Blog Parousie de Patrick ROBLES (Puget-Théniers, Alpes-Maritimes - FRANCE)
1er DIMANCHE DE L'AVENT 18
Sur le Jugement dernier 18
1er DIMANCHE DE L'AVENT 35
Sur les vérités éternelles 35
2ème DIMANCHE DE L'AVENT 52
Sur le respect humain 52
4ème DIMANCHE DE L'AVENT 66
Sur la Satisfaction 66
POUR LE JOUR DE NOËL 83
Sur le Mystère 83
POUR LE JOUR DE NOËL 99
Sur le Mystère 99
1er DIMANCHE DE L'ANNÉE 113
Sur la Sanctification du Chrétien 113
ÉPIPHANIE 131
Sur les Rois Mages 131
2ème DIMANCHE APRÈS L'ÉPIPHANIE 146
Sur le Mariage 146
3ème DIMANCHE APRÈS L'ÉPIPHANIE 162
Sur la prière d'un pécheur qui ne veut pas quitter le péché 162
3ème DIMANCHE APRÈS L'ÉPIPHANIE 179
Sur l'enfer des Chrétiens 179
4ème DIMANCHE APRÈS L'ÉPIPHANIE 196
Sur les ennemis de notre salut 196
LA SEXAGÉSIME 211
Sur la parole de Dieu 211
MERCREDI DES CENDRES 229
Sur la Pénitence 229
1er DIMANCHE DE CARÊME 249
Sur les tentations 249
1er DIMANCHE DE CARÊME 266
Sur les Indulgences. 266
2ème DIMANCHE DE CARÊME 280
Sur l'aumône 280
4ème DIMANCHE DE CARÊME 298
Sur la mort du pécheur 298
4ème DIMANCHE DE CARÊME 303
Délai de la Conversion 303
DIMANCHE DE LA PASSION 321
Sur la Contrition 321
JEUDI SAINT 340
VENDREDI SAINT 354
Le péché renouvelle la passion de Jésus-Christ 354
SERMONS DU SAINT SERVITEUR DE DIEU,
JEAN-BAPTISTE-MARIE VIANNEY CURÉ D'ARS
Publiés par les soins
DE M. LE CHANOINE ÉTIENNE DELAROCHE
Archiprêtre d'Ainay à Lyon, Docteur en théologie
ET DU
R. P. DOM MARIE-AUGUSTIN DELAROCHE Chanoine régulier de l'Immaculée Conception
NOUVELLE ÉDITION
AUGMENTÉE DE PLUSIEURS SERMONS INÉDITS
TOME PREMIER
Du Ier DIMANCHE DE L'AVENT AU VENDREDI SAINT
DELHOMME ET BRIGUET, ÉDITEURS
PARIS Rue de l'Abbaye, 13
LYON 3, Avenue de l'Archevêché
1893
IMPRIMATUR.
Lugduni, die 8 septembris 1893.
J. DÉCHELETTE,
VIC. GÉN.
APPROBATION
ARCHEVÉCHÉ de LYON
Lyon, le 26 septembre 1893.
MONSIEUR ET CHER ARCHIPRÊTRE,
Comment ne pas applaudir à votre pensée de donner une nouvelle édition des sermons du Saint Curé d'Ars ? Cette œuvre continue l'apostolat d'un prêtre dont les vertus ont jeté un vif éclat dans la seconde moitié de ce siècle et qui demeure l'honneur du diocèse de Lyon.
Je vous remercie de me procurer l'occasion de placer sous la protection de ce prêtre vénéré les prémices de ma nouvelle mission. Mon désir, en bénissant votre dessein, est de voir cet ouvrage entre les mains de tous mes prêtres ; et je demande à Notre-Seigneur d'embraser nos cœurs de l'amour et du dévouement qui animaient le Saint serviteur de Dieu.
Je vous prie d'agréer, Monsieur et cher Archiprêtre, l'expression de mes sentiments affectueux et dévoués en N.-S.
PIERRE,
Arch. de Lyon et de Vienne.
APPROBATION DE LA PREMIÈRE ÉDITION
ARCHEVÊCHÉ de LYON
Nous approuvons bien volontiers le dessein qu'ont formé des ecclésiastiques de Lyon, de livrer à l'impression le manuscrit des Sermons du Saint serviteur de Dieu, J.-B.-M. VIANNEY, curé d'Ars.
Cette publication servira à mieux faire connaître le prêtre admirable qui est une des gloires de notre diocèse, et dont la cause de béatification est soumise au jugement de la sainte Église.
Lyon, 20 août 1882.
L. M. Card. CAVEROT, Archevêque de Lyon.
LETTRES ÉPISCOPALES.
Lettre de S. Ém. le cardinal GUIBERT, archevêque de Paris.
Paris, le 4 mars 1883.
