1460. Ô mon Jésus, lorsque je suis incomprise et que mon âme est tourmentée, je désire demeurer un moment seule à Seul, avec Vous. Le langage des mortels ne me réconforte pas. Ne m'adressez pas, ô Seigneur de tels messagers qui ne me parlent que pour leur propre compte de ce que leur dicte leur propre nature ! De tels consolateurs me fatiguent beaucoup ! 1461. 6 janvier 1938. Lorsque Monsieur le Chapelain a apporté Notre Seigneur Jésus, une lumière jaillie de l'hostie, toucha mon cœur de son rayon, m'emplissant d'un grand feu d'amour. C'est Jésus qui me laissa entendre que je devais répondre avec une plus grande fidélité à l'inspiration de la Grâce et que ma vigilance devrait être plus subtile.
Le Seigneur m'a fait savoir également que quantité d'évêques réfléchissaient à cette fête, ainsi qu'un laïc. Les uns enthousiasmés de l'œuvre de Dieu, les autres incrédules ; mais malgré tout l'œuvre de Dieu fut jugée glorieuse. Mère Irène et Mère Marie Josèphe firent une sorte de rapport devant ces dignitaires mais on leur posa moins de questions sur l'Oeuvre que sur moi-même. Quant à cette Œuvre, il n'y avait déjà plus de doute, puisque la gloire de Dieu s'était déjà manifestée.
1463. Je me sens beaucoup mieux aujourd'hui et me réjouissait de pouvoir consacrer plus de temps à la méditation pendant l'Heure Sainte. Soudain j'entendis une voix : « Tu ne seras pas en bonne santé, ne remet pas à plus tard le sacrement de la Confession, car cela ne me plaît pas. Ne fais pas attention aux murmures de ton entourage. » Cela m'a étonnée, puisque je me sentais mieux aujourd'hui, mais je n'ai pas réfléchi plus longuement à ceci. Lorsque la Sœur éteignait la lumière, j'ai entamé l'Heure Sainte, mais au bout d'un moment j'ai commencé à me sentir le cœur malade. J'ai souffert en silence jusqu'à onze heures ; cependant plus tard je me suis sentie si mal que j'ai éveillé Sœur N. qui cohabite avec moi et elle m'a donné des gouttes qui m'ont soulagée suffisamment pour me permettre de me coucher. Je comprends maintenant l'avertissement de Seigneur. J'ai décidé de faire appeler le lendemain un prêtre quel qu'il soit, et de lui dévoiler les secrets de mon âme.
Mais ce n'est pas tout, car alors que je priais pour les pécheurs, et que j'offrais toutes mes souffrances, l'esprit du mal ne put supporter cela. Et un spectre me dit : « Ne prie pas pour les pécheurs mais pour toi-même, car tu seras damnée.» Sans tenir aucunement compte de Satan, j'ai prié avec une ferveur accrue pour les pécheurs. Le mauvais esprit hurla de colère : « Oh ! Si j'avais pouvoir sur toi ! « et disparut. J'ai su que ma souffrance et ma prière gênaient Satan parce que j'ai arraché bien des âmes à son emprise.
1465. Jésus aimant le salut des hommes, attire toutes les âmes à la vie divine. Que soit glorifiée la grandeur de Votre Miséricorde ici bas et dans l'éternité. Ô grand amoureux des âmes, en Votre pitié inépuisable Vous avez offert le salut, source de Miséricorde, afin que les âmes faibles se fortifient à la source de la Miséricorde durant le pèlerinage qu'est cette vie. Votre miséricorde, passe à travers toute notre vie, tel un fil d'or. Dans tous les domaines, c'est elle qui maintient le contact entre notre existence et Dieu. Puisque rien ne manque à mon bonheur, c'est donc que tout est uniquement Son Œuvre de Miséricorde. C'est avec joie que je perds l'usage de mes sens lorsque Dieu me révèle Son insondable Miséricorde.
1466. 7 janvier 1938. Premier vendredi du mois. Ce matin j'ai vu au cours de la Sainte Messe le Sauveur en train de souffrir. Ce qui m'a frappée, c'est que Jésus restait calme au milieu de grandes souffrances. J'ai compris que c'était là une leçon pour moi, destinée à me montrer comment je dois me conduire extérieurement lorsque je suis plongée dans diverses souffrances.
1467. Durant un long moment, j'ai ressenti des douleurs aux mains, aux pieds et au côté. Soudain j'ai vu un pécheur qui bénéficiait de mes souffrances, et il se rapprocha du Seigneur. Tout cela c'est pour les âmes affamées afin qu'elles ne meurent pas de faim.
1468. Je me suis confessée aujourd'hui à Monsieur le Chapelain et Jésus m'a consolée par son intermédiaire. Ô Ma Mère, Eglise de Dieu, Vous êtes une véritable mère qui comprend ses enfants...
1469. Oh ! Comme Jésus à raison de vouloir nous juger selon notre conscience et non selon les bavardages et l'opinion des gens ! Ô beauté inconcevable, je Vous vois remplie de bonté, même dans l'exercice de Votre jugement !
1470. Bien que je me sente faible, je ressens l'inspiration de la Grâce qui me pousse à me dominer et à écrire pour la consolation des âmes que j'aime tant et avec lesquelles je partagerai l'éternité entière. Et pour elles je désire si vivement la vie éternelle, que je profite de chaque moment de liberté, si petit soit-il afin d'écrire comme le souhaite Jésus.
1471. 8 janvier. J'ai eu durant la Sainte Messe la connaissance passagère de la très grande gloire résultant pour Dieu des efforts communs de Monsieur l'Abbé S. et de moi-même, car quoique nous soyons éloignés, nous nous rencontrons souvent, puisque un même objectif nous unit.
1472. Ô mon Jésus, mon unique désir, bien que j'ai désiré aujourd'hui Vous recevoir en mon cœur avec une plus grande ardeur que de coutume, cependant mon âme est plus aride qu'à l'accoutumée. Ma foi croît en puissance ; le fruit de Votre venue sera donc, Seigneur, abondant. Quoique bien souvent Vous veniez, sans affecter mes sens et que Vous régniez dans les seules sphères supérieures de mon être, les sens aussi se réjouissent de Votre venue.
