Puget-Théniers, le 10 février 2009

Poème « soldat de troupeau »

Je suis un trappeur du labeur,
un attrapeur de la peur,
un extirpeur de la pâleur,
un étripeur des putrides pasteurs,
un laudateur de la candeur,
un conducteur de la chaleur,
un zélateur de la ferveur,
un pourfendeur de la rancœur,
un torpilleur de la torpeur,
un démineur du blasphémateur,
un propulseur du Seigneur,
un enseigne de vaisseau du Sauveur,
un enseignant du message salvateur,
visant à hisser l'âme sur les hauteurs,
humblement au service du Rédempteur,
sévissant au sein d'un essaim de prédateurs
qui sèment le malheur avec bonheur,
maudissant avec moiteur le meilleur,
en se pressant vers l'enfer et sa fureur ;
si seulement ils savaient quelle erreur
les feront errer sans fin dans la douleur,
si loin de la suave lueur de douceur
d'un Dieu prompt à pardonner les pécheurs,
qui nous a donné Marie Reine de nos cœurs,
pour nous conduire vers l'éternelle splendeur.

Puget-Théniers le 15 décembre 2008

Poème « saint silence »

Éteins les turbulences du bruit afin de mieux allumer la lumière du silence,
lorsque le brouhaha s'arrête, c'est comme une sublime renaissance,
alors s'éveillent en toi les volutes voluptueuses du soleil de ta conscience,
et tu entres ainsi dans ton intérieur pour tenter de sonder le Ciel et sa Science,
tu t'aperçois ainsi que dans l'oraison solitaire, tu atteins bientôt la jouissance
d'un cœur à cœur avec Dieu intime et sincère, tel un sommet d'excellence,
c'est si bien de savourer l'Esprit Saint, source de tant de Grâces dans ton existence,
tu n'as désormais plus besoin de rien, le Seigneur est devenu toute ta Substance.

Quel est donc le motif de tant d'effroi ?
Pourquoi la mort te cause autant d'émoi ?
Qu'est-ce qui suscite en toi un si grand désarroi ?
Respire un grand coup et tressaille de joie,
puisque la Miséricorde de Dieu te tend les bras.

Tu pleures tes misères et ton désespoir d'ici-bas,
mais le tunnel de lumière, tu aperçois déjà,
pleine de la splendeur du bonheur de l'au-delà,
où le cortège des anges descend de haut en bas,
pour t'escorter dans ton Passage Pascal et te rendre béat.

Bien sûr, sur cette terre, tu aurais voulu être un autre moi,
et rendre autrui heureux tout autour de toi,
en tentant d'annihiler ce qui tuait ta Foi,
en refoulant tes tendances fétides, sources de tant de dégâts.

Tu regrettes, certes, tes fautes et tu fais piteusement profil bas,
il n'est jamais trop tard pour demander, par Marie, pardon au Roi,
et pardonner abondamment à celui qui jadis t'offensa,
c'est le prix de ton Salut éternel au Ciel, la rançon de ton rachat.

Poème « le pied vers »

Je n'ai pas la main verte mais plutôt le pied vers,
c'est une immense faveur qui m'a été donnée depuis longtemps,
endormie au fond de moi, la poésie s'est mise à germer,

je remercie sans ambages le Seigneur de cette grâce singulière,
qui m'engage et m'incite à le bénir éternellement,
et au lieu de m'isoler dans ma camisole misérable et fermée,

je fais fermenter louanges et sonorités sur le papier,
papyrus parsemé de panégyriques oniriques de douze pieds,

c'est aussi la preuve écrite et offerte de mon amour pour Jésus,
qui nous a tous fait don de Sa vie et de Son Sang pour notre salut.

Poème « autopsychanalyse psychédélique

d'une dualité névrotique risible,

digne du summum de la créativité universelle »

Dilemme cornélien ou débordement fictif,
ce dualisme dévorant et si corrosif ?
Tantôt positif, tantôt négatif,
d'un esprit tortueux le motif dénotatif,
une hantise contre laquelle je me rebiffe,
un fardeau qui me rend rétif,
  à l'esquisse d'un spectre coercitif.
Impulsif, agressif, dépressif,
un récif cruel qui laisse pensif,
une serre acérée qui sans cesse me griffe,
une vapeur s'insinuant d'un pas hâtif,
des déchirements aux autres si rébarbatifs
qui usent de substantifs et autres adjectifs.
Ceux-là me jugent par des qualificatifs péjoratifs,
éliminant l'alternative d'un fond mélioratif
qui, en revanche, est un caractère constitutif
de ma seconde ornière de courant alternatif,
par intermittences, électrifiant mon côté passif,
essuyant nombre de mes élans abusifs,
développant une âme de poète créatif,
exacerbant un humanisme sensitif,
révélant un magma altruiste radioactif
qui scrute l'autre d'un œil attentif,
confiant, rougeoyant, abondant et vif,
mon ego intensif, extensif, exclusif,
augmentatif, dégressif, ablatif, actif,
tardif, possessif, progressif, productif,

répressif, vindicatif, lascif, dubitatif, craintif,
un conflit somme toute maladif.