MONSIEUR L'ARCHIPRÊTRE,
Je vous remercie de la bonté que vous avez eue de m'envoyer un exemplaire des Sermons du Saint Curé d'Ars, que vous avez recueillis et fait imprimer. J'en ai lu quelques uns avec édification ; je dirai volontiers avec admiration. Nous sommes accoutumés à admirer la charité, la bonté, le zèle infatigable de ce saint pasteur, sans cesse à la recherche des brebis égarées et les ramenant au bercail. Mais on n'a jamais parlé de son éloquence. Assurément, ce n'était pas un orateur, comme Bourdaloue ou Massillon ; mais les instructions qu'il adressait à son peuple sont très solides, pleines de la doctrine chrétienne, et il est à désirer que tous les prêtres des paroisses prépa-rassent leurs instructions avec le même soin que ce saint prêtre y apportait.
Votre publication, à ce point de vue, est très utile, parce qu'elle présente au clergé un exemple à suivre dans l'exercice du ministère de la parole.
Agréez, Monsieur l'Archiprêtre, avec mes sincères remer-ciements, l'assurance de mes sentiments affectueux et dévoués.
J.-Hipp. Gard. GUIBERT,
Arch. de Paris.
Lettre de S. Ém. le cardinal LANGÉNIEUX, archevêque de Reims.
Reims, le 18 août 1883.
MONSIEUR LE CURÉ,
Nous avons lu les Sermons du Saint Monsieur Vianney, que vous avez eu la bonne pensée de publier, et nous joignons volontiers notre approbation à celle que vous avez déjà reçue de son Éminence le Cardinal-Archevêque de Lyon.
Comme vous le faites judicieusement remarquer, ce qu'il faut rechercher dans les instructions du saint prêtre, ce n'est pas ce que l'apôtre saint Paul appelle « la rhétorique de la sagesse humaine », mais l'exactitude et la solidité de la doctrine et « cette éloquence vive, ardente, passionnée que les saints savent puiser à la source intarissable du cœur de Jésus. » Instruire et édifier les âmes, c'est là, en effet, le véritable apostolat, et c'est aussi le but que le Vén. Curé d'Ars poursuivait dans la chaire chrétienne. Jusqu'à quel point il a réussi, et quel bien il a fait dans son humble paroisse et aux auditeurs étrangers qu'attirait le renom de sa sainteté, nous l'avions appris déjà par la lecture de son admirable vie ; ses écrits, que vous avez révisés avec un soin si intelligent et si scrupuleux, achèveront de nous initier aux œuvres et aux succès d'un ministère qui a opéré tant de merveilles. Aussi, Monsieur le Curé, nous estimons qu'en offrant au clergé et en particulier à tous ces vénérables prêtres qui consument silencieusement leur vie dans de pauvres cures de campagne, les exemples et les leçons pratiques d'un tel maître dans l'art de convertir et de sanctifier les âmes, vous avez rendu à l'Église un éminent service, qui mérite les bénédictions de Dieu et nos sincères félicitations.
Veuillez en agréer l'expression, Monsieur le Curé, et croyez-moi votre tout dévoué en N.-S.
BENOIT-MARIE,
Arch. de Reims.
Lettre de S. Ém. le cardinal MERMILLOD, évêque de Lausanne et Genève.
Fribourg, le 3 décembre 1883,
en la fête de saint François Xavier.
MONSIEUR L'ABBÉ,
Votre publication des Sermons du Saint Curé d'Ars a mérité les suffrages d'éminents évêques ; je suis heureux de vous offrir à leur suite mes remerciements et mes félicitations. Jusqu'ici les prêtres et les fidèles lisaient avec admiration les faits héroïques, les labeurs et les succès de cette vie épuisée au service de Notre-Seigneur ; vos volumes révèlent la puissance de parole de ce grand serviteur de Dieu et font comprendre ce que la piété, la prière et l'étude lui ont donné de force et d'onction apostoliques. Les qualités que réclamait saint Bernard y éclatent : Lucere et ardere multum est ; la doctrine sûre et substantielle, la clarté lumineuse de l'exposition, s'y allient aux flammes qu'inspire l'amour des âmes et du Sauveur. Le clergé, les jeunes prêtres surtout, trouveront là un modèle de prédication pastorale et populaire. Sans préjuger en rien les décisions du Saint-Siège sur le Saint Monsieur Vianney, nous osons dire en toute simplicité que ses sermons, où abondent le sens théologique et le feu de l'amour divin, ont leur place marquée près des écrits de saint Vincent de Paul et de saint Alphonse Liguori.
Recevez, Monsieur l'Abbé, l'assurance de mes sentiments reconnaissants et dévoués en N.-S.
GASPARD,
Évêque de Lausanne et Genève.
Lettre de Mgr BESSON, évêque de Nîmes.
Nîmes, le 8 novembre 1881.
MONSIEUR L'ABBÉ,
J'ai beaucoup tardé à vous remercier de l'envoi que vous avez bien voulu me faire des Sermons du Saint Serviteur de Dieu, J.-B. Vianney, curé d'Ars ; mais, laissez-moi vous le dire, avant de vous répondre, je tenais à me rendre compte d'un livre dont le titre et la publication ont été pour moi une surprise.