1473. Souvent, je prie Notre Seigneur de me donner une raison éclairée par la foi. J'exprime cela au Seigneur par ces mots : « Donnez-moi, Jésus l'intelligence et la science afin de Vous mieux connaître car plus je Vous connais, plus je Vous aime ardemment. Jésus, je vous prie de me donner une puissante compréhension des choses divines et spirituelles. Donnez-moi, Jésus la grande compréhension par laquelle je pourrais connaître Votre Etre Divin ainsi que Votre vie intérieure de Trinité. Dotez mon esprit de capacités et d'aptitudes par Votre grâce particulière. Quoique je sache qu'il existe une dotation par la Grâce, telle que me la donne l'Eglise ; il existe cependant un trésor de grâces importantes que Vous nous accordez, Seigneur, à notre demande. Mais si ma prière ne Vous agrée pas, Seigneur, je Vous prie de ne pas me donner d'inclinations pour de telles prières ! »
1474. Je m'efforce à la plus grande perfection afin d'être utile à l'Eglise. Ma liaison avec l'Eglise augmente. Chaque âme prise séparément, qu'elle soit une âme Sainte ou une âme déchue, influence toute l'Eglise. En m'observant et en observant ceux qui me sont proches, j'ai vu quelle grande influence j'exerce sur les autres âmes non par quelque action héroïque, car celles-ci sont frappantes en elles-mêmes, mais par de très petites actions, comme de bouger les mains, de regarder, et une quantité d'autres choses que je ne saurais énumérer et qui pourtant agissent et retentissent sur les autres âmes ce que j'ai observé par moi-même.
1475. Oh ! Comme il est sage que notre règle recommande le silence absolu au dortoir et ne permette pas d'y demeurer sans nécessité. J'ai actuellement une petite chambre où nous dormons à deux ; mais au moment où je me suis sentie affaiblie et où j'ai dû m'aliter, j'ai expérimenté combien cela est pénible si quelqu'un reste toujours au dortoir. Sœur N. avait certain travail manuel à exécuter, et elle a dû demeurer presque tout le temps au dortoir et une autre Sœur venait lui enseigner ce travail. Comme elles m'ont fatiguée, il m'est difficile de le décrire, surtout lorsque l'on est faible et que l'on a passé la nuit dans les souffrances, chaque mot se répercute quelque part dans le cerveau juste au moment où les yeux commencent à se fermer. Ô Règle, en toi, combien d'amour !
1476. Lorsque pendant les Vêpres, on a chanté ces paroles du Magnificat : « Il a déployé la force de Son bras, » mon âme fut envahie d'un profond recueillement : j'ai connu et compris que le Seigneur accomplira sous peu Son œuvre en mon âme. Et je ne m'étonne plus maintenant que le Seigneur ne m'ait pas d'abord tout dévoilé.
1477. Pourquoi êtes-Vous triste aujourd'hui Jésus ? Dites-moi qui est la cause de Votre tristesse ? Et Jésus me répondit : « Les âmes choisies qui n'ont pas Mon Esprit, qui s'en tiennent à la lettre, qui la place au-dessus de Mon Esprit, au-dessus de l'esprit d'Amour.
J'ai fondé Ma loi sur l'Amour et cependant même dans les ordres religieux, je ne vois point cet Amour. C'est pourquoi la tristesse emplit Mon Cœur.»
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J.M.J.
1478. Ô mon Jésus, au sein de terribles amertumes et douleurs,
Je sens cependant que Ton divin Cœur me chérit.
Telle une bonne mère Tu me presses contre Ton Cœur
Et Tu me fais pressentir maintenant déjà ce que cache le voile !
Ô mon Jésus, environné par l'effroi d'un désert,
Mon cœur cependant sent le regard de Tes yeux
Qu'aucun orage ne saurait me cacher
Et Tu me donnes l'intime certitude de Ton immense amour, ô Dieu !
Ô mon Jésus, parmi les si grandes misères de cette vie,
Tu luis pour moi, Jésus, comme l'étoile et Tu me protèges du naufrage.
Et bien que les misères soient grandes,
J'ai cependant grande confiance en la puissance de ta Miséricorde.
Ô Jésus caché, parmi bien des luttes la dernière heure venue,
Que la Toute-Puissance de Tes grâces se déversent sur mon âme,
Afin que je puisse Te voir tout de suite après mon agonie
Face à face, ainsi que les élus du Ciel !
Ô mon Jésus, parmi bien des dangers alentour,
Je vais par la vie lançant un cri de joie et je porte fièrement le front haut,
Car devant Ton Cœur plein d'Amour, ô Jésus,
Se brisent tous les ennemis et se dissipent les ténèbres.
1479. Ô Jésus, cachez-moi dans Votre Miséricorde, et voilez avant toute chose ce qui pourrait effrayer mon âme ! Que la confiance que j'ai mise en Votre Miséricorde ne soit pas déçue ! Abritez-moi de Votre Toute-puissance et jugez-moi avec bienveillance !
1480. Aujourd'hui pendant la Sainte Messe j'ai vu près de mon prie-Dieu l'Enfant Jésus. Il semblait avoir un an et Il m'a demandé de Le prendre dans mes bras. Lorsque je l'eus pris dans mes bras, Il se blottit contre mon cœur et dit : « Je me sens bien près de ton cœur. » - « Bien que tu sois si petit, je sais pourtant que Tu es Dieu. Pourquoi prends-tu l'apparence d'un tout petit pour venir me voir ? » - « Parce que Je veux t'apprendre l'enfance de l'âme. Je veux que tu sois très petite, car lorsque tu es toute petite, Je te porte sur Mon Cœur, tout comme tu Me tiens en ce moment sur le tien. » -A ce moment je suis restée seule, mais personne ne peut concevoir l'émotion de mon âme. J'étais toute plongée en Dieu comme l'éponge jetée dans la mer...
