Marie-Pierre Sorin Sœur Marie-Pierre de l'Amour du Saint-Sacrement
née le 1er février 1974
morte au Nigéria le 25 août 2008
Prière à Sœur Marie-Pierre
de l'Amour du Saint-Sacrement
Soeur Marie Pierre, nous rendons grâce à Dieu pour ta glorieuse vie et nous remercions Dieu pour ta transition vers la vie éternelle. Tu nous es apparue telle une lumière brillante, mais tu étais destinée à rejoindre rapidement la Lumière éternelle.
La lumière que tu as allumée va continuer à briller jusqu'à ce que nous connaissions tous, à notre tour, la Lumière éternelle de la gloire.
Puisse le Christ et Marie, dont l'Amour à reflété parmi nous à travers toi, te donner le repos éternel et laisser la Lumière éternelle briller sur toi au Nom de Jésus. Amen.
Prière de Monseigneur Atoyebi, Évêque d'Ilorin (Nigéria).
Extrait de l'article consacré à la mort Soeur Marie-Pierre Sorin, paru sur le site etoilenotredame.org qui n'existe plus, et que l'on peut retrouver, avec d'autres témoignages, dans le n° spécial 169-1 "hors série", mensuel d'octobre 2008, et commander à l'adresse suivante (1 €, port gratuit) :
Étoile Notre Dame
B.P. 434
53104 Mayenne cedex
Tél. : 02 43 30 45 67
Email : contact@etoilenotredame.org
« Marie Pierre Sorin nous a quitté
Marie Pierre, après avoir accompagné les pèlerins pendant huit années bien remplies, a pris un temps de discernement...
Elle a visité des communautés et a finalement opté pour la “Société des “Deux Cœurs d’Amour” au Nigeria, dans ce pays où les blancs (facilement repérables) se font enlever et rançonner...
Marie Pierre est arrivée à Illorin le 25 Novembre 2007 et a débuté postulante comme il se doit. Très vite, tenant compte de sa formation, elle est devenue novice avec 18 nigériannes. Elle était heureuse, profondément heureuse.
Le 23 Août, elle souffrait de l’estomac et du dos sans que soit alarmant.
Le matin du 25, elle était à la Messe de 6H et a pu se confesser...
La Maîtresse des novices lui a demandé :
- Comment vas-tu Marie Pierre ce matin ?- Je vais, ma mère, comme si j’allais mourir ! avec un sourire heureux (la sœur a pris cela comme une boutade).
Mais du fait que Marie Pierre avait un peu de fièvre, la sœur infirmière (photo ci-contre) a décidé de la conduire à l’hôpital (qui est à 10 mn), ceci afin de consulter un bon médecin qui indique bien les médicaments qu’il faut prendre (si on les trouve).
A 15H, Marie Pierre a animé les prières de la Miséricorde Divine... A 16H, son état s’est subitement aggravé... Le médecin l’a envoyé à l’Ecole de Médecine située à 5 mn...
Et là, trois professeurs l’ont examinée.
Pendant ce temps Marie Pierre chantait en continu la prière des Cœurs d’Amour. L'infirmière répondait à leurs questions.
Puis, comme si elle était déconnecté de notre monde, elle continuait de chanter doucement la prière, mais en français... Et, à la surprise de tous, une petite détente, et c’est fini ! L’âme de Marie Pierre s’envolait vers le Ciel...
Nous avons appris tous ces détails lors de notre visite au Nigeria pour sa sépulture qui a eu lieu le 15 Septembre en la fête de Notre Dame des douleurs.
Le Père Monfort souhaitait faire professe à Marie Pierre (le fondateur en a la possibilité aussitôt après la mort de la novice s’il juge qu’elle en était apte).
C’est alors que Marie Pierre était apparue le 27, deux jours après son décès, à sa Maîtresse des novices, lui précisant le nom de religieuse qu’elle souhaitait avoir : Sœur Marie Pierre de l’Amour du Saint Sacrement !
Avec l’accord de l’évêque d'ILLORIN, Mgr Attoyebi, le 28 à 5H du matin, Marie Pierre est donc devenue religieuse professe comme elle le souhaitait. Elle a été revêtue, comme à sa communion, du voile et de la robe blanche dans son cercueil de verre...
Les noces éternelles de Marie Pierre au Nigeria
Tout d’abord, obtenir un visa pour le Nigeria, ce pays où les français ne sont autorisés à se déplacer que protégés par une escorte militaire, n’a pas été facile... Mais à notre atterrissage à Port Harcourt, des sœurs nous ont accueillis avec un 4X4 tous terrains qui roulait comme un bolide sur les routes encombrées de véhicules (qui seraient presque tous obligés de les envoyer à la ferraille s’il y avait un contrôle technique), et contournant les nombreux barrages de police sans s’arrêter (les policiers font le salut militaire en voyant les sœurs)...
