Jeanne Delanouë (ou "De La Nouë", ou "Delanoue")
Sœur Jeanne de la Croix
Fondatrice en 1704 de la Congrégation des
"Sœurs de la Providence de Sainte-Anne"
("Servantes des pauvres de Jeanne Delanoue")
née le 18 juin 1666 à Saumur (Maine-et-Loire)
morte le 17 août 1736 à Saumur
(acte notarié d'époque situant son décès le 21 août 1736)
Sainte Jeanne Delanouë
convertie par Françoise Souchet
… « La “conversion” de Jeanne Delanoue, survenue dans le temps de Pentecôte, est inséparable du sanctuaire Notre-Dame des Ardilliers, à Saumur, dont une fervente et pauvre pèlerine, Françoise Souchet, lui transmet des exhortations dans lesquelles Jeanne reconnaît l’appel de l’Esprit de charité. Jeanne Delanoue gardera une familiarité mystique avec la Vierge Marie. Et l’exemple du jeune Père Grignion de Montfort ne pouvait que l’encourager dans cette voie…
Sainte Jeanne Delanoue, la dernière de douze enfants, est venue elle aussi au secours des familles, mais ce fut dans le contexte de sa ville de Saumur, en cette fin du XVIIe siècle marquée par de grandes difficultés matérielles et sociales, aggravées par les famines, les mauvaises récoltes, les hivers rigoureux. On retiendra surtout son aide efficace aux plus pauvres. Elle qu’on connaissait surtout comme une commerçante prudente et intéressée, elle devint soudain “une très grande prodigue en la charité”, quand l’Esprit Saint, éteignant “le feu de son avarice”, lui fit comprendre que sa foi ardente requérait aussi “le feu de cette charité”, en lui découvrant l’étendue de la pauvreté. Le livre d’Isaïe nous disait à l’instant : “Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtements, ne te dérobe pas à ton semblable”.
C’est ce que réalise à la lettre Jeanne Delanoue : elle visite ceux qui vivent comme des bêtes dans les étables creusées dans le coteau, leur porte nourriture et vêtements, lave leurs habits et leur donne au besoin les siens, se met en peine de chauffer ces abris précaires, distribue largement à ceux qui passent, commence à les accueillir dans son propre logement, puis aménage successivement trois maisons qu’on lui prête et qu’elle nomme “Providences”, pour y recevoir des enfants orphelins, des jeunes filles livrées à elles-mêmes, des femmes dans la détresse, des vieillards, des indigents de toute sorte, saisis par la faim et le froid, bref tous ceux qui pourraient lui dire au jour du jugement : j’avais faim, soif, j’étais nu, malade, sans abri*. Elle n’aime pas faire de distinction entre les pauvres méritants ou non. Elle les secourt tous, mais elle veut aussi les faire participer aux travaux, apprendre un métier aux enfants et aux jeunes filles.
Bien plus, Jeanne Delanoue fait l’expérience des humiliations des pauvres, se risquant parfois à mendier elle-même, prenant une nourriture souvent pire que la leur, sans compter ses jeûnes continuels, ses nuits écourtées et inconfortables. Elle veut que ses Sœurs partagent la même maison que les pauvres, mangent comme eux, soient traitées comme eux en cas de maladie, et vêtues d’un humble habit gris. Quant à ses pauvres, elle sait les entourer de tendresse, parfois leur procurer des repas de fête, exige que ses Sœurs les saluent avec respect, en les servant avant elles.
Les bourgeois de sa ville, des prêtres même, critiqueront ses austérités “excessives” et ses charités “désordonnées”. Mais rien ne l’arrêtera, pas même l’effondrement de son premier logis d’accueil : “Je veux vivre et mourir avec mes chers frères les Pauvres”.
D’autres initiatives, comme celles nées de la charité de saint Vincent de Paul, s’étaient déjà répandues en France. Mais à l’époque, Saumur manquait encore d’hospice et Jeanne Delanoue voulait créer un grand service de charité pour les indigents et les malades abandonnés à eux-mêmes, organiser leur visite, et éventuellement ouvrir de petites écoles pour leurs enfants. En son temps, avec les moyens à sa disposition, elle entendait remédier à la pauvreté et au vagabondage. Son exemple ne manquera pas d’interpeller aussi notre monde moderne. Tant de pays vivent dans une grande pauvreté ! Et même les nations industrialisées n’échappent pas aux soucis matériels ; elles ont leurs pauvres, de toute sorte. On s’attachera peut-être davantage aujourd’hui à détecter les causes de ces misères, à créer des conditions plus justes pour tous, à établir des mesures de prévoyance, à aider les pauvres à se prendre eux-mêmes en charge sans se laisser seulement assister. Mais l’attention aux indigents, l’amour des pauvres, le secours immédiat et efficace demeurent aussi fondamentaux pour remédier à la dureté que connaît notre monde.