Monsieur le comte de Montalembert, faisant connaître au R. P. Chocarne son avis sur la Vie intime et religieuse du R. P. Lacordaire, lui écrivait : « Vous m'avez montré tout un côté de la vie du grand Religieux que j'ignorais ou que j'entrevoyais à peine... Vous m'avez révélé en lui un homme plus rare, plus grand, plus saint que je ne le croyais. » Je vous l'avouerai aussi, Monsieur l'Abbé, le livre que vous éditez a été pour moi une révélation ; il m'a même étonné, et je suis certain que beaucoup d'autres esprits partageront mon étonnement. Jusqu'ici, M. Vianney s'était présenté à ma vénération environné de l'auréole de la sainteté ; je savais encore, par la vie du R. P. Monnin, qu'il avait été un incomparable catéchiste ; mais je n'avais pas et n'aurais pas soupçonné en lui le prédicateur, l'auteur de tous ces sermons que vous publiez et dont cependant la collection est encore incomplète.
Je vous remercie, Monsieur l'Abbé, d'avoir ajouté ce nouveau fleuron à la couronne du saint Curé, qui n'appartient pas seulement au diocèse de Belley, mais qui a encore été la gloire la plus pure du clergé français pendant la première moitié de ce siècle. Grâce à vos travaux et à vos persévérants efforts, il est désormais avéré que le Saint à qui beaucoup de personnes avaient presque entièrement refusé les dons naturels, qui se vit même sur le point d'être éloigné du sacerdoce pour défaut d'incapacité, a su néanmoins, par le travail, faire fructifier le modeste talent que Dieu lui avait confié. Il est désormais avéré que les lumières extraordinaires et surnaturelles n'expliquent pas seules la puissance de son action et de son influence ; avant de devenir entre les mains de Dieu l'instrument des plus grandes merveilles, le bon et saint Curé avait suivi la loi ordinaire ; il avait dû se préparer, et de fait il s'est préparé par l'étude aussi bien que par la prière au rôle admirable que lui réservait la Providence.
Quel grand exemple donné au clergé de notre temps ! Comme vous le dites fort bien, Monsieur l'Abbé, le Saint Curé d'Ars n'avait à sa disposition que les ressources d'un esprit très peu cultivé ; mais ces ressources, il les développe, il les féconde par un travail opiniâtre ; il emploie avec une scrupuleuse. fidélité tous les moments libres des premières années de son ministère ; il compose ses prônes au prix de peines et de fatigues inouïes, il y consacre les jours et parfois les nuits, il écrit « sept heures de suite sans désemparer », dit son biographe, le R.-P. Monnin. Il va aussi puiser la parole de Dieu dans les sources les plus pures, la sainte Écriture, la Théologie élémentaire, la Vie des Saints, la vie des Pères du désert, l'histoire de l'Église, la Perfection chrétienne de Rodriguez, et à tous ces matériaux que lui fournit une étude consciencieuse, il ajoute ses observations personnelles sur les besoins du temps et les tendances des esprits, sur les nécessités de ses paroissiens, sur les moyens qu'il juge les plus opportuns pour combattre le mal et inculquer peu à peu dans les âmes les habitudes de la vie chrétienne. Il réfléchit, il écrit, il parle, il agit sous l'impulsion d'un zèle vraiment surnaturel qui n'a pas d'autre but que la gloire de Dieu et le salut des âmes. Voilà comment le Saint J.-B. Vianney acquiert assez de facilité pour composer ce catéchisme et ces sermons dont les fruits devaient être féconds.
Puisse l'exemple du saint Curé rencontrer beaucoup d'imitateurs ! Puisse la leçon qui se dégage de vos quatre volumes, profiter à tant de prêtres, à tant de jeunes ecclésiastiques naturellement mieux doués que notre Saint et qui, comme lui, trouveraient dans un travail constant, méthodique, inspiré par la piété et soutenu par le zèle, le secret d'un ministère béni et fructueux ! Ah ! si, depuis soixante ans, nous avions eu dans toutes les paroisses des divers diocèses de France, je ne dis pas autant de curés d'Ars (il n'est pas donné à tous de s'élever à ce degré de sainteté), mais seulement de bons catéchistes, des prédicateurs utiles et pratiques, nous n'aurions pas à gémir aujourd'hui sur les progrès toujours croissants de l'impiété, ou de l'ignorance et de l'indifférence en matière de religion.
