Blog Parousie de Patrick ROBLES (Puget-Théniers, Alpes-Maritimes - FRANCE)
Yves Hélory (ou Hélori ou Héloury) de Kermartin
(ou Yves de Tréguier, ou Saint-Yves)
(En breton : Erwan, Iwan, Youenn ou Eozenn)
Litanies de Saint Yves
Hélory de Kermartin
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, écoutez-nous,
Christ, exaucez-nous.
Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Fils rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Saint-Esprit qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Trinité qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Marie, Reine de tous les saints, priez pour nous.
Saint-Yves, père des pauvres, priez pour nous.
Saint-Yves, lumière de notre pays, priez pour nous.
Saint-Yves, modèle de charité, priez pour nous.
Saint-Yves, patron des prêtres, priez pour nous.
Saint-Yves, serviteur de la Croix, priez pour nous.
Saint-Yves, voué à la pénitence, priez pour nous.
Saint-Yves, exemple de toutes les vertus, priez pour nous.
Saint-Yves, gardien des foyers, priez pour nous.
Saint-Yves, ami des jeunes, priez pour nous.
Saint-Yves, aide pour les adolescents, priez pour nous.
Saint-Yves, tuteur des veuves et des orphelins, priez pour nous.
Saint-Yves, défenseurs des innocents, priez pour nous.
Saint-Yves, modèle de pureté, priez pour nous.
Saint-Yves, homme de miracles, priez pour nous.
Saint-Yves, terreur des démons, priez pour nous.
Saint-Yves, qui guérissez les malades, priez pour nous.
Saint-Yves, salut des marins, priez pour nous.
Saint-Yves, consolateur des affligés, priez pour nous.
Saint-Yves, qui rassasiez ceux qui ont faim, priez pour nous.
Saint-Yves, refuge des malheureux, priez pour nous.
Saint-Yves, secours de tous ceux qui vous invoquent, priez pour nous.
Saint-Yves, notre défenseur et notre patron, priez pour nous.
Agneau de Dieu, qui enlevez le péché du Monde, ayez pitié de nous.
Agneau de Dieu, qui enlevez le péché du monde, ayez pitié de nous.
Agneau de Dieu, qui enlevez le péché du monde, donnez-nous la paix.
Priez pour nous, Saint-Yves,
Afin que nous devenions dignes des promesses du Seigneur.
Prions :
Dieu de qui vient ce qui est juste et bon, Vous avez établi Saint-Yves comme juge parmi ses frères et Vous avez fait de lui un grand ami des pauvres : accordez-nous, par son intercession, de rechercher passionnément la justice et de communier à Votre amour pour les hommes. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Texte ancien sur la vie de Saint-Yves
Kantik Sant Erwan
Cantique de Saint-Yves en breton
Prière à Saint-Yves
Pedenn da sant Erwann
Saint-Yves, tant que tu as vécu parmi nous
Tu as été l'avocat des pauvres,
Le défenseur des veuves et des orphelins,
La providence de tous les nécessiteux.
Écoute aujourd'hui notre prière !
Obtiens-nous d'aimer la justice comme tu l'as aimée !
Fais que nous sachions défendre nos droits
Sans porter préjudice aux autres,
En cherchant avant tout la réconciliation et la paix.
Suscite des défenseurs qui plaident la cause de l'opprimé
Pour que justice soit rendue dans l'amour.
Donne-nous un cœur de pauvre,
Capable de résister à l'attrait des richesses,
Capable de compatir à la misère des autres et de partager.
Toi, le modèle des prêtres, qui parcourais nos campagnes,
Bouleversant les foules par le feu de ta parole
Et le rayonnement de ta vie,
Obtiens à notre pays les prêtres dont il a besoin !
Saint-Yves, prie pour nous !
Prie pour ceux que nous aimons,
Et prie pour ceux que nous avons du mal à aimer.
Amen.
Sant Erwann, pedit evidomp !
Pedit evit ar re a garomp,
Ha pedit evit ar re hon eus poan de garout.
Amen.
Diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier
Le Testament de Saint-Yves
Transcription et traduction française par Th. Hamon
(Centre d’Histoire du droit – Université de Rennes 1)
« Le pèlerin qui, poussant les portes de l'église de Minihy-Tréguier (Côtes-d’Armor), pénètre dans le sanctuaire, ne peut manquer d'avoir l'attention attirée par une toile monumentale accrochée sur le mur nord de l'ancienne chapelle fondée par saint Yves : sur un arrière-plan paysager, deux anges joufflus y déploient une vaste tenture où l'on peut lire un texte latin d'une vingtaine de lignes, soigneusement calligraphié en gros caractères. Aucun doute n'est possible, car le titre est des plus explicites : « Sancti Yvonis Testamentum » : il s'agit bel et bien du testament d'Yves Hélory, document précieux entre tous puisqu'il constitue le seul écrit du saint ayant été conservé.
