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Blog Parousie de Patrick ROBLES (Puget-Théniers, Alpes-Maritimes - FRANCE)

Le Petit Journal de Sainte-Faustine Kowalska 28

Sanctuaire de la Divine Miséricorde, Vilnius (Lituanie)

1384. 19 novembre. Aujourd'hui après la Sainte communion, Jésus m'a dit combien Il désire visiter le cœur humain. « Je désire m'unir aux âmes, mon plus grand plaisir est de m'unir ; Sache ceci, Ma fille que lorsque je viens par la Sainte Communion jusqu'au cœur des hommes, J'ai les mains pleines de toutes sortes de Grâces que je désire transmettre aux âmes, mais les âmes ne font même pas attention à Moi. Elles Me laissent Seul et s'occupent d'autre chose. Comme cela M'attriste que les âmes n'aient pas compris l'amour. Elles se conduisent envers Moi comme une chose morte.» J'ai répondu à Jésus : « Ô Trésor de mon cœur, unique objet de mon amour, et tout le délice de mon âme, je désire Vous adorer en mon cœur ainsi que Vous l'êtes sur le trône de Votre gloire éternelle. Je désire par mon amour, Vous dédommager, ne serait-ce qu'à peine, de la froideur d'un si grand nombre d'âmes. Jésus, voici mon cœur qui est pour Vous une demeure à laquelle nul autre n'a accès. Vous seul y reposez comme en un beau jardin. Ô mon Jésus, au revoir, je dois accomplir ma tâche, mais je Vous témoignerai mon amour envers Vous par un constant sacrifice. Je ne négligerai ni ne me permettrai en aucune façon de l'esquiver.»

1385. Quand je suis sortie de la Chapelle, la Mère Supérieure m'a dit : « Vous n'irez pas, ma Sœur, au cours de catéchisme. Vous serez de service.» - « Bien !» Jésus, j'ai eu ainsi durant toute la journée exceptionnellement beaucoup d'occasions de sacrifices. Je n'en ai laissé passer aucune, grâce à la force d'âme que j'avais puisée dans la Sainte Communion.

1386. Il y a des moments dans la vie où l'âme est dans un tel état qu'elle ne comprend plus en quelque sorte le langage humain. Tout la fatigue, rien ne peut la calmer, si ce n'est une fervente prière. Par elle, l'âme reçoit soulagement, et malgré son désir de recevoir des explications, celles-ci ne pourraient l'amener qu'à une plus grande inquiétude.

1387. Au cours d'une prière, j'ai connu combien l'âme du Père Andrasz est agréable à Dieu. C'est un véritable enfant de Dieu. Et cela, parce qu'il a une particulière dévotion envers la Mère de Dieu. Rares sont les âmes dans lesquelles se manifeste aussi nettement cette filiation avec Dieu.

1388. Ô mon Jésus, en dépit de ma grande hâte, il me faut obéir, afin de ne pas gâter Votre œuvre par ma précipitation. Ô mon Jésus, Vous me faites connaître Vos secrets et Vous voulez que je les transmette aux autres âmes. La possibilité d'agir me sera donnée sous peu. Au moment où la destruction sera en apparence absolue, c'est alors que ma mission commencera sans embûches. Telle est en ceci la volonté de Dieu, qui ne changera pas. Bien des personnes y seront opposées, cependant rien ne pourra contrarier cette volonté de Dieu.

1389. Je vois l'Abbé Sopocko : comme son esprit est occupé et travaille pour la cause de Dieu, auprès des autorités ecclésiastiques, afin de leur soumettre les souhaits de Dieu. Grâce à son action, une nouvelle lumière va briller dans l'Eglise de Dieu pour la consolation des âmes. Quoique pour le moment, son âme soit remplie d'amertume, comme si telle était la récompense de ses efforts pour Dieu, cependant il n'en sera pas ainsi. Je vois sa joie, à laquelle il ne sera fait aucun préjudice. Dieu lui accordera une partie de cette joie déjà dès ici bas. Je n'ai encore jamais rencontré une fidélité à Dieu aussi grande que celle qui distingue cette âme.

1390. Aujourd'hui au réfectoire durant le dîner, j'ai ressenti le regard de Dieu au fond de mon cœur. Une présence si vivante pénétra mon âme, que durant un moment je ne savais plus où j'étais. La douce présence de Dieu a envahi mon âme et par moment, je ne savais de quoi me parlaient les Sœurs.

1391. Tout ce qui a de bon en moi l'est par la Sainte Communion ; c'est à elle que je dois tout. Je sens que ce Saint Feu m'a complètement transformée. Oh ! Combien je me réjouis d'être une demeure pour Vous Seigneur, mon cœur est un Sanctuaire où Vous séjournez continuellement !...

1392. J.M.J.

Jésus, délice de mon âme, pain des Anges,
Tout mon être est plongé en Toi.
Et je vis de Ta vie divine comme les élus au Ciel.
Et la vérité de cette vie ne cessera point !

Jésus-Eucharistie, Dieu immortel
Qui continuellement séjourne en mon cœur,
Lorsque je T'ai, la mort elle-même ne peut me nuire,
Ainsi l'Amour me dit que je Te verrai au terme de la vie !

Imprégnée de Ta vie divine,
Je regarde calmement le ciel ouvert pour moi,
Et la mort honteuse s'en ira les mains vides,
Car Ta vie divine est contenue en mon âme

Et même de par Ta sainte volonté, ô Seigneur,
La mort toucherait-elle mon corps,
Je désire que ce dénouement
Ait lieu le plus rapidement possible !

Car par lui j'entrerai dans la vie éternelle.
Jésus-Eucharistie, vie de mon âme,
Tu m'as élevé jusqu'à la sphère éternelle
Par le supplice et l'agonie dans une terrible géhenne !