1481. Ô mon Jésus, Vous savez à combien de désagréments je me suis exposée pour avoir dit la vérité. Ô vérité, plus d'une fois opprimée, tu portes presque toujours une couronne d'épines. Ô Vérité éternelle, soutiens-moi afin que j'aie le courage, même si je devais le payer de ma vie. Jésus, comme il est difficile de croire en cela, si l'on entend d'autres enseignements et si l'on voit d'autres conduites dans la vie !
1482. C'est pourquoi durant la retraite, après avoir longuement analysé la vie, j'ai décidé de fixer fermement mon regard sur Vous, Jésus, modèle absolument parfait. Ô Eternité, qui découvrira tant de secrets et dévoilera la vérité ! ...
1483. Ô vivante Hostie, soutenez-moi dans cet exil, afin que je puisse marcher fidèlement sur les traces du Sauveur ! Je ne Vous demande pas, Seigneur, de me descendre de la Croix, mais je Vous supplie de me donner la force de tenir bon sur elle. Je désire être écartelée tout comme Vous, Jésus, sur la Croix. Je désire toutes les tortures et toutes les douleurs que Vous avez supportées. Je désire boire le calice d'amertume jusqu'à la lie.
1484 -LA BONTE DE DIEU
Miséricorde de Dieu cachée dans le Très Saint Sacrement,
Voix du Seigneur qui nous dit du trône de la Miséricorde : « Venez à Moi ! »
Conversation entre le Dieu de Miséricorde et l'âme pécheresse.
Jésus : « Ne redoute pas ton sauveur, âme pécheresse. C'est Moi qui fais les premiers pas, car Je sais que tu n'es pas capable par toi-même, d'arriver jusqu'à Moi. Enfant, ne fuis pas ton Père; veuille entrer en conversation, seule à Seul, avec ton Dieu de Miséricorde, qui veut Lui-même te donner une parole de pardon et te combler de Ses Grâces. Ô combien ton âme m'est chère ! Je t'ai inscrite sur Mes mains et tu es gravée en Mon Cœur d'une profonde blessure. »
L'âme : « Seigneur, j'entends Votre voix qui m'appelle afin que je m'écarte de la mauvaise route, mais je n'en ai ni le courage ni la force ! »
Jésus : « Je suis, Moi, ta force, Je te donnerai le pouvoir de lutter ! »
L'âme : « Seigneur, je connais Votre sainteté et je Vous redoute ! »
Jésus : « Pourquoi redoutes-tu, Mon enfant, le Dieu de Miséricorde ? Ma Sainteté ne M'empêche pas d'être miséricordieux. Regarde, âme, c'est pour toi que j'ai institué le Trône de la Miséricorde sur terre. Ce trône c'est le Tabernacle. Et de ce trône de Miséricorde, Je désire descendre en ton cœur. Regarde, aucune suite ne m'entoure, aucun garde. Tu as accès à Moi à tout moment, à chaque heure du jour. Je désire parler avec toi et t'accorder des Grâces. »
L'âme : Seigneur, je redoute que Vous ne me pardonniez pas un si grand nombre de péchés, l'épouvante s'empare de ma misère. »
Jésus : « Ma miséricorde est plus grande que ta misère et que le monde entier. Qui a pris la mesure de Ma Bonté ? C'est pour toi que je suis descendu du ciel sur la terre. C'est pour toi que je me suis laissé cloué à la Croix. Pour toi J'ai permis que Mon Très Saint Cœur soit percé d'un coup de lance et je t'ai ainsi ouvert la source de Miséricorde. Viens et puise les grâces de cette source ! Puise-les avec l'instrument de la Miséricorde qui s'appelle la confiance ! Je ne rejette jamais un cœur plein d'humilité, ta misère fait naufrage dans l'abîme de Ma Miséricorde. Pourquoi devrais-tu discuter avec Moi de ta misère? Fais-Moi plaisir, abandonne-Moi toute ta pauvreté et ta misère et Je te comblerai d'un trésor de Grâces ! »
L'âme : « Vous avez vaincu mon cœur de pierre, ô Seigneur, par Votre bonté, et voici qu'avec confiance et humilité je m'approche du tribunal de Votre Miséricorde, absolvez-moi Vous-même, par la main de Votre représentant. Ô Seigneur, je sens comme la grâce et la paix ont pénétré dans ma pauvre âme ! Je sens que Votre Miséricorde, Seigneur m'a envahie de part en part. Vous m'avez plus pardonné que je n'aurais osé l'espérer ou même que je n'étais capable de l'imaginer. Votre bonté a surpassé tous mes désirs. Et maintenant je Vous invite en mon cœur, pénétrée de reconnaissance pour tant de grâces. Je m'étais égarée comme l'enfant prodigue quittant le droit chemin, mais Vous n'avez cessé d'être un Père pour moi. Versez à profusion Votre Miséricorde en moi, car Vous voyez combien je suis faible ! »
Jésus : « Enfant, ne parle plus de ta misère, car je l'ai déjà oubliée ! Ecoute mon enfant ce que je vais te dire : blottis-toi dans Mes Plaies et puise à la source de vie tout ce que ton cœur peut désirer ! Bois à longs traits à la source de vie et tu ne t'arrêteras pas en chemin ! Contemple l'éclat de Ma Miséricorde et ne redoute pas les ennemis de ton salut ! Glorifie Ma Miséricorde ! »
1485. Conversation entre le Dieu de Miséricorde et l'âme désespérée.
Jésus : « Ame plongée dans les ténèbres, ne désespère pas, tout n'est pas encore perdu, entre en conversation avec ton Dieu qui est tout Amour et Miséricorde.» Mais malheureusement l'âme demeure sourde à l'appel de Dieu et se plonge dans des ténèbres plus grandes encore. Jésus l'appelle à nouveau : « Ame, entend la voix de ton Père miséricordieux.»