Je vous remercie encore une fois, Monsieur l'Abbé ; en faisant sortir ces sermons de l'oubli, peut-être du feu auquel l'humilité du Saint curé d'Ars aurait voulu les condamner, vous n'avez pas seulement honoré sa mémoire, vous avez aussi rendu un important service au clergé qui y trouvera un modèle à suivre, aux fidèles qui les liront avec le plus grand fruit. Je forme donc les vœux les plus ardents pour que cet ouvrage se propage, se répande ; et, en ce qui me concerne, je ne négligerai aucune occasion de le recommander aux prêtres de mon diocèse, parce qu'ils y trouveront la bonne prédication, l'éloquence vraiment utile, la seule qu'il soit permis aux ministres sacrés de rechercher et d'ambitionner.
Recevez, Monsieur l'Abbé, l'assurance de mes sentiments les plus affectueux et religieusement dévoués en N.-S.
LOUIS,
Évêque de Nîmes.
Lettre de Mgr de CABRIÈRES, évêque de Montpellier.
Montpellier, le 16 décembre 1883.
MONSIEUR LE CURÉ,
Je vous remercie de l'envoi que vous avez bien voulu me faire des Sermons, du Saint Curé d'Ars.
En collectionnant et publiant les instructions de ce saint prêtre, dont la vie a été remplie par un apostolat d'une admirable fécondité, et dont le nom rappelle le souvenir des plus hautes vertus sacerdotales, vous avez fait une œuvre utile et pieuse.
Si les sermons que vous avez rassemblés pour l'édification de vos confrères et des âmes chrétiennes, paraissent manquer de certaines qualités de style que les délicats recherchent habituellement, on y rencontre à chaque page l'accent de la piété la plus vive, de la foi la plus profonde, et la claire exposition des hautes vérités religieuses.
Dédaignant les ressources de l'art, le zélé prédicateur n'a fait appel qu'au secours de la grâce. C'est par là qu'il a fait tant de conversions.
En lisant ses sermons apostoliques, peut-être apprendra-t-on à l'imiter.
Vous aurez ainsi contribué, Monsieur le Curé, à continuer et à perpétuer la mission bienfaisante du zélé serviteur de Dieu.
Veuillez agréer, Monsieur le Curé, et faire agréer à Monsieur votre frère, l'expression de mes sentiments tout dévoués et bien respectueux.
MARIE-ANATOLE,
Évêque de Montpellier.
Lettre de Mgr GUIOL, recteur des Facultés catholiques de Lyon.
Lyon, le 1er décembre 1882.
MON CHER AMI,
J'ai lu avec le plus vif intérêt, plusieurs sermons du saint Curé d'Ars, pris çà et là dans les quatre volumes que vous avez eu l'extrême bonté de m'offrir. Je ne veux pas tarder davantage à vous dire combien j'ai été édifié de cette lecture.
C'est le langage d'un saint. Ces pages sont pleines de piété et d'onction. Il s'y trouve même bien plus de doctrine qu'on n'aurait osé en attendre de ce Saint prêtre, auquel on avait presque fait une réputation d'ignorance, sans doute pour mieux faire ressortir l'éminence des dons surnaturels qui brillaient en lui et qui rendaient sa parole si féconde. Ses sermons écrits n'auront certainement pas le charme incomparable que leur donnait l'accent de sa voix, lorsqu'il les prêchait du haut de sa chaire ; mais, autant qu'il m'est permis d'en juger, j'estime que la lecture n'en sera pas moins très profitable à tous ceux, prêtres ou fidèles, qui la feront avec une pieuse attention.
Veuillez agréer, cher Ami, la nouvelle assurance de mon bien affectueux dévouement en N.-S.
L. GUIOL.
Lettre de M. ICARD, supérieur général de la Société de Saint-Sulpice.
Paris, le 1er novembre 1882.
MONSIEUR LE CURÉ,
Et bien cher en Notre-Seigneur.
Je vous suis très reconnaissant, ainsi qu'à Monsieur votre frère, de l'envoi que vous avez eu la bonté de me faire des Sermons du Saint Curé d'Ars. Vous avez eu une heureuse et sainte pensée, en livrant ce travail. Les prêtres employés au saint ministère n'y trouveront pas sans doute des pages de littérature, mais ils y trouveront un langage simple, pieux, très pratique, avec les accents de la foi et de l'amour des âmes. J'ai déjà lu deux de ces sermons pour la fête de tous les Saints, que nous célébrons aujourd'hui, et j'en ai été bien édifié.
Veuillez agréer, Messieurs et bien chers Confrères, l'expression de mes meilleurs sentiments d'estime et d'affectueux dévouement.
H. ICARD.
Lettre de Monsieur le chanoine TOCCANIER, curé d'Ars.
Ars, le 26 novembre 1882.
CHER CONFRÈRE,
J'ai reçu hier soir les quatre volumes des Sermons du Saint Vianney, que votre générosité m'a adressés. Veuillez agréer ma vive reconnaissance.
Vous comprenez l'intérêt tout particulier que doit m'inspirer la lecture de ces sermons, que mon saint curé a prêchés à Ars. Je m'efforcerai d'en profiter pour la gloire de Dieu, de notre saint curé et de sa paroisse.