1393. 26 novembre 1937. Retraite mensuelle d'un jour.
Au cours de cette retraite, le Seigneur m'a donné la lumière d'une plus profonde connaissance de Sa volonté, celle de m'abandonner entièrement à la Sainte volonté de Dieu. Cette lumière m'a confirmée en ma profonde tranquillité, me faisant comprendre que je ne dois rien craindre, en dehors du péché. J'accepte tout ce que Dieu permettra pour moi, m'abandonnant entièrement à Sa Sainte volonté. Peu importe où Il me mettra. Je m'efforcerai fidèlement d'accomplir Sa Sainte volonté ainsi que tous ses désirs autant que cela sera en mon pouvoir. Je m'y efforcerai, cette volonté de Dieu, serait-t-elle pour moi aussi dure et difficile que la volonté du Père des Cieux envers son fils en prière au Jardin des Oliviers. Ainsi me suis-je aperçue que si la volonté du Père des Cieux s'accomplit de cette façon, en Son Fils Bien-Aimé, c'est justement aussi de cette façon qu'elle s'accomplira en nous : souffrances, persécutions, affronts, honte, c'est par tout cela que mon âme deviendra semblable à celle de Jésus. Et plus les souffrances seront grandes, plus je me rends compte que je deviendrai semblable à Jésus. C'est la route la plus sûre. Si une autre route était meilleure, Jésus me l'aurait montrée.

Les souffrances ne m'enlèvent nullement mon calme ; mais d'un autre côté, bien que je jouisse d'un calme profond, celui-ci n'efface pas en moi l'impression de souffrance. Bien que j'ai plus d'une fois le visage penché vers la terre et que mes larmes coulent abondamment, cependant à ce même moment, mon âme est imprégnée de profonde paix et de bonheur...

1394. Je désire me cacher en Votre Cœur très Miséricordieux, telle la goutte de rosée dans le calice de la fleur pour me protéger du gel de ce monde. Personne ne peut concevoir mon bonheur, comme mon cœur se délecte en secret, seul à seul avec Dieu.

1395. J'ai entendu aujourd'hui une voix en mon âme : « Oh ! Si les pécheurs connaissaient Ma Miséricorde, il n'en périrait pas un si grand nombre ! Dis aux âmes des pécheurs qu'elles ne craignent pas de s'approcher de Moi ! Parle-leur de ma grande Miséricorde ! »

1396. Le Seigneur m'a dit : « La perte de chacune des âmes me plonge en une mortelle tristesse. Tu me consoles toujours lorsque tu pries pour les pécheurs. La prière qui M'est la plus agréable est cette prière pour la conversion des âmes pécheresses. Sache, Ma fille, que cette prière est toujours exaucée ! »

1397. L'Avent approche. Je désire préparer mon cœur à la venue de Notre Seigneur Jésus par la douceur et le recueillement de l'âme. Je m'unis ainsi à la Très Sainte Mère et imite fidèlement Sa vertu de douceur par laquelle Elle fut agréable aux yeux de Dieu Lui-même. J'ai foi en ce qu'à Ses côtés, je persisterai dans cette résolution.

1398. Le soir, lorsque je suis entrée un moment à la Chapelle, j'ai ressenti une terrible épine dans la tête. Cela dura peu de temps, mais cette piqûre fut si douloureuse qu'en un instant je suis tombée, tête en avant sur la balustrade. Il me semblait que cette épine s'était enfoncée dans mon cerveau. Mais ce n'est rien, tout est pour les âmes, afin d'implorer pour elles la Miséricorde de Dieu.

1399. Je vis d'heure en heure. Je ne suis pas en état de me conduire autrement. Je désire profiter au mieux du moment présent, accomplissant fidèlement tout ce qu'Il me donne. En tout, je m'abandonne à Dieu avec une inébranlable confiance.

1400. J'ai reçu hier une lettre de Monsieur l'Abbé Sopocko. J'ai appris que l'affaire de Dieu progresse, quoique lentement. Je m'en réjouis immensément, et j'ai redoublé mes prières pour toute cette œuvre. Je sais qu'actuellement en ce qui concerne cette œuvre, Dieu exige de moi prières et sacrifices. Mon action pourrait en effet, contrecarrer les projets de Dieu, comme me l'a écrit dans sa lettre d'hier, Monsieur l'Abbé Sopocko. Ô mon Jésus, accordez-moi la grâce d'être dans Votre main un instrument patient ! J'ai constaté dans cette lettre combien la lumière que Dieu accorde à ce prêtre est grande. Cela me confirme dans la conviction que Dieu Lui-même mène cette œuvre malgré les obstacles qui s'accumulent. Je sais bien que, plus grande et plus belle est l'œuvre, plus terribles seront les orages qui se déchaîneront contre elle.

1401. Bien souvent Dieu, en Ses jugements impénétrables, permet que ceux qui prirent le plus de peine à l'accomplissement d'une œuvre ne puissent jouir sur cette terre, des fruits de cette œuvre, Dieu leur en conservant toute la joie pour l'éternité. Mais malgré tout, parfois Dieu leur fait savoir combien leurs efforts Lui sont agréables.
Et ces moments les fortifient pour de nouvelles luttes et épreuves. Ce sont là les âmes les plus semblables au Sauveur qui n'a goûté qu'amertume dans l'Oeuvre qu'Il fonda sur terre.


1402. Ô mon Jésus, soyez béni pour tout, je me réjouis que s'accomplisse Votre très Sainte volonté, cela suffit entièrement à mon bonheur !

1403. Jésus caché, en Vous repose toute ma force ! Depuis ma plus tendre enfance, Notre Seigneur Jésus présent dans le Saint Sacrement m'a attirée vers Lui. J'avais sept ans lorsque, étant à Vêpres et Notre Seigneur Jésus exposé dans l'ostensoir, pour la première fois l'amour de Dieu se communiqua à moi, et emplit mon cœur. Et le Seigneur me donna la compréhension des choses divines. Depuis ce jour jusqu'à aujourd'hui mon amour pour Dieu caché s'est accru jusqu'à la plus étroite intimité. Toute la force de mon âme provient du Très Saint Sacrement. Je passe chaque moment de liberté en conversation avec Lui. Il est mon Maître.