Une réponse s'éveille en l'âme : « Il n'y a plus pour moi de Miséricorde.» Et elle tombe plus bas encore, dans une sorte de désespoir qui lui donne comme un avant-goût de l'enfer et la rends complètement incapable de se rapprocher de Dieu. Pour la troisième fois, Jésus s'adresse à l'âme mais l'âme est sourde et aveugle et elle s'endurcit peu à peu dans le désespoir. Alors des profondeurs de la Miséricorde divine un dernier effort est tenté et sans aucune coopération de l'âme, Dieu lui donne Sa dernière grâce. Si elle la dédaigne, Dieu la laisse alors dans l'état où elle-même veut être pour les siècles. Cette Grâce provient du Cœur Miséricordieux de Jésus, elle touche l'âme de sa lumière et l'âme commence à comprendre l'effort de Dieu ; mais la conversion dépend d'elle. Elle sait que cette grâce est la dernière pour elle. Et si elle montre le moindre frémissement de bonne volonté aussi petit qu'il soit, la Miséricorde divine accomplit le reste.
Jésus : « C'est ici qu'agit la Toute-Puissance de Ma Miséricorde ! Heureuse l'âme qui profite de cette grâce !
Quelle immense joie emplit Mon Cœur lorsque tu reviens vers Moi ! Je te vois si faible, c'est pourquoi Je te prends dans Mes bras et Je te porte à la Maison de Mon Père. »
L'âme, comme tirée de sa torpeur demande pleine d'effroi : « Est-il possible qu'il y ait encore Miséricorde pour moi ? ».
Jésus : « C'est justement toi, Mon enfant, qui as un droit particulier à Ma Miséricorde. Permets-lui d'agir sur toi, dans ta pauvre âme. Permets aux rayons de la Grâce d'entrer dans ton âme, ils apportent avec eux la lumière, la chaleur et la vie. »
L'âme : « Pourtant la crainte m'envahit au seul souvenir de mes péchés et cette terrible frayeur me pousse à douter de Votre bonté. »
Jésus : « Âme, sache bien que tous tes péchés ne m'ont pas blessés aussi douloureusement le Cœur, que ne le fait ta méfiance actuelle. Comment après tant de preuves de Mon Amour et de ma Miséricorde peux-tu demeurer incrédule devant ma bonté ? »
L'âme : « Ô Seigneur, sauvez-moi tout Seul , car je vais périr. Soyez pour moi le Sauveur. Ô Seigneur, je ne suis pas en état d'exprimer le reste, mon pauvre cœur est déchiré, mais Vous, Seigneur !... »
Jésus ne laissa pas l'âme terminer ces mots, mais l'enleva de terre, de cet abîme de misère et en un moment, la conduisit en la demeure de Son propre Cœur où tous ses péchés disparurent en un clin d'œil. Le feu de l'Amour les détruisit.
Jésus : « Voici, âme tous les trésors de Mon Cœur, viens puiser tout ce dont tu as besoin ! »
L'âme : « Ô Seigneur, je me sens comblée de Votre Grâce, je sens comme une nouvelle vie qui me pénètre. Et par-dessus tout, je sens Votre Amour en mon cœur et cela me suffit, ô Seigneur. Durant toute l'éternité, je glorifierai la Toute Puissance de Votre Miséricorde. Enhardie par Votre bonté, je vais Vous dire tout ce qui fait la douleur de mon cœur. »
Jésus : « Dis tout, Mon enfant, sans aucune restriction, car c'est un cœur aimant qui t'écoute, le Cœur du meilleur des amis. »
« Ô Seigneur, je découvre maintenant toute mon ingratitude et Votre bonté. Vous me poursuiviez de Votre Grâce et moi, je tendais inutile tous Vos efforts. Je vois que j'aurais mérité le fond même de l'enfer pour avoir gaspillé Vos Grâces. »
Jésus interrompt l'entretien de l'âme et dit : Ne t'enfonce pas dans ta misère, tu es trop faible pour parler. Regarde plutôt Mon Cœur plein de bonté. Imprègne-toi de Ma façon de sentir et efforce-toi au calme et à l'humilité. Sois miséricordieuse envers les autres, tout comme je le suis envers toi. Et quand tu sentiras que tes forces faiblissent, viens à la Source de la Miséricorde et fortifie ton âme ! Et ainsi tu ne faibliras pas en chemin ! »
L'âme : « Je comprends maintenant Votre Miséricorde qui me couvre d'un nuage lumineux et me conduit à la demeure de mon Père, me protégeant du terrible enfer, que j'ai mérité non pas une, mais mille fois. Ô Seigneur, je n'aurai pas assez de gratitude pour glorifier dignement Votre insondable Miséricorde, Votre pitié envers moi ! »
1486 Conversation entre le Dieu de Miséricorde et l'âme souffrante
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Jésus : « Ame, Je te vois si tourmentée, Je vois que tu n'as même pas la force de parler avec moi ! Je vais donc, Moi seul, te parler. Tes souffrances seraient-elles sans mesure, ne perds pas ton calme et ne t'abandonne pas non plus au découragement. Pourtant dis-Moi, Mon enfant, qui a eu l'audace de blesser ton cœur ? Raconte-Moi tout. Sois sincère envers Moi. Dévoile-Moi toutes les blessures de ton cœur ! Je les guérirai, et ta souffrance deviendra la source de ta sanctification. »
L'âme : « Seigneur, mes souffrances sont si grandes et si diverses ! Devant la longueur de leur durée, le découragement s'empare de moi ! »
Jésus : « Mon enfant, il ne faut pas te décourager. Je sais que tu connais Ma bonté et Ma Miséricorde, parlons donc peut-être en détail de ce qui te pèse le plus sur le cœur. »
L'âme : « J'ai tant de choses que je ne sais de quoi parler en premier, ni comment exprimer tout cela. »
Jésus : « Parle-Moi sans détour, comme un ami parle à son ami. Alors dis-Moi, Mon enfant, ce qui te retient sur le chemin de la Sainteté ? »
L'âme : « Le manque de santé. Je ne peux accomplir ma tâche; je suis une sorte de souffre-douleur. Je ne peux pas me mortifier ni jeûner sévèrement comme le firent les Saints. D'autre part, on ne croit pas que je sois malade si bien qu'aux souffrances physiques s'ajoutent les souffrances morales qui me causent bien des humiliations. Vous voyez, Jésus comment est-il possible, dans ces conditions, de devenir Sainte ? »
Jésus : « Enfant, cela est vrai, tout cela est souffrance ; mais il n'y a pas d'autre chemin pour aller au Ciel que le chemin de la Croix ! Je l'ai emprunté Moi-même le premier. Tu sais bien que c'est là le plus court et le plus sûr. »
