostalgie de Dieu s'éveilla dans mon âme. Mon esprit, de toutes les forces de son être, s'élançait vers Dieu. Et le Seigneur m'accorda de nombreuses lumières dans la connaissance de Ses attributs. Le premier attribut que le Seigneur me fit connaître, ce fut Sa Sainteté. Cette Sainteté, est si grande que toutes les Puissances, les Vertus, tremblent devant Lui. Les purs esprits voilent leur face et s'abîment dans une incessante adoration. La Sainteté de Dieu se répand sur l'Église de Dieu et sur chaque âme vivant en elle - à des degrés divers. Il y a des âmes toutes pénétrées de Dieu, et il y en a qui vivent à peine.
La seconde connaissance que Dieu m'accorda, ce fut celle de Sa Justice. Elle est si grande et si pénétrante qu'elle atteint les choses dans leur essence. Tout se présente à Lui dans sa vérité, mi à nu, et rien ne pourrait Lui résister.
Le troisième attribut fut l'Amour et la Miséricorde. Et j'ai compris que c'est là le plus grand, celui qui unit la créature au Créateur. Le suprême Amour et l'infini de la Miséricorde se manifestent dans l'Incarnation du Verbe et dans la Rédemption. Et c'est ainsi que j'ai découvert que cette qualité était première en Dieu.

181. Aujourd'hui je mettais de l'ordre dans la chambre d'une des Sœurs. Je tâchais de nettoyer avec le plus grand soin ; cependant cette personne me suivait partout en disant : « Ici il reste une poussière. Et là une petite tâche sur le plancher. » A chacune de ses remarques, je corrigeais un détail, refaisant jusqu'à dix fois la même chose dans le but de la satisfaire. J'étais moins fatiguée par le travail que par ces bavardages et exigences immodérées. Mon martyre de toute la journée ne lui ayant pas suffi, elle est encore allée se plaindre chez la Maîtresse : « Ma Mère, quelle est cette Sœur qui ne sais pas se dépêcher ? » Le lendemain je suis allée faire la même besogne sans protester. Lorsqu'elle s'en prit à moi, j'ai pensé : « Jésus, on peut être une martyre silencieuse ; ce n'est pas le travail qui m'affaiblit mais ce martyre... »
Je me suis aperçue que certaines personnes ont l'art de vexer les autres. Elles s'y emploient de leur mieux et la pauvre âme qu'elles ont sous la main n'y pourra rien : les meilleures choses seront critiquées avec malice.

182. Veille de Noël. Aujourd'hui je me suis unie étroitement à la Mère de Dieu et j'ai vécu ses sentiments intérieurs. Le soir, avant la cérémonie pendant laquelle on rompt le pain azyme, je suis allée à la chapelle pour le rompre, par la pensée avec les êtres qui me sont cher, et j'ai demandé à Notre Dame des grâces pour eux. Mon esprit était entièrement plongé en Dieu. Pendant la Messe de minuit, j'ai vu l'enfant Jésus qans l'Hostie et mon esprit s'est aimé en Lui. C'est un petit Enfant, mais sa Majesté submergeait mon âme. J'ai pénétré ce mystère très profondément : ce grand abaissement de Dieu et Son inconcevable anéantissement. Ce sentiment resta vivant dans mon âme pendant la durée des fêtes. Oh ! nous ne comprendrons jamais ce grand abaissement de Dieu - plus je le considère...(ici la pensée est interrompue).

183. Un matin, après la Sainte Communion, j'entendis cette voix : « Je désire que tu M'accompagnes quand J e vais chez les malades. ». Je répondis que j'étais d'accord. Après un moment de réflexion je me suis demandée comment je pourrai le faire : Les Sœurs du second chœur n'accompagnent pas le Saint Sacrement, ce sont les Sœurs directrices qui y vont toujours. J'ai pensé que Jésus y remédierait.
Peu après, Mère Raphaële m'envoya chercher : « Ma Sœur, vous allez accompagner Jésus quand le prêtre ira chez les malades. » Et pendant tout le temps de ma probation, j'ai pu porter le flambeau en accompagnant le Seigneur. Et comme chevalier de Jésus, je tâchai toujours de me ceindre d'une ceinture de fer, cela me paraissait s'imposer pour avancer devant le Roi. Et j'offrais chaque fois cette mortification pour les malades.

