Puget-Théniers, le 11 novembre 2011
Poème « Aumônier de guerre »
La dualité de l’homme et son animalité ont très tôt déclenché les hostilités,
L’animosité ambiante, la haine et la rancœur ont exacerbé la bestialité,
J’ai été le témoin de la mobilisation décrétée par les plus hautes autorités,
Retranché dans ma Foi tandis que les soldats s’enterraient dans les tranchées,
Je ne voulais pas prendre la vie d’autrui, fût-il mon prétendu ennemi,
J’ai alors pris la résolution de choisir le camp de celui qui sauve des vies,
De confier à Dieu sous la mitraille de jeunes âmes en partance pour la boucherie,
Je les ai baptisé au Nom de Jésus avant qu’ils montent à l’assaut de leurs vis-à-vis,
J’ai célébré des Messes sous les obus et ils ont tous pris la Sainte Hostie avec avidité,
À genoux dans la boue, dans l’odeur de soufre, ils ont communié pour l’éternité,
La terreur dans leurs yeux a disparu en laissant place à une surnaturelle sérénité ;
Les balles traçantes sifflaient pendant que je confessais, avec le plus d’humanité,
Des agonisants gémissant et mutilés sur le point de quitter l’enfer pour le paradis,
Absous par un humble aumônier militaire épris d’amour dans la furie de la tuerie.
"La retraite de l'aumônier" ou "Le bréviaire" (1886)
"La Marseillaise"
Cérémonie du 11 novembre 2011 à Paris