L'âme : Seigneur, voici un nouvel obstacle sur le chemin de la Sainteté : On me persécute parce que je vous suis fidèle. J'endure bien des souffrances pour cette raison. »
Jésus : « Tu sais bien que parce que tu n'es pas de ce monde, le monde t'a prise en haine. Ils M'ont persécuté le premier. Cette persécution est le signe que tu marches fidèlement sur Mes traces. »
L'âme: Seigneur, le fait que ni mes Supérieures ni mon confesseur ne comprennent mes souffrances intimes est un nouveau sujet de découragement pour moi. Les ténèbres ont obscurci mon esprit, comment pourrai-je aller de l'avant ? C'est ainsi que tout me décourage; et je pense que les hauteurs de la Sainteté ne sont pas pour moi. »
Jésus : « Cette fois-ci, Mon enfant tu M'as fait de véritables confidences. Je sais que c'est une bien grande souffrance d'être incomprise et, qui plus est, par ceux que l'on aime et devant lesquels notre franchise est grande. Qu'il te suffise que Je te comprenne dans toute ta pauvreté et ta misère. La foi profonde que tu mets malgré tout en mes représentants Me plaît, mais tu dois savoir que les hommes sont incapables de comprendre complètement l'âme, car cela est au-dessus de leurs possibilités. C'est pourquoi je suis restée Moi-même sur terre, afin de consoler ton cœur douloureux et de fortifier ton âme pour que tu ne faiblisses pas en chemin. Tu dis que de grandes ténèbres obscurcissent ton esprit, pourquoi donc ne viens-tu pas dans ces moments-là vers Moi, qui suis toute lumière. En un instant Je peux verser en ton âme autant de lumière et de compréhension de la Sainteté que tu ne saurais en retirer d'aucun livre, ni en recevoir d'aucun confesseur. Tu dois savoir que même ces ténèbres dont tu te plains, je les ai d'abord traversées pour toi au Jardin des Oliviers. Mon âme fut saisie d'une tristesse mortelle ; et je te donne en partage une parcelle de ces souffrances en raison de l'Amour particulier que J'ai envers toi et du haut degré de sainteté que je te destine dans le ciel. L'âme souffrante est la plus proche de Mon Cœur. »
L'âme : « Encore une chose, Seigneur ! Que faire si je suis repoussée et rejetée par les gens, par les gens, particulièrement par ceux sur lesquels j'ai le droit de compter, et cela au moment où j'en ai le plus besoin ? »
Jésus : « Mon enfant, prends la résolution de ne jamais t'appuyer sur les gens. Tu feras de grandes choses si tu t'abandonnes entièrement à Ma volonté en disant : « Qu'il en soit non point comme je le veux, mais selon Votre volonté, ô Dieu. » Sache que ces paroles prononcées du fond du cœur transportent l'âme, en un instant, au sommet de la Sainteté. J'ai une prédilection particulière pour l'âme qui agit ainsi. Elle me rend grande gloire, elle emplit le ciel du parfum de sa vertu. Mais sache que c'est la communion fréquente qui te donnera cette force en toi pour supporter la souffrance. Viens souvent à cette source de Miséricorde et puises-y avec confiance tout ce qui t'est nécessaire ! »
L'âme : « Merci, Seigneur, de Votre inconcevable bonté. Merci d'avoir daigné rester avec nous dans cet exil et de demeurer parmi nous comme le Dieu de Miséricorde. Votre pitié et Votre Bonté rayonnent autour de Vous, et à la lumière de Votre Miséricorde, je reconnais combien Vous m'aimez. »
1487. Conversation entre le Dieu de Miséricorde et l'âme aspirant à la perfection
Jésus : « Tes efforts Me sont agréables, âme qui aspire à la perfection. Mais pourquoi te vois-Je si souvent triste et abattue ? Dis-moi, Mon enfant, ce que signifie cette tristesse et quelle en est la cause ? »
L'âme : « Seigneur, la raison de ma tristesse est que, malgré mes sincères résolutions, je retombe sans cesse dans les mêmes erreurs. Je prends une résolution, le matin, mais je vois, le soir, combien je m'en suis éloignée. »
Jésus : « Tu vois, Mon enfant, ce que tu es par toi-même ; la cause de tes échecs, c'est que tu comptes trop sur toi et que tu t'appuies trop peu sur Moi. Mais que cela ne t'attriste pas outre mesure. Je suis le Dieu de Miséricorde. Ta misère ne saurait épuiser mon amour puisque Je n'ai pas limité le nombre de Mes pardons. »
L'âme : « Oui, je sais tout cela. Mais je suis assaillie par de grandes tentations, des doutes divers se font jour en moi. Alors, tout m'irrite et tout me décourage. »
Jésus : « Sache, Mon enfant, que les plus grands obstacles à la Sainteté sont le découragement et l'inquiétude. Ils t'enlèvent la possibilité de t'exercer à la vertu. Toutes les tentations réunies ne devraient pas, même un instant, troubler ta tranquillité intérieure. Quant à l'irritabilité et au découragement, ce sont là les fruits de ton amour-propre. Il ne faut pas te décourager, mais t'efforcer de faire régner l'amour de Ton Dieu à la place de ton amour-propre. Confiance donc, Mon enfant, tu ne dois pas te décourager. Viens Me demander pardon puisque Je suis toujours prêt à te l'accorder. A chaque fois que tu Me le demandes, tu célèbres Ma Miséricorde. »
L'âme : Je sais reconnaître la voie de la perfection ainsi que ce qui Vous plaît le plus, mas j'ai de si grandes difficultés à accomplir ce que j'ai compris. »
Jésus : « Mon enfant, la vie sur terre est une lutte, une bien grande lutte pour pénétrer en
« Mon royaume, mais ne crains rien, car tu n'es pas seule. Je te soutiens toujours, appuie-toi donc sur Mon épaule et lutte sans aucune crainte. Avec confiance, puise à la source de vie, non seulement pour toi, mais aussi pour d'autres âmes, et particulièrement pour celles qui ne croient pas en Ma bonté
L'âme : Ô Seigneur, je sens que mon cœur s'emplit de Votre Amour, que le rayonnement de Votre Miséricorde et de Votre Amour pénètre mon âme. Et voici que je réponds à Votre appel, Seigneur, je pars à la conquête des âmes. Soutenue par Votre grâce, je suis prête à Vous suivre, Seigneur, non seulement au Thabor, mais aussi au Calvaire.