184. L'Heure Sainte. Pendant cette heure je tâchais de méditer la Passion du Seigneur. Cependant la joie inonda mon âme et, soudain je vis le petit Enfant Jésus. Mais Sa Majesté me pénétra tellement que je dis : « Jésus, Vous êtes si petit, mais je sais que Vous êtes mon Créateur et mon Seigneur. » Jésus me répondit : « Oui, Je le suis et c'est pour t'apprendre l'humilité et la simplicité, que je suis avec toi sous l'aspect d'un enfant. »
Je déposais comme un bouquet pour Jésus toutes mes souffrances et mes difficultés, le jour de nos épousailles perpétuelles. Rien ne m'était difficile lorsque je me souvenais que c'était pour mon Epoux, comme preuve de mon amour pour Lui.

185. Mon silence pour Jésus. Je tachais de garder un grand silence pour Jésus. Au milieu du plus grand bruit, Jésus trouvait toujours le silence dans mon cœur, bien que cela me coûtât parfois beaucoup. Qu'est-ce qui serait trop grand pour Jésus, pour Celui que j'aime de toute la force de mon cœur ?

186. Aujourd'hui Jésus me dit : « Je désire que tu connaisses plus profondément l'amour dont brûle mon cœur. Tu le comprendras en méditant Ma Passion. Appelle Ma Miséricorde sur les pécheurs, Je désire leur salut.
Quand tu réciteras cette prière pour un pécheur d'un cœur contrit et avec foi, Je lui donnerai la grâce de la conversion. Voici cette petite prière :

187. « O Sang et Eau, qui avez jailli du Cœur de Jésus comme source de Miséricorde pour nous, j'ai confiance en Vous! »

188. Pendant les derniers jours du carnaval, alors que je faisais mon heure sainte, je vis comment Jésus avait souffert pendant la flagellation. C'est un supplice inconcevable. Quelles terribles douleurs Jésus a endurées lorsqu'Il a été flagellé ! Pauvres pécheurs, comment ferez-vous pou rencontrer, au Jour du Jugement, Jésus que vous torturez tellement aujourd'hui ? Son sang a coulé à terre, et la chair commençait à se détacher en certains endroits. Et j'ai vu dans Son dos quelques os à nu... Jésus gémissait et soupirais en silence.

189. Un jour, Jésus me fit comprendre combien Lui est agréable une âme qui observe fidèlement la règle. L'âme reçoit une plus grande récompense pour l'observance de la règle que pour des pénitences et de grandes mortifications. Si elles sont entreprises en plus de la règle, elles recevront aussi leur récompense, mais elles ne surpasseront pas la règle.

190. Au cours d'une adoration, Jésus exigea de moi que je m'offre à Lui comme oblation, pour endurer certaines souffrances, en expiation, non seulement pour les péchés du monde en général, mais en particulier pour les fautes commises dans cette maison. J'ai dit à l'instant : « Très bien, je suis prête. » Cependant Jésus me fit connaître ce que j'allais souffrir ; et instantanément, je vis défiler devant mes yeux toutes les parties successives de ce supplice. Premièrement, mes intentions seraient mal interprétées ; puis viendraient nombre de soupçons et méfiances, humiliations et contrariétés de toutes sortes - et j'en passe.
Tout cela se présenta à mes yeux comme un sombre orage, dont la foudre allait tomber ; elle n'attendait que mon consentement. Un moment, ma nature s'effraya. Soudain la cloche sonna pour le dîner. Je sortis de la chapelle tremblante et indécise..
Mais ce sacrifice restait toujours présent à mon esprit, car sans le refuser au Seigneur, je ne me décidais pas à l'accepter. Je voulais me rendre à Sa volonté. Si Jésus Seul me l'imposait, j'y étais prête. Mais Jésus me fit connaître que je devais moi-même y consentir volontiers, sinon il n'aurait pas de valeur. Toute sa force devant le Seigneur résidait dans mon acte volontaire. En même temps il me fit comprendre que tout était en mon pouvoir : Je pouvais le faire, mais je pouvais aussi ne pas le faire. Je répondis donc aussitôt : « Jésus, j'accepte tout ce que Vous voudrez m'envoyer, j'ai confiance en Votre bonté. » Et au même instant, je ressentis que j'avais ainsi rendu grande gloire à Dieu. Cependant je m'armai de patience. Dès que je sortis de la chapelle, je rencontrai la réalité. Je ne veux pas la décrire en détail, mais il y en avait autant que je pouvais en supporter. Je n'aurais pu en venir à bout, si il y avait eu une goutte de plus.

191. Un certain matin, j'entendis ces paroles dans mon âme : « Vas chez la mère Générale, et dis que cette chose ne Me plaît pas dans telle et telle maison. » Quelle chose et dans quelle maison ? Je l'ignore, mais je l'ai dit à la Mère Générale, bien que cela m'ait bien coûté.

