Le lundi 14 mars 2022, Marina Ovsyannikova (Марина Овсянникова), cette journaliste russe de la chaîne principale de propagande russe "Pervy Kanal" a très courageusement interrompu le journal télévisé en direct de la présentatrice Ekaterina Andreïeva (Екатерина Сергеевна Андреева) en brandissant une banderole :
« "NO WAR" (Non à la guerre !). Arrêtez la guerre. Ne croyez pas la propagande. Ici, on vous ment. "Russians against war" (les Russes contre la guerre). »
et scandant :
« Arrêtez la guerre ! Non à la guerre ! »
Elle savait très bien en agissant ainsi qu'elle sacrifierait sa liberté, et peut-être même sa vie. En effet, avec l'adoption récente d'oukases du Kremlin (Кремль), instaurant de nouvelles "lois" russes, cette journaliste risque 15 ans de prison, et croupira donc dans une geôle sordide à la soviétique, condamnée sommairement et arbitrairement par la "Justice" russe inique, aux ordres du Kremlin, et sera sans doute torturée, violée, voire même assassinée, violemment ou à petit feu, tout comme est emprisonné injustement et sans pitié Alexeï Navalny (Алексей Анатольевич Навальный), l'un des nombreux opposants au dictateur terroriste Vladimir Poutine (Владимир Владимирович Путин), assassin d'enfants, de femmes enceintes, de civils innocents terrifiés, de vieillards et d'infirmes, de journalistes et d'opposants politiques.
Depuis l'invasion militaire brutale et injustifiée de l'Ukraine a lieu un exode massif de civils russes, notamment des élites, des intellectuels et des "cerveaux", quittant leur pays, en désaccord total avec la guerre contre leurs frères slaves et chrétiens. Une fois en exil, ces Russes relaient depuis l'étranger leur militantisme d'opposition, enfin basé sur la liberté d'expression et les informations authentiques.
Marina, cette journaliste héroïque, s'inscrit comme tant d'autres Russes dans ce que j'appelle la "Russistance", malgré les "Ciseaux d'Anastasie", je devrais plutôt dire les "Ciseaux d'Anastasia".
L'empathie, la prière et la plume sont mes armes !
Patrick ROBLES "Parousie", le 15 mars 2022.
Mardi 15 mars 2022
D'après l'AFP citant une source du tribunal russe "compétent" , la journaliste aurait été libérée et condamnée à une amende.
Sachez bien une chose, en admettant que cela soit avéré : Marina sera surveillée jour et nuit par les renseignements russes, le FSB, héritier du KGB, police politique soviétique, et elle sera harcelée : tout sera mis en œuvre pour la faire taire et la détruire, parce qu'elle symbolise pour eux la sédition, le militantisme d'opposition radicale au pouvoir russe, la bravoure dans le combat politique frontal, et elle risquerait donc d'entraîner des foules à sa suite. Pour le pouvoir paranoïaque, c'est "Niet !"
Je ne retranche rien à ce que j'ai décrit comme le possible calvaire carcéral de Marina, parce qu'à sa place, ce sont des milliers de citoyens et militants russes contre la guerre en Ukraine qui sont arrêtés tous les jours sans ménagement et emprisonnés par la police russe qui obéit aveuglément, comme la justice et l'armée, aux ordres du Kremlin.
La torture d'État est une réalité en Russie ; les goulags n'ont jamais cessé, même s'ils sont mis en application dans des prisons ou autres structures.
Aujourd'hui même, le parquet russe requiert 13 ans de prison contre Alexeï Navalny.
De surcroît, d'après Alexandre Adler (sur BfmTv ce jour, "Marschall Truchot - BFM Story"), Poutine serait atteint de la maladie de Parkinson.
Pour ce qui est de Marina, soyez sûrs que la Russie a fait semblant de ne pas vouloir en faire une martyre de la liberté d'expression. C'est une autre guerre, celle de l'information.
J'espère vraiment que la suite me donnera tort, ce qui n'enlève rien au triste sort réservé aux opposants et manifestants russes anonymes de la rue.
Street Art, fresque murale par l'argentin Maximiliano Bagnasco
Visages d'Olena Kurilo (Tchouhouïv, Kharkiv - Ukraine)
Олена Курило (Чугуїв, Харків - Україна)
(d'après la photo d'Aris MESSINIS © AFP, 24 février 2022)
et de Phan Thị Kim Phú (Trảng Bàng, Vietnam)
(caché par la femme debout)
5 m x 2,5 m - Mars 2022 - Palerme, Sicile (Italie)
"Si tu parles, tu meurs.
Si tu te tais, tu meurs.
Alors, parle et meurs."
NB. : Selon son confrère et ami Mohamed Balhi, dans El Watan du 29 mai 2008 et dans "Présence de Tahar Djaout, poète", 2013 (p. 42), ces paroles sont du Palestinien Mou'in Bsissou.