1404. 30 novembre 1937. Alors que je montais les escaliers le soir, tout à coup, un étrange dégoût de ce qui est divin m'a envahie. Sur ce j'entendis Satan qui m'a dit : « Ne pense donc pas à cette œuvre, Dieu n'est pas aussi Miséricordieux que tu le dis. Ne prie pas pour les pécheurs car ils seront de toutes façon damnés. Par cette œuvre de Miséricorde tu t'exposes toi-même à la damnation. Ne parle jamais de cette Miséricorde de Dieu à ton confesseur, particulièrement à l'Abbé Sopocko ni au Père Andrasz. » Cette voix prit l'apparence de celle d'un Ange gardien. A ce moment j'ai répondu : « Je sais qui tu es, le père du mensonge. » J'ai fait le signe de la Croix et le prétendu Ange disparut avec fracas et furie.

1405. Aujourd'hui le Seigneur m'a fait connaître intérieurement qu'Il ne m'abandonne pas. Il m'a fait voir Sa Majesté, Sa Sainteté, en même temps que Son Amour et Sa Miséricorde envers moi. Il m'a aussi fait connaître plus profondément ma misère. Cependant cette grande misère qui est mienne, ne m'enlevait pas la confiance, tout au contraire. Dans la mesure où je connaissais ma misère, ma confiance en la Miséricorde de Dieu se fortifiait. J'ai compris que tout cela dépend du Seigneur. Je sais que personne ne touchera un seul de mes cheveux, sans Sa volonté.

1406. Aujourd'hui, alors que je recevais la Sainte Communion, j'ai remarqué dans le Calice une Hostie vivante qui me fut donnée par le prêtre. Quand je revins à ma place j'ai demandé au seigneur : « Pourquoi l'une est-elle vivante ? Puisque Vous êtes vivant de même en toutes ? » Le Seigneur m'a répondu : « C'est exact, dans toutes les hosties Je suis le même. Mais toutes les âmes ne Me reçoivent pas avec une foi aussi vivante que la tienne, Ma fille, et c'est pourquoi Je ne peux agir en leur âme, comme en la tienne. »

1407. A la Sainte Messe que célébrait Monsieur l'Abbé Sopocko j'étais présente et pendant cette Messe j'ai vu le Petit Jésus qui, touchant du doigt le front de ce prêtre m'a dit : « Sa pensée est étroitement unie à la Mienne, sois donc sans crainte pour ce qui est de Mon Œuvre. Je ne laisserai pas se tromper. Et toi, n'agis pas sans son autorisation. » - Ceci emplit mon âme d'une grande tranquillité pour l'ensemble de cette œuvre.

1408. Aujourd'hui Notre Seigneur Jésus me fit prendre conscience de Lui-même, ainsi que de Son plus tendre Amour et de Sa protection, dans une profonde assurance que tout dépend de Sa volonté. De même, Il permet certaines difficultés uniquement pour notre mérite, afin que se manifeste clairement notre fidélité, et qu'ainsi, la force de la souffrance et de l'abnégation se communique à nous.

1409. Aujourd'hui, veille de l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie, pendant le repas de midi, à un moment donné, Dieu me fit connaître la grandeur de ma destinée qui est : la proximité de Dieu. Il me révéla que cette proximité m'avait été accordée pour les siècles. Il le fit avec une telle acuité et si distinctement que durant un long moment je suis restée profondément abîmée en Sa vivante Présence, m'humiliant devant Sa Grandeur.

1410. J.M.J.

Ô Esprit de Dieu, Esprit de vérité et de lumière,
Demeure constamment en mon âme par Ta grâce divine !
Que Ton souffle dissipe les ténèbres
Et que dans ta lumière les bonnes actions se multiplient !

Ô Esprit de Dieu, Esprit d'Amour et de Miséricorde
Qui verse en mon cœur le baume de la confiance,
Ta grâce confirme mon âme dans le bien,
Lui donne une force invincible : la constance !

Ô Esprit de Dieu, Esprit de paix et de joie,
Qui réconforte mon cœur altéré,
Verse en lui la vivante source de l'Amour divin
Et rends le intrépide dans la lutte !

Ô Esprit de Dieu, hôte très aimable de mon âme,
Je désire de mon côté Te garder fidélité,
Tant aux jours de joie qu'aux heures de souffrances,
Je désire, Esprit de Dieu, vivre toujours en Ta présence !

Ô Esprit de Dieu, qui imprègne mon être
Et me fait connaître Ta vie divine et Trinitaire
Et m'initie à Ton Etre divin,
Ainsi unie à Toi ma vie est déjà éternelle !

1411. C'est avec un grand zèle que je me suis préparée à célébrer la Fête de l'Immaculée Conception de la Mère de Dieu. J'ai veillé davantage au recueillement de mon âme et j'ai approfondi Son privilège exclusif. Aussi mon cœur s'est épris d'Elle, et j'ai remercié Dieu d'avoir accordé à Marie ce grand privilège.

1412. Je me suis non seulement préparée par la neuvaine dite en commun, à laquelle toute la Congrégation participait, mais encore je me suis efforcée personnellement de la saluer mille fois par jour en récitant à Sa gloire mille « Je vous salue Marie » par jour, durant neuf jours.
Voici déjà trois fois que j'adresse une telle neuvaine à la Sainte Vierge, c'est-à-dire une neuvaine se composant de mille Ave par jour. Ce sont donc neuf mille Ave qui forment l'ensemble de cette neuvaine. J'ai déjà pratiqué cette neuvaine trois fois au cours de ma vie, dont deux durant mes travaux quotidiens. Et cependant, je n'ai manqué à aucun de mes devoirs, les remplissant avec grande exactitude. Je la fais en dehors des exercices, c'est-à-dire que, ni durant la sainte Messe ni au cours de la Bénédiction, je n'ai récité ces Ave ; et j'ai fait une neuvaine semblable une troisième fois alors que j'étais hospitalisée.
Pour celui qui veut, rien n'est difficile. En dehors des récréations, je priais et travaillais. Ces jours-là, je n'ai prononcé aucun mot qui ne soit absolument nécessaire. Je dois cependant avouer que cette affaire nécessite une assez grande attention ainsi qu'un effort, mais pour glorifier l'Immaculée, rien n'est de trop.