Je désire amener les âmes à la source de Votre Miséricorde afin qu'elles soient éclairées par les rayons de Votre Miséricorde, pour que la maison de Notre Père soit comble. Et lorsque l'ennemi à lancer des traits contre moi, alors à ce moment je me protègerai de Votre Miséricorde, comme d'un bouclier.»
1488. Conversation entre le Dieu de Miséricorde et l'âme parfaite
L'âme: Mon Seigneur et mon Maître, je désire converser avec Vous. »
Jésus : « Parle, car je suis toujours à ton écoute, Mon enfant chérie. Je t'attends toujours. De quoi désires-tu me parler ? »
L'âme, « Seigneur, avant tout, je répands mon cœur à Vos pieds, comme un parfum de gratitude pour tant de grâces et de bienfaits, dont vous me comblez sans cesse et que, même si je le voulais, je ne serais pas en état de dénombrer. Je me souviens seulement qu'il n'y a pas eu de moment dans ma vie, où je n'ai bénéficié de Votre protection et de Votre bonté. »
Jésus : « Ta conversation M'est agréable et l'action de grâces t'ouvre de nouveaux trésors de grâces. Mais, Mon enfant peut-être ne devrions-nous parler de façon aussi générale, mais en détail de ce qui te pèse le plus sur le cœur. Parlons en confidence, franchement, cœur à cœur. »
L'âme : « Ô Mon Seigneur de Miséricorde, il y a des secrets en mon cœur dont personne à part Vous ne sait et ne saura rien. Car voudrais-je les formuler, que personne ne les comprendrait. Votre remplaçant est quelque peu au courant, puisque je me confesse à lui ; mais autant seulement que je suis capable de lui dévoiler ces secrets, le reste demeure entre nous, pour l'éternité.
Ô mon Seigneur, Vous m'avez abrité du manteau de Votre miséricorde, me pardonnant toujours mes péchés. Pas une fois Vous ne m'avez refusé Votre pardon. Mais, me prenant en pitié, Vous m'avez accordé la vie, la nouvelle vie de la grâce afin que je n'aie de doutes sur rien. Vous m'avez placée sous la maternelle protection de Votre Eglise, cette mère pleine de tendresse, qui m'assure, en Votre nom, de la vérité de la foi et veille à ce que je ne m'égare jamais. Et c'est tout particulièrement au tribunal de Votre Miséricorde, que mon âme est baignée dans l'océan de Votre clémence. Aux Anges déchus, Vous n'avez pas donné le temps de la pénitence. Vous n'avez pas prolongé, pour eux, le temps de la Miséricorde. Ô mon Seigneur, Vous avez mis sur le chemin de ma vie de saints prêtres qui me montrent le bon chemin. Jésus, il est encore un secret en ma vie, le plus profond, mais le plus cher à mon cœur: c'est-à-dire Vous-même, sous la forme du pain, lorsque Vous venez dans mon cœur. Là est tout le secret de ma sainteté. Là mon cœur uni au Vôtre ne fait plus qu'un avec Lui. Là n'existe plus aucun secret. Car tout ce qui est Vôtre, est mien, et tout ce qui est mien, est Vôtre.
Voilà la puissance et le miracle de Votre Miséricorde ! Mettrait-on ensemble toutes les langues des hommes et des Anges qu'elles n'auraient pas assez de mots pour glorifier le mystère de Votre Amour et de Votre insondable Miséricorde. Lorsque je le considère, mon cœur connaît une nouvelle extase d'Amour. Mais je Vous dis tout cela, Seigneur, dans le calme et le silence, car le langage de l'Amour ne possède pas de paroles. Bien que Vous Vous abaissiez grandement. Votre grandeur s'est accrue en mon âme, ô Seigneur, unique objet de mon amour, car la vie de l'amour et de l'union se manifeste à l'extérieur. Et c'est pourquoi un plus grand amour envers Vous s'est éveillé en mon âme, ainsi qu'une parfaite pureté, une profonde humilité, une paix sereine et un grand zèle pour le salut des âmes. Ô mon Très doux Seigneur, Vous veillez sur moi à tout moment et Vous m'inspirez sur la façon de me comporter dans telle et telle circonstance, alors que mon cœur hésite entre deux façons d'agir. Vous êtes plus d'une fois intervenu Vous-même pour résoudre une affaire.
D'innombrables fois, Vous m'avez fait connaître en un éclair ce qui avait Votre préférence. Combien de pardons secrets m'avez-Vous donnés ! Combien de fois avez-Vous versé en mon âme force et réconfort afin que j'aille de l'avent ? Vous avez vous-même écarté les difficultés de mon chemin, intervenant directement dans les agissements des hommes. Ô Jésus, tout ce que je Vous dis là, n'est qu'une faible image de la réalité qui est en mon cœur. Ô mon Jésus, combien je désire la conversion des pécheurs. Vous savez bien ce que je fais pour eux, afin de Vous les gagner. Chaque offense qui Vous est faite m'est excessivement douloureuse.
