Puget-Théniers, le 2 juin 2015
Poème « La grâce de "corédimer" »
Je suis un béotien tout en étant chrétien et cela me convient,
Je suis un philistin, un petit vaurien, et je ne sais rien,
J’avance en compagnie des saints, de Dieu et des Siens,
J’apprécie aussi souvent que possible de côtoyer les gens de bien,
Je me plains et je geins et cependant, je ne manque pas de pain,
Même si parfois le faix du fardeau fait ployer mes reins ;
Et pourtant, le prophète Job n’a-t-il pas été affligé de tous les tourments ?
Sans doute parce que notre Seigneur l’aimait tellement
Qu’Il lui a fait l’honneur de ce qu’Il a subi cruellement,
Et il pleut également sur les justes comme sur les méchants* ;
Mais notre doux Jésus envoie à Ses dévots contretemps et châtiments,
En leur faisant la grâce de participer à Son Agonie totalement,
En complétant ce qu’il manque à Sa Passion sur des charbons ardents**,
Éprouvés dans notre Foi et notre Espérance jusque dans leurs fondements,
En dépit des doutes, des fautes, des chutes et des découragements ;
Toutefois, nous saurons enfin au Ciel et à la fin des temps
À quel point nous avons contribué au salut de nos frères par le sang,
Soutenus par la Sainte Eucharistie et l’Esprit Saint Consolant,
Serrés contre le Cœur de la Vierge des Douleurs au pied de la Croix pleurant.
* Cf : "afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes."
** Cf : "Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous ; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l'achève en ma chair, pour son corps, qui est l'Église."