1413. Fête de l'Immaculée Conception. Avant la Sainte Communion, j'ai vu la Très Sainte Mère d'une incomparable beauté. S'adressant à moi avec un sourire, Elle me dit : « Ma fille, sur la recommandation de Dieu, je dois être tout particulièrement une véritable mère pour toi. Mais je désire que, Ma très aimable fille, tu sois tout particulièrement Mon enfant.

1414. Je désire que tu t'exerces à trois vertus qui me sont chères entre toutes et qui sont le plus agréable à Dieu :
la première, c'est l'humilité, l'humilité et encore l'humilité ;
la deuxième : la chasteté ;
la troisième : l'amour envers Dieu.
Tu es Ma fille, et comme telle, tu dois particulièrement briller par ces vertus.» A la fin de l'entretien Elle me serra sur Son Coeur et disparut.
Lorsque je suis revenue à moi, mon cœur est demeuré étrangement attiré par ces vertus auxquelles je m'exerce fidèlement ; elles sont comme gravées en mon cœur.

1415. Ce fut un grand jour pour moi. J'étais plongée en une incessante contemplation, car seul le souvenir de cette grâce m'entraînait à une nouvelle contemplation. Et durant tout le jour j'ai persévéré dans une action de grâce que je n'ai pu terminer. Car le souvenir de cette grâce poussait mon âme à se plonger à nouveau en Dieu...

1416. Ô Seigneur, mon âme est pourtant la plus misérable qui soit, et Vous Vous abaissez vers elle avec tant de bienveillance. Je vois clairement et Votre grandeur et ma petitesse. C'est pourquoi je me réjouis de Votre Toute-Puissance et de Votre Immensité, et aussi de ma toute petitesse.

1417. Christ souffrant, je vais à Votre rencontre et en tant que Votre bien-aimée, je dois Vous ressembler. Votre manteau d'infamie doit également me recouvrir. Ô Christ, Vous savez combien je désire vivement Vous ressembler ! Faites-moi partager toute Votre Passion.
Que toute Votre douleur se déverse en mon cœur. J'ai confiance que pour cela, Vous comblerez mes déficiences.

1418. Aujourd'hui adoration de nuit. Je n'ai pu y prendre part, à cause de la faiblesse de ma santé ; cependant avant de m'endormir je me suis unie aux Sœurs adoratrices. Entre quatre et cinq heures, tout à coup, j'entendis une voix m'invitant à me joindre aux personnes qui faisaient l'adoration à ce moment-là. J'ai su que parmi ces personnes, une âme priait pour moi.
Et lorsque je me suis plongée dans la prière, je me suis trouvée transportée en esprit à la Chapelle. Et j'ai vu Notre Seigneur exposé dans l'ostensoir. A la place de l'ostensoir, j'ai vu la face glorieuse du Seigneur. Et Jésus m'a dit : « Ce que tu vois en réalité, ces âmes le voient par la foi. Oh ! Combien leur grande foi m'est agréable ! Bien qu'en apparence il n'y ait en Moi aucune trace de vie, cependant, chaque hostie contient réellement Ma vie toute entière. Mais l'âme doit avoir la foi, afin que je puisse agir sur elle. »

1420. Oh ! Que la foi vivante m'est agréable ! Cet acte d'adoration était accompli par la Mère Supérieure et quelques autres Sœurs. Cependant j'ai su que par sa prière, la Mère Supérieure avait touché le ciel, et je me suis réjouie qu'il existe des âmes aussi agréables à Dieu.

1421. Lorsque le jour suivant durant la récréation, j'ai demandé quelles Sœurs avaient participé à l'adoration entre quatre et cinq heures, l'une d'elles s'écria : « Pourquoi le demandez-vous, ma Sœur ? Vous avez sûrement eu une vision ? » - Je me suis tue et je n'ai plus rien dit bien que j'ai été questionnée par la Mère Supérieure. Je ne pouvais répondre car le moment n'était pas favorable.

1422. Une fois, l'une des Sœurs me confia quelle avait l'intention de choisir tel prêtre, comme directeur de conscience. Elle se confia donc à moi, toute joyeuse et me demanda de prier à cette intention, ce que je fis. Pendant que je priais, j'ai su que cette âme n'en retirerait aucun avantage. Et voilà que nous rencontrant de nouveau, cette personne me parla de sa joie d'avoir choisi ce directeur de conscience. Moi, j'ai partagé sa joie, cependant, après son départ je fus sévèrement rappelée à l'ordre. Jésus m'a dit de lui répondre ainsi qu'Il me l'a fait savoir au cours de la prière. Et je l'ai d'ailleurs fait à la première occasion, bien que cela m'ait vraiment coûté.

1424. Aujourd'hui j'ai ressenti la souffrance de la couronne d'épines pendant un temps relativement court. J'étais alors en train de prier pour une certaine âme devant le Saint Sacrement. A un moment, j'ai ressenti une douleur si violente que ma tête heurta la balustrade, et bien que ce moment ait été court, ce fut très douloureux

1425. Christ, donnez-moi des âmes ! Permettez tout ce que bon Vous semblera pour moi, mais en échange, donnez-moi les âmes ! Je désire leur salut. Je désire qu'elles connaissent Votre Miséricorde. Je n'ai rien pour moi-même, car j'ai tout distribué aux âmes. En sorte que quand je comparaîtrai devant Vous au jour du Jugement dernier, ayant tout donné, Vous n'aurez donc rien sur quoi me juger. Et nous nous rencontreront ce jour-là : l'Amour avec la Miséricorde...

1426. J.M.J.

Jésus caché, vie de mon âme,
Objet de mon ardent désir,
Rien ne saurait étouffer en mon cœur l'amour que j'ai pour Toi.
Telle est l'assurance que me donne la force de l'amour partagé !