Vous voyez que je n'épargne ni ma force ni ma santé ni même ma vie pour la défense de Votre Royaume. Quoique sur terre mes efforts ne soient pas visibles, ils ont néanmoins une valeur à vos yeux. Ô Jésus, je désire amener les âmes à la source de Votre Miséricorde, afin qu'elles y puisent avec confiance l'eau vivifiante de la vie éternelle.
Plus l'âme est désireuse de bénéficier pour elle-même d'une très grande Miséricorde divine, plus elle doit se rapprocher de Dieu avec une confiance accrue. Et si sa confiance en Dieu est sans limites, alors la Miséricorde de Dieu sera également sans limites pour elle.
Ô mon Seigneur à qui mon cœur appartient, Vous savez combien je désire ardemment que tous les cœurs ne battent que pour Vous, afin que tout homme glorifie la grandeur de Votre Miséricorde.»
Jésus : « Mon enfant bien-aimée, joie de Mon Cœur, ta conversation M'est plus chère et plus agréable que le chant des Anges. Pour toi sont ouverts tous les trésors de Mon Cœur. Puises-y tout ce dont tu as besoin pour toi et pour le monde entier. Par amour pour toi, Je lève le juste châtiment que le genre humain a mérité. Un seul acte de pur amour envers Moi m'est plus agréable qu'un millier d'hymnes venant d'âmes imparfaites. Un seul de tes soupirs d'amour Me récompense de bien des offenses comme celles dont M'abreuvent les impies. La moindre bonne action, c'est-à-dire : acte de vertu, possède à Mes yeux une valeur infinie. Et cela à cause du grand Amour que tu nourris envers Moi. Je règne comme au Ciel, dans une âme comme la tienne, qui vit exclusivement de Mon amour. Nuit et jour, Mon regard veille sur elle; il trouve en elle l'objet de sa prédilection.
Je tends l'oreille à sa prière et au murmure de son cœur, et souvent même Je devance sa prière. Ô Mon enfant chérie, particulièrement chérie, pupille de Mes yeux, repose un instant près de Mon Cœur et goûte à cet Amour dont tu vas te délecter pour l'éternité. Mon enfant, tu n'es pas encore dans la Patrie. Va donc ton chemin, fortifié par Ma Grâce, et lutte pour l'établissement de Mon royaume dans les âmes des hommes. Mais lutte comme un enfant de Roi. Souviens-toi que les jours d'exil passent vite et avec eux la possibilité de mériter le Ciel. J'attends de toi, Mon enfant, un très grand nombre d'âmes qui glorifiant Ma Miséricorde, durant toute l'éternité. Et afin que tu répondes dignement à Mon appel, reçois-Moi chaque jour dans la Sainte Communion, elle te donnera la force... »
Jésus, ne me laissez pas seule dans la souffrance. Vous savez, Vous, Seigneur, combien je suis faible... Je suis un abîme de misère, le néant même. Qu'y aurait-il donc d'étrange à ce que, laissée seule, je succombe ? Je suis un petit enfant, Seigneur, je ne sais pas me tirer d'affaire, cependant malgré tous les abandons je Vous fais confiance. En dépit de mon sentiment, en dépit de ce que je ressens plus d'une fois, je me transforme toute en confiance, et je garderai confiance. Ne diminuez en rien mon supplice, donnez-moi seulement la force de le supporter. Faites de moi ce qu'il Vous plaît, Seigneur. Donnez-moi seulement la Grâce de savoir Vous aimer en chaque difficulté, en toute circonstance. Ne diminuez pas, Seigneur, l'amertume du calice, donnez-moi seulement la force de pouvoir le vider.
Ô Seigneur, Vous me donnez souvent une grande clairvoyance, puis Vous me replongez dans une nuit noire et dans le gouffre de mon néant : mon âme se sent comme seule au milieu d'un grand désert !... Cependant, par-dessus tout, j'ai confiance en Vous Jésus, car, Vous êtes immuable. Mon humeur est changeante. Mais Vous êtes, Vous, toujours Le même, plein de Miséricorde !
1489. Jésus, source de vie, sanctifiez-moi ! Ô ma Force, fortifiez-moi. Mon Chef suprême, combattez pour moi ! Unique lumière de mon âme, éclairez-moi ! Conduisez-moi, mon Maître, je m'en remets à Vous, comme un petit enfant, s'en remet à l'amour de sa mère ! Et même si tout devait se liguer contre moi, même si la terre devait s'effondrer sous mes pas, près de Votre Cœur, je serai bien tranquille. Vous êtes toujours pour moi, la Mère la plus tendre, surpassant toutes les mères. C'est dans le silence que je clamerai ma douleur, et Vous me comprendrez au-delà de toute expression...
1490. Aujourd'hui le Seigneur m'a visitée et m'a dit : « Ma fille, ne t'effraie pas de ce qui va t'arriver. Je ne te donnerai rien au-dessus de tes forces ; tu connais la puissance de Ma Grâce ? Elle te suffira. » Après ces mots le Seigneur m'a donné une plus grande compréhension de l'action de Sa Grâce.
1491. Avant la Sainte communion, Jésus m'a demandé de n'accorder absolument aucune attention aux dires de l'une des Sœurs, car sa malice et sa ruse ne lui plaisent pas. « Ma fille, ne parle pas à cette personne de tes pensées, ni de tes sentiments ! » J'ai demandé pardon au Seigneur pour ce qui Lui a déplu dans cette âme. Et je l'ai imploré de me fortifier de Sa Grâce au moment où elle viendra à nouveau converser avec moi. Elle m'a déjà posé tant de questions auxquelles j'ai répondu avec tout mon amour fraternel ! Et la preuve que je lui ai parlé de tout cœur, est que je lui ai dit certaines choses, fruits de ma propre expérience. Mais cette âme avait une toute autre intention que celle que proférait sa bouche.
1492. Ô mon Jésus, depuis le moment où je me suis entièrement donnée à Vous, je ne pense absolument plus à moi-même. Vous pouvez faire de moi ce que Vous voulez. Je ne pense qu'à ce qui Vous plaît le plus et à ce qui peut Vous faire plaisir, ô Seigneur. Je tends l'oreille et je guette chaque occasion. Peu importe, alors, que je sois mal jugée au dehors...