Monseigneur s'occupe activement de la cause de béatification c'est le motif pour lequel il nous donne l'exemple d'une excessive réserve au sujet du Saint Vianney.
Daignez agréer avec ma reconnaissance mon affectueux dévouement en Notre-Seigneur.
L'abbé TOCCANIER.
PRÉFACE
L'accueil fait par le public aux Sermons du Saint Curé d'Ars, les bienveillants suffrages que leur ont accordés d'Éminents Prélats nous engagent à en donner une seconde édition. Celle-ci vient à propos, ce nous semble, au moment où, grâce au zèle de Sa Grandeur Monseigneur l'Évêque de Belley, la Sacrée Congrégation des Rites achève l'examen des écrits du Serviteur de Dieu.
D'après le témoignage d'un de ses confidents, feu Monsieur Dubois, curé de Fareins, la plupart de ces sermons furent composés pendant les premières années de son ministère, entre 1818 et 1827, avant les grands travaux suscités par la foule des pèlerins qui venaient le visiter.
Quelles furent les sources habituelles où il puisa ? Si nous en jugeons par les notes marginales écrites de la main du Saint, et par l'étude attentive de ses manuscrits, il consulta principalement l'Écriture sainte, une Théologie élémentaire, la Vie des Saints de Ribadeneyra, la Vie des Pères du désert, quelques abrégés des Saints Pères, l'Histoire de l'Église, la Perfection chrétienne de Rodriguez et les Œuvres du P. Lejeune.
« M. Vianney, dit son biographe, le R. P. Monnin, écrivit longtemps ses prônes du Dimanche, il a avoué que ce travail lui causait des peines et des fatigues inouïes. Ce fut une des plus rudes mortifications de sa vie. Il les composait tout d'une haleine, y employait les nuits, renfermé dans sa sacristie, et écrivait quelquefois sept heures de suite sans désemparer . »
Mais comme il était plus préoccupé d'instruire et d'édifier ses ouailles que de produire une œuvre littéraire, il revoyait peu ses sermons. Son humilité ne lui permettait pas de penser qu'un jour ils seraient admirés et livrés à la publicité. D'ailleurs, il n'eût jamais consenti à les faire imprimer de son vivant, sans les avoir auparavant soumis à une sévère correction, et sans les avoir déférés au jugement doctrinal de l'Église. Il l'avait déclaré avec une extrême vivacité à un prêtre de ses amis, dans un moment où l'on cherchait à lui soustraire quelques sermons, pour les répandre dans le public. Jamais non plus ils n'eussent paru au jour sans des encouragements venus de haut.
C'est donc pour répondre tout à la fois, et à ces intentions et à ces encouragements, qu'un modeste travail a été entrepris sur ces manuscrits. L'orthographe et la ponctuation ont été réformées, les idiotismes ont été conservés, ainsi que certains barbarismes dont le Saint Curé se servait familièrement, afin de rendre sa pensée avec plus d'énergie. Un grand nombre de phrases étaient incomplètes, mal construites, et, partant inintelligibles ; on a redressé la construction ou introduit quelques mots indispensables. Certains passages obscurs, douteux ou inexacts ont été éclaircis par des notes. Bref, on s'est fait scrupule de ne modifier en rien la pensée de l'auteur.
La collection n'est malheureusement pas complète ; un grand nombre ont été perdus ou détruits. S'ils nous étaient tous parvenus, deux volumes de plus augmenteraient cette publication, et permettraient d'admirer davantage le travail long et opiniâtre auquel s'était condamné sans relâche et sans dégoût le serviteur de Dieu.
Mais tels qu'ils sont présentés ici, ils attesteront suffisamment la profonde connaissance que le saint Curé avait de ses paroissiens, le soin religieux qu'il mettait à les instruire, la liberté apostolique avec laquelle il flagellait leurs désordres, cette éloquence vive, ardente, passionnée, que les saints savent puiser à la source intarissable du Cœur de Jésus.
Ils auront ainsi l'avantage de faire connaître le Saint sous un jour nouveau. Jusqu'à présent, beaucoup de gens, amateurs outrés du merveilleux, lui avaient refusé presque totalement les dons naturels, pour lui attribuer dans un degré suréminent les dons surnaturels. Sans doute, les grâces extraordinaires lui furent départies, sur la fin de sa vie, avec une souveraine abondance ; mais n'est-ce pas à cause de sa prudence à faire fructifier le modeste talent que Dieu lui avait confié ? Tout d'abord, il avait employé avec une fidélité jalouse, les temps libres des premières années de son ministère ; il avait exercé les ressources d'un esprit, qui était peu cultivé encore, mais qui ne manquait ni de pénétration, ni de mémoire, ni d'observation. Au prix d'un travail infatigable, il avait acquis la vraie science du pasteur des âmes ; Dieu l'en récompensa plus tard par des dons supérieurs, quand la foule toujours croissante des pèlerins, ne lui laissa plus le loisir d'étudier et d'écrire .