Jésus caché, gage glorieux de ma résurrection,
En Toi se concentre toute ma vie !.
C'est Toi, Eucharistie, qui me rend capable d'aimer éternellement,
Et je sais que Tu m'aimeras en retour comme
Ton petit enfant !

Jésus caché, mon amour le plus pur,
Ma vie avec Toi commence déjà ici-bas,
Elle se montrera pleinement dans l'éternité future,
Car notre mutuel amour ne changera jamais !

Jésus caché, Toi l'unique que mon âme désire,
Tu m'es, à Toi seul, plus que la jouissance du Ciel
Plus que tous les dons, plus que toutes les grâces
C'est Toi seul que mon âme attend,
Toi qui viens à moi sous la forme du pain !

Jésus caché, prends enfin mon cœur altéré de Toi
Qui brûle pour Toi du même feu que les Séraphins.
Je ne suis qu'une faible femme
Mais sur Tes traces, invincible,
Je vais par la vie, le front haut, tel un chevalier !

1427. Je me sens plus mal depuis un mois, et à chaque quinte de toux, je ressens la décomposition de mes poumons. Et il m'est arrivé plus d'une fois de sentir la complète décomposition de mon propre corps. Il est difficile d'exprimer quelle grande souffrance est là. Et malgré l'accord total de ma volonté c'est là une grande souffrance pour ma nature, plus grande que de porter le cilice ou que la flagellation jusqu'au sang. Je la sentais surtout lorsque j'allais au réfectoire; je faisais de grands efforts pour manger tant soit peu alors que la nourriture me donnait la nausée. C'est à cette époque que commencèrent des douleurs intestinales. Toute nourriture quelque peu relevée provoquait en moi d'atroces souffrances. Je me suis tordue dans de terribles douleurs et dans les larmes pour le salut des pécheurs.

1428. Cependant j'ai demandé à mon confesseur ce qu'il fallait faire : continuer à supporter cela pour les pécheurs ou demander à la Supérieure de faire une exception en me donnant une nourriture plus douce. Le confesseur a décidé que je devais demander à la Supérieure une nourriture plus douce ; ainsi ai-je agi, suivant ses indications, voyant que cette humiliation était plus agréable à Dieu.

1429. Un jour je me suis demandé si vraiment je pouvais sentir cette décomposition de mon organisme et en même temps, continuer à marcher et à travailler : était-ce une illusion ? D'un autre côté, ce ne pouvait être une illusion puisque cela m'occasionnait de si grandes douleurs.

Pendant que j'étais en train de penser à cela, l'une des Sœurs vint parler un moment avec moi. Au bout de quelques minutes, elle fit une horrible grimace et me dit : « Ma Sœur, je sens ici l'odeur d'un cadavre en décomposition. Oh ! C'est affreux.
Je lui ai répondu : « Ne vous effrayez pas, ma Sœur, cette odeur de cadavre vient de moi ! » Elle s'en est grandement étonnée, mais a dit qu'elle ne pourrait pas résister plus longtemps.
Lorsqu'elle fut partie, j'ai compris que Dieu avait fait sentir ceci à cette Sœur afin que je n'ai plus de doutes ; mais qu'Il cache cette souffrance à toute la Communauté de façon tout simplement miraculeuse. Ô mon Jésus, Vous seul savez toute la profondeur de ce sacrifice !

1430. Cependant, il fallut encore supporter au réfectoire plus d'un soupçon comme quoi je faisais des manières ; alors comme toujours en pareil cas je m'empresse d'aller vers le Tabernacle, je m'incline devant le Ciboire et j'y puise la force de rester en accord avec la volonté de Dieu.
Et je suis loin d'avoir tout écrit.

1431. Aujourd'hui, pendant la confession, rompant en esprit le pain azyme avec moi, mon confesseur m'a adressé les vœux suivants : « Soyez le plus possible fidèle à la grâce divine ! Deuxièmement : Implorez la Miséricorde pour vous-même et pour le monde entier, car tous, nous avons besoin de la miséricorde divine ! »

1432. Deux jours avant les Fêtes, on a lu au réfectoire les mots suivants : « Demain, naissance de Jésus-Christ selon la chair.» - Ces mots firent jaillir en moi la lumière l'Amour de Dieu : j'ai mieux compris le secret de l'Incarnation. Que la Miséricorde de Dieu contenue dans le secret de l'Incarnation du fils de Dieu est grande !

1433. Aujourd'hui Dieu m'a révélé Sa colère contre l'humanité qui mériterait, par ses péchés, que ses jours soient raccourcis. Mais il m'a été révélé que l'existence du monde était soutenue par les âmes choisies, c'est-à-dire par les Ordres religieux. Que le monde serait à plaindre si les monastères venaient à manquer !

J.M.J.

1434. J'accomplis chaque action ayant la mort présente devant mes yeux,
Je l'accomplis maintenant comme je voudrais la voir à ma dernière heure.
Quoique la vie passe aussi vite qu'une bourrasque,
Aucune action entreprise pour Dieu ne se perd.

Je sens la complète décomposition de mon organisme,
Quoique je vive et travaille encore.
La mort ne me fait aucune impression tragique
Car je la pressens depuis longtemps.

Bien qu'il soit très pénible à la nature
De sentir sans cesse son propre cadavre,
Cela peut cependant être supportable lorsque la lumière de Dieu a pénétré l'âme,
Car en elle s'élève la foi, l'espoir l'amour et le repentir.

Je fais chaque jour de grands efforts
Afin de prendre part à la vie commune,
Et implorer ainsi des grâces pour le salut des âmes,
Les préservant par mon sacrifice du feu de l'enfer.

Car ne serait-ce que pour le salut d'une seule âme
Cela vaut la peine de se sacrifier toute la vie durant,
Et de supporter les plus grands sacrifices et les plus grands tourments,
Voyant quelle immense gloire Dieu en retire.