Nous vous proposons ici une édition et une traduction française aussi fidèle que possible de ce texte fameux, dont l'original écrit sur parchemin de la main même d'Yves Hélory a malheureusement à jamais disparu, consumé par les flammes de l'autodafé révolutionnaire de 1794. Plusieurs copies en avaient toutefois été opportunément faites, notamment à l'occasion des deux éditions du Testament de saint Yves, respectivement réalisées en 1685 par le jésuite belge Daniel Papebroch, et en 1742 par le Bénédictin breton Dom Hyacinthe Morice.
Le texte retenu ci-dessous reprend de façon générale celui de la première de ces deux éditions, qui est également celle utilisée par La Borderie, dans ses Monuments originaux de l'histoire de saint Yves. Sur certains points cependant, nous avons suivi par préférence les variantes révélées par une copie partielle manuscrite inédite, réalisée en 1683 par l'éminent juriste rennais Pierre Hévin, aujourd'hui conservée aux Archives Départementales des Côtes d'Armor.
Pour un commentaire détaillé de ce document, nous renvoyons le lecteur à notre étude : « Le testament de saint Yves », revue Armorik, Editions Anagrammes, Perros-Guirec, 2003, n° 1, p. 140-152. »
Testament original de Saint-Yves en latin
« Sancti Yvonis Testamentum « Ego, Yvo Helorii, sacerdos indignus et servus Christi vilissimus, testando volo et concedo capellam a me fundatam ad honorem Domini Nostri Jesu Christi, Beatae Virginis matris ejus et Beati Tugduali confessoris sui, cum domo eidem adjacente, quam aedificavi de peculio meo quasi castrense in portione mea hereditaria assignante mihi ex successione dicti Helorii patris mei, nec non et dictam portionem, una cum portione mea in hereditate materna eidem juxta adjacente, sitas intra Minihicum beati confessoris praedicti, quatenus usus et consuetudo dicti Minihici permittunt, non obstante statuto regali, municipali, vel principali consuetudine hac in parte, a quibus dictum Minihicum dignoscitur esse immune, praedicto beatissimo Confessore impetrante, Domino sibi favente ; quas in dotem alias assignavi et adhunc assigno dictae capellae, bonae memoriae Alano de Bruc, Episcopo Trecorensi, tunc vivente et auctoritatem mihi praestante, qui praedictae doti triginta libras, quas super decimis quibusdam praedialibus de Quinquis mutuaverat, per litteras super hoc confectas cumulavit, prout nunc est, cum sua dote praedicta, et cum adjutorio bonorum virorum qui, pro remedio animarum suarum, ad sustentationem dictae capellae et ministrorum ejus, pro cultu divino hinc et perpetuum celebrando, de bonis suis mobilibus vel immobilibus voluerint impertivi, quos in bonis spiritualibus ibidem faciendis assumo participes, in perpetuum perseveret ; et quod episcopus Trecorensis, istius concessionis, prout ejus officio incumbit, contra omnes, cujuscumque conditionis existant, cognati vel extranei, pro honore speciali Sancti Tugduali defensor existat ; et quod augeat, si placet, de bonis dicti Sancti, unde cultores Dei, ab episcopo dicto cultui ibidem deputandi, possint et debeant sustentavi.
« Bona insuper, si quae post mortem mihi reperiantur – quod non spero, ni fuerint libri aliqui ad animarum aedificationem –, lego dictae capellae et ministris ejus, quos volo, cum adjutoriis quibus supra, ibidem personaliter residere.
« Deus huic concessioni faveat, et coadjutoribus vitam aeternam concedat. Amen.
« Datum die Veneris, post festum Beati Petri ad Vincula, anno Domini M CC XCVII.
« Et noverit fidelium universitas quod dictam portionem in bonis praedictis, paterna et materna successione mihi attingentibus, teneo et possideo cum auctoritate bonae memoriae episcopi dicti Trecorensis, mihi praestita nomine dictae capellae ex causa dotis praedictae, non meo proprio nomine, a tempore fundationis dictae capellae, quae fuit fundata anno Domini M CC XCIII : nulli tamen consanguinitatis meae in suis possessionibus, per assignationem et detentionem hujusmodi volo prejudicare » .