La Providence qui avait voulu rétablir le diocèse de Belley, en avait préparé de longue main les éléments fondateurs. Ce furent de savants et pieux évêques dont la mémoire est restée bénie par le clergé comme par les populations. Ce fut aussi une phalange de prêtres humbles, laborieux et zélés. Au premier rang brilla le Saint Curé d'Ars, et nul mieux que lui, ne justifia la parole de l'Écriture « Les lèvres du prêtre garderont la science du salut, et de sa bouche on recueillera les enseignements du Seigneur. »
Saint-Antoine (Isère), le 4 août 1893, 34ème anniversaire de la mort du Saint Serviteur de Dieu.
1er DIMANCHE DE L'AVENT
(PREMIER SERMON)
Sur le Jugement dernier
Tunc videbunt Filium hominis venientem cum potestate magna et majestate.
Alors ils verront venir le Fils de l'homme avec une grande puissance et une majesté terrible, environné des anges et des saints.
(S. Luc, XXI, 27.)
Ce n'est plus, mes frères, un Dieu revêtu de nos infirmités ; caché dans l'obscurité d'une pauvre étable, couché dans une crèche, rassasié d'opprobres, accablé sous le pesant fardeau de sa croix ; c'est un Dieu revêtu de tout l'éclat de sa puissance et de sa majesté, qui fait annoncer sa venue par les prodiges les plus effrayants, c'est-à-dire, par l'éclipse du soleil et de la lune, par la chute des étoiles, et par un entier bouleversement de la nature. Ce n'est plus un Sauveur qui vient avec la douceur d'un agneau, pour être jugé par les hommes et les racheter ; c'est un Juge justement irrité, qui juge les hommes dans toute la rigueur de sa justice. Ce n'est plus un Pasteur charitable qui vient chercher ses brebis égarées, et les pardonner ; c'est un Dieu vengeur qui vient séparer pour jamais les pécheurs des justes, accabler les méchants de sa plus terrible vengeance, et ensevelir les justes dans un torrent de douceurs. Moment terrible, moment épouvantable, moment malheureux, quand arriveras-tu ? Hélas ! peut-être que, dans quelques matins, nous entendrons les avant-coureurs de ce Juge si redoutable au pécheur. Ô vous, pécheurs, sortez du tombeau de vos péchés, venez au tribunal de Dieu, venez vous instruire de la manière dont le pécheur sera traité. L'impie, dans ce monde, semble vouloir méconnaître la puissance de Dieu, en voyant les pécheurs sans punition ; il va même jusqu'à dire : Non, non, il n'y a ni Dieu ni enfer ; ou bien : Dieu ne fait pas attention à ce qui se passe sur la terre. Mais, attendons le jugement, et, en ce grand jour, Dieu manifestera sa puissance et montrera à toutes les nations qu'il a tout vu et tout compté.
Quelle différence, mes frères, de ces merveilles à celles qu'il opéra en créant le monde ! Que les eaux, dit le Seigneur, arrosent, fertilisent la terre ; et, dès l'instant même, les eaux couvrirent la terre et lui donnèrent la fécondité. Mais, quand il viendra pour détruire le monde, il commandera à la mer de franchir ses bornes avec une impétuosité épouvantable, et elle engloutira tout l'univers dans sa fureur. Lorsque Dieu créa le ciel, il ordonna aux étoiles de s'attacher au firmament ; à sa voix, le soleil éclaira le jour, et la lune présida à la nuit ; mais dans ce dernier Jour, le soleil s'obscurcira, et la lune et les étoiles ne donneront plus de lumière ; tous ces astres merveilleux tomberont avec un fracard épouvantable.
Quelle différence, M.F. ! Dieu en créant le monde employa six jours ; mais pour le détruire, un clin d'œil suffira. Pour créer l'univers et tout ce qu'il renferme, Dieu n'appela aucun spectateur de tant de merveilles ; mais pour le détruire, tous les peuples seront en présence, toutes les nations confesseront qu'il y a un Dieu et qu'il est puissant. Venez, rieurs impies, venez, incrédules raffinés, venez apprendre ou reconnaître s'il y a un Dieu, s'il a vu toutes vos actions, et s'il est tout-puissant ! Ô mon Dieu ! que le pécheur changera de langage dans ce moment ! que de regrets ! Oh ! que de repentir d'avoir laissé passer un temps si précieux ! Mais ce n'est plus temps, tout est fini pour le pécheur, tout est désespéré ! Oh ! que ce moment sera terrible ! Saint Luc nous dit que les hommes sécheront de frayeur sur la plante de leurs pieds, en pensant aux malheurs qui leur sont préparés. Hélas ! M.F., l'on peut bien sécher de crainte et mourir de frayeur, dans l'attente d'un malheur infiniment moins grand que n'est celui dont le pécheur est menacé, et qui très certainement lui arrivera, s'il continue à vivre dans le péché.