Arrivés à ORLU, nous avons trouvé dans la maison du frère du Père Montfort une belle chambre avec moustiquaire, seau d’eau de pluie pour la toilette, lampe de poche et repas bien préparés au feu de bois.
Au Nigeria, on parle anglais... tout était prévu : Barbara, une sœur allemande nous a assuré toutes les traductions instantanées...
Les enfants de son école étaient là aussi pour nous accueillir. Ils sont tous beaux et bien éduqués.
Dès le lever du jour, nous avons pu voir notre petite “Sœur Marie Pierre de l’Amour du St Sacrement”. Sa photo était affichée partout sur les murs de la ville pour inviter les chrétiens à venir l’accompagner à ses noces éternelles. C’était le temps des préparatifs. Les sœurs cousaient des robes blanches pour les petites filles qui devaient précéder le corbillard...
Les 18 novices qui étaient avec Marie Pierre sont venus d’ILLORIN (9H de route) pour accompagner dans sa dernière demeure sur terre celle qu’elles appelaient sœur Charité... Elles étaient heureuses de témoigner à nous ses parents...
Vraiment, nous avons découvert notre sœur Marie Pierre, attentive, au service de toutes et, chacune, nous a révélé être personnellement sa meilleure amie. Elle passait de plus en plus de temps la nuit dans la contemplation devant le Saint Sacrement.
Nous avons visité le lieu où est installé la communauté, appelé la “Montagne Sainte”. L’église a une forme particulière, très aérée. A côté, un escalier de 100 marches est installé pour chanter le chapelet des Cœurs d’Amour.
Lorsque c’est l’heure, aucune averse ne fait reculer les sœurs et les frères au cours de cette montée...
La prédication du Père Montfort est toujours attendue... C’est un enseignement formateur qui nous entraîne vers les hauteurs.
Après trois journées passées à découvrir les lieux, la communauté, les frères en formation, le travail des sœurs qui ont une école pour ces enfants qui aiment tant apprendre, un centre de soins-maternité-clinique pour tous, nous avons pu nous préparer dans l’adoration et la prière à assister aux noces éternelles de notre Marie Pierre qui, comme nous l’écrivent tant d’amis dans la foi : “Dieu a repris avec Lui ce sourire qu’Il lui avait donné pour toucher les cœurs...”
“Nous pleurons à vos cotés. Mais nous savons que votre foi, ND et les personnes qui ont été marqués par sa douceur, son écoute et sa disponibilité, seront là pour vous aider de leur prières...”
Oui, nous avons été portés et nous sommes touchés comme ont été touchés nombre d’épouses, d’époux, de parents, d’enfants... qui ont perdu un des leurs. Nous demandons à Marie Pierre du Ciel d’emporter avec elle tous les cœurs meurtris par les séparations de toutes natures et de les redonner joyeux et heureux, consumés par le feu d’Amour qui a emporté Marie Pierre...
Le cercueil tout en verre laisse découvrir Marie Pierre habillé de la robe blanche qui a recouvert la bleue qu’elle portait avant d’être faite professe, ce qui lui donne la couleur de la robe bleutée de la Reine de la Paix à Medjugorje. Le visage de Marie Pierre - Un dernier regard terrestre à travers la vitre de son cercueil. “Il faut que le grain soit mis en terre pour donner beaucoup de fruits...”
Le Père Montfort pleure et prie sa petite sœur en qui il fondait tant d’espoir pour porter la prière des Cœurs d’Amour dans le monde entier...
Nous ne sommes pas maîtres de la vie et de la mort.
Que de prières accompagnent Marie Pierre dans cette majestueuse cérémonie dans l’église-cathédrale.
Une chorale avec chants en langue hibou...
On pourrait croire que toutes les religieuses de la ville d’ORLU étaient là... Mon Dieu, que le Ciel devait se réjouir de voir cette foule accompagner cette petite âme qui est venue en mission d’offrande dans ce pays tellement touché par l’adversité...