1435. Seigneur, quoique Vous me fassiez souvent connaître les foudres de Votre mécontentement, cependant Votre colère devant les âmes humbles. Bien que Vous soyez grand, Seigneur, Vous Vous laissez vaincre par les âmes humbles et pleines d'humilité. Si peu d'âmes te possèdent, ô humilité, la plus précieuse des vertus ! Je n'en vois partout que l'apparence, mais cette vertu elle-même, je ne la vois pas. Ô Seigneur, réduisez-moi à néant à mes propres yeux, afin que je puisse trouver grâce aux Vôtres !

1436. Veille de Noël 1937. Après la Sainte Communion, Notre Dame m'a fait connaître le souci qu'Elle avait au Cœur, concernant le fils de Dieu. Cependant ce souci était empreint d'un tel abandon à la volonté de Dieu que je parlerai de sujet de joie, plutôt que de sujet d'inquiétude. Elle m'a fait comprendre que mon âme devait accueillir toute volonté de Dieu, quelle qu'elle soit. Dommage que je ne sache écrire cela comme je l'ai discerné. Mon âme fut plongée tout le jour en un profond recueillement ; rien ne put m'en tirer, ni les rapports que j'eus avec des personnes laïques.

1437. Avant le réveillon de Noël, je suis entrée pour un moment à la Chapelle afin de rompre en pensée le pain azyme avec les personnes aimées et chères à mon cœur, éloignées par la distance plongée dans une profonde prière et j'ai demandé au Seigneur de leur accorder des grâces à toutes et ensuite à chacune en particulier. Jésus me fit savoir combien cela Lui plaisait ; et mon âme s'emplit d'une joie encore plus grande à la pensée que Dieu aime particulièrement ceux que nous aimons.

1438. Lorsque je suis entrée au réfectoire, au cours de la lecture, tout mon être s'est trouvé plongé en Dieu. Je voyais intérieurement le regard de Dieu posé sur nous avec une grande prédilection. Je demeurai seule à Seul avec le Père des Cieux. A ce moment là, j'ai approfondi ma connaissance des Trois Personnes Divines que nous contemplerons durant toute l'éternité. Et après des millions d'années, nous comprendrons que nous avons seulement commencé notre contemplation. Oh ! Que cette Miséricorde de Dieu est grande, qui permet à l'homme de prendre une si grande part à son Divin Bonheur. Mais en même temps quelle douleur aigue transperce mon cœur à la pensée que de nombreuses âmes dédaignent ce bonheur.

1439. Lorsque nous avons commencé à partager le pain azyme, un mutuel et sincère amour se mit à régner entre nous. La Révérende Mère me fit ce souhait : « Ma Sœur, les œuvres de Dieu avancent lentement, donc ne vous pressez point.» Toutes les Sœurs dans l'ensemble me souhaitèrent sincèrement le grand Amour Divin, ce que je désirais le plus. J'ai vu que ces souhaits venaient vraiment du cœur, sauf en ce qui concerne une Sœur, qui avait dissimulé une méchanceté sous ces souhaits. Bien que cela ne me fit guère de mal, tant mon âme était enivrée de Dieu, cela m'éclaira. J'ai compris que Dieu se communique si peu à cette âme parce qu'elle se recherche toujours elle-même, y compris dans les choses saintes. Oh ! Que le Seigneur est bon de ne pas permettre que je m'égare ! Je sais qu'Il me gardera jalousement, aussi longtemps que je resterai toute petite : car c'est avec de telles âmes que Lui, grand Seigneur aime à avoir commerce...quant aux âmes, Il les observe de loin et S'oppose à elles.

1440. Bien que j'eusse désiré veiller un peu avant la Messe de minuit, cela ne me fut pas possible: je me suis endormie immédiatement. Et je me suis quand même sentie très faible lorsque sonna la Messe de minuit ; je fus sur pied bien que je me sois habillée avec grande difficulté car je me trouvais mal à tout instant.

1441. À mon arrivée à la Chapelle, dès le début de la Messe de Minuit, je me suis toute plongée en un profond recueillement au cours duquel je vis la Crèche de Bethléem emplie d'une grande clarté. La Très Sainte Vierge enveloppait Jésus dans un lange toute pénétrée d'un grand amour ! Saint Joseph cependant dormait encore ; ce n'est que lorsque La Sainte Vierge eût déposé Jésus dans la Crèche, qu'à ce moment la clarté de Dieu éveilla Joseph qui se mit aussi à prier. Peu de temps après, je suis demeurée en tête-à-tête avec l'Enfant Jésus qui me tendait Ses petits bras et je compris bien que c'était pour que je Le prenne dans les miens. Il blottit Sa tête sur mon cœur et me fit comprendre de Son regard profond qu'Il se trouvait tout proche de mon cœur. A ce moment Jésus disparut à mes yeux ; c'était la sonnette pour la Sainte Communion, mon âme défaillit de joie.

1442. Cependant vers la fin de la Sainte Messe, je me suis sentie si faible que je dus sortir de la Chapelle et me rendre dans ma cellule car je ne me sentais déjà plus capable de prendre part au thé en commun. Cependant ma grande joie dura pendant toute la Fête, car mon âme était sans cesse unie au Seigneur. J'ai appris que toute âme aspire aux joies divines, mais la plupart ne veulent à aucun prix renoncer aux joies humaines, et cependant ces deux choses ne peuvent s'accorder.

1443. J'ai ressenti durant cette période de fête que certaines âmes priaient pour moi. Je me réjouis qu'il existe déjà ici, sur terre, de semblables connexions et une telle connaissance spirituelle. Hommage vous soit rendu, ô mon Jésus pour tout cela !

1444. Parmi les plus grands supplices spirituels, je compte ma continuelle solitude. Mais non, puisque je suis avec Vous, Jésus. Mais c'est des gens que je veux parler. Aucun d'eux ne comprend mon cœur et cela ne m'étonne plus maintenant, si cela m'a autrefois étonné, alors que mes intentions étaient blâmées et mal interprétées ; mais maintenant je ne m'en étonne plus du tout. Les gens ne savent plus percevoir l'âme, ils voient le corps et ils jugent d'après les apparences ; mais comme le ciel est au-dessus de la terre, de même les pensées de Dieu sont au-dessus de nos pensées. J'ai fait l'expérience que bien souvent cela se passe ainsi.