Dans ce moment, M.F., que je me dispose à vous parler du jugement, où nous paraîtrons tous, pour rendre compte de tout, du bien et du mal que nous aurons fait, pour y recevoir notre sentence définitive pour le ciel ou pour l'enfer : si déjà un ange venait vous annoncer de la part de Dieu que, dans vingt-quatre heures, tout l'univers sera réduit en feu par une pluie de feu et de soufre, que vous commenciez à entendre les tonnerres gronder, les fureurs des tempêtes renverser vos maisons, les éclairs tellement multipliés que l'univers ne fût plus qu'un globe de feu, et que l'enfer vomit déjà tous ses réprouvés dont les cris et les hurlements se feraient entendre vers les coins du monde ; que le seul moyen d'éviter tous ces malheurs fût de quitter le péché et de faire pénitence ; pourriez-vous, M.F., entendre tous ces hommes sans verser des torrents de larmes et crier miséricorde ? Ne vous verrait-on pas vous jeter au pied des autels pour demander miséricorde ? Ô aveuglement, ô malheur incompréhensible de l'homme pécheur ! les maux que vous annonce votre pasteur sont encore infiniment plus épouvantables et dignes d'arracher vos larmes, de déchirer vos cœurs. Hélas ! ces vérités si terribles vont être autant de sentences qui prononceront votre condamnation éternelle. Mais le plus grand de tous les malheurs est que vous y soyez insensibles, et que vous continuiez à vivre dans le péché ; et que vous ne reconnaissiez votre folie que dans le moment où vous n'avez plus de remèdes. Encore un moment, et ce pécheur, qui vivait tranquille dans le péché, sera jugé et condamné ; encore un instant, et, il emportera ses regrets dans l'éternité. Oui, M.F., nous serons jugés, rien de si certain ; oui, nous serons jugés sans miséricorde ; oui, nous regretterons éternellement d'avoir péché.
I - Nous lisons dans l'Écriture sainte, M.F., que toutes les fois que Dieu a voulu envoyer quelque fléau au monde ou à son Église, il a toujours fait précéder quelque signe pour commencer à jeter la terreur dans les cœurs, et pour les porter à fléchir sa justice. Voulant faire périr l'univers par un déluge, l'arche de Noé, qui resta cent ans pour se bâtir, fut un signe pour porter les hommes à la pénitence, sans quoi ils devaient tous périr. L'historien Josèphe nous dit qu'avant la destruction de la ville de Jérusalem, il parut pendant longtemps une comète en forme de coutelas qui jetait la consternation dans le monde. Chacun disait : Hélas ! que veut dire ce signe ? peut-être c'est quelque grand malheur que Dieu va nous envoyer. La lune demeura huit nuits sans donner de lumière ; les gens semblaient déjà ne plus pouvoir vivre. Tout à coup, il parut un homme inconnu, qui, pendant trois ans, ne faisait autre chose que crier par les rues de Jérusalem, le jour et la nuit : Malheur à Jérusalem ! Malheur à Jérusalem !... On le prend, on le bat de verges pour l'empêcher de crier : rien ne l'arrête. Au bout de trois ans, il s'écrie : Ah ! malheur à Jérusalem ; ah ! malheur à moi ! Une pierre lancée par une machine lui tombe dessus et l'écrase à l'instant même. Alors, tous les maux dont cet inconnu avait menacé Jérusalem tombèrent sur elle. La famine fut si grande, que les mères allaient jusqu'à égorger leurs enfants pour s'en servir de nourriture. Les habitants, sans savoir pourquoi, s'égorgeaient les uns les autres ; la ville fut prise et comme anéantie ; les rues et les places étaient toutes couvertes de cadavres ; le sang coulait comme des rivières ; le peu de ceux qui sauvèrent leur vie fut vendu comme des esclaves.
Mais, comme le jour du jugement sera le jour le plus terrible et le plus effrayant qui ait jamais été, il sera précédé de signes si effrayants qu'ils jetteront la terreur jusqu'au fond des abîmes. Notre-Seigneur nous dit que, dans ce moment malheureux pour le pécheur, le soleil ne donnera plus de lumière, que la lune sera semblable à une masse de sang, et que les étoiles tomberont du ciel. L'air sera tellement rempli d'éclairs qu'il sera tout en feu, et l'on entendra les tonnerres dont le bruit sera si grand que les hommes sécheront de frayeur sur la plante de leurs pieds. Les vents seront si impétueux que rien ne pourra leur résister. Les arbres et les maisons seront entraînés dans les chaos de la mer ; la mer elle-même sera tellement agitée par les tempêtes, que ses flots s'élèveront jusqu'à quatre coudées au-dessus des plus hautes montagnes, et ils descendront si bas, que l'on verra les horreurs de l'enfer ; toutes les créatures, même inanimées, sembleront vouloir s'anéantir pour éviter la présence de leur Créateur, en voyant combien les crimes des hommes ont souillé et défiguré la terre. Les eaux des mers et des fleuves bouillonneront comme des huiles dans les brasiers ; les arbres et les plantes vomiront des torrents de sang ; les tremblements de terre seront si grands que l'on verra la terre s'ouvrir de toutes parts ; la plupart des arbres et des bêtes seront abîmés, les hommes qui resteront seront comme des insensés ; les rochers, les montagnes s'écrouleront avec une fureur épouvantable. Après toutes ces horreurs, le feu sera allumé aux quatre coins du monde, mais, un feu si violent qu'il brûlera les pierres, les rochers et la terre, comme un brin de paille qui est jeté dans une fournaise. Tout l'univers sera réduit en cendres ; il faut que cette terre, qui a été souillée par tant de crimes, soit purifiée par le feu qui sera allumé par la colère du Seigneur, par la colère d'un Dieu justement irrité.