Un ancien curé de Marie Pierre nous écrit un beau message de l’évêché de Laval :
“Marie Pierre est partie, jeune plante en fleurs, pleine de promesses. Elle avait déjà accompli de belles choses. Elle a été arrachée à votre affection, à notre amitié. Aux yeux du Seigneur, sa vie, j’ose le dire, est une vie accomplie. Je l’ai connue à l’âge du Collège ; je l’ai retrouvée à plusieurs reprises à Pontmain dans l’animation des sessions spirituelles que vous y organisiez. Je l’ai toujours admirée, avec sa gentillesse, sa foi, son rayonnement, son dynamisme. Elle a brillé un instant dans notre ciel, lueur fugitive. Merci pour tout ce que nous avons reçu d’elle...”
Le chemin est difficile pour aller à la “Montagne Sainte” comme l’était la vie pour Marie Pierre qui avait, au cours de ses pérégrinations, attrapé un virus qui lui provoquait un refoulement dans l’estomac et qui l’obligeait à se priver de nourriture plutôt que d’absorber des aliments qui la privaient parfois de sommeil toute la nuit, alors qu’il fallait repartir le matin avec tous ses pèlerins qui attendaient tout d’elle...
Pourtant les pèlerins ne s'en apercevaient pas : “Nous gardons le souvenir d’une jeune fille heureuse de vivre et soucieuse du bien des autres. Elle a “foudroyé” mon mari qui s’est converti !”
C’est la dernière bénédiction dans l’église avant la grande procession vers la “Montagne Sainte”. On fête la naissance au Ciel de Sœur Marie Pierre de l’Amour du Saint Sacrement. Elle n’aurait jamais imaginé une telle fête, elle, si discrète, pour son installation au cœur de l’Afrique...
Un prêtre du Maroc écrit : “Marie-Pierre était très profonde dans ses réflexions. Elle nous faisait vivre nos pèlerinages dans la prière et le recueillement et avait la maîtrise des lieux et de l'histoire de l'Eglise. D'une simplicité et d'une foi solide, elle donnait son temps pour les autres. Elle aimait le Seigneur et la Vierge Marie et ne cessait de parler d'eux. Je continuerai de célébrer des messes à son intention et pour ses intercessions. Nous rendrons grâce pour ce signe qu’elle a été au milieu de nous”.
Le cercueil de Marie Pierre était porté par les amis des “Cœurs d’Amour”. Des marches avaient été faites pour sécuriser la descente où, heureusement, le ciel a attendu pour déverser ses trombes d’eau quotidiennes lorsque la cérémonie a été terminée. Nous avons mis les premières pelles de sable pour recouvrir le cercueil de Marie Pierre.
“J’ai rencontré Marie-Pierre à une retraite à Solesmes avec le père Thévenin et j'ai entretenu une bonne correspondance avec elle il y a une quinzaine d'années. Elle fut ma confidente pendant les périodes difficiles de l'adolescence, et je lui en sais gré ; je lui dois une part de moi-même. Elle avait une place toute spéciale dans mon coeur, c'était une amie très chère... Par la suite elle est venue à mon mariage en octobre 1999. J'ai donc gardé le souvenir d'une jeune fille merveilleuse mais en mal de vocation, qui ne trouvait pas sa place. Maintenant j'ai une amie au ciel, je lui confie ma vie et ma petite famille...” Ph. de Lagrange
Le Père Polignac : “Votre fille, comme Abraham, avait tout quitté pour suivre le Christ dans le radicalisme évangélique. Elle voulait partager la vie des plus pauvres. Elle nous laisse un bel exemple du haut du Ciel. Maintenant elle intercédera à chacun de nos appels”...
“Je l'ai connu au cours d’un pèlerinage. Elle était rayonnante de la joie de Dieu. Depuis elle est restée gravée en ma mémoire comme l'expression vivante de la bienveillance de Dieu pour nous les hommes”. P. Hubert BALOGOU
“Je garde de Marie-Pierre un souvenir encore plus fort maintenant qu'elle nous a quittés. Lors d'un pèlerinage j'avais été très touchée de l'entendre chanter "Je veux voir Dieu, le voir de mes yeux, joie sans fin des bienheureux, je veux voir Dieu". Désormais ce chant a encore plus d'intensité pour moi. Je le chante souvent seule...avec Marie-Pierre”. Marie-Renée AUVINET
“Notre groupe de familles avec enfants a eu le grand privilège - car ç'en est vraiment un - d'être accompagnés par Marie-Pierre. Spécialement choisie par la Reine de la Paix pour répandre son message, elle nous a tous profondément marqués par sa joie, sa douceur, la chaleur de son contact, la profondeur et la simplicité de sa foi rayonnante”. Les pèlerins de "Voici ta Mère". »
Père Montfort OKAA
2 Coeurs d'Amour : prière et promesses de Jésus