Blog Parousie de Patrick ROBLES (Puget-Théniers, Alpes-Maritimes - FRANCE)
Marie-Mélanie Rouget
"La Demoiselle d'Auxerre", "La fauvette d'Auxerre"
né le 16 février 1883 à Auxerre (Yonne)
morte le 23 décembre 1967 à Auxerre
Vers la sainteté
A l'âge de 15 ans, Marie Noël demande trois grâces à Dieu :
de beaucoup souffrir, d'être sainte et d'avoir le don de la poésie.
Interview du Père François Marxer sur Radio Notre Dame le 8 septembre 2017
Les Evêques de France, réunis en assemblée plénière à Lourdes, ont évoqué le 31 mars 2017 l'éventuelle béatification de la poétesse Marie Noël. Ils ont voté pour l'Ouverture de sa cause.
Mgr Hervé Giraud, Archevêque de Sens-Auxerre, doit obtenir le consentement du Vatican pour l'instruction de cette cause, et la date symbolique serait à l'occasion de la commémoration du cinquantenaire de la mort de Marie Noël, le 23 décembre 2017, en la Cathédrale d'Auxerre.
Le postulateur serait vraisemblablement le père Arnaud Montoux, Prêtre de la paroisse Saint-Germain d’Auxerre, chargé de rédiger un rapport d'introduction de la cause afin de déclarer Marie Noël "Vénérable", dans un premier temps, avant un premier miracle de Marie Noël en vue de sa future béatification.
Chant de la Divine Merci
Poème de Marie Noël
Dieu grand, Dieu saint, Dieu sans faute,
Puisque Vous ne voulez pas
Qu'en marchant sur terre j'ôte
Leur malheur à ceux d'en bas ;
Puisqu'il vous est nécessaire
Pour votre travail de Dieu
Comme à l'homme la misère
Du bois souffrant pour son feu ;
La nuit de la créature,
Puisqu'il faut sans doute afin
De vous aider qu'elle dure,
Je lui donnerai la main.
La détresse de la terre,
Tant qu'il la faudra, mon Dieu,
Mêler à votre mystère,
Je lui baiserai les yeux.
Ah ! faites, immense Père,
Faites vite, Père obscur,
Ce que Vous avez à faire,
Si vaste, si long, si dur !
Moi, je porte cette foule.
Je soutiendrai dans mes mains
Humaines d'où le sang coule,
Le poids de ces fronts humains.
Les affamés de ce monde,
Les faibles et leur langueur,
Viendront manger à la ronde
Le pain que j'ai dans le cœur,
Et pendant que je les mène
Se refaire en mon amour,
Ils apercevront leur peine
Qui devient ciel alentour.
Et pendant qu'en moi je serre
Ces errants que j'ai trouvés,
Ils verront dans leur misère
Un royaume se lever.
Et pendant que je les aime
A mourir pour eux de mort,
Ils se diront que Vous-même
Les aimez malgré leur sort.
Que s'ils souffrent, si je souffre
Avec eux si tendrement,
C'est que Vous dans votre gouffre
Ne pouvez faire autrement.
Et les pauvres pleins de peine,
Fermant les yeux dans mon cœur,
Attendront là l'incertaine
Bonté de votre labeur.
Les pauvres gens sans science,
Se confiant au ciel noir,
Mêleront leur patience
A votre œuvre sans la voir.
Et tant qu'ô main paternelle,
Dans l'ombre vous n'aurez pas
Fini la chose éternelle,
Je les tiendrai dans mes bras,
Dans mes bras grands ouverts d'homme
Crucifié, mais pendant
Que leur douleur et moi sommes
Sous la charge haletants,
Tenez vos portes ouvertes,
Pour que je ramène ici
Ces pauvres âmes désertes
Et ces pauvres corps transis,
Préparez la grand'lumière,
Préparez le feu, la paix,
Pour que sitôt la dernière
Sueur versée, à jamais,
Tous ensemble, eux, moi, vous, comme
Des frères au même lieu,
Ils se reposent d'être homme,
Et nous, Père, d'être Dieu.
Extrait du "Chant de la Divine Merci" dans « Les Chants de la Merci », Éditions Crès et Cie, Paris, 1930.
Poème à la Vierge Marie
La Vierge Marie est penchée au bord
De son cœur profond comme une fontaine
Et joint ses deux mains pour garder plus fort
Le ciel jaillissant dont elle est trop pleine.
La Vierge Marie a fermé les yeux
Et voilé son cœur de ses deux paupières
Pour ne plus rien voir, pour entendre mieux
Un souffle qui fait trembler ses prières...
La Vierge Marie est dans son bonheur.
La Vierge Marie est là qui se noie
Dans le miel de Dieu. L'épine est en fleur
Autour du jardin, autour de ma joie.
Il y a dans toi, Vierge, un petit Roi,
Ton petit enfant, un Dieu ! Trois ensemble !
Et nul ne s'en doute. Il y a dans moi
Un petit oiseau dont le duvet tremble.
Prière à Notre-Dame de la Merci
Préface
Il est vraiment juste et nécessaire,
c’est notre devoir et c’est notre salut,
de vous rendre grâces toujours et partout,
Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant :
Et, en cette Fête de la bienheureuse Marie toujours Vierge
de vous louer, de vous bénir et de vous proclamer.
C’est elle qui a conçu votre Fils unique par l’opération du Saint-Esprit :
et qui, sans rien perdre de la gloire de sa virginité,
a mis au monde la lumière éternelle,
Jésus-Christ, Notre-Seigneur.
Par Lui les Anges louent votre majesté,
les Dominations vous adorent,
les Puissances se prosternent en tremblant.
Les Cieux, les Vertus des cieux et les bienheureux Séraphins
la célèbrent, unis dans une même allégresse.
A leurs chants, nous vous prions, laissez se joindre aussi nos voix
pour proclamer dans une humble louange.
Ô Dieu, qui, par la très glorieuse Mère de votre Fils,
avez daigné enrichir votre Église d’une nouvelle famille
destinée à délivrer les fidèles du Christ de la puissance des païens,
faites, nous vous prions, que, vénérant avec piété
l’inspiratrice d’une si grande œuvre,
nous soyons, grâce à ses mérites et son intercession,
délivrés de nos péchés et de la captivité du démon.