1493. 15 janvier 1938. Quand aujourd'hui cette même Sœur, à propos de laquelle le Seigneur m'avait mise en garde, est venue me rendre visite, je me suis, en mon âme, armée pour la lutte. Bien que cela m'ait vraiment coûté, je ne me suis pas écartée d'un cheveu de Ses recommandations. Mais lorsque l'heure fut écoulée, et que ladite Sœur ne pensait pas à se retirer, j'ai appelé intérieurement Jésus à l'aide. J'entendis à l'instant en mon âme : « Ne crains rien, Je regarde à l'instant et je vais t'aider ! Je vais t'envoyer de suite deux Sœurs qui vont venir te rendre visite, il te sera alors facile de continuer la conversation. » Au même moment, deux Sœurs sont entrées et la conversation devint alors très facile, mais elle dura cependant encore une demi-heure
1494. Comme il est bon, durant une conversation, d'appeler Jésus à l'aide. Comme il est bon, dans un moment de calme, d'implorer pour soi des grâces de secours. Je redoute beaucoup ces sortes de conversations, soi-disant confidentielles. Il faut avoir une grande lumière surnaturelle afin de parler avec profit, à ce moment là, tant pour l'autre personne que pour soi-même. Dieu nous vient en aide sans doute mais il convient de le Lui demander et de ne pas trop se fier à soi-même.
1495. 17 janvier 1938. Aujourd'hui, depuis ce matin, mon âme est dans les ténèbres. Je ne peux m'élever jusqu'à Jésus et je me sens comme abandonnée de Lui. Ce n'est pas vers les créatures que je vais me tourner, pour avoir la lumière, car je sais qu'elles ne m'éclairent pas si Jésus désire me garder dans les ténèbres. Je m'abandonne à Sa sainte volonté, mais je souffre et la lutte devient plus âpre. Pendant les Vêpres, j'ai voulu me joindre aux Sœurs par la prière. Or lorsque je me suis transportée par la pensée à la Chapelle, mon esprit s'est trouvé plongé dans des ténèbres encore plus grandes.
1496. Le découragement m'est venu de tous les côtés. J'entendis alors la voix de Satan : « Regarde, comme tout ce que te propose Jésus est contradictoire : Il t'ordonne de fonder un couvent et il t'envoie la maladie. Il t'ordonne de t'efforcer d'obtenir cette fête de la Miséricorde qui cependant n'est pas du tout désirée du monde. Pourquoi pries-tu pour cette fête ? Elle est tellement inopportune ! » - Mon âme est restée silencieuse et par un acte de volonté se mit à prier, ne voulant pas entrer en discussion avec l'esprit des ténèbres. Cependant un étrange dégoût de la vie m'a envahie, et j'ai dû faire un grand effort de volonté, afin de consentir à vivre...
Et j'entendis à nouveau les paroles du tentateur : « Demande la mort pour toi demain, après la Sainte Communion ! Dieu t'écoutera, puisqu'Il t'a tant de fois exaucée ! »
Faisant silence, par un acte de volonté, je me mis à prier, ou plutôt je m'en suis remise à Dieu, Lui demandant intérieurement de ne pas m'abandonner en ce moment. Il est déjà onze heures du soir. Partout c'est le silence. Toutes les Sœurs dorment déjà dans les cellules. Seule mon âme lutte, et cela avec un grand effort. Le tentateur me dit ensuite : « Que t'importe les autres âmes ? Tu ne devrais prier que pour toi. Les pécheurs se convertiront sans tes prières. Je vois que tu souffres beaucoup en ce moment. Je vais te donner un conseil dont dépendra ton bonheur : ne parles jamais de la Miséricorde divine, et en particulier n'incite pas les pécheurs à avoir confiance en elle car ils méritent un juste châtiment. Deuxième chose et c'est la plus importante : ne dis pas à tes confesseurs et particulièrement à ce Père extraordinaire, ni à ce prêtre de Wilno ce qui se passe en ton âme. Je les connais, je sais qui ils sont.
Je veux donc te mettre en garde contre eux. Vois-tu, pour être une bonne religieuse, il suffit de vivre comme toutes les autres. Pourquoi t'exposer à tant de difficultés ? »
1497. Gardant toujours le silence, par un acte de volonté, je réussis dans l'ensemble, à me maintenir en Dieu. Mais un gémissement s'échappa de mon cœur. Enfin le tentateur s'éloigna et moi, épuisée, je m'endormis immédiatement. Au matin, après avoir reçu la Sainte Communion, je suis rentrée dans ma cellule, et tombant à genoux, j'ai renouvelé l'acte par lequel je m'abandonne à toutes les plus saintes volontés de Dieu. « Je Vous en prie Jésus, donnez-moi la force de lutter. Que tout se fasse pour moi selon Votre Très Sainte Volonté. Mon âme est passionnée d'amour pour Votre Très Sainte Volonté. »
1498. A ce moment j'ai vu Jésus qui m'a dit : « Je suis content de ce que tu fais ! Continue à être en paix si tu fais toujours tout ce qui est en ton pouvoir, en cette œuvre de Miséricorde ! Que ta franchise envers ton confesseur soit la plus grande possible. Satan n'a rien gagné à te tenter, parce que tu n'es pas entrée en conversation avec lui ! Continue à agir de même ! Tu m'as rendu grand hommage aujourd'hui en luttant aussi fidèlement. Que la pensée que Je suis toujours avec toi, se grave et s'affirme en ton cœur, même si tu ne Me sens pas au moment du combat ! »
1499. Aujourd'hui, l'Amour de Dieu me transporte dans l'autre monde. Je suis plongée dans l'amour, j'aime et je sens que je suis aimée. Et je vis cela en pleine conscience. Mon âme sombre dans le Seigneur en prenant connaissance de la grande majesté de Dieu et de ma petitesse. Mais cette connaissance amplifie mon bonheur... Cette conscience est si vivante en l'âme, si puissante, et en même temps si douce !