Après, M.F., que cette terre couverte de tant de crimes aura été purifiée, Dieu enverra ses anges qui sonneront de la trompette aux quatre coins du monde, et qui diront à tous les morts : Levez-vous, morts, sortez de vos tombeaux, venez et paraissez au jugement. Alors tous les morts, bons et mauvais, justes et pécheurs, reprendront les mêmes formes qu'ils avaient autrefois, la mer vomira tous les cadavres qui sont renfermés dans ses chaos, la terre rejettera tous les corps ensevelis depuis tant de siècles dans son sein. Après cette révolution, toutes les âmes des saints descendront du ciel, toutes rayonnantes de gloire ; chaque âme s'approchera de son corps en lui donnant mille et mille bénédictions : Venez, lui dira-t-elle, venez, le compagnon de mes souffrances ; si vous avez travaillé à plaire à Dieu, si vous avez fait consister votre bonheur dans les souffrances et les combats, oh ! que de biens nous sont réservés ! Il y a plus de mille ans que je jouis de ce bonheur ; oh ! quelle joie pour moi de venir vous annoncer tant de biens qui nous sont préparés pour l'éternité ! Venez, bénis yeux, qui tant de fois vous êtes fermés à l'aspect des objets impurs, par crainte de perdre la grâce de votre Dieu, venez dans le ciel où vous ne verrez que des beautés que l'on ne verrait jamais en ce monde. Venez, mes oreilles, qui avez eu horreur des paroles et des discours impurs et calomniateurs ; venez, et vous entendrez dans le ciel cette musique céleste, qui vous jettera dans un ravissement continuel. Venez, mes pieds et mes mains, qui, tant de fois, vous êtes employés à soulager les malheureux ; allons passer notre éternité dans ce beau ciel où nous verrons notre aimable et charitable Sauveur qui nous a tant aimés. Ah ! nous y verrons Celui qui tant de fois est venu reposer dans notre cœur. Ah ! nous y verrons cette main, encore teinte du sang de notre divin Sauveur, par laquelle il nous a mérité tant de joie. Enfin, le corps et l'âme, des saints se donneront mille et mille bénédictions, et cela pendant toute l'éternité.
Après que tous les saints auront repris leurs corps tout rayonnants de gloire, tous là, selon les bonnes œuvres et les pénitences qu'ils auront faites, attendront avec plaisir le moment où Dieu va dévoiler à la face de tout l'univers toutes les larmes, toutes les pénitences, tout le bien qu'ils auront accompli pendant leur vie, sans même en laisser une seule, ni un seul, déjà tous heureux du bonheur de Dieu même. Attendez, leur dira Jésus-Christ lui-même, attendez, je veux que tout l'univers voie combien vous avez travaillé avec plaisir. Les pécheurs endurcis, les incrédules disaient que j'étais indifférent à tout ce que vous faisiez pour moi ; mais je vais leur montrer aujourd'hui que j'ai vu et compté toutes les larmes que vous versiez dans le fond des déserts ; je vais leur montrer aujourd'hui que j'étais à côté de vous sur les échafauds. Venez tous, et paraissez devant ces pécheurs qui m'ont méprisé et outragé, qui ont osé nier que j'existais, que je les voyais. Venez, mes enfants, venez, mes bien-aimés, et vous verrez combien j'ai été bon, combien mon amour a été grand pour vous.
Contemplons, M.F., un instant, ce nombre infini d'âmes justes rentrant dans leurs corps qu'elles rendent semblables à de beaux soleils. Vous verrez tous ces martyrs, la palme à la main. Voyez-vous toutes ces vierges, la couronne de la virginité sur la tête ? Voyez-vous tous ces apôtres, tous ces prêtres ? Autant ils ont sauvé d'âmes, autant de rayons de gloire dont ils sont embellis. M.F., tous diront à Marie, cette Mère-Vierge : Allons rejoindre Celui qui est dans le ciel pour donner un nouvel éclat à vos beautés.
Mais non, un moment de patience ; vous avez été méprisés, calomniés et persécutés des méchants, il est juste, avant votre entrée dans ce royaume éternel, que les pécheurs viennent vous faire amende honorable.