1445. Le Seigneur m'a dit : « La façon dont les autres se comportent ne te regarde pas. Tu dois te comporter comme Je te l'ordonne. Par l'Amour et la Miséricorde tu dois être Mon vivant reflet.» J'ai répondu : « Seigneur, c'est que bien souvent on abuse de ma bonté ! » - « Cela ne fait rien, Ma fille, cela ne te concerne pas ; Tu dois toujours être miséricordieuse envers tous et particulièrement envers les pécheurs.

1446. Ah, combien il m'est douloureux que les âmes s'unissent si peu à Moi au cours de la Sainte Communion. J'attends les âmes mais elles sont indifférentes envers Moi. Je les aime si tendrement, si sincèrement, et elles n'ont pas la foi en Moi. Je veux les combler de grâces, elles ne veulent pas les accueillir. Elles Me traitent comme quelque chose de mort et pourtant, J'ai le Cœur débordant d'Amour et de Miséricorde. Afin que tu connaisses, ne serais-ce qu'un peu, Ma douleur, imagine et considère la douleur de la plus tendre des mères chérissant ses enfants, mais dont les enfants méprisent l'amour. Personne ne peut la consoler. Ce n'est là qu'une bien pâle image de Mon Amour.

1447. Ecrit et parle de Ma Miséricorde. Dis aux âmes qu'elles doivent chercher consolation au Tribunal de la Miséricorde. C'est là que se réalisent et se renouvellent sans cesse les plus grands miracles. Point n'est besoin, pour obtenir ce miracle de faire de lointains pèlerinages, ni de faire étalage d'un quelconque cérémonial ; il suffit de se jeter avec foi aux pieds de Mon représentant, de lui dire sa misère et le miracle de la Miséricorde divine se manifestera dans toute son ampleur. Même si cette âme était déjà comme un cadavre en décomposition, et même si humainement parlant il n'y avait plus aucun espoir de réanimation, même si tout semblait perdu, il n'en est pas ainsi, avec Dieu : le miracle de la Miséricorde divine restaurera cette âme dans toute son intégrité. » Ô malheureux, qui ne profitez pas maintenant de ce miracle de la Miséricorde divine, en vain vous appellerez, il sera trop tard !

J.M.J.

ANNEE 1938

Premier Janvier

1448. Bienvenue à toi, nouvelle année au cours de laquelle va se parachever mon perfectionnement ! Je vous remercie à l'avance, ô Seigneur, de tout ce que m'enverra Votre bonté. Je Vous remercie pour le Calice de souffrance que chaque jour je boirai ! N'en diminuez pas l'amertume, ô Seigneur, mais fortifiez mes lèvres, afin qu'en le buvant, elles sachent être souriantes pour l'amour de Vous, mon Maître ! Je Vous remercie pour toutes les joies et toutes les grâces, que je suis incapable de compter et qui affluent tous les jours vers moi, telle la rosée matinale, silencieusement inaperçues, qu'aucun œil curieux ne saurait déceler et qui ne sont connues que de Vous et de moi, Seigneur ! Pour cela je Vous adresse dès aujourd'hui, mes remerciements ; car il se pourrait que mon cœur n'en soit plus capable au moment où Vous me tendrez le Calice.

1449. Aujourd'hui, toute consentante, je m'abandonne entièrement à Votre Sainte Volonté, ô Seigneur, ainsi qu'a Votre très sage jugement, tous deux étant toujours pour moi, la clémence et la miséricorde mêmes, bien que plus d'une fois je ne puisse ni les comprendre ni les bien saisir ! Voici que je Vous abandonne entièrement, mon Maître, le gouvernail de mon âme. Conduisez-la Vous-même, selon Vos divins désirs ! Je m'enferme en Votre Cœur Très Miséricordieux, qui est un océan d'insondable Miséricorde.

1450. Je termine l'année qui vient de s'écouler par des souffrances et je commence la nouvelle également par des souffrances. J'ai dû m'aliter deux jours avant le nouvel an. Je me sentais très mal. Une forte toux m'affaiblissait, et avec cela d'incessantes douleurs intestinales ainsi que des vomissements m'épuisaient énormément. Bien que ne pouvant me rendre aux offices en commun, je m'unissais cependant par la pensée à toute la Communauté. Lorsque les Sœurs se sont levées la nuit à onze heures, afin de veiller et de saluer l'an nouveau, moi, je me tordais de douleur, depuis le crépuscule, et cela dura jusqu'à minuit. J'ai joint ma souffrance aux prières des Sœurs qui veillaient à la chapelle et réparaient les offenses commises envers Dieu par les pécheurs.

1451. Lorsque sonna minuit, mon âme se plongea en un profond recueillement et j'entendis une voix en mon âme : « Ne crains rien, ma petite enfant, tu n'est pas seule. Lutte bravement car Mon épaule te soutient ; lutte pour le salut des âmes, les exhortant à faire confiance à Ma Miséricorde, car c'est là ton travail en cette vie et dans la vie future. » Ces paroles m'ont communiqué une plus profonde compréhension de la Miséricorde divine. Seule l'âme qui le désirera sera damnée, car Dieu ne condamne personne.

1452. C'est aujourd'hui la Fête du Nouvel An. Je me suis sentie si mal ce matin qu'à peine ai-je pu me rendre dans la cellule voisine pour la Sainte Communion. Je n'ai pu aller à la Sainte Messe un malaise m'ayant prise, aussi est-ce dans mon lit que j'ai rendu grâces. Je désirais tant aller à la Sainte Messe, et après la Messe aller me confesser au Père Andrasz. Cependant je me suis sentie si mal que je n'ai pu aller ni à la Sainte Messe ni à la confession, et de ceci, mon âme a beaucoup souffert.