Traduction française du
Testament de Saint-Yves
"Il existe de longue date deux traductions de ce texte en français : la première, s'efforçant d'être relativement littérale, est réalisée dans les années 1830 par l'Abbé de La Pommerais – de Quintin –, que sa profession primitive d'avocat prédisposait manifestement à une telle entreprise ; la seconde, soixante-dix ans plus tard, d'une présentation plus claire mais aussi plus synthétique, est due au Chanoine Charles de La Roncière, ancien membre de l'Ecole Française de Rome. Toutes deux ont encore actuellement leurs partisans. La traduction proposée ci-dessous s'efforce de rendre assez littéralement le sens du texte, tout en tenant compte des nouvelles variantes retenues."
« Moi, Yves Hélory, prêtre indigne, le plus vil des serviteurs du Christ, je veux, concède et lègue par testament la chapelle par moi fondée en l'honneur de Notre Seigneur Jésus-Christ, de la Bienheureuse Vierge, sa mère, et du Bienheureux Confesseur Tugdual, avec la maison adjacente que j'ai édifiée avec mes revenus professionnels dans la portion qui m'est assignée de la succession dudit Hélory, mon père, et aussi ladite portion de terre elle-même, ainsi qu'une autre contiguë, provenant de ma part dans l'héritage maternel, situées dans le Minihi du Bienheureux Confesseur susdit, dans la mesure de ce que permettent l'usage et la Coutume dudit Minihi, nonobstant statut royal, municipal ou Coutume principale en ce pays, dont ledit Minihi est reconnu exempt, selon la concession obtenue par le susdit Bienheureux Confesseur, avec l'aide de Dieu ; lesquels biens j'assigne encore maintenant en dotation de ladite chapelle, ainsi que je les ai déjà assignés sous couvert de l'autorité d'Alain de Bruc, Evêque de Tréguier de bonne mémoire, lequel, alors vivant, augmenta par lettres expresses ladite dotation de trente Livres, à prendre sur les dîmes prédiales provenant du Quinquis ; le tout tel qu'il est actuellement, et pour qu'il demeure à perpétuité, avec circonstances et dépendances, augmenté des biens meubles et immeubles que, pour le salut de leur âme, des hommes bons voudraient donner pour l'entretien de ladite chapelle et de ses desservants, afin que le culte divin y soit célébré dès maintenant et à jamais, lesquels personnes j'admets à participer aux biens spirituels qui doivent s'obtenir en ce lieu.
« Que l'Evêque de Tréguier, en l'honneur spécial du Bienheureux Tugdual, se montre le défenseur de cette concession, comme il incombe à sa charge, et ce contre tous, de quelque condition qu'ils soient, parents comme étrangers ; et que, s'il lui plait, ledit évêque pourvoie libéralement de biens dudit Saint, les serviteurs de Dieu qui seront choisis pour le culte dans ce même lieu, afin qu'ils puissent subvenir à leur entretien comme il se doit.
« De plus, si on me trouve des biens après ma mort – ce que je n'espère guère, à part quelques livres pour l'édification des âmes –, je les lègue à ladite chapelle et à ses desservants, lesquels je veux être tenus à résider personnellement sur place, en contre partie de la rémunération susmentionnée.
« Que Dieu seconde cette fondation, et accorde la vie éternelle à ses bienfaiteurs. Amen
« Fait le vendredi suivant la fête de Saint Pierre-aux-Liens, l'an du Seigneur
1297.
« Et sachent tous les fidèles que, ladite portion dans les biens susdits à moi échus de la succession paternelle et maternelle, je la tiens et possède avec l'autorisation dudit Evêque de Tréguier, de bonne mémoire, laquelle me fut octroyée non en mon nom propre, mais sous celui de ladite chapelle et en considération de la susdite dotation, du temps de la fondation de cette chapelle, qui fut fondée l'an du Seigneur 1293 : toutefois, je ne veux préjudicier en rien à ma parenté dans leurs possessions, par cette manière de concession et de détention ».
Tombeau de Saint-Yves devant l'entrée principale de
l'église Saint-Yves de Minihy-Tréguier
(autel présumé de l'ancienne chapelle)
en sa Fête solennelle du 19 mai
"Quand les Bretons voyaient passer dans la campagne
Saint-Yves revêtu de son grand manteau blanc,
Ils se disaient que Dieu l'avait mis en Bretagne
Pour défendre des grands les faibles, les petits.
À son nom s'éveillaient, sur leurs couches funèbres,
Des enfants dont les mères avaient fermé les yeux ;
Les marins l'invoquaient au milieu des ténèbres,
Et leurs barques passaient les brisants périlleux."
Extrait d'un chant écrit par Joseph Rousse pour l'inauguration du nouveau tombeau de Saint-Yves dans la Cathédrale de Tréguier.
Na n'eus ket e Breizh, na n'eus ket unan
Na n'eus ket ur sant, evel sant Erwan