192. Un jour je me suis engagée à prendre sur moi une terrible tentation dont souffrait une de nos élèves dans la maison de Varsovie : la tentation du suicide. J'ai souffert pendant sept jours, au bout desquels Jésus lui donna la grâce demandée, et moi aussi j'ai cessé de souffrir. C'était une grande souffrance. Je prends souvent sur moi les tourments de nos élèves. Jésus me le permet, mon confesseur aussi.

193. Mon cœur est la demeure permanente de Jésus. Personne n'y a accès qu Lui. C'est en Jésus que je puise la force de combattre les difficultés et les contrariétés. Je désire passer en Jésus pour pouvoir me donner complètement aux âmes. Sans Lui, je ne pourrai m'approcher d'elles. Car je sais ce que je suis. J'absorbe Dieu en moi pour le donner aux âmes.

194. Je désire de toutes mes forces, travailler, m'anéantir pour notre œuvre de salut des âmes immortelles. Peu importe si ces efforts doivent raccourcir ma vie. Elle ne m'appartient plus, mais elle est la propriété de la Congrégation. Je désire être utile à toute l'Eglise par ma fidélité à notre Congrégation.

195. O Jésus, mon âme est comme assombrie par la souffrance. Pas un seul rayon de lumière. La tempête fait rage, et Jésus dort. O mon Maître, je ne Vous réveillerai pas, je n'interromprai pas Votre doux sommeil. Je crois que Vous me donnez la force sans que je le sache. Pendant des heures entières, je Vous adore, ô Pain vivant, dans une grande sécheresse d'âme. O Jésus, pur amour, je n'ai pas besoin de consolations, je me nourris de Votre volonté. O Puissant ! Votre volonté est le but de mon existence. Il me semble que le monde entier me sert et qu'il dépend de moi. Seigneur, Vous comprenez mon âme dans toutes ses aspirations.
Jésus, lorsque je ne puis moi-même Vous chanter l'hymne de l'amour, j'admire alors le chant des Séraphins, eux que Vous aimez tant. Je désire m'abîmer en Vous de la même manière. Rien ne fera obstacle à un tel amour, et aucune puissance, et aucune puissance n'a la force de le détruire. Il est semblable à l'Eclair, qui illumine les ténèbres, mais n'y reste pas.
O mon Maître, formez mon âme selon Votre volonté et Vos desseins éternels

196. Une certaine personne s'est fait comme un devoir de m'exercer de toute façon dans la vertu. Un jour elle m'arrêta dans le corridor et, pour commencer, elle me dit qu'elle n'avait aucun motif de me faire des remarques, mais qu'elle m'ordonnait de rester debout pendant une demi-heure, en face de la petite chapelle et d'attendre la Mère Supérieure, qui devait passer là après la récréation. Je m'accuserai alors de différentes choses qu'elle m'ordonna de dire. Mon âme était totalement étrangère à ces choses, mais je fus obéissante et j'ai attendu pendant toute la demi-heure la Supérieure. Chaque Sœur qui passait me regardais avec un sourire. Quand je me suis accusée à la Mère Supérieure, elle me renvoya à mon confesseur. Quand je me suis confessée, ce prêtre remarqua aussitôt que c'était quelque chose qui ne venait pas de mon âme, que je n'avais aucune idée de ce dont il s'agissait. Et il était très étonné que cette personne ait pu se décider à donner de tels ordres.

197. O Divine Église, vous êtes la meilleure des mères. Vous seule savez élever et faire grandir l'âme. Oh quel grand amour et quelle déférence j'éprouve pour l'Église, cette Mère incomparable.

198. Une autre fois, le Seigneur me dit : « Ma fille, ta confiance et ton amour retiennent Ma Justice. Et Je ne puis punir, car tu M'en empêches. » Oh quelle grande force possède l'âme pleine de confiance.

199. Quand je pense aux vœux perpétuels, et qui est Celui qui désire s'unir à moi, cette pensée m'absorbe pendant des heures entières, pendant lesquelles je médite sur Lui. Comment cela arrivera-t-il ? Vous êtes Dieu et moi Votre créature. Vous le Roi immortel, et moi une mendiante et la misère même. Mais maintenant tout est clair pour moi. Votre grâce et votre amour, Seigneur vont combler cet abîme qui existe entre Vous, Jésus, et moi.

200. O Jésus, comme l'âme est profondément blessée lorsqu'elle tâche d'être sincère, et qu'on la soupçonne d'hypocrisie et qu'on la traite avec méfiance. O Jésus, vous avez souffert tout cela pour donner satisfaction à Votre Père.

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C
c'est un très intéressant travail de traduction.<br /> il gagnerai à être publié en livre.<br /> qui donc a réussi à le traduire ?<br /> avez Vous appel à1français ou un polonais ?
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