Après le petit déjeuner, vint la Sœur infirmière qui demanda: « Pourquoi n'êtes vous pas venue, ma Sœur, à la Sainte Messe ? » J'ai répondu que je ne l'avais pu. Elle branla la tête en signe de désaveu et me dit « Une si grande fête et vous n'allez pas à la Messe, ma Sœur ? ». Et elle sortit de ma cellule. Je suis restée deux jours alitée, me tordant de douleurs. Elle ne me rendit pas visite et lorsqu'elle vint le troisième jour, elle ne demanda même pas si je pouvais me lever, mais immédiatement d'une voix irritée pourquoi je ne m'étais pas levée pour aller à la Messe ? Restée seule, j'ai essayé de me lever, cependant je fus prise à nouveau de tels malaises que je suis restée au lit, la conscience tranquille. Cependant, mon cœur avait tant à offrir au Seigneur qu'il s'unissait en esprit à Lui au cours de la deuxième Messe. Après la deuxième Messe la Sœur infirmière revint vers moi : mais cette fois en tant qu'infirmière et avec un thermomètre. Cependant je n'avais pas de fièvre ; et pourtant je suis gravement malade et ne peux me soulever. Ce fut alors un nouveau sermon pour me dire que je ne devrais pas capituler devant la maladie. Je lui ai répondu que je savais que l'on ne considérait chez nous quelqu'un comme gravement malade que lorsqu'il était à l'agonie. Cependant, voyant qu'elle allait me faire la morale, j'ai répondu que je n'avais pas présentement, besoin d'être incitée au zèle, et je suis demeurée à nouveau seule dans ma cellule.
La douleur m'a étreint le cœur, l'amertume a envahi mon âme et j'ai répété ces paroles : « Sois la bienvenue, année nouvelle, sois le bienvenu, calice d'amertume. » Mon Jésus, mon cœur brûle d'envie d'aller vers Vous et voici que la gravité de la maladie ne me permet pas de prendre physiquement part à l'office divin et que je suis soupçonnée de paresse. Les souffrances augmentèrent. La Mère Supérieure vint me voir un instant après avoir déjeuné, mais elle partit très vite. J'avais eu l'intention de demander que l'on fasse venir le Père Andrasz dans ma cellule afin que je puisse me confesser. Cependant je me suis abstenue de formuler cette demande pour deux raisons : la première, afin de ne pas donner lieu à des récriminations comme cela avait eu lieu auparavant avec la Sainte Messe ; la deuxième, c'est que je n'aurais même pas pu me confesser car je sentais que j'aurais fondu en larmes comme un petit enfant. Peu après arriva l'une des Sœurs et voilà qu'à nouveau elle me fait la remarque qu'il y a du lait au beurre dans le four du poêle de la cuisine : « Pourquoi, ma Sœur ne le buvez-vous pas ? » J'ai répondu qu'il n'y avait personne pour me l'apporter.

1453. Lorsque la nuit tomba, les souffrances physiques augmentèrent et les souffrances morales s'y ajoutèrent. Nuit et souffrances. Le silence solennel de la nuit me donnait la possibilité de souffrir librement. Mon corps s'est étiré sur le bois de la Croix, je me suis tordue dans d'atroces douleurs jusqu'à onze heures. Je me suis transportée en pensée jusqu'au Tabernacle, j'ai découvert le Ciboire, j'ai appuyé ma tête sur le bord du Calice, et toutes mes larmes coulèrent doucement vers le Cœur de Celui qui est seul à comprendre ce que sont la douleur et la souffrance. J'ai éprouvé de la douceur en cette souffrance et mon âme se mit à désirer cette douce agonie que je n'échangerais contre aucun trésor au monde. Le Seigneur m'a accordé la force d'âme et l'amour envers ceux par qui me viennent les souffrances. Voici donc ce que fut le premier jour de l'année.

1454. Ce jour encore, j'ai ressenti les prières de la belle âme qui priait pour moi, me communiquant en esprit sa bénédiction sacerdotale ; j'ai répondu par une ardente prière.

1455. Seigneur de toute bonté, comme il est miséricordieux de Votre part de juger chacun selon sa conscience et son discernement et non pas selon les racontars des gens. Mon âme se grise et se nourrit de plus en plus de Votre sagesse, dont j'ai de plus en plus profondément connaissance. Et voilà que se dévoile à moi encore plus clairement l'immensité de Votre Miséricorde. Ô mon Jésus, toute cette connaissance a pour conséquence que je me transforme en un feu d'amour pour Vous, ô mon Dieu !

1456. 2 janvier 1938. Aujourd'hui pendant que je me préparais à la Sainte Communion, Jésus a exigé que j'écrive bien plus, non seulement sur les grâces qu'Il m'accorde, mais aussi sur les choses extérieures et ceci pour la consolation de bien des âmes.

1457. Lorsque le prêtre est entré avec Notre Seigneur Jésus dans ma cellule, après cette nuit de souffrances, une telle ardeur envahit tout mon être que j'ai senti que, si le prêtre avait prolongé quelque peu ce moment, Jésus Lui-même se serait arraché de ses mains et serait venu à moi.

1458. Après la Sainte Communion, le Seigneur m'a dit : « Si le prêtre ne M'avait pas apporté à toi, Je serais venu Moi-même sous cette même forme. Ma fille, les souffrances de cette nuit ont obtenu la grâce de la Miséricorde pour un grand nombre d'âmes ! »

1459. « Ma fille, Je dois te dire quelque chose !» « Parlez, Jésus, car j'ai soif de Vos paroles ! » - « Cela me déplaît que tu te laisses ainsi influencer et parce que les Sœurs auraient murmuré que tu ne te sois pas confessée au Père Andrasz dans la cellule ; tu sais bien que tu leur a donné par là encore plus de raison de murmurer. »
J'ai demandé très humblement pardon au Seigneur. Ô mon Maître, réprimandez-moi, ne me passez rien et ne me permettez pas de commettre une faute !


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