C’est à ce prix, dit Isaïe, que la “lumière se lèvera dans les ténèbres”.
Enfin, lorsque nous proclamons la sainteté de Jeanne Delanoue, il importe de chercher à comprendre le secret spirituel de son dévouement hors pair. Il ne semble pas que son tempérament la portait vers les pauvres par sentimentalisme ou par pitié. Mais, l’Esprit Saint lui fit voir le Christ dans ces pauvres, le Christ-Enfant dans leurs enfants - elle avait une dévotion particulière envers Lui -, le Christ Ami des pauvres, le Christ lui-même humilié, crucifié. Et avec le Christ, elle voulait montrer aux pauvres la tendresse du Père. A ce Dieu, elle recourait avec une audace d’enfant, attendant tout de lui, de sa Providence, nom qui devait désigner ses maisons et sa fondation à l’origine : la Congrégation de Sainte-Anne de la Providence.
Sa dévotion constante à Marie était inséparable de la Sainte Trinité. Le mystère eucharistique était aussi au cœur de sa vie. Tout cela était bien loin du jansénisme ambiant. Son attachement à l’Église la dissuadait de prendre de nouveaux chemins sans consulter ses confesseurs et l’Évêque du diocèse. Mais il serait bien insuffisant ici de parler d’une saine théologie, d’une riche spiritualité, héritée d’ailleurs du meilleur de l’Ecole française. Très vite Jeanne Delanoue a atteint, non seulement l’héroïcité des vertus évangéliques, celles du Sermon sur la montagne, mais aussi une profonde contemplation des personnes divines, avec des signes mystiques de la plus haute union à Dieu, selon la voie unitive, brûlant notamment d’amour pour Jésus, “son Époux”. C’est bien là que prennent leur inspiration et leur achèvement la “folie” de sa charité, l’audace de ses initiatives. Que l’Église d’aujourd’hui se garde de l’oublier : comme en ce XVIIe siècle finissant ou en ce début du XVIIIe, il n’y aura pas aujourd’hui de vraie réforme ni de mouvements féconds sans un authentique courant mystique !... »
Source : extrait de l’homélie du Pape Jean-Paul II à Rome, lors des canonisations de Marguerite Bourgeoys et Jeanne Delanoue, le dimanche 31 octobre 1982.
* Cf Matthieu 25:35-36 (note du blog Parousie).
N.B. : Remerciements au professeur et historien Joseph-Henri Denécheau.
Livre écrit par Soeur Marie Laigle en 1743
Prière à Sainte Jeanne Delanouë
Dieu, ami des humbles et des pauvres, Tu as mis en lumière la charité de Sainte Jeanne Delanoue.
Fais-nous la grâce, en vivant comme elle, de reconnaître le Christ en notre prochain et de le servir avec fidélité.
Nous te le demandons par Jésus-Christ, notre Seigneur.
Paroles de Sainte Jeanne Delanouë
« Dès aussitôt que vous serez levé(es), mettez-vous à genoux pour adorer Dieu par des paroles semblables :
‘’Je Vous adore, Ô mon Dieu, en toutes Vos grandeurs ; je Vous aime en toutes Vos bontés et je Vous loue en toutes Vos bontés et perfections et m’abandonne à Votre Esprit pour opérer en la pureté de Vos voies, ne voulant adhérer qu’à sa seule lumière et à ses mouvements.’’ »
Aux Sœurs de Jeanne Delanoue
…« Vous êtes la voix des “sans voix” que sont les pauvres, les malades, les personnes âgées, les lépreux, les handicapés, les migrants, les clochards, des villes et des campagnes, qu’il s’agisse des familles à visiter, des enfants à instruire, ou des indigents à recueillir en hospice. »…
Source : extrait du discours du Pape Jean-Paul II aux pèlerins réunis pour la canonisation des Bienheureuses Marguerite Bourgeoys et Jeanne Delanoue, le samedi 30 octobre 1982.
Apparition de la Sainte Vierge à l’Île-Bouchard
à 4 petites filles, le jeudi 11 décembre 1947 à 13h00
Récitation d’une dizaine de chapelet.
Jacqueline pose les questions préparées par Monsieur le Curé et Sœur Saint-Léon :
…« – D’où nous vient cet honneur que vous veniez en l’église Saint-Gilles ?
– C’est parce qu’il y a ici des personnes pieuses et que Jeanne Delanoue y est passée.
– Est-ce en souvenir de Jeanne Delanoue qui vous aimait tant et qui aimait tant vous prier à Notre Dame des Ardilliers…
– Oui, je le sais très bien, interrompt la Sainte Vierge.
…et qui est venue elle-même établir ses filles ici, achève Jacqueline ?
– Combien y a-t-il de sœurs ici ?
– Elles sont trois, répond Jacqueline.
– Quel est le nom de leur fondatrice ?
– Jeanne Delanoue. »…
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